18-Parler fait réfléchir, commence par réfléchir avant de parler...

Harry

Abygaïl marche tranquillement à mes côtés, sa tenue de travail sexy à laisser place à un simple jeans accompagné d'un t-shirt à l'effigie d'un vieux groupe rock, qu'elle a nouée à sa taille, laissant voir une parcelle de sa peau.

— On finit ça au pub, lance Louis.
  — Mon Dieu Louis ta femme à sûrement quelques à se faire pardonner pour te laisser autant de liberté, blague Liam.
  — Ma femme est partie pour la semaine avec les enfants et pour ton information, elle ne me tient pas en laisse.
  — Vous êtes partant, vous deux, pour une petite virée ? demande Liam en s'adressant à Abygaïl et moi.
  — C'est toi le boss... dis-je à ma belle brune.
  — Tu n'as pas peur de trouver le réveil brutal, s'inquiète Abygaïl.
  — La vie est trop courte pour s'arrêter à ce genre de détail, je réponds sans trop réfléchir.
  — Dans ce cas, go ! s'exclame-t-elle.

Abygaïl prend mon visage entre ses mains et me donne un baiser, son goût est parfait et la façon inattendue dont elle se donne à moi me saisis à chaque fois.

  — Prête à t'éclater petite diablesse, lui demandé-je en pressant mon front contre le sien.
  — Diablesse ?
  — Oui, tu me fais peur.

Elle m'observe, le regard plein d'incompréhension.

  — T'es bizarre ce soir, Harry, rigole-t-elle.

Abygaïl s'arrête dès qu'elle franchit la porte du pub et observe un l'endroit. La pièce pleine de fumée abrite un bar d'une extrémité à l'autre. Une petite scène repose au fond, où, une femme fredonne une chanson d'ambiance.

  — Eh bien, regarde qui se ramène ? Lance le barman à mon égard, dit donc, tu sembles bien avancé, rigole-t-il.
  — Tu n'es pas reluisant non plus, ajouté-je, en regardant le jeune homme qui se verse un verre de vodka.

[...]

— Tu semble soucieuse Abygaïl, dis-je.

Il y a un truc qui la tracasse.

— Tes yeux ne brillent pas comme à leur habitude, ajouté-je pour expliquer ma remarque.
  — C'est vrai, j'ai un peu la tête ailleurs, m'avoue-t-elle.

Je pose mon regard sur elle, j'essaye de l'envelopper du mieux que je peux pour la réconforter. Je voudrais lire en elle, mais je ne parviens pas à décrypter l'expression sur son visage.

Elle est là et loin à la fois.

J'abandonne les questions avec la certitude qu'elles ne m'apporteront aucune réponse. J'opte pour les gestes plutôt que les mots. Je l'attire contre moi et la serre dans mes bras. Elle semble d'abord surprise pour cet élan de tendresse, mais elle se laisse aller. Abygaïl pose sa tête contre moi et ferme les yeux un bref instant.

— Je ne sais pas ce qui te perturbe, mais j'aimerais vraiment que tu m'en parle Aby, repris-je.
  — Tu ne lâcheras pas l'affaire Styles, dit-elle en souriant.
  — Jamais !

Abygaïl laisse échapper un soupir à peine perceptible. Elle saisit mon verre de whisky pour en boire une longue gorgée et soupir à nouveau.

  — Je suis...

Elle s'arrête et boit à nouveau le verre qu'elle s'est approprié. Je fais signe à l'homme derrière le bar d'apporter deux autres avant de replonger mon regard à nouveau dans le sien.

  — Je suis allé rencontrer mon banquier et disons que je suis repartie de là un peu déçue. Je n'ai pas obtenu mon prêt, j'ai dû mettre sur la glace un projet qui me tient à cœur et j'ai doublé mes heures de travail pour essayer d'économiser le plus possible, mais au final, je n'y arriverais pas, dit-elle découragé, c'est mon avenir qui est en jeu.
  — Et si ton avenir n'était pas tracé comme tu le crois, dis-je.
  —  Nah, rien n'est tracé Harry, j'ai fait ce choix. La maladie et la mort sont le fruit du destin. Nous avons le contrôle sur tout le reste.

Ce n'est pas complètement fou ce qu'elle raconte. À quelques exceptions près bien sûr.

Aby se retourne et entame une conversation avec Liam.

Je n'ai jamais été du genre jaloux possessif. Je ne me suis jamais accroché à aucune femme, mais avec elle, c'est différent. Est-ce que l'alcool parle pour moi ? Sans aucun doute.

Faite juste m'écouter et ensuite faite comme si je n'avais rien dit.

J'ai envie que ce soit avec moi qu'elle fasse du social. Je cherche à tout prix une façon d'attirer son attention.

Qu'est que tu fais Aby, aurais-tu oublié que je suis là ?

