Prologue


Le soleil se couche sur le petit village de Manzileh. Le ciel est orangé, le vent se remet à souffler doucement. Cette soirée est à l'ambiance de la fête. Oui, car en ce jour d'août, une grande fête a été organisée dans la plus riche maison du village.

Manzileh est un petit village d'orient, se situant dans la contrée la moins peuplée du Maroc, ce pays maghrébin du nord l'afrique... Le village est bien petit, situé près de la mer, les habitant y écoule des jours paisibles. Il s'agit du genre d'endroit où tout le monde se connaît. Loin d'être un lieu où les maison sont toutes faites de terres, Manzileh est cependant un endroit bien peu modernisé comparé à la grande ville d'à côté. Là, on y trouve une grande école, une bibliothèque, beaucoup de henoutz* et de petit comerce... Les maison sont belles, bien que tombant en poussière avec le temps... La plupart des villageois vivent avec seulement un nécessaire dans un espace bien petit et artisanal comparé aux beaux appartements modernes...

Ce soir, le temps s'est adouci. Au diable la chaleur de l'été, ce soir la fête est à l'honneur ! Le chef du village, Amine Reils, a inviter tout le voisinage et même plus a venir chez lui pour une grande fête ! Il était bien rare de voir un tel événement organisé ainsi, où les convives avait été informé à la dernière minute. Dès lors que la nouvelle s'était répandue, tout le monde le savait.

Le chef avait une grande annonce à faire...

À la maison des Reils, la moitié des invités sont déjà arrivés ! La maison est éclairée de toute part et l'ambiance commence déjà à s'installer. Tout le monde s'est mit sur son trente et un !
La batisse est très grande, la plus grande maison du village après tout ! Dehors, sur la terasse, quelques hommes discuaitent patiemment tout en fumant. Assis sur les chaises en plastiques, ils pouvaient surveiller les enfants s'amusant à faire le tour du grand jardin. Les petites tête ne cessaient de courire dans tout les sens ! Faisant des allé-retours entre l'intérieur et l'extérieur de du bâtiment.

Derrière la maison, devant le spacieux garages, les adolescents et les jeunes adultes jouaient au footballs sous les menaces des adultes plus âgés qui les semait de faire moins de bruit.
L'intérieur de la maison était encore plus bruyant que l'exterieur ! Les invités étaient dans le grand salon, à parler, manger les appéritifs et boire le thé qui leur avait été servit. Ils étaient bien nombreux à rire sous la musique ambiancante. Il y avait également un autre plus petit salon, ou les femmes et jeunes filles qui avait été congédiées par leurs mères, bavardaient de manière plus silencieuse, s'addonnant à un commérage d'exception.

En cuisine, tout le monde se presse. La fête était organisée par toute la grande famille et ses plus proches amis. Les femmes courraient dans tout les sens pour dépêcher les plats d'être servit. Djeneba, la femme du chef, était celle qui s'occupait de donner les instructions à ses amies. Elle faisait le tour de la pièce pour s'assurer que tout aille bien, aidant dès qu'elle le pouvait. Une petite goutte de sueur perlait de dessous son voile. Elle se rassurait cependant en affirmant que tout serrait bientôt près, et que toutes pourrons bientôt se vêtir de leurs habits de soirée. La preuve, les jeune filles qui les avait aidé venait d'être congédiées pour qu'elles puissent profiter du début de la fête.

Et il y avait enfin la grande salle. La plus grande pièce de la maison où canapés, tables et musique finissaient de se préparer. Amine se trouvait là. Depuis quelques minutes déjà, il faisait le tour de sa propriété. Il ne faisait pas vraiment cela pour s'assurer que tout se passe bien, non. Il cherchait. Il cherchait la dernière chose qui manquait à la perfection de cette soirée. Et il grognait de rage, sentant sa colère et son inquiétude grimper à vive allure en voyant qu'il ne la trouvait pas. Remettant ses lunettes correctement sur son nez, il partit à vive allure au salon trouver sa fille.

