Niall inspira un grand coup et me tendait ce qu'il cachait dans son dos.

"- J'espère que ça te plait..."

Dimanche 22 Août:

"- Hope... Réveilles toi..."

Niall me secouait légèrement pour me sortir de mon sommeil, sa voix était rauque et encore légèrement endormie. Quand j'ouvrais les yeux, je voyais Niall déjà prêt à partir, il était habillé et les valises étaient faites.

"- Je vais aller préparer le petit-déjeuner."

Il sortait de ma chambre et je me levais. Je suis angoissée, le cadeau que Niall, Grace et les garçons m'ont offert me fait vraiment plaisir mais d'un autre côté j'ai peur.

Je rejoignais Niall dans la cuisine, il avait tout préparé avec Suzanne. Cette situation me rappelait le jour de mon audition de danse pour X-Factor, sauf qu'il était moins tôt et que j'étais moins angoissée.

Ce qu'ils m'avaient préparer était très bon et copieux. Après ce petit-déjeuner on mettait les bagages dans la voiture, et on partait en direction de l'aéroport.

*****

Flashback:

"- Tu n'as pas fait ça Niall ? Vous n'avez pas fait ça ?

- Tu vois bien que si... Ton vol pour l'Australie est demain matin et le retour sera vendredi. Tu avais dit que tu voulais retourner voir ta famille et que tu voulais avoir le plus de temps possible avec eux, non ?

- Oui, mais ça ne voulait pas dire que vous deviez m'acheter ces billets. C'est trop... Je vais vous rembourser !

- Non, surtout pas ! Ça vient du cœur, Hope.

- Merci..."

J'avais une boule dans la gorge et le nez qui piquait. Les larmes dévalaient mes joues et mon sourire me faisait mal aux joues. Je me jetais dans les bras de Niall. Ils venaient certainement de débourser une somme incroyable ! J'étais très gênée et très touché à la fois. Ça me fait plaisir mais ce que Niall ne savait pas c'est que mes parents auraient pu me payer ce billet sans problème.

"- Merci, merci beaucoup. Remercie les autres pour moi. C'est un magnifique cadeau."

Niall plongeait son visage dans mon cous, je sentais son souffle me chatouiller la peau. Les câlins de Niall étaient certainement mes préférés.

*****

Les portes de l'aéroport me tendaient les bras. Niall et Suzanne m'accompagnaient le plus loin possible. Niall me prenait dans ses bras avec une petite larme à l'œil, mon cœur se serre en le voyant comme ça. Je saluait ensuite Suzanne.

"- Fait bon voyage ! Me dit celle-ci.

- Merci Suzanne.

- Tu me donneras de tes nouvelles, n'est-ce pas Hope ?

- Bien sûre, et toi des tiennes.

- Sans fautes !"

Je serais encore une fois Niall dans mes bras avant de leur tourner le dos pour rejoindre l'avion. Son attitude me rappelait celle d'Ambre. Si protectrice et attentionné.
Ambre...
Après quelques seconde ça me frappait.

Et si je ne les revoyais plus jamais ?

Comme avec Ambre. On se quitte en pensant se revoir plus tard mais finalement on apprend que non, qu'une catastrophe est arrivée. Je me retournais toute paniquée en espérant revoir Niall mais il n'est déjà plus là. Une angoisse folle me prend, mon cœur bat à tout rompre, je transpire et ma respiration est forte. Je commençais à courir partout en cherchant Niall et Suzanne. Je me dirigeais vers la sortie mes bagages dans les mains, je repérais la tignasse blonde de Niall et je criais.

"- Niall ! Niall, attend !"

Je le voyais se retourner et se précipiter sur moi ne comprenant pas ce qu'il se passe. Je pleurais presque, je n'arrivais plus à respirer.

"- Et, Hope, calmes toi... Tout va bien."

Sa voix était calme, ses yeux étaient inquiets et ses doigts rugueux enlevaient les mèches que j'avais sur le visage. Après quelques instant j'arrivais enfin à me calmer.

"- Qu'est-ce qu'il se passe, Hope ?

- J'ai... Je..."

Je n'arrivais pas à parler et à faire une phrase correcte. Je m'étais interdit de me montrer faible et pourtant, me voilà devant lui complètement apeurée et entrain de bégayer.

"- Respire à fond, prend ton temps.

- C'est comme ça que ça s'est fini avec Ambre. Elle était là, à l'aéroport, et ensuite je l'ai plus jamais vraiment revu. Niall, je veux pas qu'on se sépare et qu'ensuite quelque chose de grave t'arrives et que la dernière image et que les derniers mots que j'ai de toi sont ces instants ici !

- Rien ne va m'arriver. Je vais faire attention à moi. Quand tu arriveras tu m'appelleras où tu m'enverras un message et je ferais de même.

