Chapitre 17
Je n'osai plus bouger. Mon éclateil tourna la tête vers moi, et après un instant de surprise, une lueur d'affection s'alluma dans ses grands yeux sable. Il était juste...magnifique. Et si mignon... La curiosité et l'excitation bouillonnait au fond de moi. Une sorte de bonheur semblait renaître au plus profond de mon cœur, comme une fleur au milieu des ruines. Le bébé dragon fit un pas hésitant vers moi, tremblant légèrement sur ses pattes. Je me décidai alors à m'accroupir, et à tendre doucement le bras dans sa direction.
"Hey ! Salut toi..."
Il me répondit par un petit grognement joyeux, puis sautilla en battant des ailes pour me rejoindre. Il ne semblait pas effrayé, juste un peu hésitant et curieux, en besoin de protection. Le dragonnet s'arrêta à mes pieds. Il m'arrivait seulement aux genoux. Alors prudemment, je tendis une main hésitante vers lui, et quand il la vit, il plaqua sa petite tête recouverte d'écailles contre ma paume. C'était tellement adorable que je ne pus m'empêcher de le prendre dans mes bras, où il se blottit en fermant les yeux. Ses épines dorsales étaient petites et n'étaient pas du tout pointus. Elles partaient de l'arrière de sa tête, où elles étaient assez épaisses et très courtes, puis s'affinaient jusqu'au bout de la queue finissant en un étrange cristal, qui ressemblait à de la glace. Je contemplais ce petit être qui poussait une sorte de ronronnement. Deux minuscules canines pointues dépassaient de sa bouche, et une paire d'adorables cornes trônait sur les côtés de son crâne. Ses quatre pattes (celles arrière étaient bien plus robustes) étaient pourvues de cinq griffes, dont une plus reculée que les autres. Quant à ses ailes, chacune faisait la taille de son corps, et la membrane qui les recouvrait paraissait bien plus fragile que ses écailles. Il rouvrit ses grands yeux sable et plongea son regard dans le mien. J'étais aussi épuisé qu'heureux. Comme mes bras fatiguaient et que mes épaules étaient tendues, je le posai délicatement par terre, et m'assis à côté de lui, au bord de la falaise, comme je le faisais d'habitude.
« Moi, c'est Hardex, dis-je simplement. »
Je me retournai vers lui, et vis qu'il me fixait avec attention.
« Et toi ? » lui demandai-je tout en sachant qu'il ne répondrait pas. J'avais appris à l'académie qu'un éclateil apprenait à parler extrêmement rapidement, en nous écoutant le faire. Aussi, je continuai.
« Il faudrait te trouver un nom rapidement... tu as des idées ? »
Je réfléchis un instant.
« Que penses-tu d'« Icytail»? »proposai-je. « Oui, à cause de ta queue... C'est beau comme vrai nom tu trouves pas ? »
Il remua sa queue joyeusement.
« Et pour ton surnom... **(le vrai nom est assez rarement utilisé)**. Ice... Icy ?... Non... Ace, ça te va mieux. »
Mon dragon sautilla et battit des ailes en poussant des petits grognements.
« Alors va pour Ace ! »
Je continuai de lui parler, et il m'écoutait. De temps en temps, il prononçait quelques mots... Sa voix grave et calme n'était ni celle d'un adulte ni celle d'un petit enfant, mais plutôt celle d'un garçon de 15 ou 16 ans. Ça me faisait bizarre de penser que j'étais le seul humain qui pouvait l'entendre parler. Quand je vis que la nuit était bien avancée, je décidai de rentrer à la maison. Je me levai et m'étirai. Je me tournai vers Ace, et remarquai qu'il avait ramassé un morceau de la Pierre d'Invocation dans sa gueule, et qu'il me le tendait. Je saisis ce cristal en forme de pointe irrégulière, et le fixai avec curiosité.
« Que veux-tu que je fasse de ça ? »
Avec son museau, il poussa ma main vers moi, comme s'il voulait que je le garde.
« Oh...je crois que j'ai compris, » fis-je.
Je sortis de ma poche un cordon noir, et y attacha le cristal. Pour finir, je passai le pendentif autour de mon cou. Ace se frotta contre ma jambe presque en ronronnant de bonheur. Puis, il saisit un autre morceau de la Pierre d'Invocation brisée, et le garda dans sa gueule en me fixant avec insistance. Comprenant ce qu'il voulait me dire, je fis de même avec une chaîne dorée qui entourait mon poignet gauche, et le cristal qu'il avait ramassé, et lui attachai sur son cou. Ainsi, nous gardions tout d'eux un souvenir de soir-là. Je pris le chemin de la maison, un dragonnet accroché à mon épaule.
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