14. Suspicions...
Depuis plus de six jours, un partie des soldats du contingent de l'ost* royale, détaché à Blanquefort, sillonnaient les rues de Bordeaux dans l'objectif d'arrêter tout partisan de Henry VI, roi d'Angleterre, et d'anéantir toute revendication.
Il se murmurait que la résistance grossissait et se préparait à frapper.
Pourtant, l'opération se révéla être un fiasco, les soldats royaux ne réussirent qu'à mettre la main sur quelques rebelles bas d'échelle mais aucune grosse tête. Les gros bonnets avaient sûrement été alertés de cette opération et s'étaient terrés comme des lapins.
C'est déçus, qu'on retrouva le chevalier de Sens et son acolyte, Malo de Kentel, en train de boire dans une vieille taverne de la ville. Les deux étaient silencieux, abattus par la perspective repartir le lendemain en ayant fait chou blanc.
Enfin, il y en avait un, qui faisait moins grise mine que l'autre.
Malo, fidèle à lui-même , interpella la jolie serveuse brune aux lèvres pulpeuses pour lui commander une deuxième tournée. Le sourire charmeur du breton fit glousser la fille qui s'empressa de les resservir généreusement. En guise de remerciements, le brun lui donna une petite claque gentille sur les fesses, ce qui ne sembla absolument pas la déranger.
Le Sénonais, déjà énervé par l'échec cuisant de leur mission, tapa du poing sur la table et rabroua son ami :
— Tu n'as rien trouvé de mieux, que de faire le coq devant une donzelle ?!
— Oh, mais détends-toi Louis ! s'esclaffa le breton. Il faut savoir lâcher prise de temps en temps. Il n'y a pas de quoi en faire tout un fromage.
— C'est une catastrophe, enfin ! Nous allons rentrer bredouille. Rien ! Pas une seule information !
— On finira bien par les coincer. Cesse de te faire du mouron.
— Le temps presse et tu le sais aussi bien que moi. La ville peut s'insurger à n'importe quel moment. Est-ce que tu peux te représenter l'hécatombe que cela serait ?
— Je sais ! Je sais, s'exaspéra Malo, irrité par le sermon. Mais pour le moment, nous n'avons rien à nous mettre sous la dent et il faut faire avec ! Je pense que nous devons revoir nos méthodes et agir plus dans la discrétion. Les infiltrer en profondeur me semble être l'unique option que nous ayons
— Oui-da. Il va falloir vite trouver quelque chose car Charles s'impatiente. Sa dernière lettre n'était pas des plus amicales. Il veut des têtes et le plus tôt sera le mieux
Malo souffla bruyamment pour faire comprendre à Louis qu'il se montait le bourrichon pour rien.
— Ne prends point au pied de la lettre tout ce que dit Sa Majesté. Je crois que notre bon Roi est un tantinet sur les nerfs en ce moment à cause de son fils, Louis, qui cancane depuis ses montagnes, en Savoie. Le dauphin horripile son père en ne se soumettant point à son autorité. N'empêche, le veinard, il doit bien en profiter ! Moi aussi, ça me plairait de visiter les savoyardes. Il parait qu'elles sont bien portantes et ravissantes. Sûrement l'œuvre du saucissaunou, dit-il l'œil brillant.
Le blond se retint de se frapper le crâne contre la table.
— Le dauphin, Louis, est marié, je te rappelle.
— Raison de plus !
— Tu es vraiment le roi de la débauche, dit le chevalier sénonais, en réprimant un sourire devant l'air sérieux de l'autre. Tu comptes t'assagir et t'établir un jour ?
— Et m'embarrasser d'une femme ? Et puis quoi encore !? Je suis trop jeune pour me faire passer la corde au coup... Et pour ta gouverne , l'épouse du fils du Roi, Charlotte de Savoie n'a que douze ans. Le mariage n'a donc pas encore été consommé. Tu penses bien que le bonhomme ne va point attendre les calendes grecques pour se... enfin, tu as saisi. Bref, mieux vaut rôtir* le balai que d'être un vieil ours mal léché !