- Mais, si vous avez un accident de voiture. Ou que tu tombes gravement malade, ou que la maison brûle !

- Hope ! Rien ne m'arrivera. On se retrouvera ici vendredi.

- Tu me le promets ?

- Promis. Ça va mieux ?

- Oui... Merci..."

Je prenais Niall dans mes bras, j'inhalais son odeur et en profitais le plus possible. Je prenais ensuite Suzanne dans mes bras et la remerciât pour tout ce qu'elle avait fait pour moi.

"- On t'attend ici Opale. On ne bougera pas."

Je regardais leur visage encore une fois afin de les graver dans mon esprit.

Mon vole avait été retardé, comme si je n'étais déjà pas assez angoissée comme ça...
Après deux heures d'attente l'avion décollait enfin. J'avais eu le temps de réfléchir à ce qu'il s'était passé avant que je ne parte, j'avais tellement honte maintenant, il a dû me prendre pour une folle.

Lors de notre ascension vers le ciel un acouphène me prenait l'oreille droite. Je déteste cette sensation, ce sifflement qui vous rend pratiquement sourd et qui agresse votre tympan. Ce son qui est inexistant aux oreilles des autres mais bien présent dans les vôtres. J'ai toujours associé ce son à celui que font les machines qui sont reliés aux patients et qui fait ce bip lorsque ce dernier n'a plus de pouls. Je déteste ça.

L'avion atterrissait à l'aéroport de Sydney, j'avais dormi une partie du voyage car c'était vraiment long. Quand je suis arrivée il faisait déjà nuit et je n'avais pas eu le temps de prévenir ma famille de ma venue. Je devais donc appelé un taxis pour rentrer chez moi. Je profitais de ce petit voyage pour envoyer un message à Niall.

Moi:

Je suis arrivée à Sydney. Vous allez bien ?

Pour changer, la réponse de Niall ne s'était pas fait attendre.

Niall:
Super ! Oui on va bien. Ne t'occupe pas de nous, profite autant que tu peux de ton voyage... Xx

Le quartier était très calme, l'air était chaud mais pas étouffant. J'aime beaucoup l'été en Australie. J'avais presque oublié la sensation de l'air chaud sur ma peau, ce n'était pas à Londres qu'on allait prendre des couleurs.

Je m'avançais vers la porte d'entrée et je sonna. Je n'avais plus les clés, elles m'étaient inutiles en Angleterre. Ma mère ouvra la porte, elle était visiblement étonnée de me voir.

"- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- C'est qui ? Demandait mon père depuis le salon.

- C'est juste Opale ! Allez, rentre."

Merci maman... Son accueil me donnait juste envi de faire demi-tour.
Je prenais mes valises et entrais dans notre demeure, mon père se précipitait pour m'aider avec mes bagages, on les installait immédiatement dans ma chambre pour s'en débarrasser.

"- Je suis content de te voir Opale ! S'écriait mon père.

- Moi aussi je suis contente de te voir."

Mon père me câlina un moment avant d'être interrompu par ma sœur qui nous avait sans doute entendu. Elle se jeta dans mes bras, elle était pâle et amaigris. J'eu un petit haut le cœur en la voyant dans cet état.

"- Pourquoi tu ne nous a pas prévenu ? On serait venu te chercher à l'aéroport !

- C'était un départ un peu précipité et je voulais vous faire la surprise."

Ma sœur avait le sourire et mon père aussi, inconsciemment on attendait tous la même chose, là, debout dans ma chambre. On attendait tous qu'Ambre passe la porte et m'accueille avec son sourire radieux et ses yeux pétillant, mais Ambre ne passera pas la porte aujourd'hui. Elle ne l'a passera peut-être plus jamais. Cette pensée me donnait des frissons de terreur, j'essayais de vite penser à autre chose.

"- Est-ce que vous avez déjà mangé ? Je meurs de faim... Demandais-je pour détendre l'atmosphère.

- Oui, mais si tu veux on peu te commander une pizza, m'informe mon père.

- Oui je veux bien."

On allait tous timidement dans le salon pour se réunir. Ma mère bouquinait et ne levait jamais les yeux sur moi, son livre est bien plus important et intéressant. Ruby me questionnait sur ma vie à Londres, elle me demandait comment se déroulait mes journées et si je m'étais fait des amis. Je lui racontais en gros le déroulement de mes journées et quelques anecdotes mais je n'entrais jamais dans les détails, d'après moi, ça ne les regardent pas. Je commençais mon récit du début, à l'aéroport où je rencontrais Niall, jusqu'à mon départ pour venir ici. Ma mère ne pouvait pas s'empêcher de faire des remarques inutiles et blessantes.