On se calme.

L'éclat de leur rire m'agace. Pourquoi retrouve-t-elle le moral avec un autre que moi... Au fait, elle ne l'avait peut-être pas perdue en apparence, peut-être que c'est juste moi qui arrivé à voir ce que les autres ne vois pas. Je la connais assez bien maintenant pour voir ce qu'elle tente de dissimuler.

— Hey, ça va Harry ?
— Hen ?
— Ca va ? Répète-t-elle une deuxième fois.

Évidemment, j'avais compris la première fois, tout le monde le fait , redemander la question l'orque l'on s'apprête à répondre par un mensonge.

— Oui, ça va...
— C'est juste qu'il aimerait être ailleurs en ce moment, réplique Liam.

Je ris bêtement.

Les verres s'enchaînent, les bouteilles se vident et ma tête commence tranquillement à tourner.

  — Elle a envie de manger du chocolat, me cri Liam
  — T'as envie de chocolat, lui susurré-je à l'oreille.
  — Oui, j'adore le chocolat, rigole-t-elle.
  — On a juste à aller en acheter, conclué-je, on n'a qu'à se faire une fondue au chocolat et à l'étendre...
— Heu okay, j'ai compris, ricane-t-elle, je vais passer mon tour pour ça.
— Abygaïl...
— Quoi ?
— Je veux te voir sourire.
— Je souris Harry, dit-elle.
— Un vrai sourire, sincère, celui que j'aime.
— Il est sincère, dit-elle en se retournant pour récupérer son verre.

J'agrippe son bras avant qu'elle ne s'échappe encore et sans réfléchir, je lui dis :

— Je vais te la prêter l'argent.
  — Quoi ?
  — L'argent... Je vais te la prêter.
  — Écoute Harry, c'est très gentil de ta part, mais je vais me débrouiller.
  — On reparlera de tout cela demain, d'accord, je finis.

En relâchant son poignet, je m'avance pour l'enlacer, mais avant qu'elle n'ait eu la chance de remarquer mon geste, elle s'est déjà retournée. Heureusement pour moi, mon élan s'est terminé contre le tabouret, plutôt qu'au sol.

Liam se tient droit à mes côtés et retient un rire.

  — T'es complètement mordu toi, me chuchote mon ami à l'oreille.
— Ouais...dis-je dans un souffle.
— Et tordue, ajoute-t-il.
— Aussi !

Je repousse toutes ces idées loin dans ma tête et saisis le verre plein à ras le bord que Liam vient tout juste de se commander. Je trinque à nouveau, tant qu'à être saoul il faut que ça vaille la peine.

Je me retourne un instant pour admirer son magnifique sourire.

Et soudainement, ma vue se brouille, tout devient flou, ma tête tourne, le vacarme du pub ne devient que de faible bruit de fond. Je frotte mes yeux quelques secondes, l'envie de me gifler me traverse l'esprit, le problème étant de savoir si mes membres sont en mesure de coopérer.

La putain de tequila.

  — Oh ! Il est temps de rentrer Styles, déclare Louis en m'évitant une chute au sol.

Je crois que c'est ce qu'il a dit. Je ne sais pas lire sur les lèvres, mais j'ai l'impression que c'est ce qu'il a dit.

C'est à cet instant que les lumières se sont éteintes. Celle qui est dans ma tête bien sûr.

  — Il a intérêt à ne pas me vomir dessus, s'exclame Liam.

Le trajet de retour semble avoir duré une éternité.

  — Lou-Louis vient par ici, marmonné-je.
  — C'est que je suis déjà là, c'est moi qui t'empêche de t'effondrer par terre, idiot.
  — Tu n'as pas l'impression que la Terre tourne un peu trop vite.
  — Non, j'ai juste l'impression que tu n'avances pas assez vite.
  — C'est sûrement la tequila.
  — Ouais, ça doit être ça, répond Louis en roulant les yeux.
  — On a oublié le chocolat, Louis, j'ai promis à Aby d'arrêter en acheter.
  — Laisse faire le chocolat et donne-moi tes clefs, s'impatiente Louis.

Aby... elle est où ? Et Liam ?

  — Liam, il est où ? demandé-je en vérifiant derrière moi.
  — Partie, se coucher, répond Louis.
  — Avec Abygaïl ?
  — Ben non crétin, elle s'en vient, elle paye le taxi, on se calme le parano.
  — Louis...
  — Je le sais, tu m'aimes, t'aime le chauffeur de taxi et la planète entière, soupire-t-il.
  — Je crois que je l'aime, genre vraiment.
  — Bon, me revoilà, il ne t'a pas fait trop de misère, demande Aby.
  — Il était justement à me dire que...
  — Que j'ai mal au cœur, le coupé-je.

Note à moi...

Ne plus jamais rien dire à Louis Tomlinson.

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