— J'espère que ce n'est point moi que tu vises, gronda le fils du vicomte de Sens.
— Qui d'autre ? demanda Malo insolemment. Cela fait une semaine que nous avons quitté Blanquefort et cela fait aussi une semaine que j'ai affaire à un acariâtre. Cette histoire avec Marie t'as completement retourné le cerveau, nom de Dieu !
Louis vert de rage s'apprêtait à répondre de façon musclée mais fut interrompu par un de leurs hommes, le chevalier Gautier Decauzan, qui venait pour leur transmettre une information.
Les deux comparses avaient été si absorbés par leur conversation d'un grand intérêt « philosophique » qu'ils ne l'avaient mêmes pas entendu arriver
— Messires, nous avons trouvé une piste. Un passant nous a signalé qu'un type assez louche est sorti de chez un armurier, les mains plutôt chargées. On l'a retrouvé, il loge dans une auberge.
Malo se leva avec entrain de sa chaise et s'exclama :
— Ah bah, voilà un peu d'action ! Tu vois, Louis, il ne fallait point perdre espoir.
Celui-ci finit sa chope de bière d'un trait, requinqué par cette annonce. Peut-être que la soirée ne s'annonçait pas si pourrie que ça, finalement.
Attiré par le son d'un carillon, il tourna de trois quarts la tête vers l'entrée de la taverne et resta pantois en reconnaissant la tête d'un des deux nouveaux arrivants. Malgré l'éloignement, le blond n'eut aucun doute. C'était bien lui.
— Louis ? demanda Malo, en fronçant des sourcils. Que se passe-t-il ?
Le guerrier sénonais tira d'un coup sec sur la manche du breton, le forçant à se rasseoir et ordonna à Gautier de faire de même. Ensuite, il se cacha la moitié du visage et dit :
—Ne vous retournez pas !
— Par la Malpeste ! Quelles sont ces simagrées ? l'interrogea son plus fidèle ami.
— Geoffroy ! Il est céans !
Malo retroussa son nez.
—Tu es sûr ?
—Oui-da !
Le breton jeta un discret coup d'œil derrière lui. Il distingua effectivement, en train de se diriger vers un table à l'opposé d'eux, Geoffroy, accompagné d'un homme d'une très grande taille, richement vêtu, avec une barbe blanche un peu broussailleuse.
— Mortecouille ! Tu as raison, c'est bien lui ! mais je croyais qu'il était reparti en Angleterre ?
— Visiblement non, répondit Louis. Par contre, ce type avec qui il est, on dirait un Anglois*...
— Y'a point de doute vu sa trogne !
—Il se passe des choses pas nettes.
Louis continua à les épier discrètement. Le marchand anglais avait l'air de connaître assez bien le « géant » mais semblait se comporter, toutefois, avec déférence.
Gautier, au bout d'un moment, toussota pour rappeler qu'il était toujours là.
— Messires, que faisons-nous ? Si je puis me permettre, il serait plus judicieux que vous veniez. L'acheteur d'armes n'est probablement point seul.
Le Sénonais prit un instant pour réfléchir; il était partagé mais visiblement les autres avaient fait une trouvaille forte intéressante, tant pis pour les deux anglais. Il y avait plus alléchant.
— Filons mais avant d'y aller, je veux vérifier une chose.
Il se leva et se dirigea d'une démarche décontractée vers Geoffroy et l'inconnu.
— Quelle bonne surprise de vous rencontrer en ces lieux, Geoffroy Boswell !
Les yeux du marchand s'arrondirent sous la stupeur et sa bouche forma un parfait «O».
— Me ... Messire Louis ! En effet, c'est l'œuvre de la fortune.
Il blanchit complètement en voyant Malo et un autre chevalier arriver à la suite de Louis. Il les maudit généreusement dans sa tête. Quelle poisse de les croiser !
—Ne devriez-vous point avoir rejoint votre terre natale ?
