Malgré la soirée que nous avons passée ensemble et la musique qu'il ma joué, il me manque toujours quelque chose qui pourrait bien changer ma vie. Qu'est-ce que ça peut bien être ? Je n'ai jamais su ce que Newt pouvait cacher au fond de lui quand il composait, mais pourtant, il y a toujours cette lumière qui brille chez lui dans ses airs ténébreux.

Il est en train de dormir pendant que je suis là à le contempler. On a joué de la musique jusqu'à pas d'heure et ça nous a fait un bien fou d'être juste nous deux avec nos instruments. Bien qu'il soit silencieux, j'ai toujours l'air qu'il jouait en tête. Mon petit con à toujours cette étincelle de talent qui réussit à me rendre la confiance en nous quand il est question de jouer et d'être ensemble sur scène. Je chante et lui est le dos collé au mien pour jouer de la guitare. Nous sommes une équipe divinement infernale. Nous nous produisons au paradis, mais nous vivons en enfer quand les caméras sont allumées.

« J'aimerai vraiment que nous communiquions autrement que par bribes et que par la musique. J'attendrais que tu te sentes prêt pour ça », je le verrai toujours comme la première nuit qu'il a passé chez après notre premier concert. On avait voulu fêter ça à notre façon avec un bac de bière et des bouteilles de coca. On appelle ça un « cercueil » et ça portait bien son nom vu que ça nous a enterré. On juste dormi dans les bras l'un de l'autre et au réveil, il avait l'oreille de Nounours dans la bouche qui dégoulinait de bave.

« Qu'est-ce que tu racontes Maman. Je n'ai pas encore mangé tous les biscuits, c'est Thomas quand il est venu », Ça y est il reparle en dormant comme à chaque fois que je lui parle et qu'il est assoupi. Il parait qu'il ne fait ça qu'avec moi et pourtant, sa mère est allée lui parler dans sa chambre plusieurs fois pour essayer de le faire parler. C'est frustrant pour elle parce qu'il ne lui parle jamais et qu'à moi, il parle même endormi. D'ailleurs, je comprends pourquoi elle ne laisse plus trainer de boite de biscuit quand je viens lui rendre visite chez elle avec Newt...

« Putain ! Oui ! C'est ça ! », je me suis précipité sur mon bureau et j'ai commencé à écrire des paroles. Elles ont coulé de ma plume presque aussi instinctivement que les mots que je suis en train de vous écrire à l'instant. C'est stupide, mais j'ai toujours préféré écrire mes paroles avec un stylo plutôt que sur un écran ou un clavier. Il faut dire que j'aime bien faire de la calligraphie en même temps que j'écris les paroles. C'est comme si mon écriture reflétait mon état d'esprit au moment même où je posais la plume sur le papier recyclé que l'on achetait par lots entiers.

Le texte a pris forme par lui-même jusqu'à composer un ensemble uniforme dont j'étais assez fier. J'avais l'air de Newt et mes paroles. Il ne me restait plus qu'une chose à faire pour l'instant c'était de tester le combo sur une oreille de professionnel aguerri qui avait l'habitude de me dire si j'avais eu un éclair de génie ou si j'avais juste faire de la bouse en barre. Bon il allait râler car je le réveille, mais c'est pour la science et un grand pas probable pour notre duo.

« Hey ! Réveille-toi ! », j'ai dû essayer de le secouer, de lui chatouiller la plante du pied qui dépassait sous la couette, de lui jeter quelques gouttes d'eau sur le visage et pourtant, il n'a fait que grogner et se tourner sur le dos. Il ne me restait qu'une solution ultime pour réveiller le monstre endormi dans mon lit. J'ai approché mon visage du sien et je l'ai embrassé comme si j'avais affaire à Blanche-Neige après avoir mangé une pomme ou encore à la Belle au bois dormants.

« Mais qu'est-ce que tu fous ?! », Il a ouvert les yeux et est devenu couleur pivoine. Ça lui va bien au teint d'être aussi coloré à mon petit gars. J'ai mis mon index sur ses lèvres pour lui faire comprendre que je souhaitais qu'il garde le silence quelques instants et je suis allé chercher ma guitare.

« Écoute-moi ça et dis-moi ce que tu en penses », j'ai commencé à jouer les accords qu'il a montré hier avec plus ou moins de fausses notes et quand je me suis senti prêt, j'ai commencé à chanter le texte que j'avais composé en pensant à notre passé. Les paroles allaient tellement bien avec le texte que j'ai pris le temps de m'éclater en les chantant.

« Putain Tommy ! Tu es un génie », a-t-il déclaré en me regardant avec la couverture ne couvrant que le bas de son corps. Son torse était à l'air libre et je voyais à ses tétons durs et les frissons qui avaient parcouru sa peau durant mon interprétation m'avait fait comprendre qu'il avait vraiment été touché par le texte et ce que j'avais fait de sa musique.

« Ça parle de toi et de moi. Je vais l'appeler la ''Balade de Benjamin''. Les gens penseront que c'est pour une connaissance, mais ça sera notre amour sur une piste d'un album », j'étais heureux d'être avec lui et personne ne pouvait le savoir. J'avais donc décidé de faire tout pour que personne ne puisse comprendre à part nous.