Quatrième

POV : Claire.

///SUITE FLASHBACK///

Cette fois ci, l'écriture ne me fait rien et mes larmes continuent d'inonder mes joues et de venir s'écraser sur les feuilles de mon carnet. Je le ferme et l'envoie valser dans un coin de ma chambre. Je me lève et me dirige vers ma salle de bain qui est juxtaposée à ma chambre. Je prends mon téléphone et le déverrouille, l'écran étant resté bloqué sur la chose que j'ai vu avant de pleurer. C'est une photo de moi qui a été publié sur les réseaux sociaux, sans mon consentement. En fait, ma tête a été découpée et placée sur un corps de prostitué avec une légende plutôt blessante.

"Bonjour, c'est moi Claire, je suis moche et complètement conne mais bon, j'ai besoin de gagner ma vie et d'être dépucelée alors si tu veux, je te suce ou j'écarte mes cuisses rien que pour toi chéri. Par contre, ça fera cent dollars la séance parce que bon, je suis une pute mais j'en ai marre de m'habiller dans les poubelles."

J'appuie avec rage sur mon bouton principal pour que l'image disparaisse. Je pose mon téléphone sur la lavabo et me regarde à travers ma glace. Mon visage est rouge et gonflé. Je ne sais plus quoi faire, je ne supporte plus.

Je pose mes mains sur le lavabo et continue de m'observer.

-Peut être que je serais mieux morte. Je chuchote à mon propre reflet.

Et alors, c'est comme si mon cerveau se déconnecte de la vie et se met à agir seul. Je lève mon bras et ouvre le placard sur ma gauche. Je sors plusieurs boîte d'anti-dépresseur et de calmant. J'ouvre l'une des boîtes et regarde les pilules qui s'y trouvent, une nouvelle fois, je regarde mon reflet et plisse mes yeux qui se sont soudain arrêtés de pleurer.

Non... Je veux souffrir. Je veux punir mon corps d'être comme ça et punir ma vie d'être aussi blessante et nulle.

J'attrape un rasoir et d'un geste expert que je me découvre, le casse. Je récupère l'une des lames et l'inspecte entre mes doigts. Je retire mon pull d'un geste de rage et sans réfléchir, j'apporte la lame, qui a déjà commencé à entailler mes doigts à force de la faire tourner, sur la peau de mon poignet. Doucement, je commence à appuyer, concentré et déterminé par ce que je vais faire.

D'un coup, mon téléphone se met à vibrer, deux fois. Je lève mes yeux vers lui et vois le nom Matthew Espinosa s'afficher à côté du logo de Vine. Je me regarde une dernière fois à travers ma glace et pose la lame pour attraper mon téléphone.

Je clique sur le petit lien et regarde ce garçon que j'aime tant faire et raconter des conneries dans une minuscule vidéo de six secondes. Mes lèvres s'étirent en un sourire et un petit gloussement sort de mes lèvres. Je repose mon téléphone et regarde à travers le miroir. Suis-je vraiment capable de faire ça ? De quitter ce monde ? De quitter maman ? De quitter ma vie ? De quitter Matthew ?

Non... Et je n'en serais jamais capable...

J'asperge mon visage d'eau, range les boîtes de médicaments et quitte ma salle de bain.

FIN DU FLASHBACK.

-Tu m'as sauvé la vie Matthew, sans toi je ne serais même pas là. Bon, tu t'en fous sûrement mais je tenais réellement à te remercier.

Je sens son corps se raidir sous moi.

-Ne dis pas ça, je ne m'en fou pas, loin de là. Je ne sais pas comment j'ai fais ça, mais je suis vraiment heureux de l'avoir fait.

Je descends de ses bras et lui souris en essuyant du revers de ma manche mes larmes. Il sourit et se retourne pour attraper un crayon.

-Tu as Twitter ? Je vais te follow comme ça.

J'hoche la tête et marque sur son bras @ClaireBoomer car je n'ai pas de papier. Il m'embrasse les joues et essuie mes dernières larmes avec ses pouces. Il plante ses iris marrons dans mes yeux verts et descend ses pouces à mes lèvres avant de déposer un baiser sur ses ongles, comme s'il m'embrassait pour de vrai. Je ferme mes yeux, pour me prêter au jeu et lorsqu'il s'écarte, je souris de toutes mes dents. Je l'étreins une dernière fois et quitte le tapis blanc qui nous montrait le chemin vers les gars. Je rejoins ma mère et la prends dans mes bras, la remerciant encore de m'avoir emmené.

Une fois sortie de la salle, je reste calme mais un sourire béat ne quitte pas mon visage. J'avance vers la Twingo de ma mère et entre à l'intérieur. Je n'ai pas pris de place pour voir le show, je n'avais pas assez d'argent. Mais les voir comme ça, ça m'a vraiment fait plaisir.

Puis retour à la réalité, retour au lycée, retour à ma mauvaise vie, retour à mes démons...

J'avais réussi à tout oublier grâce à eux mais maintenant, j'ai l'impression que la vie réelle me claque à la tête sans que je ne comprenne rien. 

Mylène, Kiss xx.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top