Geoffroy infirma de la tête, faisant remuer sa petite queue de cheval blonde délavée.
— Eh bien, pour vous dire la vérité, mon navire a été retardé et j'ai rencontré par chance un vieil ami, lord Duncan , que voici. Je prends la mer, au plus tard demain.
— En effet c'est une chance, répondit Louis en regardant le noble, assez imposant, qui ne bronchait pas. Il avait une belle cicatrice sur le cou. Le plus saisissant était son regard vif et tranchant comme l'acier. Il avait l'air d'être un sacré dur à cuire.
— Bien, messires, dit le marchand anglais pressé d'en finir, nous vous laissons retourner à vos occupations. Au plaisir !
Louis les salua et les laissa, un peu perplexe. Son instinct lui criait que Geoffroy n'avait pas dit un tiers de la vérité. Ses yeux ne lui avaient pas semblé francs. Fuyants plutôt.
Il n'était pas le seul à être perturbé, Malo y alla de son petit commentaire. Louis l'entendit, derrière, se confier à Gautier.
— Pas très bavard le baron. J'ai le pressentiment qu'il cache des choses pas très catholiques.
Geoffroy les suivit des yeux jusqu'à ce qu'ils franchissent le seuil de la porte. Il entendit son voisin dire d'une voix narquoise :
— Duncan ?
— Je n'allais quand même pas leur dire votre vrai nom ?
— Cela aurait été malavisé, assurément. J'espère pour toi qu'ils ne mentionneront pas notre rencontre à mon frère, Andrew.
— J'espère aussi, dit Geoffroy, une lueur farouche dans les yeux. Mais j'ai bien peur que ces deux chevaliers nous posent problème...
— Si c'est le cas, il faudra que tu t'en débarrasses. C'est compris ?
— Oui, sire Foulque.
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— Diaoul* ! jura Malo, à cheval. On aurait mieux fait de rester à la taverne et d'espionner Geoffroy! Quel gâchis ! Ils ne peuvent pas rester chez eux ces foutus germains !
Louis lui jeta un regard fatigué. Son ami avait entièrement raison. Ils s'étaient plantés en beauté, hier soir. Le type qui avait été signalé était, en fait, un maître d'arme et un collectionneur, originaire du Saint Empire Germanique, qui avait profité de son passage en France pour faire une razzia sur des armes blanches.
— Quand je repense à la tête qu'il a faite quand on a débarqué dans sa chambre. Je n'ai rien compris de ce qu'il nous a dit mais à mon avis, il nous a insulté copieusement dans sa langue tudesque*. On ne peut que s'en prendre à nous-même. Au lieu de foncer tête baissée, on aurait dû se renseigner un peu plus, soupira le blond en balayant d'un regard les autres cavaliers.
Le groupe regagnait Blanquefort d'un pas lent, le voyage n'étant pas très long. Ils étaient partis aux matines et arriveraient sans forcer après la Sexte.
L'atmosphère parmi les soldats était froide tout comme la température qui dégringolait de jour en jour. L'hiver allait s'abattre dans moins d'un mois.
— Je ne suis point mécontent de retourner au château. Le sourire des jolies demoiselles de Blanquefort me manquent, dit le breton en fixant Louis.
— Blanche ou Isabelle ? répliqua celui-ci abruptement en levant les yeux au ciel.
— Ah, quel dilemme ! Entre les deux, mon cœur balance.
— Tu n'es vraiment qu'un idiot parfois. Je ne comprends point ce besoin de courir deux lièvres à la fois. Tu vas t'attirer des ennuis et leur briser le cœur.
— Fais ce que je dis mais pas ce que je fais. Rappelle-moi déjà, qui doit se faire pardonner de Marie ? Tu veux que je te dise ? C'est toi, qui t'y prends comme un manche à balais avec les femmes ! Tu en es réduit à payer un canasson qui coûte les yeux de la tête pour te racheter. Sans aucune garantie de succès en plus, affirma le chevalier de Kentel en se retournant pour jeter un coup à Isaac, l'écuyer de Louis, qui tenait par la bride un magnifique frison.