Sheyma Reils, la beauté de la famille Reils. Cette jeune fille était née avec la grace, la beauté mais aussi un narcissisme naturel que bon nombre de filles l'envie. Vêtue de son beau caftan* couleur lavande orné d'or, elle conversait avec ses amies et cousines dans le petit salon. À moitié allongée sur le rebord du canapé, elle caressait ses longs cheveux noir, soigneusement fins, en riant et en souriant. Cependant, lorsqu'elle vit son père entrer, son sourire s'effaca bien vite. Il s'approcha d'elle, faisant taire les bavardages et saluant quelques invités au passage.

— Elle n'est pas avec toi ?

Demanda-t'il, la gorge serrée pour contenir sa colère. Sheyma haussa les épaules avant de le devisager d'un air bien ennuyée.

— Nan et je sais pas où elle peut être.

Amine soupira longuement avant de partir aussi rapidement qu'il était venu. Il alla alors dans la cuisine. Arrivé, il traça son chemin à travers les cuisinières pour se retrouver juste en face de sa femme. Djeneba se tourna vers lui en finissant d'enlever la farine et autres résidus de son tablier.

— Pfiouh ! C'est bon ! On a quasiment finis ! Y'a quoi comme problème encore ??

Demandait elle, essoufflée. Son mari lui demanda donc à voix plus basse.

— Où est-elle ?

Djena fronça les sourcils et croisa ses bras. Elle savait bien de quoi il parlait, et elle savait que cela ne lui plaisait pas du tout.

—  Je n'en sait rien ! Je t'avais dit de la surveiller, moi je n'ai pas le temps pour ça ! Maintenant débrouille toi, et quand tu l'aura trouver, passe la moi que je la tacle celle-là !

Dit elle avec colère, claquant d'un coup sec dans ses mains pour mimer une grosse claque. Cette femme avait les mains dure, ce bruit resonna dans toute la pièce faisant sursauter celles passant à côté d'elle. Djena lui tourna le dos pour retourner à son ouvrage et Amine soupira une nouvelle fois en serrants les dents. Il devait rester calme ce soir. En fait, il était toujours calme d'habitude, mais ce genre de situation avait le don de le rendre fou. C'était exactement la chose qu'il avait redouter le plus ! Se rendant dehors, là où le soleil commençait déjà à disparaître, le chef salua ses nouveaux invités et partit derrière la maison, au garage.

Là, il trouva son fils ainé. Djirbil Reils. Bientôt âge de dix-huit ans, ce jeune garçon était connu pour avoir le respect de tout les jeunes du village, de par son haut statut et son esprit de leader. Il est également à noter qu'il faisait chavirer bon nombre de coeur de par sa beauté. Il avait une belle peau métisse, semblable à celle de son père. Une fine barbe était déjà dessinée sur son visage et il possédait un corps pour le moins athlétique. Ses yeux était d'un marrons sombre, et il avait pour son jeune âge, une apparence viril qui attirait bon nombre de filles. Mais Djibril était un véritable coeur de pierre. Pour lui, la romance était ce qu'il y avait de plus futile.

Le jeune sportif était lancé dans un match de foot improvisé avec les autres garçons du village. Des enfants, des adolescents et même des jeunes plus vieux que lui, s'amusant autour d'un ballon vieillit par l'usure. Le score était serré, et alors que l'amusement était à son comble, l'arrivée du chef lança un grand silence qui interompus la partie. Comme toujours, quelques salutations avant de s'approcher de son fils pour lui demander à voix plus basse.

— Djibril tu ne l'a pas vu ?


Le garçon passa une main derrière sa nuque et regarda les alentours un moment avant de répondre d'un air désolé.

— Ah non. Je l'ai pas vu depuis ce matin.

— Tss c'est pas possible, c'est PAS POSSIBLE !

Amine partit en hurlant presque de colère, faisant trembler les enfants qui ne comprenait guère ce qu'il se passait. Non, en fait, mis a part la famille Reils, PERSONNE ne comprenait ce qu'il pouvait bien se passer. Djibril rassura cependant ses amis du regard et leur match pus reprendre.

Les vieux hommes fumeurs de la terrasse continuait leurs bavardages. Lorsqu'il virent le pauvre quaternaire arriver en rage, ils se mirent à ricaner en se moquant gentiment. L'un d'entre eux l'appella alors.

— Bah alors ! Qu'est ce qu'il lui prend au chef ? La soirée ne se passe pas comme prévu ?

