À huit heures, mon téléphone sonna et me réveilla brutalement. Pourtant malgré ce sursaut, j'étais réellement apaisée. Pour la première fois depuis des semaines, de doux rêves m'avaient transportée dans un monde tellement lumineux et beaucoup plus léger. Je saisis mon portable pour voir qui pouvait m'avoir sorti de cet univers aussi parfait. Il s'agissait d'un message de Jake.

* Tu m'as manqué cette nuit. Je passe te voir cet après-midi si ça te dit. J'ai hâte *

Malheureusement, je ne pouvais pas le voir ce jour-là. J'avais classe toute la journée, deux de mes profs du vendredi avaient reporté leurs cours à aujourd'hui. Autant dire que je n'avais pas une seule minute à moi.

Après un bref échange de SMS, il était convenu que finalement, on ne se voit que le lendemain. Il avait prévu de venir me chercher, qu'il m'emmène manger quelque part et faire les boutiques.

Je me languissais de pouvoir passé du temps avec lui. Par chance, vu le nombre de cours que j'avais, la journée allait être très chargée. Tout s'était enchaîné rapidement me laissant seulement un court instant de répit pour lui écrire. Court, mais suffisamment intense, pour que Matt s'aperçoive de quelque chose. Il m'avait donc fait remarquer que j'avais cette petite étincelle. Prétextant le début de l'heure de théâtre, j'avais esquivé son interrogatoire.

Si lui avait été capable de percevoir ce renouveau en moi, j'appréhendais déjà la réaction de mes amis proches. Je n'étais pas sûre de pouvoir affronter une nouvelle tempête.

Malheureusement, j'avais besoin de Jake à mes côtés, j'avais besoin de lui, parce qu'il faisait naître au fond de moi cette lueur d'espoir. Il me faisait ressentir ce petit plus, cette petite vibration qui te tord les tripes...

Vendredi. Ce jour qui était synonyme de fête prenait une autre tournure aujourd'hui. J'avais tellement attendu cette journée depuis son message. J'allais enfin pouvoir passer du temps avec lui. J'étais un peu nerveuse, mais j'en avais vraiment envie. Je filai rapidement sous la douche puis je pris le temps de me faire belle pour lui. J'avais opté pour un maquillage léger et une coiffure naturelle. J'enfilai donc un jean moulant et un top azur rappelant la couleur de mes yeux, à la fois confortable et jolie.

À quatorze heures, il m'attendait dans sa voiture sur le campus. Il était parfait dans son jean bleu, son t-shirt blanc et sa veste noire en cuir. Il paraissait détendu et heureux. J'aimais le voir sourire, faisant apparaitre sa petite fossette qui m'avait tant fait craquer. Après un doux bisou sur ma joue, nous nous mettions en route. Au bout de quelques minutes, je compris que nous n'allions pas dans un restaurant de Chicago. Je connaissais cette route, nous nous dirigions dans ce bois. J'y avais été très souvent durant ma première année à la fac, je venais ici pour dessiner et m'évader. C'était un de mes secrets. Je n'en avais jamais parlé à Angie. Je justifiais mes sorties par des heures de révisions à la bibliothèque.

Observant l'air satisfait de l'homme que j'aimais, je décidai de ne rien dire afin de profiter de ce calme pour marquer son visage en mémoire.

Il finit par s'arrêter en lisière de forêt. Il descendit de la voiture et récupéra un sac à l'arrière. Sans un mot, il ouvrit ma portière et me tendit la main que je saisis sans poser de question. Nous marchions durant quelques minutes, avant qu'il ne s'arrête et décide de se poser. Toujours aussi prévenant, il installa un plaid et nous prîmes place.

– Je sais que ce n'est pas ce que nous avions prévu, mais comme j'ai vu qu'il faisait plutôt doux et beau, j'avais envie de venir ici avec toi.

– C'est parfait. Merci, répondis-je le plus sincèrement possible.

Et c'était le cas, c'était parfait. J'étais ravie d'être ici avec lui. Pendant que je l'admirai, il continuait de sortir tout ce qu'il avait préparé. Il avait pensé à tout et notamment à mon péché secret : le chocolat noir. À force de le regarder ainsi, je passai certainement pour une fille absolument obsédée par ce garçon. Et même si c'était vrai, je tentai de détacher mon regard pour observer l'environnement. J'aimais voir le soleil éclairer les hautes herbes, j'adorais entendre le son quasi imperceptible du vent au travers des feuilles. Être dans cet endroit était un véritable moment de quiétude, de douceur, d'évasion...

– J'aime ce coin, je le trouve tellement apaisant. Je l'ai découvert en arrivant à Chicago, quand j'avais besoin de m'évader... Dans les premiers temps, j'ai eu beaucoup de mal à m'intégrer, je ne savais pas vraiment où aller et je ressentais la nécessité de m'éloigner du campus de temps en temps. Alors un jour, j'ai pris le bus, jusqu'à m'arrêter à quelques rues de là... avouai-je à demi-mot.