Cette remarque fut accueillie par un joli grognement. Si Louis avait eu des arbalètes à la place des yeux, son compagnon aurait eu la tête pulvérisée par une nuée de flèches.
— Je dois au moins essayer. Elle ne me pardonnera peut-être pas mais j'aurais fait un pas. De toute façon j'avais déjà prévu de lui faire ce cadeau.
—Bon d'accord. Et imaginons qu'elle te mange dans la main. Tu comptes faire quoi après ?
— Comment ça ?
— Tu vas l'épousailler ou pas ?
— Foutaises ! Tu as perdu la boussole mon ami ! s'insurgea le blond.
— Nenni, c'est un bon parti. Elle a une dot appréciable et elle est loin d'être repoussante.
— Peut-être, mais je n'ai pas point le temps pour ces ... broutilles, nous avons des choses à gérer !
— Et pourquoi tiens-tu absolument à te faire pardonner d'elle dans ce cas là ?
— Pour ... rien ! Simple question d'honneur.
— Mais oui ! Bon, ne viens pas pleurer si un autre te la prend. Elle ne va pas coiffer Sainte-Catherine*.
— Ça te va bien de dire ça alors que, toi même, tu ne veux pas entendre parler de femme !
— Allons Louis, ne nous brouillons point à cause de femelles.
— N'en parlons plus alors !
— Jusqu'à la prochaine fois, dit Malo tout bas.
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Un peu plus tard, à Blanquefort, les habitants étaient réunis dans la grande salle commune, en train d'achever de diner*.
Depuis le départ de quelques soldats et chevaliers, dont deux en particulier, l'ambiance au château s'était considérablement radoucie. On arrivait à apercevoir, de temps à autre, les dents de sire Montgomery qui avait plus de facilité à sourire, dame Ludivine était par ricochet moins crispée et William se rétablissait peu à peu. Isabelle était, elle, moins enjouée, car le Breton lui manquait, mais voir sa famille déridée, lui mettait du baume au cœur.
Même si tous savaient que cette pause ne durerait pas éternellement, elle avait au moins le mérite de leur éviter un craquage de nerfs.
La bonne humeur était donc au beau fixe, seule une jeune damoiselle ne partageait pas cette allégresse. Marie était dans un état second depuis presque une semaine. Son corps bougeait mais sa tête ne répondait plus. Elle avait l'impressions que toute forme d'émotion l'avait abandonnée.
Isabelle, alertée par ce changement de comportement et mise au courant de façon partielle par Guenièvre, avait tenté à plusieurs reprises d'entamer le dialogue avec elle pour qu'elle puisse vider son sac, mais la blonde l'avait, à chaque fois, envoyée se faire gentiment paître.
Marie préférait s'isoler pour être au calme et se reposer. La seule personne qu'elle supportait encore était Paul. Son innocence et sa joie de vivre l'apaisaient. Il était d'ailleurs, en ce moment même, très heureux d'être sur les genoux de sa grande sœur pour manger.
Ils en étaient au dessert lorsque Paul, toujours plein de questions, en posa justement une :
— Comment je suis né ?
Sire Andrew et son épouse se regardèrent amusés. Sa mère, attendrie lui donna une explication toute faite :
— Selon une légende, mon chéri, les enfançons* sont apportés par la cigogne. Si c'est un garçon, il est déposé dans les feuilles de chou et si c'est une fille dans les pétales de rose.
Le seigneur du château s'adressa à sa femme, peu satisfait de cette réponse :
— Ne lui raconte point ce genre de balivernes ! Ce ne sont que des histoires de bonnes femmes. Il a bientôt 6 ans, il est assez intelligent pour savoir.
— Je disais SELON la légende, reprit dame Ludivine en se concentrant sur son fils, mais en réalité les enfançons arrivent autrement.
— Ah ? dit Paul intrigué.
