Chapitre 9 ⟡ Le lycée [PART 2]

Dans le réfectoire, les quatres amis étaient installés à une table, leurs plateaux de nourriture devant eux. Il y avait un monde et un vacarme fou, et des élèves continuaient encore à arriver tendis que d'autres s'en allait. Débutant leur déjeuner, Eliza les questionna.

─ "Alors ? De quoi est-ce qu'il fallait que vous me parliez ?"

Les trois adolescents se regardèrent avec de gros yeux, se repoussant la tâche de commencer. Rose finit par souffler et par débuter.

─ "Tu nous a dis que Rachel t'avais dis de rester avec les gens de ton quartier pour ne pas avoir d'ennuis, exact ?"
─ "Euh oui ?"
─ "Eh bien... Elle n'a pas entièrement tort à ce sujet... Matthew, tu peux lui expliquer ?"
Le garçon sortit son téléphone de sa poche et montra à son amie une carte de la ville.

─ "Disons que... Si tu veux, Istotià est divisé en trois zones portant le nom de leurs quartiers principaux. Il y a d'abord Divés, le bord de mer, qui englobe une grande partie de la ville, le quartier « riche ». Ensuite il y a Mésas au nord, l'endroit plus rural et tranquille, le quartier « moyen » si je puis dire... Et enfin au centre de Divès il y a Ftoks, là où tu habite, la grande banlieue d'Isotià considèree comme le quartier « pauvre »."

─ "Isotià est dirigée par les gens de Divès, et ils n'en ont rien à faire de Ftoks." Rose ajouta. "Le lycée est la représentation dure et réelle de la situation de la ville. Chacuns reste avec les gens de son quartier pour éviter les mauvais regards. Les gens de Mésas peuvent plus ou moins traîner avec qui ils veulent, mais impossible pour ceux de Divès et de Ftoks de rester ensemble. C'est comme ça."

Eliza regarda ses amis, espérant qu'il s'agissait d'une plaisanterie. Jamais elle n'avait entendu quelque chose de tel. À Manzileh, il ne serrait jamais venu à l'idée de personne de diviser les gens par raport à leur richesses où leur habitats !

─ "Mais... Matthew, tu viens de Divès toi pourtant !"
─ "Oui, mais moi je ne suis pas comme eux. Tu peux quand même te rassurer, pas tout le monde pense la même chose ici... Mais personne n'ose le dire à voix haute." Répondit-il en remettant ses lunettes.
─ "Mais c'est... Non quelque chose comme ça on en voit que dans les livres où dans les films !"
─ "Regarde autour de toi Eliza." Dit Lilia. "Les tables parlent d'elles-mêmes. Ça peux être hallucinant dit comme ça, mais c'est bien une réalité ici."

Elle fronça légèrement les sourcils avant d'observer les tables du réfectoire un instant. Elle reconnaissait des gens de son quartier, tous réunis aux mêmes tables. Un soupir s'échappa de ses lèvres avant qu'elle ne se retourne vers ses amis.

─ "D'accord... Et Rachel ? Qu'est ce qui lui fait croire qu'elle peux expulser n'importe qui d'un claquement de doigt ? Elle est la fille du proviseur ?" Demanda-t-elle.
─ "Non, mais son père a une grande influence à Isotià." Expliqua Rose. "Il est le bras droit du maire et possède presque plus de pouvoir et d'influence que lui. Et il n'est pas du genre à tout faire dans l'honnêteté et la légalité... Disons qu'un coup de pression de sa part est capable de faire faire n'importe quoi au proviseur. Et ça, Rachel l'a très bien compris."
─ "On ne dirait pas comme ça, mais cette fille à une cervelle, et elle est remarquablement intelligente quand il s'agit de faire du mal à autrui..." Ajouta Matthew en fronçant les sourcils. "Et puis personne n'en aura rien à faire si il s'agit de quelqu'un de Ftoks..."

Eliza baissa la tête silencieusement.

« Les riches contre les pauvres hein... Ça n'a vraiment aucun sens... »

─ "Je vois, merci de m'avoir expliquer... Mais changeons de sujet !"
─ "Oh ! Je vous ai raconter l'histoire de ma tante lors de son voyage aux États-unis ? C'était un véritable sketch !" S'exclama Lilia.
─ "Oh vas-y raconte !"


