Dans ma tête y'a une fille en apnée.
Quand je ferme les yeux je la vois sombrer, les paupières baissées, car elle a peur du vide.

Elle se laisse faire, obligée,
À la surface elle ne peut remonter,
Elle le sait et c'est dur à accepter,
Le fait de savoir qu'on va mourir noyée.

Pour l'instant elle n'a pas encore atteint le fond,
Mais quand elle touchera de ses pieds le sol de mon cerveau,
Avant d'expirer, elle pourra ramasser,
Tous les coquillages qui traînent sur mon plancher.

Elle y trouvera des souvenirs,
Des idées noires,
De vieux cauchemars,
Des déceptions,
De faux sourires,
Des choses pas drôles et sans doute,
Des éclats de rires.

Durant sa longue chute elle s'est créée une robe d'écume abandonnée par les marées.

Au gré du temps,
Et des courants,
Elle divague dans mon océan.

Dedans elle verra pas de poissons,
Ils me font peur, mauvais garçons,
Mais une grosse tornade d'émotions,
Qui disparaitra sans raisons.

Et cette fille en apnée qui sombre dans mes pensées,
Je voudrais l'oublier.