Vingt-et-unième
POV : Matthew.
-Tu lui as cassé le nez ?! Je m'exclame dans mon téléphone.
-Ouais ! Je te jure c'était intense ! Mon dieu ce que ça fait du bien de se défouler comme ça, et puis lui, il l'a mérité.
-Et toi ? Il t'a frappé ?
-Il m'a donné un coup de tête donc j'ai une belle bosse au front.
Inconsciemment, mon poing libre se resserre et je plante mes ongles dans ma peau. Claire s'est battue hier, elle m'a dit que c'était pour aider une fille qui se faisait persécuter. D'un côté, je suis heureux qu'elle prenne la défense des plus faibles, mais j'ai peur qu'elle ne soit dépassée par les événements et qu'au final, elle devienne aussi violente que ceux qui la frappait elle.
-J'espère qu'à la convention, ma bosse sera partie parce que bon... C'est pas très jolie. Glousse-t-elle.
-Dis-toi que c'est une blessure de guerre.
-Vu comme ça...
-Dis, tu fais quoi ? Je demande pour m'occuper.
-J'écris.
-Tu écris quoi ?
-Euh...
-Tu ne veux pas me le dire ?
-Bah disons que... C'est pas que j'ai honte mais c'est assez gênant.
-Je ne te jugerais jamais, tu le sais j'espère ?
-Bien sûr... En fait, j'écris, je ne sais pas trop quoi d'ailleurs ; ce sont des sortes de poèmes mais qui ressemble plus à des petits textes tu vois ? Parfois j'en écris pleins, je les assemble et ça fait une sorte de chanson, sauf que j'ai pas de mélodie.
-Tu me lis ce que tu écris ?
-Si tu veux... Attends, j'en chercher un bien.
Je souris et patiente pendant que j'entends un bruit de papier à travers le combiner, comme si elle tournait des pages.
-Alors... Ah, celui là est plutôt bien.
-Je t'écoute.
-"When you're talking to your boys, do you talk about me ?
Do you say that I'm a sweetheart ? Do you say that I'm a freak ?
Do you tell them white lies ? Do you tell them the truth ?
Do you tell them that you love me, the way that I've been loving you ?"
Je l'écoute lire ses paroles, de sa voix douce et posée.
-Qu'est-ce qui t'as inspiré pour que tu écrives ça ?
-Euh... Bah... C'est que... Pfff...
Je me mets à glousser doucement. Une petite étincelle d'espoir, au fond de moi, prie pour que ce soit moi, son inspiration.
-... Tu sais... Je regarde les nuages et puis... Puis l'inspiration vient quoi...
-Oh...
-Ouais, oh...
Quelques secondes passent puis j'explose de rire.
-Il y a quoi de drôle au juste ?
-La façon dont t'es gênée.
-Mais non... Dit-elle doucement.
Je glousse.
-Lis-en moi un autre.
-Okay... Celui là, je pense que tu vas comprendre ma source d'inspiration.
Encore une fois, j'entends le bruit du papier, elle se racle la gorge et commence à parler.
-"Your eyes are swallowing me
Mirrors start to whisper
Shadows start to sing
My skin's smothering me
Help me find a way to breathe"
-Tu sais que c'est vraiment beau ce que tu écris ?
-Merci...
-Encore un ! Je la supplie.
Elle grogne mais le bruit du papier revient.
-"In my sleep I call your name
But when I wake I need to touch your face
Because I need to feel you here with me.
You can stop the aching
Because you're the one I need."
Je souris, avec toujours cette espoir que je sois son inspiration pour celui là aussi. Je l'entends prendre une grand inspiration.
-Matthew ?
-Mmmh ? Dis-je, souriant.
-En fait c'est toi qui...
Elle se fait coupé par une sonnette que j'entends même depuis mon téléphone.
-Attends, ça à sonner.
Je grogne, voulant qu'elle continue sa phrase mais je sais ce qu'elle a reçu alors je ne dis rien. J'entends ses pas taper contre le sol puis un bruit de porte s'ouvrir.
-Bonjour. Dit Claire.
-Bonjour, j'ai un colis pour vous de la part de... Mathieu Espoir ?
J'explose de rire suivis de la blonde.
-Matthew Espinosa plutôt ?
-Oui, c'est ça. Signez ici, s'il vous plaît. Voilà, merci. Bonne journée !
-Ah vous aussi !
Puis le bruit de porte revient. Quelques secondes de silence se passent, le seul bruit parvenant à mes oreilles étant un bruit de carton. Celui que je lui ai envoyé.
-AAAAAAAAHHHH ! Cri-t-elle soudainement. Il est trop beau !
Je souris, content d'avoir eu l'idée de lui envoyer un t-shirt de ma collection.
-Il te plaît ? Je demande.
-Il est parfait ! Mon dieu je m'imagine déjà dedans au Meet and Greet ! Oh, il y a la place là.
Je l'entends glousser doucement.
-Aaah... Souffle-t-elle. C'est dingue comme tu me man... Euh... Je veux dire...
Un sourire fier se place sur mes lèvres.
-Comme je te quoi ? Allez Claire, finis ta jolie petite phrase.
-C'est bon, grogne-t-elle, tu me manques. C'est tout.
-Toi aussi tu me manques. Dis-je, sincèrement.
Quelques secondes passent entre nous deux, alors que j'entends toujours le bruit de papier. Elle doit sûrement continuer à écrire.
-Claire ?
-Mmmh ?
-Je crois que...
Je me stoppe dans ma phrase et me mords la lèvre inférieure, je suis là, allongé sur mon lit d'hôtel, le regard viré vers le plafond et je compte lui avouer que je ressens des choses pour elle ? Je vais vraiment le faire ?
-Tu crois que ? Insiste-t-elle.
-Non rien...
-Allez Matthew, finis ta jolie petite phrase. Se moque-t-elle en répétant mes paroles.
-Non mais laisse tomber, c'était pas important.
-D'accord...
Elle semble déçus mais le bruit de feuille reprend.
-Tu...
J'allais lui demander quelque chose mais sa douce voix me coupe, je ferme ma bouche et écoute attentivement les paroles qu'elle me lit.
"Sparks fly,
The best part of the movie every night,
Tell me I'm the one,
And I'll turn off the sun,
Because you're the only light I want
Sparks fly,
There's a constellation in your eyes
The rest of the world is living in the dark,
When we light up the sky
And they watch the sparks fly."
Et mon cœur ne peut s'empêcher de faire des bonds dans ma poitrine. Je le sais, je le sens au plus profond de moi que ces paroles me sont destinées et ça ne peut qu'éclairer mes doutes.
Je suis en train de tomber pour cette fille que je ne connais que par téléphone.
Mylène, Kiss xx.
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