4 | Chapitre

" L'amour est un genre de suicide. " Jacque Lacan

Paul ouvrit la porte. Madeleine se jeta à ses pieds, lui faisant barrage et l'encerclant une jambe. Ils avaient partagés un an de leurs vies respectives. Comment pouvait-il la remplacer ainsi ? Comment pouvait-elle se rabaisser à un pareil niveau ? Ils ne devaient jamais se séparer, il lui avait promis.

Madeleine remplaça les quelques larmes qu'elle n'avait pu contenir par de lourds sanglots.

Ils lui venaient de l'intérieur, du plus profond de son triste cœur.Elle desserra son emprise de sa jambe pour entourer ses bras autour de son abdomen. Madeleine enfouit sa tête contre le cœur qu'elle n'entendra plus jamais battre pour elle. Elle criait son nom, lui suppliait de rester, lui disait qu'elle le pardonnait. Elle hurlait l'aimer, elle ne pouvait faire que ça.


—Madeleine, je m'en vais. Paul tenta de se défaire.


Il se résigna à la pousser violemment, se détachant ainsi de son étau. La porte se referma sur elle. La jeune femme ne ressentit pas la douleur vive parcourir son coude quand celui-ci heurta le parquet en bois. C'était finit et ce pour de bon.


Moi aussi je m'en vais. Pensa t-elle.


L'appartement se rétrécissait, se rapprochant toujours un peu plus d'elle. L'air se raréfiait. Les murs s'effondraient. Les couleurs perdaient de leurs éclats.C'est ce qui lui semblait, car Paul était parti. Paul l'avait quitté. Sans une once de réelle culpabilité, sans une once de réelle compassion? Paul était un monstre. Un monstre qu'elle aimait malgré tout éperdument.


L'appel d'Adélaïde rendit ses formes et ses couleurs au logis morne deM adeleine. Trop tard, sa mère ne pouvait plus rien faire pour elle.Elle n'avait jamais pu ces derniers temps et ne pourrait jamais plus.Personne n'était au courant pour Paul, sauf Ludivine. Personne n'était au courant pour Ludivine, sa mère devait se douter qu'elle n'était pas complètement sans amis. Quelques fois elle lui avait parlé de cette correspondante avec qui elle n'avait jamais cessé de communiquer, qui la rendait visite, et chez qui elle logeait lors de ses voyages en France. Madeleine n'appréciait pas vraiment les relations humaines. Elle préférait s'en tenir à l'essentiel.

Un, était un chiffre qui lui convenait. Une amie. Un petit ami.





—Moi aussi je m'en vais. Finit-elle par prononcer plus clairement, en réponse à Paul.


Il était à présent trop éloigner pour entendre sa réponse, mais elle tenait à l'exprimer à haute voix, clairement. Elle n'eut pas à réfléchir longtemps avant de décider à la manière dont sa fin devait se dérouler. Elle l'avait su dès lors qu'elle avait décidé de louer cette appartement pour un week-end. Ce n'est pas par hasard que cette énorme poutre de bois lui avait plu. Et ce n'est pas par hasard non plus qu'elle s'était arrêté dans cette boutique de bricolage pour acheter cette corde.


Madeleines'appliqua à faire le nœud qui déterminerait la réussite de son acte. En tailleur face à la grande porte fenêtre qui la séparait de l'agitation de la ville, elle admirait la course effrénée à laquelle participait tout ces automobilistes à chaque fois que le feu passait au vert. Paul détestait l'agitation de la ville, il préférait de loin un champ de fleurs aux routes et autoroutes.Madeleine introduit un cd du célèbre pianiste Yiruma dans un poste radio, et éleva le son à son maximum.


Elle récupéra un tabouret qu'elle trouva près du levier, puis passa sa tête à travers l'espace prévu à cet effet. Elle déséquilibra d'un coup de pied le tabouret qui se trouvait sous ses pieds. Son visage pâle devint pourpre et elle s'agita, se débattit plus par automatisme que par véritable envie de faire marche arrière. Ellen'entendait presque plus la musique et ne pouvait ouvrir les paupières. Tandis qu'elle basculait vers un sommeil profond, elle se souvenue d'un détail.


L'adieu?


Sa mère, son père, ses grands-parents. Ils méritaient de savoir combien malgré leurs imperfections et incessants conflits elle les avait aimé. Sa mère, son père, ses grands-parents, ils méritaient de savoir combien malgré son acte elle se sentait désolée de n'être qu'une faible. Elle avait décidé de cette mort sur un coup de tête. Elle avait accepté d'accompagné Ludivine à cette soirée sur un coup de tête. Elle avait laissé Paul l'embrasser sur un coup de tête.


Il avait réussit à gâcher sa vie, il avait réussit à gâcher sa mort. Madeleine perdu connaissance, et mourut quelques heures plus tard. Paul lui avait promit de mourir avec elle, après de longues décennies passés l'un à côté de l'autre.




Paul lui avait promis tant de chose irréalisable, il aurait pu la sauver,s'il avait prit soin d'elle.


***

Merci à tout ceux qui ont prit le temps de lire cette nouvelle jusqu'à la fin. ♥

N'hésitez pas à aller lire " Karo-Jisatsu " d' agrumentation.

Qui constitue en soit la réaction des proches de Madeleine suite à sa mort...

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