30-Aux cœurs blessés l'ombre et le silence...

Harry

Dès qu'elle franchit la porte de ma chambre, Abygaïl se précipite vers moi. Automatiquement, mes bras se referment sur elle. Dans une étreinte aussi puissante que la boule qui ne cesse de grandir au creux de mon estomac, je la serre aussi fort que cela puisse être possible.

— Tu vas bien ? demandé-je en essuyant les larmes qui dévalent ses joues.

Monica me fait un signe de la main, l'air de vouloir me dire d'y aller doucement.

— Je vous laisse, s'il y a quoique ce soit, je reste à ma chambre, finit-elle.
— Merci beaucoup Monica, répondis-je, repose-toi et on se voit demain.

Après que la porte se soit refermée derrière nous, j'exerce une petite pression sur son corps pour la guider vers le lit. Elle ne dit rien, s'étend et ferme les yeux. Tout se brouille dans ma tête et des dizaines de scénarios se jouent.

Depuis le petit canapé, je l'observe dans l'attente du moindre signe de sa part. Et ça dure des minutes. Je ne serai dire combien de temps, mais c'est long avant que je me décide à m'approcher.

Je crois qu'elle dort. Je ne suis pas certain, mais ses yeux sont fermés et sa respiration est calme.

Je laisse ma main glisser dans ses cheveux et sans même ouvrir les yeux, elle m'offre un mince sourire.

—Approche, dit-elle en tapotant la place à ses côtés.

J'en rêve depuis la première journée qu'elle est parti. Je m'approche, non sans hésitation et je laisse mon corps se caler dans le matelas. Je ressens les mêmes papillons que la première fois. Pire encore. Que c'est bon...

Mes jambes se mêlent aux siennes, mes bras entourent son cou et les siens ma taille. Sa tête repose contre mon torse et moi, je suis en extase.

Je caresse doucement le haut de son bras, elle frisonne et étrangement moi, je tremble.

— Elle est gentille ton assistante.
— Monica ?
— Oui, elle a été super avec moi.
— C'est pour ça que je l'ai envoyé te chercher.
— Et toi, t'es venu jusqu'ici pour venir me chercher, dit-elle en retenant un sanglot.

Avec délicatesse, mon doigt se promène sur sa lèvres meurtrie avant d'emprunter le chemin qui mène à son front. Ma monté sur l'arrêté de son nez lui arrache une petit grimace, il se plisse et une petite moue s'affiche sur son visage. Je souris. Et c'est probablement la première fois depuis des semaines que je souris pour vrai.

Une entaille recouverte de sang séchée me serre le cœur. C'est douloureux de voir son beau visage si mal en point. Je continue mon exploration dans ses cheveux, une petite bosse est facilement palpable tout près de son oreille droite.

— As-tu d'autres blessures ?

Elle hausse les épaules.

— Veux-tu rencontrer un médecin, ici, avant de partir.
— No-non, je ne veux pas que personne me touche, dit-elle paniquée.
— Chut, calme-toi, on s'occupera de ça une fois à New York.
— Non plus ! Personne.

Elle se crispe et sa respiration devient bruyante. Ma main libre descend tout le long de son bras jusqu'à atteindre sa main. Je croise mes doigts dans les siens et je le serre si fort que ma circulation sanguine menace de s'arrêter.

— Harry...
— Je suis là, trésors.
— Harry !
— Chut c'est terminé, je suis là.
— Écoutes-moi ! Je veux rentrer, ramène-moi chez toi, s'il te plaît.
— Demain, on rentre.

Aucun mot ne parvient à sortir de ma bouche. J'ai beau me répéter que je n'y suis pour rien, que j'ai fait mon possible pour elle, j'éprouve quand même de la culpabilité.

Un léger soubresaut me saisit.

— Pleure pas Aby, la supplié-je.

Elle se love dans mes bras, sans doute à la recherche d'un écrin de sécurité.

— Endors-toi, ma belle, tu dois être épuisé, dis-je d'une voix douce.

Ses yeux s'assèchent, enfin. Je lui murmure de jolies paroles à l'oreille. J'ai l'impression d'avoir l'air d'un idiot. Mais vous savez quoi ? Je m'en balance.

Abygaïl reprend lentement le contrôle et se calme.

— Tu veux prendre un bain ? J'ai lu dans ton courriel que tu avais hâte, lui suggéré-je, pour l'aider à se détendre.

Elle se fige devant la main que je lui tend. Ai-je dit quelque chose de mal ?

Et c'est là que l'histoire commence à devenir de plus en plus clair. Elle parlait de prendre un bain avec moi. Elle-moi-un bain... Même si au fond de moi j'avais un doute, j'espérais que ce soit tout sauf ça.

Ils n'ont pas fait ça. C'est impossible. Ils ne peuvent avoir sali cette merveille.

