Partie 4

Le câlin qui s'en suivit s'est un peu, comment dire ? Eternisé et nous nous sommes vite retrouvés propulsé vers la soirée où comme chaque premier soi au chalet, nous allons manger des saloperies dans le bain à bulles et passer la fin de la journée en étant collé l'un à l'autre. Vous savez ce moment où vous n'avez pas besoin de parler. Le simple fait de regarder l'autre vous suffit à tout comprendre que ça aille du « Waw, tu es trop beau ce soir » au « Putain, j'ai la jambe engourdie à force de rester dans la même position ». C'est juste le fait d'être nous pendant cette semaine qui nous embellit chaque petit moment que l'on passe ici.

Newt ne me regarde plus depuis plus de cinq minutes et fixe un point dans le vide. Ça y est, il est parti dans un de ses flashbacks de guerre comme je les appelle. Il réfléchit tellement fort à quelque chose qu'il ne réussit à se déconnecter du monde et plus rien n'existe autour de lui. Je ne peux faire que resserrer mon étreinte et lui caresser les cheveux pour me faire passer le temps pendant qu'il est parti vers un autre monde. Si vous saviez comme il est beau comme ça et comme je redoute le fait de devoir déjà repartir dans quelques jours. Lui, redevenant froid et distant devant la caméra et moi, ne pouvant plus le toucher en interview parce que je cite : « Tu as déjà vu un mec viril et hétéro câliner un autre mec viril et hétéro ? ». Ce n'est pas forcément que je sois d'accord avec eux, mais bon on est sous contrat et ce contrat est en béton armé...

Il rêve toujours et je sais que ça peut durer longtemps. Parfois, j'aimerai être une petite fée et me glisser dans son cerveau pour voir de quoi est fait son rêve éveillé du moment. Il m'en raconte quelques fois et c'est souvent alambiqué. C'est aussi une source d'inspiration pour lui. Il l'appelle le royaume des fausses notes. Il a un flash de génie et pendant son absence, il entend une mélodie et il la ramène avec lui. Notre première mélodie vient de là d'ailleurs.

« Je suis encore parti, n'est-ce pas ? », émerge-t-il après plusieurs minutes de silence. Il s'est laissé vulnérable face à moi et je ne peux pas lui demander plus grande preuve de confiance. C'est un peu comme si dans ces moments-là, il était un aveugle et moi sa canne de marche ou son chien de guide.

« Tu veux en parler ? », je préfère lui demander plutôt que de le forcer à faire quelque chose qui le braquerait totalement. Je veux qu'il ait toutes les clés en main dans sa décision. J'avoue que parfois, ça me frustre, mais c'est plus parce que je suis un curieux et que j'aime bien tout savoir en ce qui concerne les gens que j'aime. S'il ne veut pas m'en parler, je n'aurai plus qu'un lui refaire un câlin et me faire des films sur ce qu'il a vu.

« Je vais même faire mieux. Attends », en disant cela, il se lève du bain dans sa tenue d'Adam et file se diriger vers le fond de la pièce. J'espère qu'il ne va pas sortir déshabillé comme ça. Surtout qu'on est en pleine forêt. Et le revoilà toujours nu avec son matériel se balançant de gauche à droite. C'est assez hypnotisant comme mouvement et ça peut facilement déconcentrer du but final.

« Hey ! Mes yeux sont au-dessus ! Allez, écoute ça un peu ! », dit-il en grattant la première corde pendant que je me lève pour aller m'essuyer en écoutant ce qu'il a ramené avec lui. La musique à des tonalité très douce qui font penser à un blues, mais plus orienté pour les enfants avec des accords plus simple que ce qu'on a l'habitude de faire. Je dois pourtant admettre que c'est totalement envoutant. Je ne sais pas ce qui me prend, mais je me mets à chanter des paroles totalement improvisées sur l'air de la musique.

« Voilà, c'est ça que l'on va présenter sur la maquette de l'album. Toi et moi contre le monde entier », Ce soir-là, nous avons joué et chanté sur cetair jusqu'à ce que le sommeil vienne nous emporter. On aurait dit deux hippies dansant et chantant nus au bord d'un étang qui faisait des bubulles... Qu'est-cequi aurait bien pu briser ces beaux moments ?

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