"- J'espère que tu es la meilleure, je ne veux pas payer pour rien.

- Évidemment que c'est la meilleure ! Me défend Ruby. Elle va passer à la télé ! Allô maman, revient sur terre !

- Je ne suis pas idiote ! Je veux juste être sûre de mon investissement."

Un investissement. Voilà ce que je suis pour elle. Voilà ce qu'on est tous pour elle.

"- Est-ce que tu t'amuses bien là-bas ? Reprit mon père. Tes amis sont gentils ?

- Qu'est-ce que tu raconte Richard ? Elle n'est pas là-bas pour s'amuser enfin ! Elle...

- Oui ! Je m'amuse comme une folle ! Coupais-je ma mère en me redressent. Je me suis fait plein d'amis ! Il y a Niall, Grâce, Harry, Louis, Liam, Zayn, George, Alice et Gemma. Ils sont tous adorable ! On sort ensemble parfois et on s'amuse vraiment !"

J'insistais sur ces derniers mots, il fallait que je clou le bec à ma mère. Je ne supportais plus ses propos. Elle ne supporte pas que nous nous amusions alors que nous pourrions passer ce temps à travailler d'après elle.Elle me faisait de grand yeux alors que Ruby me souriait, fière de moi.
En réalité, on ne pouvait pas dire que ce sont tous mes amis. Il est vrai que Niall et Grace sont mes amis mais pour ce qui est du reste on ne peut pas en dire autant. George est tout simplement mon partenaire de danse, Alice une camarade de classe et je n'ai parlé à Gemma qu'une seule fois. Pour ce qui est des garçons, même s'ils m'ont offert le billet d'avion, on ne peut pas dire que ce sont des amis, ce sont les amis de Niall.

Ma pizza arrivait et la tension qu'il y avait se calma. Je mangeais tranquillement pendant qu'on regardait tous la télé.

"- Est-ce qu'on a des chaînes anglaises ? Demandais-je.

- Oui je crois. Pourquoi ? Répond ma sœur.

- Essaye de trouver la rediffusion de X-Factor UK d'hier s'il te plait. Je voulais regarder mais je n'ai pas pu.

- Ok je cherche."

Ruby cherchait pendant un bon moment, je lui disais plusieurs fois d'abandonner mais elle continuait et finissait par trouver.

"- C'est super ! On va voir Niall passer ?

- Non, il est passé à Dublin et cet épisode montre les auditions de Londres et Glasgow."

Ma sœur allait chercher des pop-corns et on regardait l'épisode. On donnait nos avis sur ceux qui auditionnaient et on notait ceux qu'on appréciait. Nos discutions embêtaient ma mère alors elle était allée se coucher, mon père la suivait en nous souhaitant une bonne nuit.

"- J'arrive pas à croire que tu vas passer à la télé Opale !

- J'ai aussi un peu de mal à y croire...

-T'as pas trop peur ?

- J'ai peur de beaucoup de choses en ce moment..."

Ce n'est pas habituelle pour moi d'exprimer ce que je ressens oralement. Je crois qu'aujourd'hui j'ai dépassé tous les records jamais effectué dans la communication de mes sentiments.
Ruby le savait et ne demandait pas une explication à ma réponse mais elle ne laissait pas pour autant un blanc entre nous.

"- J'espère que le monde et les caméras ne te feront pas trop flipper, déjà que juste faire les courses avec du monde te fait paniqué !

" Je n'y avais pas pensé..."

Ruby marqua un point, il est vrai que je perds vite mes moyens en présence de beaucoup de monde. J'ai peur et j'ai l'impression qu'ils vont respirer toute l'air qu'il y a dans la pièce, que je n'en aurais plus assez et que je vais mourir étouffée.

"-Opale ? Elle prenait une petite voix. Est-ce que tu crois que je pourrais venir avec toi à Londres ?

- Pourquoi tu demandes ça ?

- C'est difficile de rester ici après ce qu'il s'est passé... On dirait pas comme ça mais les parents sont comme absents... Maman ne dit plus rien, papa pleur tout le temps... Ils n'ont rien montré aujourd'hui parce que tu es là mais sinon... C'est horrible..."

C'est vrais que ça ne devait pas être facile pour elle. Je l'a plaignais au plus profond de moi.

"- Tu resteras juste temps des vacances ou bien plus ?

- J'ai fait des recherches, il y a une école de management à Londres qui pourrait me prendre. Je n'ai pas encore trouvé de logement, je sais que tu loges déjà chez quelqu'un mais si je ne trouve rien est ce que je pourrais m'incruster ?

- J'en sais rien... J'imagine que oui... Il faudrait qu'on se trouve un appartement pour toutes les deux alors, ça fait longtemps que j'habite chez Suzanne..."