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L'après-midi qui suivait s'annonçait bien plus intense que ce que les élèves de la Première1 pouvaient s'imaginer. Ils allaient rencontrer leur professeur d'histoire géographique qui allait remplacer M.Gragrisio dans la suite et la fin de leur rentrée. De retour dans la salle de classe, les élèves chuchotaient, intrigués de ne pas voir le fameux professeur arriver. Ils attendirent au moins une bonne dizaine de minute avant que la porte ne s'ouvre brusquement, faisant se taire et sursauter tout les adolescents qui se remirent tous droit contre le dossier des chaises. Lorsqu'elle vit le professeur entrer dans la salle, la respiration d'Eliza se coupa.

Il était grand, très grand et très mince. Il avait une peau pâle, des doigts et un visage fin. Ses cheveux de jais étaient aussi sombre que les ombres, fins et raides, attachés en une queue de chevale à moitié défaite tombant jusqu'a ses hanches. Il était habillé d'un strict ensemble noir et blanc, tenant sa veste d'une main et un sac de l'autre. Il entra ainsi, sans un mot, avant de poser toutes ses affaires sur la table. Ses yeux étaient sombres et semblaient dénués de toute émotion, son regard était vide mais dégageait une autorité presque terrifiante. Il avait attirer tout les regards sur lui, en particulier celui d'Eliza. Elle sentait son coeur se tordre, ses mains trembler, le tout sans qu'elle ne puisse le contrôler.

« Qu'est ce qui t'arrive Eliza...? T-tu ne le connais pas, tu ne l'a jamais vue de toute ta vie ! Mais... Alors pourquoi est-ce que j'ai cette horrible impression de voir un fantôme ? »

Rose regarda son amie mortifiée de peur, s'inquiétant rapidement. Elle posa sa main sur la sienne en lui demandant si tout allait bien, ce qui eu l'effet de calmer la jeune fille. Eliza soupira longuement avant d'hocher la tête. Elle regarda de nouveau le professeur toujours silencieux, se calmant petit à petit. L'homme balaya la classe du regard dans l'attente du silence le plus total. Puis, il se releva du bureau en passant ses mains derrière son dos.

─ "Bonjour à vous. Maintenant que vous ne faites plus griser mes oreilles je vais enfin pouvoir faire cette barbante présentation... Appelez-moi « Monsieur Arias », ou bien simplement « monsieur » ou « professeur », comme vous le voulez. Je serrais votre professeur d'histoire ainsi que de tout ce qui l'entoure ; géographie, géopolitique..."

Sa voix était terne et grave, dure et calme. Il écrivit son nom au tableau avec une écriture particulièrement élégante. Cereza le sondait des yeux, au fond de la classe. Elle était étrangement captivée par ce professeur qui n'avait rien d'habituel. Elle pouvait le sentir de là où elle se trouvait. Ses sourcils étaient froncés, un mauvais pressentiment la crispait toute entière. Mr.Arias débuta ensuite l'appel d'un ton ennuyé, accélérant le tout sans même prendre la peine de lever les yeux en direction des élèves. Il le fit en revanche lorsqu'il appela le nom d'Eliza. Cette dernière leva la main, et fut un moment fixée par le professeur, d'un regard indescriptible.

─ "Il fait pas un peu peur celui-là...?" Chuchota Lilia à Matthew.
─ "Peur je ne sais pas, mais ce n'est clairement pas un prof lambdas..."

Répondit Matthew, mal à l'aise par l'étrange attitude de ce professeur, en particulier lorsqu'il s'arrêta pour fixer Eliza. Elle avait soutenus son regard, sans même savoir pourquoi. Mr.Arias termina rapidement l'appel et jetta la feuille sur le bureau avant de prendre de son sac une petite pile de manuel. Il les montra à la classe.

─ "Vous voyez ceci ? Il s'agit des manuels qui vont ont été donnés pour ma matière."

Les adolescents acquiescèrent, et sous leurs yeux ébahis, il jetta vulgairement les livres dans la poubelle en frappant dans ses mains.

─ "Vous pouvez les ranger quelque part chez vous, parcqu'ils ne vous serviront à rien."
─ "Heeiin !?" S'exclama la classe. Mr.Arias s'assit ensuite en croisant ses jambes sur le bureau.
─ "Si je suis ici, c'est pour vous apprendre la véritable Histoire, pas ce que ces vulgaires livres mal écrits se contentent de vous « apprendre »... Vous aurez des évaluations à chaque fin de trimestres sur tout ce que nous aurons pus voir et apprendre. Nous ferons beaucoup de sorties et peut-être un voyage si j'arrive à convaincre le directeur."

