Chapitre 5 ⟡ Bienvenue à Isotià

Aah la fameuse ville d'Isotià. La troisième plus grande ville de France, bâtit dans le sud tout près de la mer Méditerranée. Une ville tirant ses origines de l'Antiquité, ayant jadis appartenue aux grecs et dont le nom n'a jamais changer depuis. L'endroit le plus populaire de la ville se situe près du bord de mer, dans la partie de la ville surnommée "Divès". L'endroit la plus riche, la plus touristique et où de nombreuses stars viennent pour passer du bon temps en l'honneur des différents festivals y prenant place. Dans la voiture de son oncle Farid, Eliza observait les paysages de la ville défiler sous ses yeux, le vent dans ses cheveux, la tête à la fenêtre qu'elle avait ouverte.

─ Ah comme je suis content de tous vous revoir ! Que vous avez grandits ! Mariatou et Nadia sont très impatientes de vous voir ! Dit Farid en conduisant, le sourire aux lèvres.

Farid était un vieil ami de Amine qui était partit faire sa vie en France il y a des années. C'est là qu'il a rencontré sa femme, Mariatou, venue de Mauritanie, avec qui il a eu une fille, Nadia. Bien qu'ils n'aient aucun lien de sang, les enfants Reils l'ont toujours considéré comme leur oncle.

Sheyma sourit, ravie à l'idée de revoir Nadia avec qui elle était devenue proche lors de leur premier voyage en France. Elle tourna alors sa tête pour voir son frère, assis en boule dans le coffre de la petite camionnette de son oncle, la haine au visage.

─ Ça va derrière ?

─ Retourne toi tu veux quoi ? Répondit-il froidement.

─ Eh parle bien toi derrière. Gronda Amine.

Les deux soeurs échangèrent un sourire face au ridicule de la situation de leur grand frère. Eliza rapporta ensuite son regard vers la beauté des rues de la ville. Elle n'avait maintenant qu'une hâte, se promèner dans les rues à la découverte de cette nouvelle ville ! Tant de questions se bousculaient dans son esprit, mais une d'entre elle persistait...

Allait-elle pouvoir retrouver son ami d'enfance ? Matthew ?

Mais aussi...

Est-ce qu'elle allait enfin pouvoir se faire des amis ?


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"Ding Dong"


Mariatou leva un oeil de son plat de pomme de terre en entendant la sonnerie de la porte. Lâchant un petit soupir, elle appela sa fille.

─ Nadia tu peux aller ouvrir ? Ton père doit encore avoir oublier ses clefs.

─ Tout de suite !


La jeune fille se leva alors du canapé et alla à la porte d'entrée. Lorsqu'elle ouvrit la porte et vit les personnes qui se trouvaient devant, elle ne pus retenir un cri de joie. Ses cousines, qu'elles n'avaient pas revus depuis dix ans, juste là à sa porte. Sans attendre, Nadia leur sauta au cou pour les serrer fort contre elle.

─ AAAAAAAAHH !! ELIZAAA ! SHEYMAAA VOUS M'AVEZ TELLEMENT MANQUÉEEES !!! S'exclamait elle, folle de joie.

─ Tu m'a trop manquée toi aussi !! Répondit Sheyma, enfin pleinement heureuse.

─ Woow doucement ! Évite de tuer mes filles hein !

Dit Djena en riant, voyant le visage d'Eliza se décomposer face à la force de l'étreinte de sa cousine. Les retrouvailles se firent dans une bonne humeur générale. Djibril fit un petit sourire malgré la fatigue du voyage et s'arrêta devant Nadia, qui était bizzarement devenue toute timide.

─ E-eh bah... Ça fait longtemps pas vrais !? Tu m'a manqué hahaa... Lui dit-elle.

─ Ouais moi aussi, ça va depuis le temps ?

─ Très bien et toi ?

─ Ouais.

Djibril lui dit une bise, et c'est tout. Nadia était déçue. Elle aurait aimée qu'il l'a prenne dans ses bras, qu'ils échangent un peu plus ensemble... Mais Djibril n'avait jamais été quelqu'un de tactile et était un grand coeur de pierre, tout le monde le savait...