Ruby acquiesça et se reconcentrait sur la télévision. Je pense que ce serait bien pour elle de venir avec moi à Londres mais d'un autre côté je pense que ça ferait beaucoup de mal à mes parents de se retrouver seuls dans ces conditions...

"- Et les parents ? Ça ne va pas leur faire un trop grand vide ?

- Si, c'est sûre... Je leur en ai déjà parlé et maman a dit qu'elle y réfléchirait et papa a évidemment accepté, et puis, peut-être qu'Ambre se réveillera..."

Ruby est quelqu'un de très optimiste, qualité que je n'ai pas. Je m'attends toujours au pire.

Lundi 23 Août 2010:

Le réveil sonnait et je me précipitais pour l'éteindre. Je hais ce réveil, il me rappelle toutes les fois où il me volait mes heures de sommeil pour que j'aille à l'école.
J'avais dormis avec Ruby cette nuit, ça faisait vraiment longtemps que ça n'était pas arrivé. J'allais ouvrir les rideaux et les grognements de Ruby se faisaient rapidement entendre.

"- Sérieusement, pourquoi tu mets toujours un réveil Opale ? On est en vacance !

- Je sais, mais je veux aller voir Ambre aujourd'hui.

- Tu es sûre ? Tu penses être prête pour ça ?"

Ruby se mettait en position assise dans le lit, je lui tournais le dos pour m'habiller. Est-ce que j'étais prête ? Je n'en sais rien. La question de Ruby restait en suspend car je n'avais pas la réponse.

"- On va déjeuner ? Dis-je finalement.

- Il n'y a plus rien à manger, maman n'a plus refait les courses depuis...

- On a qu'à aller manger dehors alors, la coupais-je volontairement, on ira voir Ambre et ensuite on fera des courses. Ça te va ?

-Ok ! Il y a un nouveau restaurant qui a ouvert à trois rues d'ici, on a qu'à aller là-bas, me propose-t-elle.

- D'accord."

Ruby et moi nous nous préparions et allions dans ce fameux restaurant. Ruby nous commandait des petits déjeuner, d'après elle, ce sont les meilleurs de la ville. C'est vrais que le petit-déjeuner est très copieux mais il ne valait pas le petit-déjeuné British de Suzanne à mon goût. Pendant que nous mangions, une question me triturait l'esprit.

"- Comment est-ce qu'elle est ?

- Ambre ? Et bien... elle s'arrêta de manger et leva le tête vers moi. Elle est blanche, très blanche. Elle est raccrochée à des tubes qui sont reliés à des machines, c'est flippant."

Je m'imagina déjà son cadavre sur le lit d'hôpital, dans sa blouse blanche et son maigre corps.

Après ça on allait comme prévu à l'hôpital. On montait au troisième étage mais une fois arrivé devant la porte je demandais d'attendre un instant à Ruby avant d'entrer. J'appréhendais ce moment, une boule se formait dans mon ventre.

"- On y va ? M'invitait ma sœur.

- On y va."

J'ouvrais la porte, la première me chose que je vis dans la chambre était ma mère. Elle bouquinait. La seconde personne que je vis fus ma sœur, comme Ruby l'avait dit, elle était reliée à plusieurs tubes et machines.

"- Maman, est-ce que tu peux nous laisser ? Chuchotais-je."

Sa présence me gênait énormément. Étonnement elle se levait et partait sans dire un mot nous laissant, Ruby et moi, avec Ambre. Enfin, si on peut dire ça...
Je m'installais sur le fauteuil qui se trouvait à son chevet et je prenais la mains d'Ambre, elle était tellement froide... Je ne pouvais m'empêcher d'essayer de la réchauffer. Ruby me rejoignait sur le fauteuil, on allait être serrée mais je lui faisais de la place.

"-Est-ce que tu as pleurée ? Demandais-je à Ruby.

- Non. J'ai paniqué, j'ai eu mal au cœur, j'ai vomis, mais je n'ai pas pleuré. Est-ce que ça fait de moi une mauvaise personne ?

- Non. Je me suis enfermée dans ma chambre pendant deux jours sans donner de nouvelles à personnes. Et les parents ?

- Maman, rien. Papa, il verse toutes les larmes qu'il possède. Je le force à boire, j'ai peur qu'il se déshydrate, elle ricanait. Qu'est-ce que tu as fait pendant deux jours dans cette chambre ?

- Mes larmes coulaient, mon coussin était complètement mouillé. Je pensais à plein de choses, j'avais mal. Niall toquait tout le temps à ma porte pour avoir de mes nouvelles, je ne répondais jamais. Le pauvre... Pourquoi est-ce qu'elle est tombée dans le coma ?

- Elle ne prenait plus son insuline.

