7. Une pluie de larmes

Les portes de la maison claquent violemment, ce qui me réveille. Ce n'est pas normal, mes parents profitent toujours du dimanche pour dormir et ensuite on fait un brunch ensemble. J'enfonce ma tête dans mon coussin en poussant un cri. Je lance un regard à mon réveil indiquant qu'il est à peine huit heures. Contrairement à ma meilleure amie, j'apprécie le dimanche. C'est le seul jour de la semaine où je profite de mes deux parents en faisant la grasse matinée.

Je reste allongée quelques minutes supplémentaires en écoutant les bruits dans la maison. Je reconnais la voix furieuse de ma mère et celle de mon père. Ils se disputent de temps en temps, mais pas de façon aussi violente. Je repousse ma couette puis quitte le confort de mon lit pour demander une explication sur ce brutal réveil.

Sur la pointe des pieds, j'ouvre la porte de ma chambre. Les hurlements sont plus forts, mais je n'avais pas entendu les sanglots. Un frisson de terreur s'empare de moi en voyant la valise de mon père dans l'entrée. Je descends les marches de l'escalier le plus doucement possible.

— DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ?

— Amanda...

— JE VEUX UNE RÉPONSE !

J'entends mon père soupirer.

— Cinq ans.

— Tu oses me dire une telle chose en me regardant droit dans les yeux ? Notre fille souffre d'une grave maladie et pendant ce temps tu joues les pères pour une gamine dont tu n'es même pas le père ?!

Je me remémore les moments avec mon paternel ces dernières années. Il n'a jamais laissé rien transparaître et se comportait comme un homme modèle. Tout le quartier l'apprécie et il aime tout le monde. Ma vision se brouille tandis que des larmes coulent sur mes joues.

— Cette gamine comme tu l'appelles est ma fille, elle est née que tu le veuilles ou non. Tu n'aurais jamais dû apprendre son existence.

— Ta maîtresse habite à Dunwood alors tu croyais sincèrement pouvoir le cacher éternellement ? En couchant avec cette femme, tu as volontairement cessé d'être mon mari.

— Amanda. Cette relation est purement amicale, je veille à l'éducation de ma fille, c'est une chose normale il me semble. Nous ne sommes pas ensemble, tu es la seule femme que j'aime.

Je descends les marches, une boule au ventre. Non seulement j'apprends que papa a eu une liaison, mais que j'ai une demi-soeur. Le monde ne peut pas aller plus mal. Où sont les hommes bons ? Dans les histoires, on ne dit pas que le prince charmant va sous les jupes des autres femmes. On ne dit pas qu'il va avoir un autre enfant.

— Cela ne fait aucune différence. Tu fréquentes cette femme, je ne suis pas une idiote ! J'ai tellement honte d'avoir cru à tes histoires !

— Je ne voulais pas faire de mal à qui que ce soit.

Un rire mauvais s'échappe de la bouche de ma mère.

— Il est un peu tard, tu ne crois pas ?

— Nous avons rompu, je la vois uniquement pour Perle. Je ne souhaite pas que ma fille me considère comme un mauvais père.

— Pourtant c'est ce que tu es, dis-je d'une voix tremblante.

Mes parents se retournent en remarquant ma présence. Je lève les yeux vers mon père en fronçant les sourcils. Jamais, je n'ai ressenti une telle rage.

— Depuis l'annonce de mon cancer, tu ne t'approches plus de moi. Ton regard a changé, je le ressens.

— Emy, c'est une conversation d'adultes.

— Non ! J'ai le droit de m'exprimer et dire ce que je ressens depuis le début de cette histoire. Maman et moi sommes une couverture pour te garantir une bonne image auprès du quartier, mais en réalité tu n'es qu'un connard qui ne...

Bam. La gifle est si violente que mon visage se tourne de lui-même. Je ressens la douleur de sa main sur ma joue et les tremblements dans sa voix.

— Je suis vraiment désolé, je n'aurais pas dû faire ça.

— Sors immédiatement de la maison.

— Amanda !

Ma mère ne bronche pas.

— De quel droit lèves-tu la main sur mon enfant ?

— C'était un accident ! Je le jure !

— DÉGAGE !

Mon père quitte le salon d'une démarche furieuse en prenant avec lui ses affaires. Il tente de croiser mon regard, mais j'en suis incapable. Il vient de briser l'illusion de notre famille parfaite. Plantée sur le perron, je regarde sa voiture partir en trombe.

Les gouttes de pluie tombent sur la chaussée en ce lugubre dimanche. Elle sont semblables à mes larmes. Ma mère dépose une couverture polaire sur mes épaules en me serrant dans ses bras. Nous ne sommes que deux, désormais

Hello ! Comment allez-vous ?
Votre rentrée s'est bien passée ? Aujourd'hui je tenais à vous remercier pour les commentaires et réactions sur cette histoire. Je traverse une période compliquée en ce moment et vous ne pouvez pas savoir comment vos mots me touche.
Merci infiniment pour votre éternelle gentillesse, je ne l'oublierai jamais.
On se retrouve dimanche pour la suite en espérant trouver une Emy plus joyeuse !

06.09.2023

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