Pour fêter leur arrivée, la famille Reils eu droit à un grand repas fait avec amour par Mariatou, de quoi remplir leurs estomacs. À la bonne heure puisqu'il était tout juste midi ! Durant le repas, Eliza était absente, comme d'habitude. Son corps était là, mais son esprit était ailleurs. Elle ne parlait pas, mangeait en silence, et ne prenait la parole que lorsqu'on le lui demandait. Des manières qu'elle a appris étant plus jeune par son père.


"Ne parle pas, sauf quand on te le demande. Mange en silence, ai de la tenue, et ne te fais pas remarquée"


Eliza se connaissait bien pour être bavarde et devier sur plusieurs sujets sans même s'en rendre compte. Mais ce qu'elle disait n'était jamais intéressant où bon a entendre lorsque sa famille mangeait avec d'autres personnes. Eliza n'aimait pas recevoir le regard fusillard et outré de son père, alors elle a préférer obéir et se taire, et ce à chaque repas qu'elle partageait avec ses parents et d'autre personnes, même de sa propre famille...

Elle observait alors ce qui se passait à table. Son père et Farid parler de la route à prendre jusqu'à leur appartement, sa mère et Mariatou parler cuisine, Sheyma qui rattrapait le temps perdu avec Nadia et cette dernière qui profitait de toutes les occasions pour regarder Djibril qui dormait assis... Elle observait le plat de sauce et de pomme de terre, son assiette devant elle. C'était très bon, il faudra qu'elle le souligne. Elle observait aussi l'appartement, grand, moderne et bien rangé. Ils avaient la chance de vivre à Divès, dans un beau quartier, et avait un magnifique appartement aux yeux de la petite marocaine. Est-ce que leur nouveau foyer serra aussi grand et beau ?

Eliza était mitigée. Elle se sentait bien à table, l'ambiance était agréable, la nourriture était bonne... Mais une petite voix tout au fond d'elle la suppliait de quitter cette chaise, de partir, d'élever la voix... Sans qu'elle ne sache pourquoi... Cette petite voix, cela fait des années qu'elle a refuser de l'écouter, préférant l'enfermer en esperant qu'elle ne se fasse plus entendre.

La jeune fille resta dans la lune un bon moment, parlant un peu avec Nadia et ses parents de temps en temps. Mais la conversation qui prit place lors du dessert, au moment où Mariatou finissait de servir tout de le monde d'un délicieux gâteau au chocolat, attira son attention en un éclair.


─ Au fait ! Il faudra penser à inscrire les enfants au lycée ! Dit Farid.

─ Ah oui ça... On s'en occupera rapidement, que ce soit fait. Affirma Amine.

< Est-ce que... Ils sont en train de parler de ce que je pense !?>

Pensa Eliza en entendant les deux hommes parler. Timidement, elle demanda.

─ Papa on... On va aller au lycée ?

─ Bien sûr, l'école est gratuite et obligatoire en France. Et l'école de la ville est publique. Vous irez tout les trois au lycée à partir de septembre.

Un large sourire se dessina sur les lèvres d'Eliza. Aller au lycée, un rêve qui deviens réalité ! À Manzileh, il n'y a qu'une école, fonctionnant grâce aux travaux de Zehounia, la grand-mère des trois jeunes gens. Une école gratuite, convenable, acceptant les enfants entre six et quize ans, de Manzileh et même d'autres villages voisins. Le lycée le plus proche était dans la grande ville, assez loin du village, et était payante. Amine et Djena n'ont jamais eu les moyens de scolariser leurs enfants au lycée, et c'est Reyees qui s'est chargée avec plaisir de continuer leur enseignement durant un temps. Cette annonce ne fit qu'augmenter le bonheur et la curiosité d'Eliza qui se mit dès lors à poser mile et une question.

─ Ça serra simple ! Sheyma et Eliza iront en seconde année, et Djibril ira directement en dernière année. Dit Djena.

─ Quoi !? Mais pourquoi est-ce que je dois y aller j'ai dix-huit ans ! S'exclama Djibril en fronçant les sourcils.

─ Vous aurez tous un diplôme, c'est une obligation.