- Volontairement ?

- Je ne sais pas. Je pense que oui.

- Elle avait des problèmes ? Elle était triste ? Insistais-je.

-Je ne sais pas...

- C'est parce que je suis partie ? C'est de ma faute ?

- Sois pas bête ! disait-elle en me frappant l'épaule."

Je me concentrais sur les cheveux d'Ambre. Ils n'étais plus aussi beau qu'avant. Avant, sa chevelure était ondulée et d'un blond éblouissant, maintenant ils sont en bataille et ternes. J'essayais de les remettre en ordre, en vain. Ruby appuya sa tête contre mon épaule.

"- Pourquoi t'as fait ça ? chuchotais-je à Ambre. Qu'est-ce qu'il c'est passé ?"

Ruby et moi étions aux courses, on avait laissé notre mère avec ce qui restait d'Ambre. J'étais complètement ailleurs, heureusement que Ruby avait tous ses esprits. J'étais appuyée au caddie et Ruby mettait les articles dedans. On passait en caisse et on rentrait à la maison, j'étais lessivée. Je me sentais vide, c'est pire que les journées d'entraînements. Je ne savais même plus ce que je voulais. Manger ? Me doucher ? Dormir ? La sonnerie de mon téléphone me sortait brusquement de mes pensées. Je décrochais automatiquement, sans même regarder qui était mon interlocuteur.

"- Allô ?

- Hey ! Comment tu vas Hope ?

- Hey Niall. Je vais bien. Et toi ?

- Ça va. Comment s'est passé tes retrouvailles avec ta famille ?"

Je sentais mes cordes vocales se resserrer. Malheureusement, ma voix n'était pas aussi assurée que je le voulais.

"- Bien.

-Si tu veux pas en parler je comprends...

- Si. Je veux t'en parler mais pas maintenant. Je suis tellement... Vide... Parle-moi Niall, j'ai besoin de t'entendre parler.

- De quoi ?

- Je m'en fiche. De la pluie et du beau temps si tu veux.

- Ok, pour changer les garçons sont venu chez Suzanne. Je les ai remercié de ta part pour le cadeau, j'ai dû leur dire que c'était un billet pour l'Australie mais je ne leur ai pas dit pourquoi. Harry est resté très discret sur ce qu'il s'avait.

- C'est gentil de sa part.

- L'après-midi on a fait une bataille d'eau, il faisait beau, ce qui était très étonnant. Ça fait au moins une semaine qu'il n'a pas plu. Il fait beau à Sydney ?

- Oui très, mais c'est normal ici. Je pense qu'il y aura de l'orage dans deux jours.

- J'espère que ça ne t'empêchera pas de revenir. Ça fait vide sans toi ici.

- Vraiment ?

- Oui ! Il n'y a plus personne avec qui manger des Oreos ! Plus personne qui joue du violoncelle ou qui cour dans tous les sens, dit-il en riant.

- Oui c'est vrais..."

Sa remarque me rappelait les moments de solitude que j'avais lorsque Niall avait passé une semaine entière chez Harry.

"- Ma sœur projette de venir vivre à Londres... Lui annonçais-je.

- C'est une bonne nouvelle ?

- Je ne sais pas encore... Elle a trouvé une école qui la prendrait mais pas de logement.

- Il y a encore de la place chez Suzanne !

- C'est très généreux mais on ne veut pas l'embêter !"

Niall ricanait seul un moment avant de me confier qu'il était très fatigué et qu'il était tard à Londres. Je lui souhaitais une bonne nuit et il raccrocha.

Mardi 24 Août 2010:

Ce matin, pas de réveil, c'est la lumière du jour qui me réveilla. Je ne regardais pas l'heure, je m'habillais et partait en prenant quelque chose pour pouvoir manger sur la route. J'allais chez la personne qui était ma meilleure amie avant que je ne parte. On ne pouvait pas s'envoyer de message car elle n'a pas de portable, sa famille est pauvre. Ils vivent de leur bar et y habitent même dedans. Je lui avais dit que je lui enverrais des cartes postales mais je n'en ai pas eu le temps. J'espère que ma visite lui fera plaisir.

J'arrivais devant le bar qui était ouvert, j'entrais et j'allais m'installer. Je la voyais qui travaillait plus loin, c'est vrais qu'elle n'est pas en vacances elle. Je n'y avait pas pensé... Elle se dirigeait enfin vers moi et me proposait poliment quelque chose à boire.

"- Et, Sophie, c'est moi. Opale. Tu ne me reconnais pas ?"

Elle me dévisageait un instant avant de faire de gros yeux et ouvrir grand la bouche, elle avait semblait vraiment choqué.

"- Je t'avais pas reconnue ! Je suis désolée Opa ! Qu'est-ce que tu fais ici ?"

