Chapitre 8
– T'en fais pas je reste avec toi, je suis tellement désolé de ce qu'il vient de faire. Tu veux aller à l'hôpital ou voir les flics ?
– Non surtout pas les flics, ni personne en fait, promets moi que ça restera entre nous, je t'en supplie, paniquai je.
– Je te le promets. céda-t-il en me prenant dans ses bras.
J'y restai certainement trop longtemps pour lui mais j'avais besoin d'être soutenue...
Il fut le premier à briser le silence.
– Tu veux que je te ramène à ta chambre, chez un ami ou même chez tes parents ?
– Non s'il te plaît je ne suis pas prête à affronter le regard des gens encore moins celui de mes parents. Peux tu me déposer à l'hôtel le plus proche ?
Je ne pouvais pas laisser, ni Angie, ni Jessy me voir comme ça, sans parler de mes parents. Ce n'était même pas envisageable.
– Non ! Hors de question ! Si tu veux j'ai un pote qui est parti une semaine dans sa famille, il m'a prêté les clefs de son appart en cas de besoin et surtout parce que je devais nourrir le chat. Tiens enfile ma veste et viens avec moi.
Le silence s'installa durant le trajet, mes larmes avaient cessé de couler mais ma tête ne faisait que repasser en boucle ce qui s'était passé. Je me sentais absolument perdue par tout ça, que devais je faire ? Partir ? Attendre ses excuses? C'était trop, beaucoup trop, pour lui pardonner...
Sans m'en rendre compte, nous étions arrivés dans l'appartement plutôt ordonné et propre, un petit chat noir se frotta contre moi en miaulant. Je le caressai, ce qui m'apaisa aussitôt.
- Tu veux un café ? Un thé ? Un chocolat chaud ? Ou même quelque chose à manger ?
– Juste un chocolat chaud s'il te plaît.
Je m'assis sur le canapé en attendant le retour de Jake. Je le vis arriver avec une tasse de chocolat chaud, un thé et un plaid, avec lequel il me couvrit aussitôt.
– Je suis désolé, je ne sais pas trop quoi te dire, ni quoi faire, j'aimerais tellement pouvoir effacer ce qu'il a fait. Mais je...
Il s'arrêta. Il était tellement désolé, je pouvais le ressentir.
– Tu n'y es pour rien...- Les larmes recommencèrent à couler...- Tu veux me parler de ce qui s'est passé ou faire autre chose, j'aimerais tellement t'aider...
– Je ne sais pas comment en parler, je veux dire tu es le meilleur ami de Tom et ... - je m'arrêtai ne sachant pas comment lui expliquer - Nous étions en train de nous embrasser quand il a commencé à devenir un peu trop pressant, je lui ai demandé d'arrêter et il a insisté malgré mes demandes. Il m'a maintenu sous lui pour pouvoir me toucher... murmurai je le regard baissé.
– Je suis vraiment désolé, je ne comprends pas ce qui lui as pris, pourtant vous aviez déjà couché ensemble pourquoi n'a-t-il pas juste attendu ?
– Quoi ?! On a jamais couché ensemble j'ai toujours refusé, nous avions une relation purement platonique, m'offusquai je.
– Oh il m'a dit que vous aviez déjà... Il était encore plus gêné. Je peux te poser une question indiscrète mais vraiment très indiscrète ?
J'acquiesçai.
– Pourquoi refusais tu de le faire avec lui ? Tu es vierge ?
Je m'empourprai, que lui répondre, je ne pouvais pas lui dire toute la vérité, pas à lui et pas maintenant, j'avais réussi à garder cela pour moi, je ne pouvais pas craquer maintenant... Pourtant, finalement je ne devais pas en avoir honte, que cela pouvait-il bien faire. Après tout, si je finissais par l'avouer aux autres, ils arrêteraient peut être de vouloir me sauter dessus à tout va. Et avec un peu de chance, il changera peut être d'avis sur moi, il arrêterait peut être de croire que je suis une fille facile.
– Je n'ai jamais accepté de le faire avec personne ... avouai je, en espérant aucune remarque piquante de sa part.
– Je suis désolé aussi bien Tom que les autres garçons pensaient que toi et Ian ou même avec ton ex, vous aviez... et comme tu as l'air très proche des mecs en général, je pense que beaucoup se sont fait une fausse opinion. Il s'arrêta et souffla. Emily je sais que je ne te connais pas assez mais l'image que tu montres de toi et celle que je vois là devant moi sont tellement différentes. La fille que je vois devant moi est une fille fragile, sensible, presque effrayée par quelque chose que je ne saisis pas et l'image que tu montres est celle d'une fille populaire, sûre d'elle, un peu aguicheuse...
Il semblait presque désolé pour moi, mais je ne voulais pas de pitié, ni la sienne, ni celle de personne, j'étais celle que j'étais peu importe ce que j'avais traversé.
– J'ai vécu des choses qui m'ont obligé à me forger une carapace pour me protéger, c'est tout.
Je tentai de paraître détachée en lui parlant pourtant devoir lui parler de tout ça rouvrait la plaie que j'avais mis si longtemps à cicatriser.
– Tu devrais te reposer Emily, il y a une chambre d'ami en haut tu seras plus à l'aise, quant à moi je dormirai sur le canapé.
J'acquiesçai, il m'accompagna jusqu'à la fameuse chambre et déposa un léger baiser sur mon front. Je refermai la porte et m'affalai le long de celle-ci, les larmes coulèrent de plus belle... je craquai, même si je ne voulais pas y penser, je voyais le visage de Tom, je sentais ses mains sur moi, je voulais pouvoir effacer tout ça, mais je n'y arrivais pas... Lorsque j'entendis frapper doucement...