Amine se tourna et s'avanca vers les trois hommes en tentant toujours de rester le plus calme possible. Bien que son sang froid n'ai bientôt atteint sa limite...

— Ce n'est rien... Il manque juste quelque chose...

— Ah ? On se demande bieeennn de quoi, ou plutôt de QUI, il peut s'agir hehee !

Les vieillard ricanerent, ce qui fit soupirer Amine d'un air désespéré. Si il ne la trouvait pas vite, il ne pourrait jamais commencer sa grande annonce ! Voila que les femmes qui travaillaient auparavant en cuisine, sortent sur la terrasse habillées de leurs belles robes. Les plats étaient terminés. Il ne lui restait plus beaucoup de temps ! Amine frappa alors sa main contre son front en marmonnant, exaspéré.

— Eyaaaa starfallah ! Mais c'est pas vrais, c'est pas vrais ! Qu'ai je fait à dieu pour avoir une fille pareille !

Les vieillards se mirent à rire sous le désespoir de leur ami. L'un d'entre eux se leva lentement et alla poser sa main sur l'épaule du pauvre chef.

— Allons Amine, ne désespère pas ! Tu la connaît bien, elle ne devrais pas tarder à arriver !

— Cette enfant est tellement tête en l'air, qu'elle finira par la perdre un jour !

S'exclama le deuxième homme resté assis, déclenchant les rires de tout le monde, sauf du pauvre père.

— Allez va ! Tu ferais mieux d'aller te vêtir de tes vêtements d'honneur. On viendra avertir ta fille si nous la voyons.

Amine remercia son vieil ami, puis s'eclipsa à l'intérieur de la maison pour mettre sa tenue spéciale. Priant pour que la fête ne vire pas au drame...


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*Henoutz : Petit comerce vendant toute sorte de choses.

*Caftan : Robe traditionnelle orientale

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Le soleil a finit de se coucher, ne reste désormais plus que la douce lueur bleuté et sombre des étoiles éclairants la nuit. La lune est bien haute dans le ciel ce soir, dévoilant son entièreté, elle illumine le village par sa clarté. Les rues de Manzileh sont maintenant presque desertes. Tout les commerçants, les familles, tout les habitants avaient abandonné leurs occupations pour se joindre à la fête. Certaines personnes trainent encore à arriver au lieu de la reception.

La rue marchande de Manzileh est bien silencieux en ce debut de soirée... Seuls des bruits de pas effrainés résonnent sur le sol poussièreux. Se battant pour rentrer avant que le noir ne soit complet, une jeune fille cours à vive allure à travers le village. Ses cheveux bruns virevoltant aux fil de sa courses, ses chaussures marrons s'usant encore plus à chacun de ses pas sur le sol... Elle porte entre ses mains, le tissus gris de sa robe recousus de toute pars. Sa main droite tente également de tenir un gros livre à la couverture rouge, pour ne pa gêner sa course.

La demoiselle devalle les ruelles en souhaitant le bonsoir aux villagois qui ne se pressent, quand a eux, nullement. Il faut dire qu'elle était de base sensée être prête avant que tout le monde n'arrive. L'image de sa mère l'attendant, un rouleau a pâte dans la main, la fit accélérer de plus belle.

Et enfin, après une course effrénée, la jeune fille arriva au seuil de sa maison. Elle cessa de courire et passa le portail encore bondé de monde. Exténuée, elle fit quelques pas lents vers la terrasse où les vieillards éclaterent de rire en la voyant. Ses cheveux détachés en pagailles, sa respiration hagard, les gouttes de sueurs perlants sur son visage...

— Hahaha ! Pauvre enfant ! Tu a bien fait de courir ! Ton père vient de rentré à l'instant, il t'a chercher de partout avec une telle fureur au visage... Haaa dépêche toi de rentrer avant qu'il ne t'attrape !

Entre deux respirations, la jeune fille répondit, l'air encore complètement perdue.

— Quoi ? M-mon... Père ? Il a fait quoi, je-

— ELIZAA !!