Sophie s'installait en face de moi et posait son carnet de note qu'elle avait plus tôt en mains.

"- C'est pour ma famille... Ambre est tombée dans le coma.

- Oh non je suis désolée... Je ne savais pas...

- T'en fais pas, ça va aller."

Sophie me racontait les derniers ragots, rien de grandiose ne s'était passé depuis que je suis partie mais Sophie tenait absolument à me montrer quelque chose. On quittait le bar sans que je ne connaisse notre destination. Comme nous n'avions pas encore nos permis on devait marcher, c'était long et il faisait chaud mais être en compagnie de Sophie fait passer le temps plus vite. Le ciel se couvrait doucement et le vent se levait. Je sentais l'odeur de la mer qui était de plus en plus forte, Sophie m'emmenait au bord de l'eau qu'on longeait encore pendant quelques mètres. Je ne connaissais pas ce coin de Sydney, c'était un endroit où la nature avait reprit ses droits.

"- Qu'est-ce qu'on fait ici Soph ?

- Je t'avais dit que mon rêve était de faire le tour du monde en voilier, tu t'en souviens ?"

C'est vrai qu'elle m'en parlait souvent. Une fois mon père avait louer un voilier pour les vacances, j'avais invité Sophie car je savais qu'elle ne partait jamais en vacances et que ce serait une belle expérience de faire ça avec elle. On avait passé deux semaines sur ce voilier et je dois avouer que c'était sûrement les plus belles vacances que j'avais passé.

"- Bien-sûr que je m'en souviens.

- J'ai trouvé un vieux voilier abandonné, je suis entrain de le réparer. On est plus très loin."

On marchait encore un peu et j'apercevais enfin le mat de ce fameux voilier. On s'arrêtait devant l'épave, Sophie avait ses mains sur ses hanches, elle était fière de sa trouvaille.

"- Tu l'as trouvé comment ?

- Je me baladais et je suis tombée dessus, dès que j'ai du temps je viens ici et je m'en occupe.

- Tu penses pouvoir naviguer dessus un jour ?

- J'en suis sûre."

Etre optimiste, c'est vraiment stupide comme concept. Sophie montait dans le voilier et m'invitait à faire de même. La seule chose en état sur ce voilier était le mat, pour ce qui était du reste, il fallait tout réparer. Ce pauvre voilier a sûrement dû être torturé par les vagues tumultueuses de la mer pour se retrouver dans un tel état. Sophie prendra beaucoup de temps à le réparer, de plus, je ne suis même pas certaine qu'elle arrive à naviguer avec. C'est un vieux modèle, en mauvais état, et elle n'a jamais navigué seule. J'observais le voilier avec beaucoup d'attention, Sophie était assise derrière moi mais je sentait qu'elle me regardait le caresser.

"- Ça se passe comment à Londres ?

- Bien. Je me suis fait des amis, je suis dans une bonne école, j'ai le premier rôle dans Le Lac des Cygnes et je vais danser pour une émission télé.

- En apparence tout va bien alors...

- Oui, en apparence.

- Comment tu te sens ?

- Oppressée. J'ai une grande responsabilité sur les épaules. J'ai eu comme défis d'être parfaite. C'est stressant, ça me ronge, je suis au bout de ma vie à chaque fin de journée mais j'adore ça... Ruby dirait que c'est flippant, je souriais à ces mots.

- Si tu aimes ce que tu fais je ne vois pas où est le problème. Fait juste attention à ta santé... Je ne t'avais pas reconnue dans le bar, tu as tellement maigris, ta peau est plus pâle et tes cheveux plus foncés. Tu as de terribles cernes, les joues sont creusés et...

- Je ne suis pas belle à voir, c'est ça que tu dis ? Blaguais-je pour la couper dans sa terrible description de mon corps.

- Je dis juste que j'ai eu du mal à te reconnaître... Tu as l'air d'une droguée, canon, mais droguée. Fait attention à toi s'il te plait."

Ses remarques me faisaient sourire, elle ne savait pas à quel point cette phrase était vrais.

"Tu as l'air d'une droguée."

J'imagine que je le suis dans un certain sens, ça me détruit parfois mais j'aime ça et je ne demande qu'à recommencer le lendemain. L'adrénaline que je ressens quand je danse est irremplaçable et addictive.

Sophie était la seule personne à qui je pouvais dire tout ce que je pensais et ce que je ressentais sans qu'elle ne me prenne pour une folle. Je peux lui dire des choses bizarres sans qu'elle ne me regarde de travers, on a des conversations étranges et incompréhensibles pour le reste du monde. J'adore notre relation, je me rends compte seulement maintenant que ça m'avait manqué, que Sophie m'avait manqué.