La fermeté des paroles de son père découragèrent Djibril d'en rajouter. Même si devoir aller au lycée l'embêtait beaucoup, il savait qu'un diplôme serrait un bon point en plus, surtout en France.

─ Eeeuh et moi pourquoi je dois être dans la même année qu'Eliza ? J'ai un an de plus qu'elle !

Dit Sheyma, elle aussi peu enchantée par cette idée. L'école ne lui ayant absolument pas manqué.

─ Si tu avait assister aux cours que tante Reyees te donnait dans son temps libre, peut-être que tu aurait un niveau de jeune fille de ton âge !

Lui fit remarquer Djena d'un ton ironique et accusateur. Sheyma se contenta d'hausser les épaules en soupirant. Peu lui importait. Au moins elle aurait de quoi occuper ses journées... Eliza lança alors un sourire à Nadia à l'autre bout de la table.

─ On pourra se voir plus souvent comme ça !

─ Oui... Génial...

Nadia lui fit un sourire qu'Eliza jugea vite un peu trop forcé à son goût. Elle semblait visiblement mal à l'aise à cette idée. La jeune fille n'y prêta pas plus attention et profita de la fin du repas en silence, dégustant goulûment le délicieux dessert de Mariatou.

Les minutes passèrent, et c'est alors que, à la fin du dessert, Nadia eu une idée pour redonner le sourire à ses deux cousines.

─ Baba ! Est-ce qu'ont pourrait partir faire un tour en ville avec Sheyma et Eliza ? Tu pourra passer les prendre lorsqu'elles devront rentrer !

La proposition de Nadia ettona toute la table. Partir en ville ? Maintenant ? Cette idée arracha aux deux soeurs un large sourire et elles fixèrent leur père avec des yeux doux, le supliant du regard d'accepter. Farid ricana.

─ Bien sûr ma fille ! Tu pourra leurs montrer Divès comme ça et-

─ Non.


Amine n'avait même pas chercher plus loin pour couper son ami dans son élan, désespérant les trois adolescentes. Eliza et Sheyma se levèrent alors pour aller chacune sur les deux épaules de leurs père.

─ Allllleeeeeeeezzz babaaaaaaaaaa dit ouiiiiii !! Le suplia Sheyma.

─ On serra saaaaaaages !! Promiiiiiis !!
Renchérit la cadette.

─ Laisse les Amine, ça leur ferra du bien de sortir un peu !

Amine regarda sa femme en haussant un sourcil. Il regarda ses filles, sa nièce, son fils endormi sur sa chaise et soupira. Ils n'étaient pas à Manzileh, et lui-même ne connaissait presque rien de cette ville ! Mais il décida de leurs faire confiance pour cette fois.

─ D'accord vous pouvez sortir... On appellera Nadia et on viendra vous chercher en voiture pour rentrer et vous avez intérêt à être à l'heure ! Allez je veux plus vous voir !

Toutes contentes, les deux jeunes filles serrerent leur père fort dans leurs bras avant d'embrasser Mariatou et de se précipiter vers la porte après avoir remercier tout le monde. Nadia enfila ses chaussures et prit son sac avant de leur ouvrir la porte pour quitter l'appartement.


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N'en déplaise à certain, il est imposssible de mentir sur le fait que Divès est véritablement un endroit magnifique, et ce peu importe les saisons. Tendis qu'elles se baladaient dans les rues marchandes bondées de monde, les soeurs Reils pouvaient profiter de la douce chaleur de l'été, qui éclairait la ville. L'air frais de la mer toute proche venait frôler leurs narines et une radieuse ambiance de vacances s'étendait dans toute la ville. Tendis qu'elles marchaient côte à côte, Sheyma avait les yeux rivés sur les boutiques de modes qui comblait les deux côtés de la rue. Elle qui rêvait de mode, celle de France risquait bien de l'épater ! C'est alors que Nadia leva les yeux de son téléphone et lui dit toute enjouée.

─ Oh ! J'ai une amie qui va nous rejoindre un peu plus tard, ça ne te dérange pas ?

─ Nan pas du tout.