Les élèves se mirent à sourire et leurs yeux s'élargirent en grand face à l'enthousiasme de ce que promettait le professeur. Mais celui-ci les calma rapidement en frappant contre le bureau et en ajoutant d'un air sévère.

─ "Mais je resterai intransigeant quoi qu'il importe, alors vous avez intérêt à travailler si vous ne voulez pas gâcher votre année. Si vous êtes prêt à apprendre, tant mieux, sinon tant pis pour vous, mais gardez bien en mémoire que cette salle est la mienne et que ma patience à des limites."
─ "Ah ouais ? Hehe et vous allez faire quoi si on vous fais chier alors ? Nous coller un rapport ?"

Lança un garçon d'un air provocateur. Le professeur d'histoire le regarda rire grossièrement et s'avança calmement vers lui avant de prendre son sac à dos, de l'ouvrir, et de le jetter par la fenêtre du troisième étage, faisant voler toutes ses affaires au vent. L'élève se rua alors à la fenêtre tendis que les autres restaient sidérés par ce geste.

─ "MAIS VOUS ÊTES SÉRIEUX LÀ !? Y'A TOUTES MES AFFAIRES DEDANS PUTAIN !" Hurla le garçon.
─ "Eh bien va les chercher." Répondit froidement le prof en retournant devant le tableau. "À moins que tu ne veuille que je t'y emmène de la même manière ?"

Il regarda l'adolescent d'un air menaçant et terrifiant, ne plaisantant sans doute pas sur la véracité de la menace. Le jeune homme s'empressa de se lever et marcha lentement jusqu'à la porte avant de partir en courant récupérer ses affaires.

─ "N-non mais il est complètement malade ce prof !?" Dit silencement Rose à son amie. "Monsieur vous n'avez pas le droit de faire ça !" Dit-elle ensuite à voix haute.
─ "Ma salle, mes lois. Je n'ai pas le temps de faire le parent pédagogue avec vous pour la moindre de vos bêtises. Dîtes que je suis fou si ça vous chante, en attendant nous allons passer l'année ensemble vous et moi. Que cela vous plaise ou non."
─ "Mais vous-"
─ "Silence. Je parle."
─ "Vous veniez de terminer !" Défendit Eliza. Soudain, il prit un ton plus doux et calme en la regardant.
─ "Eh bien je m'apprêtais à recommencer, j'ai encore beaucoup de choses à vous dire tu sais, Eliza."

« Il ne peux pas avoir déjà retenue mon nom si ? »

Monsieur Arias sortit ensuite une pile de carnet d'un placard du bureau et s'y assied ensuite, les jambes croisés de nouveaux, en prenant l'un de carnet dans ses mains.

─ "D'après ce qu'on m'a dis, je dois vous faire lire et signer le règlement intérieur... Encore une perte de temps... Toi là, le petit blond avec la chemise, distribue les carnets. Signez là où s'est écrit qu'on puisse poursuivre."

Christopher se leva timidement et prit la pile pour distribuer les carnets de correspondance. Les chuchotement reprirent de plus belle pendant que Monsieur Arias écrivait quelque chose au tableau, le dos tourné.

─ "J'ai comme l'impression que l'année va être particulièrement longue avec ce prof..." Dit Lilia.
─ "Je pense la même chose que toi..." Répondit Matthew en regardant les autres élèves parler du fait que cet homme était "flippant".
Recevant leurs carnets, Rose chuchota à Eliza.
─ "Il n'a pas l'air un peu psychopathe ce type ?"

Eliza regarda son carnet de correspondance et jetta un coup d'oeil à son emploie du temps. En plus de lui faire peur, elle semblait destinée à voir ce professeur presque tout les jours de la semaine. Elle lit son nom complet et elle tilta quelque chose. « Histoire : Monsieur Zack Arias ». Étrangement, même son nom ne semblait pas normal. Tout chez ce professeur était distordu pour elle... Liz hocha la tête en soufflant.