Tous firent un véritable bon en entendant la voix criante de Djeneba. La grande femme se tenait à l'entrée, mains sur les hanches, regardant la jeune fille d'un regard plus noir que le noir. Elle prit la pauvre enfant par le bras et l'entraina de force avec elle à l'intérieur de la maison. Personne n'osa rien faire. Tout le monde le savait, lorsque Djeneba était en colère, l'on ne pouvait rien faire qui n'agrave pas la situation. La femme emmèna sa fille dans sa grande chambre et la forca à s'assoir sur le lit. Eliza croisa doucement ses bras tendis que sa mère se mit à fouiller dans son armoire en lui hurlant toujours dessus.

— Non mais j'hallucine... Ton père était fou d'inquiétude !! Bon sang mais où était tu cette fois !?

— Ça va... J'était à la bibliothèque c'est tout... Aziz m'a demandé de fermer à sa place pour qu'il puisse aller chercher ses filles au lycée... Et puis je suis tombée sur ce livre génial ! J'ai commencer à le lire et-

Djena grogna de rage en se retournant vers sa fille, les dents serrées. Eliza baissa son livre aussitôt et perdit son sourire rapidement. Sa mère s'approcha d'elle en lui touchant les cheveux et frappant sa robe pour en enlever la poussière qui s'était collée au tissus durant sa course.

— Imbécile, j'en ai rien à faire de tes livres à la noix ! Regarde toi ! Ta robe est deguelasse maintenant !

— Ça va... C'est que de la poussière... Ça s'enleve...

— La marque de ma main dans ta gueule tu va voir si elle s'enlève aussi ! Et tes cheveux ! Yeheeee regarde moi ça ! En dirait de la paille ! Je t'avais dit de les laisser en tresses espèce de sauvage ! Allez ! Dégage ! Va prendre une douche et DÉPÊCHE TOI !

Eliza pausa son livre sur la table de chevet de ses parents et se rua à la salle de bain avant que sa mère ne la fouette avec un bout de tissus. Sans se faire remarquer, elle arriva dans la pièce et ferma la porte à double tour, laissant un long soupir d'échapper lorsqu'elle fut à peu près coupée du vacarme de la maison.

La jeune fille enleva alors ses chaussures pour les poser devant la porte. Ses pieds était rouge après cette course. Elle enleva le tissus rouge qui lui servait de ceinture et les petits bracelets d'or à ses poignets. Dévetue de sa robe grise, elle put prendre une douche apaisante, calmant son coeur et pacifiant son esprit.

Une fois que l'eau cessa de couler, Eliza sortit, enroulée d'une serviette de bain. Elle se sentait mile fois mieux, bien plus détendue qu'elle ne l'était auparavant. Elle pourrait rester des heures ici, dans cette petite salle de bain, loin de l'agitation de la fête... Soudain, la porte se déverrouilla, et s'ouvrit d'un coup, faisant sursauter et crier la pauvre fille. Sa mère entra alors, maintenant habillée de son beau caftan rouge.

— M-mais- MAIS ÇA VA PAS !? COMMENT T'A OUVERT LA PORTE !? MAIS TU POURRAIS TOQUER AVANT D'ENTRER !

Criait-elle, encore sous le choc de cette entrée fracassante. Elle remarqua ensuite que sa mère tenait une fourchette à l'envers, s'étant servie du bout pour déverrouiller la porte. Décidément, l'intimité n'existe plus ici... Djena leva les yeux au ciel avant de prendre sa fille par le bras pour la ramener rapidement dans la chambre sans que personne ne la voie.

— Jsui ta mère, alors fait pas tes petit cinéma avec moi et DÉPÊCHE TOI !

Dit la grande femme en traînant sa fille jusqu'à la chambre à nouveau. Là, Eliza fut une nouvelle fois forcée à s'assoir sur le matelas en marmonant. Elle avait l'impression d'être une petite poupée que l'on baladait de partout en lui arrachant le bras. Tendis que Djena fouillait encore dans l'armoir, sa grande soeur, tante Fatima, entra dans la chambre. La jolie femme avait attaché ses cheveux bruns en un haut chignon strict. Ses lèvres avaient été assombries par son maquillage et elle s'était habillée d'un beau caftan noir orné d'or. Son regard alla de sa soeur à sa nièce avec de gros yeux.

— Comment !? Tu n'est toujours pas prête !?

Lui demanda-t'elle. Eliza baissa les yeux timidement et c'est sa mère qui répondit, de son ton toujours agacée.