< Si un peu >

Pensait-elle en faisant un sourire à son amie. Nadia se tourna alors pour demander son avis à la cadette qui marchait derrière elles depuis un bout de temps, et que bizzarement, on entendait pas d'un mot.

─ Et toi Eliza ? Ça te va si...? ... E-Eliza ?

Son sourire disparut bien vite lorsqu'elle réalisa qu'il n'y avait personne derrière elles. Nadia et Sheyma regardèrent aux alentours, puis échangèrent un regard. La panique monta en elles aussi vite qu'une flèche.

"ELIZA !!!!"








Dans la rue d'à côté, toujours aussi blindée de passants, la petite marocaine marchait tranquillement en sautillant, traçant sa route en observant avec des yeux scintillant la beauté de la nouveauté qui s'offrait à elle. Elle n'avait pas put résister longtemps à la tentation de quitter la promenade longue et ennuyante de sa cousine pour partir explorer la ville par elle-même. Ce qui la frappa au court de sa promenade, fut la diversité des personnes autour d'elle. Des hommes, des femmes, des enfants, des personnes âgées... Des personnes blondes ou brunes, aux yeux bleus ou marons, à la peau blanche ou noire, de différentes origines... Les gens étaient habillés de façon très differentes et certains ressortaient beaucoup du lot. Elle voyait des filles de son âge habillées comme de modèles de télévision, maquillées et aux cheveux teintés... Des couples de toutes les couleurs et tout les sexes... Elle adorait déjà cette si grande diversité que jamais elle n'aurait pus voir dans son village.

Eliza s'arrêta un instant devant une boutique exposant en vitrines de beaux vêtements et accessoires. Le prix d'une robe lui fit hausser les sourcils, l'étonnant.

< "36" dirham seulement ? Cette robe est bien trop belle pour valoir si peu ! >

Et puis elle se souvint.

< Ah mais oui... Ici l'argent est en euros... En fait cette robe doit valoir son prix... Il faudra que je me souvienne des differences de valeurs... >

Se sentant drôlement bête, Eliza soupira. C'est alors qu'un jeune homme passa juste derrière elle. Mais le visage qu'elle vit dans le reflet de la vitre eu l'effet d'un choc. Tendis que l'adolescent continuait sa route, la jeune fille tourna sa tête vers lui et se mit à le suivre de quelques pas. Ses yeux étaient ecquarquillés, sa bouche entre-ouverte. Son coeur se mit à battre de plus en plus vite. Était-elle en teain de rêver ? D'halluciner ? Lorsque le jeune homme s'arrêta et se tourna pour sortir un téléphone de sa poche, elle put pleinement voir son visage.

Un jeune homme grand et fin, à la peau claire. Habillé d'une chemise blanche aux manches retroussées et d'un pentalon maron clair. Ses cheveux étaient bruns, coiffés à la và-vite. Il avait des yeux bleus, fins, dont la vision était corrigée par une paire de lunette ronde posée sur son nez. Il avait une expression neutre, aucun sourire, et ses actions semblaient monotones et automatiques. Comme si il ne ressentait rien si ce n'est un profond ennuis. Le jeune garçon rengea son téléphone dans sa poche en un soupir et Eliza ressenti comme un électrochoc. Il allait partir, et elle ne pouvait pas le laisser faire.

Tandis que le garçon à lunette tourna le dos pour reprendre sa marche, Eliza se mit à marcher dans sa direction, ses pas allant de plus en plus vite jusqu'à ce qu'elle ne se retrouve à courir derrière lui, zigzaguant entre les passants. Elle ne pouvait pas le perdre de vue, elle ne pouvait pas le perdre dans la foule. Finalement, l'adolescente parvint à le rattraper et l'attrapa pour l'arrêter. À l'instant où sa main avait agripper la sienne, tout disparu. Les passants, la rue... C'était comme si le temps s'était arrêté autour d'eux. Lorsque le jeune homme tourna sa tête, il vit cette jeune fille le regarder, le souffle hagard. Un sourire apparut sur les lèvres d'Eliza et une larme se mit à couler sur la joue du garçon sans même qu'il ne s'en rende compte.









"Matthew...?"

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