─ "Si peut-être... Ou peut-être pas, peut-être que c'est même encore pire que ça..."
─ "Mais meuf arrête de me faire encore plus flipper, je veux pas qu'il me poignarde dans une ruelle sombre en rentrant des cours moi !" Elles tentèrent de se retenir de rire jusqu'à la deuxième heure.

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La journée s'achevait enfin, et aux coups de dix-sept heures, tout les élèves purent quitter l'établissement après une éprouvante journée. Eliza et ses amis s'arrêtèrent quelque secondes devant le portail pour un très bref debrief de cette rentrée.

─ "Bon bah au moins c'est déjà sûr : on a un professeur hyper chelou !" Dit Rose.
─ "J'ai peur de voir à quoi vont ressembler les autres..." Ajouta Lilia.
─ "Rho faut pas dire ça ! Je suis sûr que cette année va être tranquille ! On est dans la même classe, la chance nous sourit !" Leurs dit Liz pour leur redonner le sourire.
─ "Tu as peut-être raison." Répondit Matthew en croisant ses bras derrière son dos. "En attendant j'espère que ce monsieur Arias ne jettera personne par les fenêtres !"
─ "Mais il plaisantait ! Il a pas le droit de défenestrer un élève !" Rose s'exclama, les yeux au ciel.
─ "Les affaires non plus, et pourtant c'est bien ce qu'il a fait..." Lui rappela le garçon. Lilia attrapa le bras de Rose.
─ "Haha ! On est en danger."

Eliza les regarda en ricanant, secouant sa tête doucement. Elle prit ensuite son téléphone et souffla en voyant un message de sa soeur.



SheyShey
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"Djibril a finis plus tôt. J'ai pris un détour pour acheter des trucs. On se rejoint à l'entrée du bât. Dis rien a papa."

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Faisant la moue, elle rangea son mobile.

─ "Ni-kel... Bon je dois filer, mon père ne veux pas que je traîne. On se voit Jeudi pour notre première vraie heure de cour !" Dit-elle a ses amis en les saluant.

Ils lui dirent au revoir en retour et Liz partit sans plus attendre de son côté sur la route pour rentrer chez elle. Elle devait se rendre à un arrêt de bus à quelques rues du lycée en revenant au centre ville. Elle relativisait sur cette journée en même temps.

« Bon si on oublie cette "Rachel" et ce professeurs flippant, cette rentrée n'était pas si mal ! »

Eliza vit la forme de l'arrêt de bus se dessiner au loin. Mais à peine eu-t-elle fait un pas de plus qu'un cri sordide la figea. Le cri venait de la ruelle devant laquelle elle venait de passer. Liz fit volte face, et les battements de son coeur devinrent de plus en plus fort lorsqu'elle entendit des gémissements de douleurs. Malgré la peur qui faisait trembler ses doigts, elle fit demi tour et s'aventura dans ce long et étroit passage dont le centre était plongé dans l'obscurité. À pas de loup, Eliza s'approcha de la forme indiscernable qui tremblait au sol. Elle reconnu la respiration saccadée d'une femme terrorisée. Elle devait avoir une trentaine d'année, et avait des cheveux gras et un visage ridé. Elle portait une lourde veste en cuir sur les épaules et était tremblante. Eliza arriva lentement devant elle et lui demanda doucement.

─ "M-madame ? Est-ce que... Vous allez bien ? Vous avez besoin... Besoin d'aide ? Je-"
─ "LAISSEZ-MOI !"

Hurla la femme en agitant ses bras devant l'adolescente qui sursauta en faisant deux pas en arrière. Cependant, lorsque la femme la vit, son visage se décomposa, comme si un énorme choc venait de la frapper. Ses yeux se posèrent sur le colier de la jeune fille et s'ouvrirent en grand.

─ "...Le diamant..." Murmura-t-elle.

Elle tenta un moment de parler avant de se lever brusquement pour se raprocher d'Eliza. Elle agrippa fermement ses bras avant de se mettre à répéter en boucle de manière incontrôlable.

─ "C'est vous ! Par tout les dieux c'est vous ! Mon diamant ! Aah mon diamant pardonnez-moi ! Je suis désolé ! Pardonnez-moi ! Mon diamant !"

Elle se mit à pleurer dans ses bras sans qu'Eliza se sache quoi faire. Elle ne comprenant rien de ce qu'il se passait et n'avait aucune idée de quoi faire. Elle restait complètement désemparée face à cette femme complètement hystérique.

