Intervalle 1
Tous les individus étaient assis sur une chaise, ou debout quelque part, mais aucun ne se permettait de ne rien faire, ou du moins, ils devaient toujours être occupés. Ils avaient précisément le regard rivé vers les écrans, tandis que d'autres faisaient des pauses en se changeant les idées. La salle aurait pu être pleine, mais fort heureusement l'organisation était assez bien fait pour que les personnes présentes ne soient pas éparpillées de manière bordélique dans cette pièce.
Un cadre était présent sur le côté, une surface où se défilait des images, celles qui montraient ce qui étaient diffusé à toutes les villes du pays, que ce soit dans les endroits publics ou dans les résidences. Cela leur permettait de se suivre correctement et d'être plus ou moins d'actualités sur les connaissances de la population sur le programme du jeu qui se faisait en direct. C'était un très grand travail en équipe, et la structure faisait qu'ils n'avaient pratiquement aucune raison de se plaindre au niveau de la répartition des tâches.
- Que le veilleur qui s'occupe du dragon me donne de ses nouvelles.
C'était une voix masculine et autoritaire qui venait de prendre la parole. Il s'adressait à l'un des individus présents, précisément ceux qui étaient devant les écrans. L'homme n'avait pas tourné la tête vers le concerné, les yeux plongés sur les dossiers qu'il avait entre les mains, mais faisait comprendre qu'il attendait une réponse en tapant machinalement des pieds. On ne l'entendait pas forcément, mais cela avait le réflexe de modifier sa physiologie et ainsi, de le rendre un peu plus crédible.
- Il a l'œil très abîmé chef, répondit l'employé, il est actuellement avec son amie. Son visage est complètement dévoilé, et des boîtes ont appelé. J'ai envoyé sa fiche d'identité à tous les participants.
Le meneur hocha la tête en signe de compréhension, continuant à lire ce qu'il avait sous les yeux, avant de lever le menton faire ses subordonnés qui semblaient tous plus ou moins concentrés sur leur tâche respective. Il soupira doucement, se lassant de ce début qui était en train de l'ennuyer, se mettant alors à croiser les bras pour exprimer son ennui et son impatience. Il vit sur le grand écran que les informations sur le petit garçon qui a été blessé étaient en train de se diffuser, aussi bien à la population et aux criminels.
- Du mouvement chez la responsable de la blessure de Leonty, monsieur.
Le supérieur se dirigea rapidement vers elle, regardant rapidement la surface avant de l'ordonner à l'afficher sur le cadre. Ils avaient la possibilité de voir le combat prodigieux qui avait été fait par la gymnaste et par l'homme qui volait, dans la grotte sombre où vivait l'hostilité de ces individus. Cette lutte semblait très complexe pour ces deux combattants, mais la nouvelle information avait été utilisée comme arme. La demoiselle avait réussi à faire un sorte qu'un acte du passé lui favorise un moment récent, ce qui faisait qu'elle s'en était sortie de cette cavité naturelle saine et sauve. Ce n'était pas réellement son désir, étant donné que ses gestes l'avaient conduite à un meurtre, mais il fallait se douter que la vie ne tournerait pas comme elle le désirait. On aura beau tenté de rester dans la pureté, de souhaiter atteindre sa liberté tout en épargnant le plus de victimes que possible, mais il faudra comprendre qu'au bout d'un moment, le choix se fera entre la défense de nos opinions, et celle de nos semblables.
- Elle est très vive.
Cette voix féminine s'éleva à quelques mètres de la sortie, alors que le silence allait se mettre à disparaître. Le ton sonnait comme appartenant à celui d'un analyste, bien que c'était une phrase assez simple par sa construction. De petits glissements au sol s'ensuivent, alors que l'attention d'une bonne partie des individus se tourna vers la porte, où se trouvait une femme âgée d'une trentaine d'année sur un fauteuil roulant. Elle s'avançait légèrement en mouvementant ses mains, permettant aux roues de la déplacer.
- Bienvenue parmi nous, Elizabeth.
Le chef fut le premier à lui adresser la parole à ce moment-là, donnant à l'espace une atmosphère un peu plus accueillante que précédemment où le sérieux était le plus valorisé. Et ensuite, d'autres se mirent à la saluer et même à lui demander si elle allait bien, avec un sourire aux lèvres, affichant de la sincérité pour certains et de l'hypocrisie pour d'autres. Le supérieur se redressa doucement, allant dans sa direction, alors qu'elle s'arrêta tout près d'un bureau, en voyant le signe de main qu'il venait de faire, lui ordonnant de stopper ses mouvements.
- Laissez-moi vous aider, ma chère amie.
Il marcha encore plusieurs pas, et se positionna ensuite derrière l'handicapée, prenant le siège par les doigts et la poussant ensuite jusqu'à ce qu'ils atteignent l'espace de travail qui lui était consacré et que personne n'avait encore eu l'audace de toucher. Elle répondit aux salutations de ses collègues par diverses manières, comme un poignet de main ou un simple hochement de la tête. La femme soupira doucement, étouffée de tant de gentillesse et d'accueil alors même qu'ils ne l'avaient pas vu depuis un bon moment et qu'elle n'avait donné de réelles nouvelles à cette entreprise. Il faut dire que ces gens étaient bien agréables de nature, aucune raison de s'en plaindre.
