Un sombre marché

Un simple regard haineux de ma mère
Prouva que ma vie allait être un enfer
Les médecins l'ont gliflée
Avec un air dégoûté
Dès que j'eus appris à marcher
Elle me confisqua tous les objets
Marchant, ses grands yeux brillants
D'avoir donné naissance à une telle enfant

Mais ce n'est pas de ma faute à moi
Si j'ai l'impression de toujours mal faire
Pourquoi lorsque je ne souris pas
Tout le monde me regarde de travers ?

Mon père dégoûté d'une telle enfant
Partit en vacances soi-disant
Il n'a jamais daigné revenir
Est-ce le meilleur ou est-ce le pire ?
Ma mère prétendait que tout allait pour le mieux
Mais pleurait en cachette près du feu
Elle pleurait son enfant abominable
Toute seule, cachée sous la table

Mais ce n'est pas de ma faute à moi
Si j'ai l'impression de toujours mal faire
Pourquoi lorsque je ne souris pas
Tout le monde me regarde de travers ?

Un jour ma mère mourut dans des circonstances étranges
Je pris sa main : on lui avait brisé les phalanges
Aucune arme n'était présente
Étaient-ils vingt ou trente ?
Je fus recueillie dans un orphelinat
Ou personne, personne ne voulait de moi
Je dormais sur un vieux lit en bois
Sans oreiller sans couverture ni matelas

Mais ce n'est pas de ma faute à moi
Si j'ai l'impression de toujours mal faire
Pourquoi lorsque je ne souris pas
Tout le monde me regarde de travers ?

Une nuit quelque chose me réveilla
Sur la fenêtre, une silhouette se dessinait
La lune en croissant l'éclairait
Et son sourire sadique m'inquiéta
Elle s'avança vers moi d'une démarche tranquille
Et je remarquai, sur son cœur docile
Un couteau luisant, comme si quelqu'un
Lui avait planté entre les seins

Ses lèvres bougèrent et me dirent ces mots :
« Si tu souhaites avoir la belle vie
Va là où il a fait chaud
Et rapporte-moi cette fille... »
Elle tendit une main gelée
Que je serrai...

Ainsi marqua le jour où mon âme fut vendue
À une femme morte qui n'a pas perdu
Je ne sais pas qui est cette tueuse
Mais je veux à tout prix être heureuse...

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