─ "M-mais madame de quoi vous parlez !? Madame !?" Demanda-t-elle sans se faire écouter.

Soudain la femme attrapa son visage pour le raprocher du sien, avec une expression de panique épouvantable. Eliza posa ses mains sur les siennes, squelettiques et tremblante avant d'être forcée de la regarder dans les yeux.

─ "Vous devez partir mon diamant ! Vous ne pouvez pas rester ! Il vous cherche ! Il vous veux !"
─ "Quoi !? Mais de quoi- de qui vous parlez-"
─ "Je vais prier pour vous mais je vous en suplie partez ! Partez je vous en suplie, sauvez vous !"
─ "M-madame je vais appeler les pompiers o-ou même la police si vous-"
─ "NON ! Faites attention ! Il vous cherche ! Il vous cherche ! Aah pardonnez-moi mon diamant, je suis désolée ! Je vous demande pardon mon diamant !"

Sans que Liz ne puisse l'arrêter, la femme déposa un baiser sur ses mains avant de partir en courant et en boitant. Eliza tomba contre le mur lorsqu'elle fut lâchée. Son coeur s'apprêtait à s'échapper de sa cage thoracique et sa tête n'arrêtait pas de tourner. Elle regarda la femme disparaître en courant sans aucun moyen de la rattraper. Soudain, des pas rententirent de l'autre côté de la ruelle.

─ "Qu'est ce qu'elle t'as dit ?"

Eliza tourna la tête pour découvrir en sursautant Monsieur Arias. Là, débout à l'entrée de l'impasse, la regardant de ce même regard dénué de tout sentiment. L'adolescente ne réfléchis pas plus longtemps et partit en courant. Elle courut et couru jusqu'à suffoquer avant d'arrêter le bus qui s'apprêtait à partir et de monter dedans. Elle paya sa place et se laissa tomber sur son siège. Le trajet fut d'un silence des plus total. Eliza observait le paysage défiler par la vitre et priait pour rentrer le plus vite possible. Heureusement pour elle, le trajet fut de courte durée et elle partit de nouveau en courrant du bus pour faire une véritable course jusqu'à son quartier, la peur d'avoir été suivie étant plus forte que toute réflexion rationnelle. Elle monta les escaliers en vitesse et arriva enfin à la porte de sa maison.

Elle entra sans plus attendre et claqua la porte avant de s'appuyer dessus pour souffler de soulagement. Djeneba la regarda avec des gros yeux. Sa fille essoufflée, décoiffée et dont la veste tombait jusqu'à ses coudes. Elle s'approcha d'elle et lui caressa la joue.

─ "Nom de Dieu voilà ce qui arrive quand on fait n'importe quoi ! Pourquoi tu n'es pas montée en même temps que ta soeur ?" Dit-elle. Eliza était complètement perdue.
─ "H-hein quoi ?"

Elle vit Sheyma en train d'enlever sa veste, l'ignorant. Elle avait mentit pour sa cadette, comme souvent pour lui éviter les foudres de leur père. Eliza finit par embrasser ses parents et son frère sur les joues rapidement avant de s'enfermer dans sa chambre. Elle jetta son sac contre un coin et s'écroula au sol, les jambes tremblante. Elle ne comprenait pas comment une journée pouvait aussi mal se terminer. Qui était cette femme ? Que voulait-elle dire à travers son charabia ? Que faisant le professeur Arias dans la ruelle au même moment ? Était-ce de lui dont elle voulais parler ? Trop de questions auquel la jeune fille ne voulait plus penser. Une douche glacée la calma et apaisa son esprit si tourmenté. De retour dans sa chambre, elle hésita à tout raconter à ses parents lors du dîner qui approchait.

« Non... Il ne vaut mieux pas... Si ça se trouve cette femme était juste folle et monsieur Arias passait simplement par là pour rentrer chez lui... Je ne peux pas dire à papa que Sheyma et moi avons mentit... Je ne veux pas être enfermée encore une fois... »

C'est sur une note apaisée que Eliza alla rejoindre sa famille pour diner. Non sans condamner les volets et les rideaux de sa fenêtre. Juste par sécurité...

Un geste qui n'aura pas échapper à la personne qui fixait sa fenêtre dans la rue, entre deux bâtiments.

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