— Non ! Cette petite sauvage est aller perdre son temps à lire à la bibliothèque ! Encore ! Tu avait toute la semaine pour y aller MAIS NOON ! Mamzelle décide d'y rester alors qu'on à besoin d'elle ICI !

Sur ses derniers mots, elle lança la fameuse robe de sa fille sur le lit à côté d'elle. Fatima soupira devant l'agacement de sa soeur avant d'aller au côté d'Eliza. Elle prit alors le beau caftan pour le lui montrer. Il s'agissait d'une longue et belle couture couleur sable. Une couleur claire, comme la jeune fille l'aimais. Elle était également orné d'or, surtout au niveau de la ceinture, ce qui faisait briller la robe de miles feux sur ses délicats motifs.

— Bon aller ! Enleve moi cette serviette, il faut nous dépêcher !

Dit Fatima.

— Eeuhm... Eeeh je peut m'habiller toute seule hein... Je n'ai plus six ans...

Répondit Eliza en balancant ses mains devant elle, le visage gêné. Elle n'aimait pas qu'on l'aide à s'habiller, même si ça signifiait qu'elle allait devoir galérer. Mais le ton sans précédent de sa mère lui fit bien comprendre qu'il se s'agissait pas là d'une question.

— Rhaa tait toi un peu, tu parle trop !

Rapidement, la jeune fille se retrouva vêtue, coiffée et même maquillée. Parrée de la tête au pieds. Le caftan doré allait à merveille avec son beau teint de peau éclairé. En effet, Eliza avait la particularité d'avoir la peau la plus claire du village ! Héritage de sa défunte grand mère... Djena s'était occupée de coiffer ses cheveux en un chignon strict pour ne point montrer que la demoiselle n'avait pas eu le temps de les sécher. Fatima elle, avait insisté pour maquiller légèrement la jeune fille. Une simple touche et rouge à lèvres et du noir appliqué à ses yeux. Elle savait bien que sa nièce n'aimait guère être trop chargée.

Une fois prête, Eliza remercia sa mère et sa tante avant de se faire virée de la chambre pour partir se mêler à la fête et aller saluer les invités. Elle reçu par ailleurs bon nombre de compliments des convives appréciant l'effort de beauté qu'elle avait fait. Quand bien même elle voulait le nier, la jeune fille était très belle ce soir.


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Une heure passa alors, et maintenant tout les convives arrivés, le comble de la soirée pouvait enfin débuter. Les habitants furent invités à se rendre dans  la grande salle, là ou le thé et les plats étaient déjà servits à leur disposition. Tout le monde prit place, et quelques infimes minutes plus tard, Moustafah, le beau frère du chef, réclamant poliment le silence dans l'assemblée. Amine, vêtu de son plus bel habit de cérémonie, entra alors dans la pièce. Il monta par la suite sur une table, à la vue de tous, prit une grande inspiration, et commença son discours tant attendu.

— Bien. Avant tout, je tient à tous vous remercier chaleureusement pour avoir accepté mon invitation, et de nous avoir fait l'honneur de votre présence pour ce soir. Je m'excuse encore une fois d'avoir dû tous vous convier ici aussi préstement sans vous avoir prévenu avec beaucoup d'avance... Allons bon, vous l'aurez sans doute évidement compris, si j'ai organisé cet événement aussi rapidement, c'est parcqu'il fallait que je fasse une annonce... Une annonce de la plus haute importance... Alors, maintenant que nous sommes tous présents, nullement besoin de vous faire attendre plus longtemps.

Lorsque cette dernière phrase sortit de sa gorge, Amine lança furtivement un regard des plus noirs à sa pauvre petite fille. Eliza lui répondit d'un sourire nerveux, et posa délicatement la petite brique qu'elle s'apprêtait à déguster. L'homme soupira alors discrètement et invita alors son beau frère à venir le rejoindre sur la table. Il déclara ensuite haut et fort.

