Seizième
POV : Claire.
Je ressers ma queue-de-cheval et souffle de soulagement. La matinée est plutôt passée vite et j'ai évité au maximum les temps à ne rien faire en allant à la bibliothèque. Là bas, c'est le seul endroit où les gens me laissent tranquille parce que je me place tout le temps prêt du bureau de la bibliothécaire.
J'avance d'un pas lent vers le réfectoire, encore et toujours seule, puis pénètre à l'intérieur. Il y a énormément de monde aujourd'hui alors je me fais toute petite et je me déplace vers les plateaux et les femmes de cantines.
Je prends quelques petits trucs qui ont l'air mangeable dans mon assiette et me retourne pour chercher une table des yeux. Bien sûr, aucune n'est libre. J'avance un peu et finalement, un groupe d'élève quitte le réfectoire donc je presse mon pas pour aller prendre leur table. Mais en plein trajet, Tristan arrive et se place devant moi, un sourire moqueur sur les lèvres.
D'un coup, il lève son bras et tape dans mon plateau qui vient s'écraser contre mon pull. Tout mon déjeuner s'écrase contre moi et ma bouche forme un magnifique rond pendant que mes yeux s'écarquillent. Je retire le plateau loin de ma tenue et reste plantée là, devant tous ses regards qui sont plantés sur nous et sous le sourire moqueur de ce connard de Tristan.
-Oups ? Dit-il finalement.
Toutes les personnes autour de nous se mettent à rire, et au lieu de baisser les yeux comme j'avais l'habitude de le faire, je garde mon regard noir planté dans les iris de l'homme, que dis-je, de l'enfant face à moi.
-C'est bon ? T'as fais ta petite farce de la journée, tu te crois tout puissant ?
-Ouh... Dit Tristan, faisant semblant d'avoir peur. Alors comme ça la salope de Claire arrive à aligner plus de trois mots en une phrase sans trembler ? Et moi qui pensais que tu ne parlais pas parce que ta langue était trop épuisée à force de sucer tous les mecs du lycée.
J'hausse un sourcil.
-A quoi ça t'avance, de me faire tout ça ? Je lui demande, déterminée à ce que tout ça s'arrête.
-Et bien sache que te voir souffrir m'amuse et rend mes journées joyeuses.
Sans réfléchir, je lève mon plateau et viens l'écraser à ses pieds dans un geste de rage. Tout le réfectoire sursaute suite au bruit que cela à produit et même Tristan a reculé d'un pas, mais il reprend son sourire moqueur sur les lèvres.
-Ça vous fait quoi, tous ?! Je cris en tournant pour regarder chaque personne dans le réfectoire. Ça vous fait plaisir de faire du mal aux gens ?! Ça vous fait plaisir de nous voir souffrir ?! Vous vous pensez supérieur en faisant ça ?! Vous pensez être les plus forts ?! Et bien non ! Vous n'êtes que des lâches ! Des lâches qui reportent leurs mal être sur le dos des autres pour cacher leurs propres émotions ! Vous êtes des minables qui n'osent même pas regarder les choses en face ! On dirait que vous n'avez rien d'autre à foutre que de faire du mal aux autres et de nous faire chier ! Parce que oui, vous me faites chier ! A un point indéterminable ! Et je ne suis pas la seule ici à se faire intimidée mais je sais qu'aujourd'hui, je serais la seule à ouvrir ma bouche. Ça va bientôt faire trois ans que je supporte vos conneries et aujourd'hui j'en ai ras-le-bol ! Alors allez tous vous faire foutre et laissez moi tranquille ! Je suis un être-humain, moi aussi ! Et j'ai des sentiments et des émotions comme vous. Vous me blessez ! Vous me faites du mal ! Et pourtant ça à l'air de bien vous plaire ! A cause de vous, chaque matin je me réveille en ayant la peur, la peur de ce qui pourrait m'arriver dans la journée ! Alors que je ne devrais pas ! Je devrais être heureuse de venir voir mes amis et de venir étudier pour mon avenir ! Vous gâchez tout ! Et vous vous en foutez tant que vous, rien ne vous arrive ! Alors vous savez quoi ? Bah je vous emmerde ! Ouais c'est parfaitement ça ! Je vous emmerde ! Alors allez vous faire foutre et laissez moi tranquille ! Si l'un d'entre vous m'insulte, me frappe ou m'intimide, cette fois ci je ne me laisserais pas faire et je me ferais un plaisir à vous botter le cul ! Parce que je suis bien plus que ce que vous ne pensez et je suis capable de beaucoup de chose ! Si je vous vois le faire à d'autres personnes aussi, je ne me priverais pas non plus de vous en coller une !
Je finis mon long speech et essaie de reprendre une respiration normal, tout le monde me regarde et personne ne parle. Je balaye une dernière fois la salle des yeux puis je lance un dernier regard noir à Tristan avant de quitter la salle.
Je marche dans les couloirs puis entre dans les toilettes des filles, je pénètre dans l'une des cabines et je me colle à la paroi avant de mettre une main sur mon cœur, un sourire béat sur les lèvres.
Je l'ai fais, je me suis exprimée et maintenant, ils me laisseront tranquille !
Tout ça c'est grâce à Matthew, il m'a aidé à prendre confiance et à croire en moi. J'ai l'impression que des ailes me sont poussées dans le dos et qu'avec elles, rien ne peut plus m'arriver et que je suis capable d'affronter n'importe quels obstacles.
Matthew est mes ailes. Et avec lui, je me sens bien.
Mylène, Kiss xx.
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