Mercredi 25 Août 2010:

J'étais allée voir dans le garage s'il n'y avait pas des affaires qui aideraient Sophie à réparer le voilier, Ruby m'avait rejoint à cause du vacarme que je faisais. Ma mère était à l'hôpital avec Ambre et mon père au travail.

"- J'ai trouvé une boîte à outils ! Tu crois que ce sera utile Opale ?

- Certainement. Je crois qu'on ne trouvera rien d'autre, on y va ?

- Ok, je vais juste chercher les clés de la voiture."

Je prenais ce qu'on avait trouvé dans le garage pour attendre Ruby près de la voiture. Elle me rejoignait rapidement et on partait rejoindre Sophie au voilier. Le temps n'était pas vraiment favorable, le ciel était gris et le vent était frais. J'ai du m'habiller d'une petite veste et d'un foulard, c'était étrange de s'habiller de cette manière à une telle date ici.

Sophie nous attendait sur le voilier, elle était déjà en plein travail. En plus de la boîte à outils et de la peinture qu'on avait trouvé dans le garage, Ruby avait pensé à emmener à manger et à boire. On retapait toutes ensemble le vieux voilier en parlant et rigolant, sans même se soucier du temps qui passait ou encore de la météo défavorable.
C'était un bon moment que j'avais passer malgré la situation actuelle, je pense ça m'a fait beaucoup de bien.

Je prenais une grande inspiration, puis j'entrais dans la chambre d'hôpital. Ma mère se tenait à la même place qu'hier, toujours le nez dans son bouquin mais cette fois-ci je ne lui demandais pas de quitter la chambre. On prenait la même place qu'hier en silence. L'atmosphère était pesante, l'odeur qu'il y avait dans la chambre était désagréable alors j'allais ouvrir la fenêtre pour aérer la pièce.
Ambre n'avait pas bougé d'un cheveux depuis hier. Pleins de questions se bousculaient dans ma tête. Est-ce qu'elle nous entend ? Elle sent notre présence ? Est-ce bien Ambre allongée dans ce lit d'hôpital ? Ou bien juste son corps inerte ? Une partie de moi pense qu'il ne s'agit que de son corps, qu'Ambre est partie à la minute où elle a décidé de ne plus prendre son insuline.

"- Qu'est-ce qui t'as poussé à faire ça ? Chuchotais-je encore une fois. Qu'est-ce qui n'allait pas, Ambre ? Ça me rend triste de penser que tu as volontairement stoppé ton traitement, ça voudrait dire que tu as abandonné. Que tu nous as abandonné... C'était toi qui nous montrait l'exemple avant. Qu'est-ce que je dois comprendre ? Que la vie ne vaut pas la peine d'être vécu ? Tu n'aurais pas tort, certaines fois, je me demande aussi si notre existence à un sens, mais souvent, je me rends compte des petites choses qui font qu'on aime vivre malgré tout. Et ça c'est grâce à toi, c'est toi qui me les a montré. Est-ce que tu les as oublié ? Je crois bien que oui..."

Jeudi 26 Août 2010:

Je m'étais levée tôt pour rassembler tout ce dont j'avais besoin avant d'aller voir Ambre. Je lui avais demandé hier si elle se souvenait des petites choses de la vie qui faisaient qu'elle était supportable, aujourd'hui j'aimerais les lui rappeler, enfin, si elle est encore là. Ruby se joignait à moi, on avait fait une liste ensemble la veille et maintenant on essayait de rassembler tout ce qu'on pouvait. Aujourd'hui, c'était la dernière fois que je voyais Ambre, je devais partir très tôt demain matin et je ne savais pas encore si Ruby partait avec moi ou non.

Je mettais tout ce que je pouvais dans mon sac et on allait à l'hôpital.
Contrairement aux autres fois, ma mère n'était pas présente et l'atmosphère était moins pesante. Ruby et moi déposions nos affaires et on prenait place chacune d'un côté du lit. Je sortais un peigne de mon sac et commençais à coiffer Ambre. Je faisais des gestes lents et appliqués. Ruby m'imitait de l'autre côté du lit.

"-Je suis sûre que je ferais une plus belle natte que toi, me défia Ruby.

- C'est possible, je ne sais pas faire de nattes."

Je n'avais pas l'esprit de compétition aujourd'hui, je voulais juste un moment calme avec mes sœurs, faire comme si Ambre dormait pendant un moment. Je termina la natte et je lui tenais là mains.

"- Tu te souviens de ce qu'on a discuté hier ? Demandais-je bêtement à Ambre. Enfin, si tu nous entends...

- Pourquoi elle ne nous entendrait pas ?

- Pourquoi elle nous entendrait ?

