Dix-Neuvième
POV : Claire.
Assise sur ma chaise en cours de géographie, je pense à ce qui s'est passé ce matin. Je souffle et pose ma tête sur la paume de ma main. Mon coude glisse sur la table et je suis à moitié avachi sur la surface lisse.
Je n'arrive pas à croire que Matthew ait fait partir mes démons, ça veux dire que je suis enfin en paix et que je pourrai vivre une vie normale. C'est dur à s'y faire au début mais j'aime cette nouvelle vie.
Plus les jours passent et plus je pense à lui, à lui et à sa voix apaisante qui retourne mon estomac lorsque je l'écoute parler, ou qui fait stopper mon cœur de battre lorsque je l'entends rire.
Il y a quelques jours, ma mère a accepté que je retourne voir les Magcon, elle m'a dit "J'ai bien vu comment tu étais heureuse les jours suivant, alors c'est d'accord". Si elle savait que je le suis toujours grâce à Matthew...
Donc normalement, je vais recevoir ma place VIP dans quelques jours, je suis tellement pressée de le revoir et de le tenir dans mes bras ! Cette fois ci, pas comme une fan enlace son idole, mais comme deux amis s'enlacent.
Est-ce que je vois Matthew seulement comme mon ami ? Et bien... Je ne sais pas, ce que je ressens pour lui est indescriptible pour l'instant.
La cloche du lycée retentit et raisonne dans l'établissement entier, me faisant sortir de mes rêveries. Je range toutes mes affaires dans mon sac et me dépêche de sortir.
Depuis la dernière fois où j'ai dis mon petit discours devant tout le monde, les gens me laissent tranquilles. Il y en a même quelques-uns qui me saluent dans les couloirs, tels des hypocrites, alors je me contente de les ignorer.
Je range mes livres inutiles dans mon casier et lorsque je le referme, un bruit, que je ne connais que trop bien, me parvient aux oreilles. Une bruit dur contre du métal, comme lorsque l'on pousse quelqu'un contre les casiers.
J'avance un peu dans le couloir et vois le mec de la dernière fois, Daniel je crois, les mains en avant et une fille collée aux casiers, me faisant comprendre qu'il venait de la pousser.
Je fulmine intérieurement et avance vers eux, je pousse Daniel pour qu'il se recule et je me place entre lui et la fille.
-Il se passe quoi là ?
-Casses-toi et retourne chez ta mère.
-De un tu me parles correctement, et de deux, tu la laisses tranquille.
-Alors ça y est, madame à fait un speech de merde devant les gens, elle se sent plus et elle se prend pour la petite justicière du lycée ?
-Écoutes, fais pas l'idiot et laisses la tranquille. Je souffle.
-Sinon quoi ?
-Sinon mon poing va prendre un malin plaisir à atterrir dans ton nez.
-Ouh ! J'ai peur de toi et de tes petits bras tous flasques !
-Mais t'as vraiment un problème dans ta tête toi !
-Ici c'est pas moi qui est des problèmes, c'est toi ! Espèce de folle dingue !
Puis tout se passe très vite, mon sac s'écrase au sol, un cri de guerre s'échappe de mes lèvres et je saute sur Daniel. On tombe tous les deux à la renverse, moi assis à califourchon sur lui.
Je ne suis pas folle.
Je fends l'air de mon point et viens violemment l'écraser contre son nez, comme je l'avais prévenu un peu plus tôt.
Je frappe de mon autre point sa mâchoire puis il retient mes bras. Il relève sa tête et l'explose contre mon front. Je pousse un gémissement de douleur et m'apprête à le frapper à nouveau lorsque je sens deux gros bras encercler mon corps et me tirer en arrière.
Puis, sans rien comprendre à ma vie, je me retrouve dans le bureau de la directrice.
Ma mère va me tuer...
Mylène, Kiss xx.
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