Marie, pour la première fois depuis longtemps, sourit. Elle se demandait bien comment sa belle-mère, Ludivine, allait se dépatouiller de cette situation.
— Lorsqu'un homme et une femme ont envie de faire un enfançon, ils se font un gros câlin. Pendant ce câlin, le papa met une graine dans le ventre de la maman. Cette graine rencontre dans le ventre de la maman une graine de vie de la maman et ensemble, elles vont former un enfançon.
Des rires s'élevèrent de la tablée. Le père de Paul prit la main de sa jolie femme, et lui jeta un regard coquin.
— Ooooohhh ! Donc papa t'a fait un câlin.
— Oui-da.
— Et il faut être tout nu ? continua Paul, très intéressé.
— Plus ou moins, répondit vaguement dame Ludivine. Paul, ce genre de questions ne se posent point à table.
— Donc Marie va avoir un enfançon avec messire Louis ? demanda innocemment le petit roux.
La blonde vénitienne, en train de boire, s'étouffa avec son eau et toussa.
Cette remarque jeta un énorme froid à la table.
Sire Montgomery vit rouge et croassa :
— Quoi ?! Que signifie ?
— L'autre jour j'ai vu messire Louis et Marie presque tout n.... hmmmpff !
Marie mit sa main sur la bouche de Paul en rigolant faussement.
— Ahaha ! Petit coquin ! Tu sais Paul, y'a des plaisanteries qu'il faut garder pour soi...
Le seigneur de Blanquefort se leva de sa chaise et apostropha sa fille durement :
— Quelles sont ces sornettes ? Marie, nous allons devoir avoir une petite convers...
Un messager débarqua, à ce moment là pour annoncer au seigneur, le retour, incessamment sous peu, des guerriers du Roi.
Marie n'entendit pas cette nouvelle car elle avait profité de cette interruption pour se faire la malle, et se replier dans sa chambre.
L'adage : « La vérité sort de la bouche des enfants » tournait en boucle dans sa tête.Elle était sens dessus dessous. Même à distance, ce fumier arrivait à lui causer des ennuis. Elle s'enferma dans sa chambre, avec l'intention d'y rester jusqu'à la fin des temps.
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Les soldats furent seulement accueillis par dame Ludivine et sa fille. Sire Andrew avait préféré, tout comme William, se retirer, que d'assister au retour des « troublions », pour s'éviter un ulcère. Tant qu'à faire.
Après avoir démonté et confié les chevaux , Louis et Malo vinrent saluer les deux femmes respectueusement. Dame Ludivine nota l'enthousiasme de sa fille à la vue du breton mais ne dit rien et s'en alla retrouver son mari.
Juste après, Louis suscita l'attention d'Isabelle, sous l'œil attentif de son ami.
— Damoiselle, j'aimerais m'enquérir du sujet de votre sœur. Comment va-t-elle ?
— Pas très bien à vrai dire, fit Isabelle en se durcissant. Moi aussi j'aimerais bien m'entretenir avec vous, à ce propos , messire Louis. Votre relation ne me regarde point mais à partir du moment où vous lui faites du mal, cela devient aussi mon affaire.
Le Sénonais n'apprécia pas trop se faire reprendre par une fille plus jeune que lui mais se tut, conscient qu'il n'était pas en position de force.
— J'ai mal agi, damoiselle, je ne m'en cache pas. Je m'en veux énormément et je voudrais lui témoigner mon regret par un présent.Par contre, je ne sais absolument pas comment m'y prendre. Avant de partir à Bordeaux, j'ai voulu lui parler mais elle n'a rien voulu entendre. Je suppute qu'elle ne veut toujours pas me voir pour le moment.
— Tu supputes bien, à mon avis, ricana le Breton.
Isabelle et Louis lui jetèrent à l'unisson un regard du genre : " tu vas fermer ton grand bec, oui ?"
— Effectivement, ça ne vas être simple, elle évite tout le monde. Mais en rusant on devrait pouvoir y arriver. Je vais vous prêter main forte.
— Merci damoiselle.