__À Monica__
Dis-moi que ce n'est pas ce que je pense ?

__De Monica__
Ce n'est pas à moi de te parler de ça Harry, mais une chose est sure, cette fille a vécu un enfer. Elle sera marquée à jamais. T'es un gars intelligent dotée d'un grand cœur. Fais ce qu'il faut. Xx

— Je reviens !

Je sens que mon dîner n'a pas envie de rester là où il est. Sans qu'elle ne me voit, je place une main sur ma bouche et barre la porte derrière moi. Agenouillé devant la toilette, je me force à tousser, jusqu'à manquer d'air, mais rien ne sort. Répugné. Dégoûté. Horrifié. Je manque de mots pour exprimer les sentiments qui circulent dans tout mon corps.

— Harry, me demande Abygaïl derrière la porte.
— Je prépare le bain laisse-moi une minute.

Lorsque je suis sortie, Abygaïl est toujours étendu sur le lit, recroquevillée sur elle-même et ses yeux m'envoient des excuse. Des excuses... pour quelle raison. C'est moi qui devrais m'excuser auprès d'elle. M'excuser au nom des hommes, des rapaces comme eux. M'excuser de faire partie de la gent masculine. Parce qu'aujourd'hui, j'ai honte. Honte de constater ce que l'être humain peut faire.

Je retourne à la salle de bains pour éteindre la baignoire. Je vérifie la température, je me souviens : un bain chaud avec de la mousse. J'ajoute de la mousse de bain et augmente légèrement la température.

Je m'assois ensuite sur le bord du lit, le cœur lourd. Je caresse doucement son bras et elle sursaute. Elle s'était endormie. Ses petits yeux se relèvent vers moi et malgré tout ce qui se passe, elle réussit à me sourire.

— Merci Harry. Merci pour tout. Je m'excuse tellement, ajoute-t-elle en s'agrippant à mon cou.
— Ça va Abygaïl..., je suis là maintenant...

Elle hoche faiblement la tête et se lève pour rejoindre la salle de bain.

Je m'apprête à refermer la porte pour lui laisser son intimité, mais elle me freine en retenant ma main.

— Reste avec moi.

Je retire mes vêtements en prenant soin de garder mon boxer, je ne crois pas que ce soit le meilleur moment pour parader nu. Elle par contre, retire tous ses vêtements. La scène n'a rien de sexuelle, au contraire, j'ai envie de tout sauf ça. Je veux de l'amour.

Je veux lui donner de l'amour. Et je rêve qu'elle m'en donne à son tour.

Je me laisse glisser dans la baignoire et l'invite à me rejoindre. À son tour, elle s'assoit. Elle tremble, ses jambes sont repliées et sa tête est posée sur ses genoux. Nous sommes silencieux. Seul le bruit de l'eau et audible. Et probablement celui de son cœur brisé.

À l'aide de mes paumes, je prends ses épaules pour l'attirer vers l'arrière. D'abord, elle résiste un peu, mais quelques secondes suffisent pour que ma belle se laisse tomber contre mon torse. Les tremblements diminuent et sa respiration se calme. Au point, où encore une fois, je dois vérifier si elle dort. J'avance légèrement mon visage vers elle et immédiatement, ses beaux yeux bleus se lèvent. Quelle est belle.

— Je veux que tu me parles Aby.
— Parfois, certaines choses doivent passer sous silence. Il y a des mots que je ne serais jamais capable de prononcer.
— Qui t'as fait ça Aby.

C'est lorsqu'elle se retourne que je remarque à nouveau qu'entre mes mains, son corps est pris de secousse.

Le visage enfoui dans mon torse, un sanglot se fait entendre.

— Ça va aller. Je suis là...

Je dépose mon menton sur le haut de son crâne et retiens le flux d'émotion qui s'éprend de moi en mordillant ma lèvre inférieure. Qui aurait cru qu'un jour une femme me changerait à ce point. Je l'aime putain. Comme un fout. Et aujourd'hui, j'en veux à la vie d'avoir blessé la seule que j'ai vraiment aimé.

🦋

Coucou mes petits fleurs
Comment allez-vous ?

J'espère que le chapitre vous a plu 😊 parce que moi, j'ai adoré l'écrire. Plus j'écris et plus je tombe littéralement en amour avec mes personnages, voilà la raison de mes publications plus fréquentes depuis quelques semaines.

Bon, il faut bien remercier ma belle amie CupOfTeaNmilk , elle m'a négocié un chapitre ce soir contre un chapitre de sa superbe histoire Damnation 🙈 et puisque c'était impossible pour moi d'attendre la suite, j'ai accepté 😉

Pour finir, comment pensez-vous qu'ils vont se sortir de tout ça nos deux tourtereaux?? L'amour sera-t-il assez fort pour qu'ils passent par-dessus cette épreuve?

Je vous dis à bientôt

❤️bisouxxx❤️

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