Chapitre 10

Qu'y a t-il de pire que l'invisibilité, car cela reste une mort sans la tranquillité.
On existe au travers du regard des autres, qu'on le veuille ou non, alors le pire c'est quand personne ne nous voit.

Le public, les fans, et le pire... Gialla. Il ne reste plus personne pour Sera. Tout le monde l'a abandonnée.

-- Il vaut mieux qu'on ne reste plus ensemble, ça devient invivable avait déclaré Gialla, les larmes se succédant sur ses joues.
Et sans un mot en plus, elle avait refermé la porte sur leur amour. Sera en voulait terriblement au monde. L'enfer ce n'était pas leur relation lesbienne aux yeux du monde, l'enfer c'était que cette relation ne soit plus. Et c'est exactement ce qu'il venait de se passer.

Sera vient de le comprendre.

Les journaux à scandale, les médias, la haine du public, tout ça n'était rien tant qu'elles le combattaient à deux.

Sa raison de vivre vient de déserter. Elle veut désormais mourrir. Ne plus exister. Qu'on l'oublie jusqu'à s'oublier elle-même.

Dépression.

Elle contemple la boîte de somnifère comme si il y avait la paix à l'intérieur. Ce n'est pas ça qui l'aidera à trouver une paix intérieur justement, mais c'est ça qui lui fera oublier qu'elle doit en retrouver une pour continuer à vivre.

Ce qui n'est pas dans ses projets pour le moment...

Elle en prend un, avale un verre d'eau et s'endort. Pour quelques heures.

Sa famille, par contre, ne la pas oublié. Sa maman Julia, et son frère Giuseppe, viennent lui rendre visite.

Inquiets qu'elle n'ouvre pas la porte, Giuseppe, proche de sa soeur, possède le double des clés. Rosy, la fidèle couturière vient se joindre à eux.

Ils se postent tous les trois devant la chanteuse endormie. Ils attendent son réveil pour lui faire remarquer qu'elle ne peut plus continuer ainsi.

Son état moral est trop faible.

"Il faut faire quelque chose Sera." Propose son frère, attentionné. Ils lui proposent de sortir un peu, de manger un bout,... rien n'y fait. La réponse est toujours négative. Elle ne veut plus. Plus rien.

C'est au bout de quelque heures de négociations intenses, que Sera accepte la dernière chance qui s'offre à elle : parler avec quelqu'un qui puisse comprendre. Aller voir un psychologue.

Sa maman pousse un soupire de soulagement face à cette dernière possibilité. Rosy fait de même.

"Tu ne devrais pas rester seule ici ma chérie, si tu veux viens à la maison." Ajoute Julia. Sans surprise, sa proposition est refusée.

-- Si ça ne vous dérange pas, je suis fatiguée, je vais me recoucher, dit Sera sans convictions, poliment et sans chercher plus loin, sans justification.

-- Allez-y, dit Giuseppe, je vais rester avec elle.

Sera à toujours aimé se confier à son frère. Il y a une complicité sans failles entre les deux.

Sera approuve, et remercie son frère. Il va faire la cuisine, un plat de spaghettis, ce qu'elle préfère au dessus de tout. Histoire de lui redonner goût à quelque chose.

Mais, en voulant faire plaisir à sa soeur, il ne pouvait pas se douter que c'est le premier plat, qu'elle et Gialla aient partagé. Que c'était la journée où elles se sont, pour la première fois embrassées, enlacées.

Il ne pouvait pas non plus savoir que sa sœur était mal à ce point. En effet, après avoir déposé l'assiete bien garnie, devant sa sœur, il ne pouvait pas savoir que celle-ci, avait tant envie de ne plus avoir envie.


Quand Sera ouvre difficilement les yeux, une silhouette se penche sur elle.

Tout est flou. Qui-est-ce ? Elle ne demande qu'à le savoir mais sa vision lui fait des caprices.

C'est sa mère qui a veillé toute la nuit à son chevet. Un chevet qui lui ai inconnu. C'est celui de l'hôpital. Que s'était-il passé ?

Ce qu'elle s'empressa de demander à sa mère, paniquée. Les larmes aux yeux que ce cauchemar ne soit pas terminé.

-- Hier, ton frère t'a retrouvé dans un état inconscient, ma chérie, je ne sais pas si c'était volontaire mais tu as pris trop de somnifères...

Sur ces mots trop durs, Julia se met à lâcher ses émotions qu'elle a retenu toute la nuit.

-- Je ne sais pas... Je pense que j'avais la tête ailleurs... ce n'était pas volontaire... enfin je pense. Pardonnez-moi, je vous fait du mal, à tous.

-- Non ma chérie, on aurait du être plus présents, je n'ai pas vu que tu allais si mal, rien n'est de ta faute ! N'en parlons plus... Je disais, hier ton frère t'a retrouvé dans ta chambre et a paniqué, il a prévenu la famille, a veillé à tes côtés aussi, je viens de lui dire de partir, il était épuisé. On t'a fait un lavage d'estomac. Tout va bien maintenant.

Sera a la tête lourde, le corps engourdis. Tout semble sonner bien trop faux...

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