33-Tu ne peux pas trouver la paix en évitant la vie...

Pouvez-vous lire la petite note de la fin svp 🙏

Harry

Il est vingt heures passées, lorsque je me gare devant le 4850 Leetsdale Drive. Il y a une lumière d'allumer dans l'un des appartements, c'est peut-être celui d'Aby.

Eh oui, j'ai suivi l'idée folle à Monica, j'ai loué une voiture et j'ai roulé quelques heures en direction du Colorado pour ensuite rejoindre la ville de Denver. Je suis conscient que je prends un risque. Mais au fond je risque quoi...

Et si elle était avec un autre ou si elle ne voulait même pas me voir. De quoi j'aurais l'air. On se fout de ce que tu aurais l'air. J'ai emporté un peu de Monica dans ma tête, juste au cas où je me mettrais à hésiter. Comme en ce moment d'ailleurs. Donc, je me répète en boucle les petits mots d'encouragements qu'elle me dirait si elle était là. Quelque chose du genre : grouilles-toi de la rejoindre petit con, elle n'attend que ça.

Mais si c'était le contraire.

Harry, t'as oublié tes couilles quelque part, je crois.

Bon, quand il le faut, il le faut.

Je zieute les boîtes aux lettres dans l'espoir que les noms des locataires y soient inscrits puisque je n'ai pas le numéro de la porte. Et voilà... numéros deux. Ça donne exactement sur le seul appartement éclairé de l'immeuble. Elle est bien chez elle, ce qui ne manque pas d'augmenter mon stress d'un cran.

Après une vérification d'haleine et deux-trois remises en place de ma tignasse, je me décide à frapper.

Je n'ai jamais vu des secondes s'écouler aussi vite. C'est toujours comme ça, quand on redoute un moment, il arrive beaucoup trop vite.

J'ai l'impression d'être l'acteur principal d'un film, il ne manque juste qu'une lumière tamisé s'invite et illumine ses beaux yeux remplis d'étoile. Un moment digne des plus belles scènes d'amour du cinéma. Ma belle accrochée à mon cou, me suppliant de ne plus jamais rester loin d'elle. Mais non, ce n'est pas exactement de cette façon que ça se déroule.

D'abord confuse, ensuite surprise et maintenant hésitante. C'est les trois émotions que je distingue en l'espace de quelques minuscules secondes. Rien de rassurant disons-le.

– Je suis désolé j'aurai dû t'appeler, si t'aime mieux, je..., bégayé-je.
— Harry...
— Je peux partir, l'arrêté-je.

Je ne lui laisse pas la chance de placer un mot, j'ai beaucoup trop peur d'entendre autre chose que ce que je désire.

– C'est correct Harry, me coupe-t-elle à son tour.
– Moi aussi je suis content, c'est bon de te voir.

Pauvre con. Pourquoi j'ai dit ça. C'est correct Harry - moi aussi je suis content. Ça fait même pas de sens.

Je deviens fou je crois. C'est juste... bordel qu'elle me manque. Le manque est vif et il ne s'est jamais arrêté et là, elle est devant moi.

Mon cerveau photographie tout ce qu'il voit. Ses cheveux relevés dans un chignon et plusieurs petites mèches sortent d'un peu partout, vous savez les chignons du matin, affreusement mignon. Son visage sans maquillage est encore et toujours recouvert de ce teint hâlé qui me fait craquer. Et ses yeux...

— Harry- Harry, répète-t-elle à plusieurs reprises avant que je ne réagisse

Elle pose sa main chaude et douce sur mon avant-bras.

— Oui... désolé, je bafouille nouveau.

Elle me dévisage, je vois bien que ma présence la rend mal. C'est quelque chose que j'aime bien chez elle, elle ne cache jamais ce qu'elle ressent, à quelques exceptions près bien sûr. Tu vois, tu prends ou tu te barres.

— Tu rentres ?
— Oh heu... ouais.

Elle me fait signe d'entrer et me guide jusqu'à salon.

— Tu veux boire quelque chose ? m'offre-t-elle en se dirigeant vers la cuisine.
— Non merci.

Elle réapparaît rapidement avec un verre de jus à la main et m'invite à m'assoir sur le canapé. Quant à elle, elle s'installe à l'extrémité, face à moi le dos contre l'accoudoir.