Le chef l'installa ainsi à son bureau, veillant à ce qu'elle ne soit pas désavantagée par rapport à sa position ou tout simplement qu'elle soit le plus à l'aise que possible. En même temps, l'un de ses plus proches coopérateurs s'était occupé de lui servir une tasse de café qu'il avait ensuite posé sur sa table. Son ami resta alors près d'elle, debout en face de la demoiselle gâtée, tandis que le supérieur les salua poliment avant de se retirer, non sans dire à sa subordonnée d'y aller doucement, le temps de se remettre dans l'atmosphère du travail avant de commencer à effectuer des tâches.
- Alors, ma belle, comment te sens-tu ?
Son collègue prit le rouleau de mouchoir et en déchira un qu'il posa en-dessous du gobelet, lui donnant le rôle de soucoupe bien que ce n'était pas réellement nécessaire. C'était une attention que la femme trouvait adorable, bien que redondant par le fait qu'elle avait l'impression de ne pas être capable de le faire seule, à croire qu'elle était aussi handicapée de ses mains. La concernée lui sourit doucement, prenant le verre entre ses mains et se mit à lentement le boire, buvant quelques gorgées avant de le remettre à sa place, levant la tête vers son ami après avoir lâché une bouffée d'air chaude.
- Très choyée, répondit-elle, comme une princesse finalement.
Ils se regardèrent un moment, l'homme hochant la tête en signe de compréhension, gardant le même sourire qu'il avait sur son minois. Il lui demanda, avec autant de politesse sur le ton de la voix, si elle désirait quelque chose, qu'elle n'avait aucunement à hésiter, avec une telle grandeur de gentillesse qu'elle aurait pu en être étouffée si c'était concret. Elizabeth peina à l'arrêter, réussissant à le faire au bout d'une trentaine de secondes, lui confiant le fait qu'elle voulait travailler pour rattraper ses heures perdues à l'hôpital. Après avoir insisté plusieurs fois, son collègue finit par la laisser tranquille, retournant à son espace de travail pour faire ce qu'il avait à faire.
Ainsi, elle dut se remettre au boulot, se réadapter à l'atmosphère de la vie active. Elle soupira doucement, observant tranquillement son bureau qui avait un peu changé depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu. Des individus intentionnés avaient peut-être pensé à remettre ce meuble correctement pour son retour, avec tous les objets qui étaient posés dessus. C'était très propre, la poussière semblait ne pas être détectée. Ils l'avaient offerte une condition de travail très correcte et agréable.
Elle prit entre ses mains les dossiers qui étaient présents, principalement ceux qui détenaient les informations sur les participants de ce tournoi, et notamment leur identité. Les organisateurs étaient bien les seuls à les connaître, étant donné que les policiers qui capturaient les criminels faisaient directement partis de ces gens. Ils formaient tout simplement le gouvernement. Ces personnes devaient être de confiance, quiconque la trahirait se verrait automatiquement rétrogradé, et plus loin encore si les conséquences étaient graves.
La femme lit ensuite le résumé donné des parties qui étaient passées, ces séparations données par les environnements qui changeaient au fil des cristaux trouvés. Elle faisait très attention à sa lecture, prenant le temps de tout comprendre et de garder le maximum d'informations que possible, histoire d'être d'actualité par rapport à ses collègues. Lorsqu'elle eut terminé, elle alluma son ordinateur et se mit tout d'abord à regarder l'état de tous les scélérats, que ce soit mental ou physique, ces deux caractéristiques étant marqués sur l'écran grâce aux codes implantés sur leur poignet.
Elle leva la tête vers la grande plateforme où tout le monde avait la vue, affichant la scène qui était diffusée partout dans le pays. C'était une demoiselle, cachée principalement de tissue noire, sur le garde-corps d'un bateau et ayant une position inspirant le deuil. Les organisateurs comprirent que c'était une sorte de cérémonie individuelle qui incitait son public à faire de même. Rien de ce qu'elle faisait était négligeable, que ce soit au niveau de ses membres ou de son regard qui avait l'air de communiquer avec la caméra, derrière ses iris grisâtres.
La femme observa tranquillement la criminelle, tentant de décrypter ce message qui semblait être bloqué dans ses pupilles. Elle avait un stylo entre ses doigts ainsi qu'un bloc-notes, prête à écrire un quelconque renseignement soudain qu'elle pourrait montrer fièrement à ses collègues et à son patron. Son intuition lui disait que cette demoiselle, derrière cet écran, allait énormément l'aider pour récolter des informations indispensables à l'avancée de son projet.
- Je vais devoir faire attention à surveiller ses moindres faits et gestes, se chuchota-t-elle.
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