- Parce qu'elle n'est pas morte, ses organes fonctionnent ! Elle va plutôt bien, tenta de me convaincre la naïve.

- Si tout allait plutôt bien elle serait réveillée. Si elle n'était pas morte, elle serait à la maison entrain de s'amuser avec nous !"

On avait toutes les deux haussé la voix. La tension redescendait et nos voix se faisaient plus petites.

"- Je déteste quand tu donnes ton opinion Opale... Il est toujours glauque, noir et flippant...

- Peut-être parce que je suis glauque et flippante mais toi tu es trop naïve."

On se tournait toutes les deux instinctivement vers Ambre, on attendait ce qu'elle allait dire. Ambre ne prenait jamais partie quand je me chamaillais avec Ruby. Je suis incapable de m'imaginer sa réponse...

"- Elle dirait sûrement que tu n'es pas trop glauque et moi pas trop naïve... Proposa Ruby.

- Elle ne dirait pas ça.

- Pourquoi ?

- Parce que tu es trop naïve. Déjà, si elle était là, cette discussion n'aurait pas lieux. Ensuite, elle dirait quelque chose qui mélange nos deux opinions pour mettre tout le monde d'accord. Elle dirait peut-être que si tout allait bien elle serait sur pied mais que si tout allait mal elle serait dans la tombe.

- Certainement..."

Cette discussion m'avait fait perdre le fil de ce que je voulais faire. Je fouillais dans mon sac et j'en sortais un petit bouquet de roses et un bocal transparent. Je les posais sur le lit et commença:

"- Tu te souviens de l'odeur des roses, Ambre ? Quand on était petite, tu arrachais les pétales des roses qu'il y avait devant la maison pour les mettre dans ta chambre pour que ça sente bon."

J'arrachais les pétales de roses et je les laissais tomber au fond du bocal. Je sortais ensuite un flacon dans lequel j'avais mis du sable.

"- Tu adore sentir le sable de la plage glisser entre tes doigts, continua Ruby en ouvrant le flacon pour verser son contenu dans le bocal.

- Tu aimais les pinceaux plein de peintures sèches. Tu jouais tout le temps avec les poiles, je sortais un pinceau qu'elle avait utilisé et qui traînait dans sa chambre. Je lui prenais là mains et lui faisait toucher le bout du pinceau avec ses doigts un moment, puis je le mis dans le bocal.

- Tu nous coiffe tout le temps, tu disais que ça te détend, Ruby sortait les ciseaux et coupa une mèche de ses cheveux, elle me les tendait et je faisait de même. On mettait en même temps nos mèches dans le bocal.

- L'odeur des pages des livres te rendaient folle, je sortais un livre et j'arrachais quelques pages que je mettais en boule et que je jetais dans le bocal.

- Tu aimes le crépitement que fait le bois dans la cheminé, Ruby prenait des petits bouts de bois et les mettait dans le bocal qui était plein maintenant. Je le fermais et le mettais dans les bras d'Ambre.

- Toutes les petites choses que tu aimes de la vie sont réunis là dedans... Déclarais-je. Maintenant, tu as deux solutions... Si c'est trop difficile et que tu souffres, un nœud se formait dans ma gorge les mots sortaient difficilement, part. Laisse-toi aller, je t'en voudrais pas, mais par contre, si il te reste de la force, même infime, je veux que tu te battes. Je veux que tu donnes tout pour essayer de revenir et vivre ! Peu importe ton choix, je le respecterais. En attendant, je dois te quitter maintenant, il est l'heure pour moi de retournée à Londres. J'espère qu'on pourra se retrouver ..."

Je lui embrassais tendrement le front et je sortais de la chambre en laissant Ruby seule avec Ambre. Je m'appuyais contre le mur du couloir et je soufflais. Ruby ne tardait pas à sortir, ses yeux étaient humides et ses joues rosées. Je mettais ma mains sur son épaule avant qu'elle ne déclare:

"- J'ai pris ma décision. Je viens avec toi à Londres."

Elle me souriait étrangement avant de baisser la tête et de partir.

On était rentrée à la maison, mon père était au fourneaux et ma mère dans son bureau. Ruby me demandait de venir avec elle pour annoncer son départ. On entraient doucement dans l'entre de ma mère qui posait pour une fois les yeux sur nous.

"- Qu'est-ce qu'il y a ?"

Pour ne pas changer, le ton de ma mère était froid.

"- Je veux aller à Londres, déclare Ruby.

- D'accord mais à une condition."

----------------------------------
Hey !
J'espère sincèrement que ce chapitre vous plaît
Qu'en pensez-vous ? Dites-le moi dans les commentaires ou encore en notant le chapitre ! C'est un long chapitre et je sais que vous avez tendance à apprécier ça donc voilà !