— Voyez-vous, j'ai bien conscience de la situation déplorable, de la véritable crise que notre village connaît en ses temps rudes. J'ai bel et bien prit connaissance de nos nombreuses difficultés... L'école de nos enfants, nos maisons tombant en ruine, les situations  déplorables dans lequelles certains d'entres vous doivent vivre... Je ne saurais compter le nombre de plainte, à juste raison, que j'ai pus recevoir. Mais notre simple solidarité ne suffit pas... Je me dois de vous le dire, le budget de notre village est à sec... Nous n'avons pas assez d'argent pour pouvoir régler nos soucis...

Le silence était des plus total dans la pièce. Tout le monde se regardait les un les autres en tentant de comprendre où le chef voulait en venir. Le village s'appauvrit de jours en jours, ça tout le monde le savait. Cela allait bientôt faire dix ans que cette situation avait frappé Manzileh de plein fouet, depuis que le successeur du roi était monté au trône... Amine poursuivit par la suite.

— Comme vous le savez, depuis que le roi Imed Kamel VIII est au pouvoir, l'État n'a guère de considération pour les endroits reculés comme notre village... Ils prennent, et ne nous donne pas même le tiers de ce que nous leurs donnons ! Certains de nos habitants ont même décidé de partir, tenter leurs chances et vivre ailleurs... Mais je sais pertinemment que nous ne pouvons pas tous nous le permettre... C'est pourquoi j'ai décider de prendre les devants. Je sais que ma décision ne ferra pas l'unanimité parmis nous... Je le consent entièrement... Mais c'est la meilleure solution que nous avons.... Je renonce à mon titre de chef, et lègue ma place de façon temporaire à mon beau frère Moustafah Niarja.


Cette annonce eu l'effet d'un véritable choc au sein des habitants. En l'entendant, le fils du chef manqua de recracher son thé. Tout le monde se regarda alors, incrédule. En quoi cet abandon de poste allait il bien pouvoir arranger les choses ? Eliza, complètement perdue, regarda sa mère dans l'espoir de trouver une explication. Mais cette dernière semblait déjà tout savoir et ne vouloir rien dire. Calmant les villageois, Amine reprit ensuite.

— Écoutez, laissez moi vous expliquer. Si je renonce à ce titre, c'est parcque je vais partir et quitter le village pour une durée encore indéterminée. Voyez-vous, je possède de bons contacts dans un autre pays. En France. J'ai alors entrepris de partir vivre là bas quelques temps avec ma femme et mes enfants. Si mon plan marche comme je l'ai prévu, alors je serrait en mesure d'envoyer de grosses sommes d'argents importantes tout les... Mmh... Environ tout les quatres mois si tout se passe bien... Pendant ce temps, se serra Moustafah qui prendra la direction du village. Il ferra un travail d'exception je vous l'assure, vous pouvez lui faire emplement confiance. Nous serrons partit pour... Quelques annés au moins. Peut être que nous reviendront lors de vacances. Même si cela risque d'être compliqué au vu des sommes dépensé pour notre emménagement... Nous partirons dans une semaine.


Le chef prit par la suite quelques longues minutes pour répondre aux moindres questions des habitants. Les choses etaient donc mises au claires. Passée la grande surprise, tout le monde fut convaincu par les dires du chef. Amine est un homme de confiance, il sait ce qu'il fait. Lorsqu'il descendit de la table, la fête pus reprendre son cour encore plus joyeusement qu'elle avait commencé. Cette fête était à l'honneur de cette promesse de bonne fortune pour Manzileh. Alors que la fête battait son plein, Djeneba remarqua rapidement que le visage de sa petite fille manquait au paysage de la pièce...

Elle s'eclipsa alors en gromelant et partit à la recherche de la jeune fille à travers la maison désormais vide. Arrivée dehors, la femme tourna sur elle-même dans l'espoir de la trouver. C'est alors que des cris de joie fuserent du haut du toit. Eliza se tenait là, dansant, chantant, laissant éclater sa joie en dessous du clair de lune. Elle virevoltait dans tout les sens au grès du vent et de la musique qui se fesait entendre depuis la grande salle. Après une danse joyeuse épuisante, la jeune fille alla alors sur le rebord du toit. Le sourire au lèvres, plus heureuse que jamais, elle observait la lune et le ciel bordé d'étoiles, l'horizon s'étendant à perte de vue, le doux vent venant caresser son visage...

Elle n'oublierait jamais cette nuit...

Cette nuit où son rêve le plus cher est devenu réalité....









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