La lettre
Dans une salle vide et tapissée de blanc
J'inspire et j'expire lentement
Le son de mon cœur battant à la chamade
Se répercute, faisant naître en moi une joie inexplicable
Cette salle possède une fenêtre en haut
La lumière entre, traverse le verre
Éclairant de mille feux mes habits verts
J'en déduis que dehors, il fait beau
Je suis enfermée ici de mon plein gré
Car ma santé est très fragile, ça arrive
Mais, même s'il me faut une chaise roulante pour me déplacer
Je souris toujours, jamais je ne serai à la dérive
Ainsi je souhaite t'écrire une lettre, oncle Maxime
Afin de te conter mes journées
Depuis que tu m'as, pour mon bien, enfermée.
Il n'y aura pas tout : juste la vie d'une infirme...
~~~
Cher oncle Maxime, les temps ont changé
Mes yeux verts brillent toujours et ma peau reste bronzée
Mais, à cause de l'incendie, la moitié de mes cheveux
Y sont passés, mais ne maudit pas le feu !
Je vis très bien ça, n'est-ce pas l'important ?
Et puis mon sort aurait pu être pire que le fauteuil roulant !
En t'écrivant, mon oncle, je souris dans ma pièce
Tu te souviens de mes deux jolies tresses ?
Je n'en ai plus qu'une, mais tant pis...
L'important, tu le sais, est que je sourie.
Tu sais, mon oncle, j'ai trouvé un passe-temps :
Respirer lentement, entourée de blanc !
J'entends les battements de mon cœur en écho sur ces murs
Et je ressens du bonheur à l'état pur !
Une nuit, mon oncle, j'ai rêvé d'une belle dame
Enfermée dans une bulle, quelle étrange femme...
Elle n'essayait pas de partir, elle m'a sourit
Et elle m'a murmuré : « Continue d'aimer la vie ! »
Le chant des oiseaux m'a réveillée
Cette douce mélodie résumant pourquoi je suis née
Tu le sais, cher oncle, que je ne ressens que de la joie
J'aurais tant aimé danser mais je ne peux pas...
Je pense avoir achevé mes nouvelles, cher oncle
J'espère que tu auras la gentillesse de me répondre !
Dis bonjour de moi à tante Marie
Signé : Ta petite nièce chérie !
~~~~
Une fois que la lettre se fit la malle
Je sortai sans difficulté de cette salle
Le goûter était prêt, et je poussai un cri de joie :
« Oui ! Il y a de la tarte au chocolat ! »
Puis, je passe le reste, plus tard
Au moment de m'endormir, le soir
Je pris mon ours en peluche à moitié carbonisé
Il prouve que personne n'a été tué...
Dans la pénombre, dans la chaleur
J'entends battre mon cœur
La dame dans une bulle me sourit encore :
« Tu es mon seul espoir, ignore la mort. »
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