— Pourquoi tu n'es pas revenu à New York ? Denver, c'est bien, mais ta vie, là-bas, ne te manque pas ?
– J'ai tout laissé derrière moi lorsque je suis partie en Afrique, je n'avais plus d'appart ni de travail, allègue-t-elle.
– Tu m'avais moi... moi j'étais toujours là.
— Harry...
— Crois tu qu'un jour il y aura une place pour moi dans ta vie, je l'interrompt, je n'ai pas envie que cette discussion prenne une autre tournant.
– Il y en a une Harry et il y en a toujours eu une. Peut-être pas celle que tu souhaitais à l'instant où tu voulais, mais...
— Mais ?
— Je ne sais pas- je... je suis désolée Harry, j'ai été horrible avec toi, s'excuse-t-elle.
— Tu n'as pas à être désolé, je t'ai promis d'être là et patient... et pourtant je t'ai laissé partir sans rien faire. J'ai eu peur, je crois. Abygaïl tu étais tellement, je prends une énorme respiration pour réfléchir à chaque mot que je m'apprête à dire, tu n'étais plus toi.
— Tu es tellement parfait Harry, elle regarde ses doigts se chamailler ensemble.

Je soulève son menton pour capter son regard.

— Mais l'idée d'avoir des sentiments pour toi me fait peur, me confie Aby.

Sa déclaration n'a rien d'étonnant. Je le sais qu'elle a peur. Peur de quoi ? Sans doute, rien de précis. Ou peut-être un truc terrible. J'en sais rien et honnêtement, je m'en fous. Je l'aime.

— Harry, tu dois savoir, je...

Putain de merde. Elle voit quelqu'un d'autre. Mais elle vient de me dire qu'elle a des sentiments envers moi. Penser à ça me fait mal. Imaginer un autre homme la toucher, et même juste l'aimer, c'est assez pour briser un truc à l'intérieur de moi. Mon cœur. Enfin bref, qu'elle le laisse tomber, il sent remettra.

— Je pense que j'ai besoin que l'on parle, dit-elle d'une voix presque suppliante.
— J'ai toujours été là pour t'écouter Aby.
— Je n'étais pas prête à ce moment-là et surtout pas avec toi, se confesse-t-elle.
Pourquoi... pas avec moi ?
— Tu m'as toujours regardé de cette manière.
— Quelle manière ?
— Comme personne ne l'avait encore fait et si ce regard aurait changé, je...
— Jamais, tu m'entends jamais ça n'arrivera, promets-je. Je ne verrai rien d'autre que la plus belle, la plus intelligente, intéressante fille que dieu ait créé. La fille que j'aime comme un malade.
— Harry, cet homme... il m'a sali et j'ai l'impression de t'imposer cette saleté qu'il m'a laissé, finit-elle par m'avouer avant d'éclater en sanglots. Je t'aime trop pour ça.

Je suis sans mots. J'ai peine à la regarder tellement ça me fait mal à l'intérieur. Je m'agenouille devant elle et embrasse délicatement la chair qui habille ses jambes. Je veux la nettoyer de toute cet horreur.

Je remonte rapidement lorsque je la sens se raidir contre moi, je continu ma route jusqu'au son bras que je marque centimètres par centimètre de mes lèvres, mais cette fois plus lentement. Ensuite son cou et maintenant le début de sa poitrine. Ma main caresse délicatement sa joue, pleine de larme et avec l'autre main, je prends appuie sur le dossier du sofa pour me relever. Mes yeux, toujours braqués dans les siens, se laissent tenter jusqu'à ses lèvres pulpeuses et d'un rouge naturel. Je sais qu'elle en a envie, seulement à la façon, dont elle mordille sa lèvre inférieure.

– Et si l'on se donnait une chance, juste une. Abygaïl.
— Une chance..., murmure-t-elle, simplement.

Une réponse simple. Mais la petite émotion que je détecte dans sa voix la trahit.

[...]

Nous sommes restés assis, comme ça, sur le sofa durant une éternité, et ce, jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Je n'ai aucune idée à quel moment, mes yeux se sont fermés, c'est sans doute arrivé lorsque, je cherchais à savoir ce que ses rêves contenaient. Qu'est-ce qui accompagne les jolis traits tendus de son visage et les doux soupirs qui m'ont tiré de mon sommeil.

— Qu'est-ce que tu attends de moi, Harry, me demande-t-elle soudainement alors que je la crois toujours endormie.
— Je n'attends rien, je vais prendre ce que tu veux bien m'offrir.

