Onzième

POV : Claire

Dans la Twingo de ma mère et en route vers mon lycée, j'essaie de penser à ce que j'ai dis à Matthew. C'est bizarre, j'ai réussi à lui confier des trucs alors que je ne le connais pas tant que ça. Je veux dire, je connais le célèbre Viner et Youtuber Matthew Espinosa, mais je ne connais pas le réel Matthew.

Pourtant, ça m'a semblé facile de lui raconter tout ça, même si en même temps je pleurais. Et je crois que je ne me suis jamais sentie aussi pathétique que lorsque je lui ai demandé "d'être mon bâton". J'en ai même rit, mais ça ressemblait plus à un cri à cause de mes spasmes.

Je lui ai dis que j'essaierais de tenir ma promesse, promesse qui est de me défendre et de ne plus me laisser faire. En suis-je réellement capable ? Je ne pense pas... Mais je veux quand même essayer. Je veux les impressionner et qu'ils se rendent compte que je suis bien plus que ce qu'ils pensent.

"You don't know shit
You don't know shit
About me
You don't know shit shit shit
Don't know a goddamn thing about me"

La voiture se gare sur le parking du lycée et inconsciemment, je tire un peu plus sur les manches de mon gros pull bleu pour être sûre que mes cicatrices ne sont pas apparentes. 

-Tu n'as pas chaud avec ça ? Me demande ma mère.

-Non, tu me connais, j'ai tout le temps froid. Je glousse.

Elle me sourit, m'embrasse la joue puis me laisse sortir. Même à ma mère, je dois mentir.

Je ressers la lanière de mon sac sur mon épaule et avance vers cet énorme établissement qui pour moi, sonne comme ma salle de torture personnelle. Je vais à mon casier, tape mon code et l'ouvre. Je dépose mes livres et en prends de nouveaux pour mes prochains cours. Lorsque je claque la porte, je sursaute en voyant un garçon se tenir devant moi, un sourire au visage.

-Eum... Je me racle la gorge. On se connait ?

-Je suis Daniel.

-Et bien... Salut Daniel. Je souris, contente que quelqu'un vienne enfin me parler.

-Je... Pense que tu peux faire quelque chose pour moi. Il me fait un clin d'oeil en brandissant deux billets de vings dollars. 

-Je te demande pardon ? Mon sourire s'évanouit et je fronce mes sourcils.

-On dit ce soir ? Chez moi ? Il se mort la lèvre inférieur. 

Il s'approche de moi et pose sa main sur mes fesses, je réprime un haut-le-cœur et baisse la tête pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux.

Non... Claire, tu as fait une promesse à Matthew. Montre à ce connard qui te prends pour une prostituée que tu es bien plus qu'une simple fille qui se fait persécuter dans les couloirs du lycée.

Je lève mes yeux vers lui, d'une main je tiens mes livres et de l'autre, je la pose sur son torse et le pousse le plus fortement possible. Il hausse ses sourcils, sûrement choqué de ma soudaine rébellion. Je m'approche de lui et le pousse une nouvelle fois pour qu'il se cogne contre les casiers. Bien sûr, ma force est beaucoup moins importante que la sienne donc il recule seulement de quelques pas mais c'est déjà ça.

-Va te faire foutre ! Je lui hurle dessus.

Je n'attends pas une seconde de plus et je m'en vais dans la direction opposée. Doucement, un sourire étire mes lèvres.

Tu l'as fais ! Non seulement tu as réussi à montrer ta résistance, mais tu as tenu une promesse.

-Pourquoi elle sourit comme ça la salope ? Demande une voix grave.

Je me stoppe et me retourne pour voir Tristan, adosser contre un mur et un pied relevé en arrière pour se tenir.

-Pourquoi il est con comme ça le crétin ? Je réplique sans réflchir, regrettant amèrement quelques secondes après.

Il me lance un regard mi-noir, mi-amusé, il se détache du mur et vient vers moi, il apporte ses mains à mon cou et commence à défroisser le col en rond de mon pull. Je retiens ma respiration et évite de le regarder dans les yeux, de peur qu'il se mette à m'étrangler.

-Et bien, commence-t-il, ça commence à devenir intéressant. Mais ne prends pas trop la confiance, salope, tu sais bien que je serais toujours au dessus de toi et que je gagnerais toujours.

Je ne réponds pas et fais un pas en arrière pour qu'il me lâche, il se met à ricaner et je me dépêche de m'en aller, presque en courant, loin de lui.

Bon, il m'a bien fait comprendre que quoique je fasse, je serais toujours dans la merde, mais j'ai réussi à en stopper un. Alors je me sens d'attaque à faire pareil aux autres.

Mylène, Kiss xx.

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