– Emily, tu es sûre que ça va ? Juste dis moi si tu as besoin d'être seule ou si tu veux que je reste ...
Je l'entendis s'asseoir derrière la porte.
Un long silence s'installa, je ne savais pas ce que je voulais, enfin si je savais, je voulais pouvoir tout effacer, tout oublier pourtant je savais que ça ne marcherait pas, que je ne pourrais pas.
– Quel est ton film préféré ?
Cette question me surprit un peu mais je crois que c'est sa façon à lui de gérer la situation et de me changer les idées.
– En tant que fille un brin romantique, j'aime les histoires d'amour comme Love actually ou encore Remember Me, très différent mais ça me touche. Et toi?
– Le cercle des poètes disparus et nos étoiles contraires, deux films différents aussi.
– Je n'ai jamais vu Nos étoiles contraires, j'ai acheté le livre mais je ne l'ai pas encore lu.
– Si tu veux je pourrais te passer le film ou on pourra essayer de le voir ensemble...
Il s'arrêta quelques instants, se racla la gorge, il cherchait certainement, ce qu'il allait pouvoir dire.
– Parle moi de toi, raconte moi comment tu étais petite.
Je me mis à lui raconter un de mes souvenirs d'enfance quand j'habitais encore à Paris, le temps que je passais dans les jardins parisiens avec mes parents, les instants de tendresse et de complicité que je partageais avec eux à cette époque où tout semblait si simple ...
– Pourquoi es tu partie de Paris ? me questionna-t-il soudainement.
– Mon père a obtenu une promotion dans son entreprise et a été muté ici. J'avais besoin de voir un peu comment c'était ailleurs donc j'ai décidé de les suivre.. Voilà pourquoi je suis ici.
Je ne savais pas vraiment si j'avais été claire mais je ne voulais pas m'étendre sur le sujet, enfin pas avec lui et pas maintenant. Il brisa le léger silence qui s'était installé entre nous.
– Tu penses qu'un jour tu pourras me parler de ces choses que tu as vécu? murmura-t-il.
Je sentais un soupçon de gêne dans sa question.
– Un jour peut être. Je n'ai jamais parler de ça à personne, dis je en ouvrant calmement la porte.
Il se leva et je me jetai instantanément dans ses bras sans réfléchir. Après une courte surprise, il passa ses bras autour de mes épaules, sa main caressait mes cheveux et il me berçait légèrement.
– Pourquoi es tu parti de New-York ? Je veux dire NYU est une université assez prestigieuse... dis je en m'écartant de lui.
– Emily chacun vit ses épreuves et les miennes m'ont fait quitter New-York, m'expliqua-t-il en me perçant du regard.
En voyant ses yeux, j'ai su que j'avais été trop loin, que j'avais voulu entrer dans sa vie sans y être invitée...
– Emily tu devrais te reposer, je redescends. Bonne nuit et essaie de dormir.
– Bonne nuit Jake, dis je en le regardant s'en aller.
...
– Emily, Emily, je crois que tu devrais te lever, entendis je au loin.
J'ouvris doucement les yeux et il fallut quelques minutes pour réaliser où j'étais et me remémorer les événements de la vieille.
C'était la voix de Jake que j'entendais derrière la porte.
– Entre !
Je sortis du lit en essayant de tirer sur mon t-shirt beaucoup trop court et essaya de me recoiffer un minimum.
– Coucou Emily, je t'apporte le petit dej, je savais pas quoi prendre alors j'ai pris plusieurs choses.
– Merci.
– En allant acheter tout ça, j'en ai profité pour appeler mon ami et il m'a dit qu'on pouvait rester là jusqu'à son retour si tu le souhaites.
– Merci sincèrement, je suis très touchée par cette attention.
– T'en fais pas, je sais que ça n'arrangera pas ce qu'il s'est passé hier mais je voulais essayer de te faire plaisir et j'ai l'impression que c'est réussi, dit-il en esquissant un très beau sourire.
– C'est vraiment parfait, merci. Pour ce qui est de rester, je ne veux pas que tu te sentes obligé de rester avec moi, je vais retourner à ma chambre chercher quelques vêtements et repartir, je ne veux pas croiser Angie avec ses nombreuses questions et encore moins Alex.
Ces derniers temps il passait le plus clair de son temps dans notre chambre, il était gentil mais légèrement envahissant.
– Si je t'en parle, c'est que ça ne me dérange pas et puis tu as seulement cours lundi et mardi si je ne me trompe pas donc tu te vois restée à l'hôtel seule ?
En effet, cette semaine avait été raccourcie pour permettre aux premières années d'avoir des cours de rattrapage avec les professeurs de la fac, c'était la première fois que l'université organisait ça.
– D'accord et j'essaierai de ne pas trop te déranger.
– Tiens au fait, il vibre encore et il n'a pas arrêté depuis ce matin, déplora-t-il en me tendant mon téléphone.
vingt-huit appels manqués, pas moins de vingt sms et quatre appels vocaux, la plupart était de Tom mais un attira mon attention.
* Dis moi où tu es, je suis sûr que tu es allée rejoindre Ian, si c'est le cas, il va se prendre mon poing pour t'avoir touchée. Tom *
Je n'en croyais pas mes yeux pour qui se prenait-il ?
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Merci Jeannebio pour tes conseils :)
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