Et nous nous taisons. Seul le bruit de nos respirations résonne dans la pièce.

— Et toi qu'attends-tu de moi, osé-je m'aventurer.
— Je n'en sais rien...
— Abygaïl, je sais que... que parfois, je suis un abruti parfaitement imparfait. Ah et en passant, je t'ai déjà menti, la première chose à laquelle j'ai pensé la première fois que je t'ai vue, c'est « reste penché comme ça t'es parfaite bébé » ou un truc du genre. Je sais aussi que j'ai eu l'air d'un parfait connard lorsque mon ancienne maîtresse est débarquée chez moi alors que tu y étais. Mais c'était ça ma vie. Les maîtresses et le sexe sans lendemain. Je sais aussi que j'ai fait un vrai fou de moi lorsque j'ai dit à Louis, tu sais le soir où j'avais vraiment trop bu.
— Le soir où tu as vomi partout, s'amuse-t-elle.
— Ouais ce soir-là !, marmonné-je en levant les yeux au ciel. Eh bien, je lui ai dit que j'étais amoureux de toi et j'ai bien failli avoir l'air encore plus con lorsque, j'ai voulu aller péter la gueule à Liam parce que je pensais que tu étais partie avec lui, finis-je à bout de souffle, ne sachant même pu plus où je voulais aller à ce discours pourrit.
— Ah mais tu me prends pour qui, rigole-t-elle après m'avoir donné une petite tape sur l'épaule, j'étais juste partie payer le taxi.
— Comment tu sais que je te cherchais.
— Mystère !

Louis. Je me vengerai le jour venu.

— Aussi mystérieux que la façon dont tu as obtenu mon adresse, ajoute-t-elle.

Je me penche vers elle. Son souffle se heurte à mon visage.

— Laisse-moi une chance de te prouver que je ne suis pas aussi con que j'en ai l'air. Aby, Regarde-moi, lui ordonné-je.

Ses yeux s'ouvrent lentement. Son doux visage se tient à quelques millimètres du mien, elle me regarde si intensément. Mon cœur bat à toute allure.

— Harry, j'ai essayé de m'éloigner de toi, j'ai essayé de t'enlever de ma tête, mais je n'y arrive pas.
— Tu n'as pas besoin de faire tout ça.
— Je dois savoir ce que ça signifie à tes yeux, toi et moi ?
— Ça signifie, toi et moi et c'est tout, sans plus... juste toi et moi.

Nos nez se frôlent. Doucement, Harry, pensé-je pour me ramener à l'ordre.

— De quoi as-tu peur Aby ? murmuré-je au creux de son oreille.
— De tout... je suis complètement perdu, je n'ai aucune idée où je m'en vais dans la vie, j'ai abandonné l'école trop vite, je ne trouve aucun emploi qui me convienne, j'ai mis un x sur tous les histoires d'amour, je ne crois pas à ça les histoires à la cendrillon et tout c'est truc là. Et ce que ça implique, je n'ai pas envie. Je ne peux pas.
— Envie de quoi ?
— Ma mère s'est consacré corps et âme pour m'apporter le meilleur, elle a mis de côté ses rêves et ses passions pour être la parfaite épouse et mère dévouée, mais dans ses yeux on voit bien qu'elle s'est oubliée. Je n'ai pas envie de ça Harry. Tu comprends ?
— Oui et tu as le droit.
— J'ai le droit, mais je déçois toujours et encore. Si je te confie un secret, tu promets de ne rien dire, rien du tout.
— Oui, réponds-je sans hésiter.
— Je ne peux pas avoir d'enfants Harry. Tu es le seul à le savoir et...
— Chut, murmuré-je en essuyant son visage inondé de larmes.

Le silence joue son rôle. Elle n'a pas besoin de m'en dire plus.

— Je te l'ai dit Abygaïl, tout ce que je veux, c'est toi et moi... rien de plus.

🦋

Coucou, comment vas-tu ?

J'espère que le chapitre t'a plu ! Nos deux tourtereaux se retrouvent enfin et c'est signe que l'histoire tire bientôt à sa fin 😭 et c'est là même chose pour fanatique (pour celle qui la lise). Je dois donc me trouver un nouveau projet d'écriture et c'est là que j'ai besoin de vous. Avez-vous des suggestions d'histoire que je pourrais écrire. Faites-moi savoir vos idées.

À bientôt pour la suite 😘

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