Cela fait bientôt un an que tout a commencé. Un an de pure folie où je suis immergé par la frénésie des concerts avec mon groupe. On est à notre premier album, mais on est déjà disque de platine

avec nos expériences musicales de bas étages. Je n'en reviens pas que moi le petit Thomas du collège Arthur Rimbaud ait fini par devenir un chanteur qui soulève les foules. Quand je me regarde dans le miroir, je me reconnais à peine. J'étais rond et mal habillé quand j'ai gagné mon premier concours de chant. Aujourd'hui, je suis là grand et mince dans ma tenue fétiche de scène. J'ai mes deux vans, une couleur « Tidepool » et l'autre couleur « Prune », aux pieds et j'adore cette touche de couleurs sur mon style très uniforme. Mon jeans « slim » bleu collant, mais que ne m'étouffe pas ensuite, mes T-shirts en référence à la Pop culture. Aujourd'hui, c'est un chien habillé en médecin qui dit « Trust me I'm a DogTor » ou en français « Fais-moi confiance, je suis un médechien ». Je suis un grand enfant dans l'âme, je le sais ! Et enfin, je surplombe le tout d'une veste en jeans avec des manches en coton grises.

J'ai indubitablement bien grandi durant cette année et toute ma vie a changé pour passer de l'anonymat à la une des magazines. J'ai vu des amis venir et d'autres s'en aller. Certains qui avaient promis d'être là pour toujours sont partis avec la gloire quand une poignée est arrivées avec des billets dans leurs regards. Il n'y a que ma famille et mon musicien qui m'est resté fidèle depuis qu'on est enfant. Je me souviens en primaire en cours de musique, j'étais un grand peureux et je n'osais pas chanter devant le public et j'étais toujours en échec parce que la peur me paralysait totalement. Un jour, quand je suis monté sur scène pour ne pas chanter, j'ai vu ce petit blond monter avec moi et sa guitare. Il m'a regardé dans les yeux en me souriant et il m'a dit : « J'ai demandé les partitions de ce que tu vas chanter. Mets-toi dos à moi et regarde l'arrière de la scène pendant que je jouerai pour te donner la cadence ». Et vous savez quoi ? J'ai chanté comme jamais je n'aurai rêvé de le faire même dans mes délires les plus fous. J'ai eu droit à une ovation quand on est descendu de la scène, je lui ai demandé son nom et depuis, Newt et moi sommes toujours fourrés ensemble.

Il est rapidement devenu une autre part de moi. Il est la force qui me manquait pour faire de la musique et pour casser la baraque. Ça fait plus de dix années qu'on collabore pour créer des refrains enchanteurs. Je suis le chanteur et lui est le parolier et musicien de notre équipe. Il ne parle pas très souvent, je pourrai même dire qu'il est muet et ne s'exprime qu'au travers de sa guitare et sa basse. Lorsqu'on a décidé de participer à notre premier concours en duo, on avait seize ans et on était tous les deux morts de peur. Heureusement qu'on avait eu Newt et qu'il nous avait agencer l'espace scénique. Je m'en souviens comme si c'était hier ! Il était assis sur une chaise faisant face à la mienne qui était dirigée vers le mur. Je le voyais et lui n'avait que la lumière des projecteurs qui m'englobait. Ce jour-là, on a gagné le concours et j'ai gagné son cœur...

Ses sentiments ? Dur à expliquer ! J'aime Newt, mais j'ai toujours eu de la réserve pour lui. D'abord parce que nous sommes des personnes publiques et ensuite parce qu'il est question de respecter ses difficultés à exprimer ses émotions pour moi et les autres. Même dans sa famille, très peu savent que mon Newt est amoureux et capable de ressentir de l'amour et même de tendre la main à des gens qui ne font pas partie de sa famille. Pourtant, il a un cœur immense et pourrait donner tout son univers pour la personne qui le mérite. Pour profiter pleinement de notre amour, Newt et moi créons nos chansons dans un petit chalet isolé dans une forêt à la lisière d'un sentier qui mène sur une route de montagne. C'est un endroit rustique, mais qu'est-ce qu'on y est bien, loin du monde et des pressions sociales. Il n'est jamais plus lui-même que lorsqu'on est là-bas. C'est simple, dans cet endroit, nous sommes un couple qui partageons des moments de complicités. Chaque soir, il joue de la guitare au coin du feu et je chante des refrains inventés pour l'occasion et qui finissent sur nos textes de chansons.

Qu'est-ce qui nous manque pour être heureux ? C'est facile, le droit d'être nous ! Nous avons signé avec une maison de disque qui est très fière de nous avoir parmi ses membres. C'est vraiment avec elle que nous rêvions d'être signé. Elle avait produit des grands de la pop moderne comme Louis Tomlinson. Ça avait été notre parrain quand on est arrivé dans l'équipe. Il nous avait tout de suite mis en garde. On sera des grandes stars, mais on risquait de perdre beaucoup de chose en cours de route. On a perdu, bien évidemment, les illusions qu'on avait sur le monde de la musique. Mais le pire est qu'on avait perdu le droit de s'aimer et qu'on devait impérativement se tenir à carreau. Pas d'alcool pour montrer le bon exemple, pas de gosse à gauche ou à droite pour rester innocent aux yeux du monde, pas de copine pour ne pas décevoir le fan lambda qui rêve d'épouser le chanteur charismatique ou le guitariste mystérieux, pas de pédés parce que ça ne fait pas vendre un couple de tapette.

J'avais accepté de me taire, mais j'ai vu que Newt avait été touché par les petites lignes en bas du contrat. Probablement parce qu'il est seulement gay là où je suis bisexuel et que je peux faire semblant de séduire une belle demoiselle. Lui n'a jamais réussi à considérer une fille d'un point de vue sexuel. Comme il m'a dit un jour : « Tu peux mettre un homme sur une scelle de vélo, s'il ne veut pas pédaler, il ne fera pas 20m » ... Il a signé le contrat parce qu'il a vu que je l'avais signé et qu'il n'aurait pas voulu qu'on se sépare alors qu'on était si près du but.

Je m'appelle Thomas. Lui, s'appelle Newt et voici notre histoire dans l'industrie lumineuse de la musique et dans les ténèbres de l'homosexualité.

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Bonjour et merci d'avoir lu la 1ère partie. Je me remets tout doucement à l'écriture, mais je ne publierais pas la partie 2 tant que je n'aurai pas écrit les 2/3 de l'histoire totale :) (Pour info, je suis à la presque la moitié :)

Portez-vous bien

All the love

J