– Je suis ravi de t'avoir amené ici, de savoir que ce lieu t'a permis de t'évader un peu...

Il s'allongea et posa sa main sous son crâne. Je décidai donc de poser ma tête sur son torse. Je pouvais entendre les battements de son cœur, je ne sais pourquoi ce son me relaxa. Peut-être de savoir que ce rythme, ces pulsations aussi rapides étaient liés à ma présence à ses côtés. Il posa son autre main sur ma taille, m'accueillant avec lui dans sa bulle. J'étais vraiment bien dans ses bras, mais il fallait que je lui parle de quelque chose. Cela trottait dans mon cerveau depuis le réveil.

– Tu viens ce soir chez Ian ? Tu sais à sa fête ? demandai-je un peu stressée.

– Oui pourquoi ?

– C'est délicat, je ne sais pas trop comment t'en parler, je... est-ce que tu m'en voudrais si on venait séparer et si on était discret ?

Je sentis le rouge me monter, je ne pouvais pas lever les yeux vers son visage. Je ne voulais pas croiser son regard de peur d'y voir de la déception.

– Em' bien sûr... Je veux dire je comprends très bien. Surtout que tu m'as dit que tu voulais y aller en douceur donc ça ne sert à rien de s'exposer à la vue de tout le monde. En fait, je suis prêt à attendre le temps qu'il faut pour que tu te sentes bien et à l'aise... me chuchota-t-il.

Sa réponse me soulagea, je me rendis compte que j'avais retenu ma respiration en attendant sa sentence. Le reste de l'après-midi passa rapidement, bien trop vite à mon goût. Il me parla de ses souvenirs avec Hanna, ce qu'elle aimait faire, le temps qu'ils avaient passé ensemble à New York. Je voyais dans ses beaux iris à quel point elle pouvait lui manquer. La façon dont il parlait d'elle montrait une certaine admiration. Je compris tout simplement que malgré une vraie ressemblance physique, nous étions très opposées. Elle était très solitaire alors que moi j'aimais beaucoup être entourée de mes amies. Elle détestait les soirées, adorait le sport, elle chantait magnifiquement bien... Nous étions réellement très différentes... Je devais admettre que ces révélations me plaisaient. Tout d'abord, parce que j'aimais découvrir des choses sur lui, ensuite parce que ça me rassurait, car je savais enfin que je n'étais pas qu'une pâle copie de sa sœur. Il tenait à moi pour ce que j'étais et non pour ma similitude avec elle. Tout au long de notre conversation, sa main n'avait cessé de caresser mon dos. Un geste très agréable et attentionné et qui me rappela aussi à quel point il m'avait manqué durant ces semaines de cauchemar.

Il m'expliqua aussi que le CD qu'il m'avait montré était le dernier cadeau que lui avait fait sa benjamine et que c'était elle qui avait inscrit la phrase et le symbole. Ce symbole... Je pouvais désormais le voir sur son poignet. Il était superbe et surtout c'était une très belle preuve de l'affection qu'il me portait. Certes j'étais plutôt contre se faire tatouer un nom, un signe ou quoi que ce soit en lien avec une histoire d'amour. Mais au fond de moi, une infime partie de mon être se réjouissait de ce geste...

De mon côté, nous avions parlé de ma passion pour le dessin. Il était très curieux à propos de cette activité. Il avouait sans honte qu'il ne brillait pas dans ce domaine. Cela avait amené une longue conversation sur mon apprentissage de cet art. Il avait écouté sans broncher mon adoration pour cet exutoire. Finalement, nous avions fini par nous contenter d'un profond silence réconfortant.

– J'aimerais qu'on fasse plus souvent ce genre de choses. J'aime te voir détendue auprès de moi. Si tu veux, je te laisserai décider de notre prochaine sortie, murmura-t-il en m'embrassant le front.

Il avait raison, j'étais apaisée auprès de lui, quand nous étions seuls, juste nous. Je n'avais d'ailleurs pas envie de partir. Le reste de l'après-midi passa rapidement, beaucoup trop vite à mon goût, mais il commençait à faire froid et à se faire tard. En moins d'une heure, nous étions de retour sur le campus. Il m'embrassa tendrement avant de partir. Même si je savais que nous allions nous voir ce soir je n'avais pas envie de le laisser, j'avais envie de rester à ses côtés. Après un léger détour pour trouver un sandwich, nous arrivions enfin devant ma chambre pour que je puisse me préparer.

– Merci pour cet après-midi, c'était fantastique, dit-il en déposant un dernier baiser sur mes lèvres.

Je refermai doucement la porte avant d'afficher un grand sourire, synonyme de mon petit bonheur retrouvé...

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Coucou mes petits lecteurs,

Me revoilà avec Emy après une longue absence et je m'en excuse...
Un chapitre tout en douceur et en paillettes.
Je sais que beaucoup ne voulaient pas d'un rapprochement entre nos deux tourtereaux mais que voulez-vous... Je suis une romantique ^^

J'espère qu'il vous a plu et j'attends avec hâte vos avis...
Bisous, bisous 🖤,
L.