Abygaïl
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Harry se détache lentement et pousse un soupir. Un profond soupir qui me chatouille le cou et propage une fraîcheur, sur ma peau brûlante, m'enveloppant d'un désir électrisant.

Avec la pointe de sa langue, il taquine ma lèvre inférieure sans jamais s'aventurer plus loin. Impatiente, je croise mes doigts derrière sa nuque pour le recoller à moi.

Malheureusement, j'ai à peine le temps de goûter à sa salive qu'il s'éloigne déjà pour entamer une série de baiser. D'abord, sur ma pommette ensuite sur ma mâchoire et finalement dans mon cou. Laissant une traînée de feu sur ma peau.

— Tu as l'air plus détendu que les dernières semaines, je me trompe ?
  — Tu trouves ?
  — Ouais ! répond-il avant de m'embrasser férocement.

Un poids énorme vient de tomber de mes épaules. La peur de l'échec. La peur de mourrir à soixante-quinze ans et avoir l'impression de ne jamais avoir vécu. Je veux vivre. Je veux vivre à travers les gens. Je veux faire une différence. Vivre pour les autres. Et le message que m'a laissé mon père un peu plus tôt, vient littéralement de changer le cours de ma vie.

  — Veux-tu savoir ce qui pourrait me détendre encore plus ?
  — Quoi ? demande-t-il en souriant, un sourire qui laisse sa jolie fossette se creuser.
  — Que tu m'embrasses...

Il renverse ma tête vers l'arrière, s'assurant d'avoir suffisamment de place pour me dévorer. Il me marque en douceur. Mon corps s'abandonne à lui. À ses caresses.

Il descend tranquillement vers ma mâchoire et ensuite le long de mon cou avant de revenir à la hauteur de mon visage. L'excitation est à son maximum.

  — Tu es tellement belle !

J'affiche un regard amusé et je lui offre un clin d'œil quelque peu provocateur.

— Alors qu'attends-tu ?
— Il ne faut pas me le dire deux fois ! s'amuse-t-il.

Comme je m'y attendais, il se jette sur moi.

Je pousse un petit cri de surprise et me laisse guider jusqu'au canapé.

Mon dieu, si sa mère nous voyait. Sur son canapé.

Étendue en-dessous de lui, avec mon jean, son chandail et ma paire de chaussure, je me laisse enivré par le désir.

D'un pied, je retire mes chaussures, les envoyant à l'autre bout de la pièce me laissant la liberté d'enrouler sans gêne, mes jambes autour de ses hanches.

Mes mains se balade sous son t-shirt et caresse la douceur de sa peau, avant de glisser une main à l'avant de son jogging. Une main tremblantes qui se faufile entre l'épais tissu du pantalon et le fin matériel de son boxer.

— Ne bouge pas, murmure-t-il à mon oreille, avec un sourire en coin.

Harry grimpe à l'étage, sans doute pour aller chercher un préservatif. Je profite, donc de l'occasion pour retirer le trop de vêtements qui recouvrent mon corps : mon jean et son gros pull.

Il revient rapidement et sans attendre il se replace à l'endroit, où, il était, il y a quelques instants.

Nos regards se croisent un bref moment avant que sa bouche retourne à la découverte de mon corps.

Il place une main sur mon ventre et remonte mon débardeur en caressant mes hanches, mes côtes et, finalement, mes seins.

Je gémis de plaisir quand sa bouche s'aventure sous mon soutif. Je me cambre, j'en veux plus. Beaucoup plus.

— Harry...

Harry n'est habituellement pas du genre à perdre son temps, mais cette fois, il s'acharne sur ma poitrine sans jamais s'aventurer nulle part d'autres.

Impatiente, j'agrippe son menton entre mon pouce et mon index pour obtenir toutes son attention.

  — J'ai envie de toi Harry, maintenant.

Émerveillé devant sa beauté, je le regarde se dévêtir. Son t-shirt. Son pantalon. Il va si vite, que j'ai à peine le temps de voir ses vêtements quitter son corps, qu'il ne reste plus que son boxer noir.

Étendu sur le dos, je le regarde de la même façon que l'on admire un œuvre d'art. Son corps parfait. Une mâchoire carrée, sans aucun doute son trait de virilité le plus dominant. Une bouche parfaitement tracée et colorée d'une teinte à rendre jalouse n'importe quelle femme. Et ses yeux. D'un vert à faire tomber. Des yeux dans lesquels je me perds à chaque fois qu'ils se braquent dans les miens.

Revêtu de sa protection, son corps retrouve le mien, Harry se soutient à l'aide de ses coudes pour éviter de m'écraser, alors que je n'ai qu'une seule envie, celle de sentir son poids contre moi.

Mon visage enfouie dans le creux de son épaule, je l'enlace, désirant le sentir le plus près possible et d'un coup de rein, il me pénètre. Un soupir de satisfaction lui échappe. Nous échappe.

Il débute un doux va-et-vient.

Harry bouge en moi et chaque coup qu'il m'offre me provoque l'effet d'un tsunami. Il me traîne au sommet. Toujours plus haut.

Son corps collé contre le mien. Mon corps collé contre le sien. Nos hanches qui ondulent au même rythme. Nos lèvres qui se soudent l'une à l'autre. C'est de cette façon que l'on atteint la jouissance. Un orgasme foudroyant.

Le temps semble s'arrêter et lentement, du haut de cette vague puissante, je redescends.

Étendu contre son flanc, une jambe mêlée aux siennes, je tente de retrouver une respiration normale.

Harry caresse délicatement mes cheveux du bout de ses doigts. Il soupir à toutes les trente secondes et lorsque je m'apprête à lui demander ce qui ne va pas, il me devance et prend la parole :

  — Je t'aime.

Comme ça. D'un coup. Sans avertissement.

  — Je suis amoureux de toi Abygaïl, répète-t-il avec une voix très rauque.

Sans préambule. Aucune hésitation. Du vrai Harry.

  — Tu ne dis rien, s'inquiète-t-il, après qu'une bonne minute se soit passé.
  — Je...

Mes épaules se hausent n'ayant aucune réponse à lui fournir. Il attrape mon visage entre ses paumes et l'approche à quelques millimètres du sien.

  — Je ? me demande-t-il.
  — Je n'ai rien à t'offrir. Je ne suis pas comme les gens que tu fréquentes et...
  — Je me moque de tout ça Aby, me coupe-t-il, je m'en moque parce que tu es cent fois mieux qu'eux.
  — C'mon Harry pas ça, dis-je en roulant les yeux.
  — Laisse-moi essayer de te rendre heureuse, dit-il alors que nos bouches s'effleurent.

Je me recroqueville contre lui et je choisis de me taire, puisque je n'ai aucune réponse sensée à lui offrir.

Une bonne nouvelle ne vient jamais seule.

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