— En échange, promettez moi de respecter ma sœur à l'avenir.
— Je vous le jure. Je ne lui veux aucun mal.
Il y a quelques semaines encore, il n'aurait jamais dit ça mais depuis sa conduite inacceptable dans l'herboristerie, il s'en voulait affreusement.
La jolie brune sourit de voir Louis si docile. Il voulait vraiment arranger la situation.
— Juste, une dernière chose. Votre présent c'est toujours le cheval ?
— Oui-da. Pourquoi ?
— Eh bien... euh ... il se pourrait que par mégarde, je lui ai révélée la nature de votre cadeau. L'aspect "surprise" risque de ne pas faire effet.
Malo traduisit sans faire de manière :
— Vous voulez dire par là, que vous n'avez pas su tenir votre langue, dit-il d'un ton lubrique. Mais vous savez, dans certaines situations, c'est plutôt une qualité.
— Malo ! cria Louis indigné. Tu n'es vraiment point fréquentable !
Isabelle perdit contenance et ne put soutenir le regard rieur du breton. Elle balbutia un petit :
— Je suis désolée messire Louis.
— Je ne vous en tiens pas rigueur, rassurez-vous, damoiselle. Par contre, je vais devoir redoubler de ruses pour éviter tout rejet de sa part.
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Isabelle tambourina comme une folle à la porte de l'antre de Marie et cria au loup :
— Marie ! Marie ! Sors ! Il y a eu un problème ! William est tombé. C'est terrible, je crois qu'il s'est cassé d'autres côtes, il ne peut même plus bouger !
Elle n'eut pas à attendre longtemps, la porte s'ouvrit brusquement sur une Marie paniquée.
— Où ça !? Où est- il ?!
Isabelle prit un air affligé et sanglota théâtralement.
— Dans les écuries ! Il a glissé sur du crottin de cheval. Il peut à peine respirer. Il s'est aussi cassé une jambe !
La blonde vénitienne ne s'attarda pas sur les conséquences démesurées d'un simple cassage de binette, causé par des déjections équines, et courut, à perdre haleine jusqu'aux écuries, abandonnant ainsi, sans un regard, sa demi-sœur. Dommage pour elle car, le sourire de satisfaction de celle-ci l'aurait interpellée.
Isabelle, très fière de sa performance n'entendit pas arriver, par derrière, Guenièvre avec une pile de linges dans les bras.
— Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
— Oh, Guenièvre ! Tu es là.
— Pourquoi lui avez-vous racontée de pareilles sottises ? Je viens justement de voir sire Andrew et son fils.
— C'était juste pour la faire sortir.
La brune lui expliqua dans les grandes lignes l'histoire. Guenièvre approuva mais émit toutefois quelques réserves :
— J'espère que nous ne nous trompons pas sur messire Louis. Ce que j'ai vu la dernière fois m'a déplue, damoiselle. S'il engrosse vot' sœur, alors qu'ils ne sont point passés devant l'autel, cela serait très fâcheux.
— Je sais Guenièvre mais j'ai confiance en messire Louis. J'ai la conviction qu'il saura se tenir. Et je crois sincèrement qu'il tient à Marie.
— Que Dieu vous entende, damoiselle Isabelle.
*ost : armée
*sexte : midi
*rotir le balai : mener une vie licencieuse
* le dîner au Moyen Âge est équivalent au repas de midi ( souper pour le soir )
*enfançon : bébé
*tudesque : relatif aux germains
*coiffer Sainte-Catherine : restée célibataire
*Diaoul : Diable en breton
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La deuxième partie arrive le plus vite possible
Je ne pensais pas que ça serait aussi long
Sinon J'aime bien perso les questions de Paul xd
J'en profite aussi pour remercier KindaCostaBB de lire cette histoire j'avais oublié de le faire la dernière fois . Merci de tes comm ;)
Je vous dis à bientôt pour la suite ( si je vous dis qu'Attila va débarquer , ça vous fait quoi ? 😂)
Bises !
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