3. Désinfectant et papa fuyant
— Est-ce que la nourriture est bonne ?
Cela fait une semaine que je suis hospitalisée dans cet hôpital. Les examens devaient durer seulement deux jours et pourtant je suis toujours dans cette chambre. Maman est venue me rendre visite trois fois cette semaine, mais papa n'est jamais présent. Il répond à certains de mes messages, mais pour le reste il est devenu l'homme invisible.
— Ça dépend des jours, mais tes pommes de terre me manque. Quand vais-je sortir ? Je suis en pleine forme.
— Tu es sous surveillance par les médecins, tu as eu une violente toux dans la nuit de samedi à dimanche. Ils ne peuvent pas te libérer comme ça.
Je bascule mon corps en arrière en soupirant. J'essaie de me persuader que tout va bien, mais c'est faux. J'ai bien remarqué la douleur dans mon thorax et ma grande fatigue. Je ne veux pas songer que ma vie est gâchée a cause d'un cancer. Il n'y a que les autres qui ont ça, c'est pas possible. Ma mère serre délicatement ma main.
— Je serais toujours là pour toi.
— Biscuit me manque, mon lit me manque et je n'aime pas croiser toutes ces personnes malades. Je suis NORMALE !
Une nouvelle quinte de toux s'empare de moi et brûle ma poitrine.
— Je t'ai apporté tes fournitures de dessin ainsi que de la lecture. Max est également passée, mais je lui ai dit que tu étais trop souffrante pour recevoir des gens.
— Merci de ne rien dire.
— Cela ne me plaît pas de mentir à tes deux meilleurs amis, mais je respecte ta décision. Il est important que nous soyons unies dans cette épreuve.
La porte de ma chambre s'ouvre une nouvelle fois, mais cette fois sur mon médecin. Mon dossier a visiblement été transféré car il s'agit d'une femme d'une quarantaine d'années au sourire chaleureux.
— Bonjour, je suis navrée d'interrompre votre conversation. Nous avons reçu les résultats des examens médicaux de votre fille.
— Est-ce que c'est grave ?
Le silence répond à la place de ma mère, ce qui me donne des sueurs froides. Je place mon poing devant ma bouche pour arrêter de tousser.
— En raison des événements du week-end dernier, nous sommes arrivés à la conclusion que votre fille souffrait d'un cancer bronchopulmonaire. Pour le moment, il ne se trouve que dans le poumon gauche et ne s'est heureusement pas propagé. Néanmoins, la perte de poids ainsi que la violente toux de Emy me pousse à croire que la maladie cherche à s'installer ailleurs.
— Un cancer ?! NON C'EST IMPOSSIBLE !
Je saute hors du lit en hurlant contre le médecin. C'est une erreur médicale, c'est impossible ! Comment on peut attraper un cancer du jour au lendemain ? Je ne veux pas devenir cette adolescente malade ! Des larmes brouillent ma vie tandis que je m'essouffle de plus en plus.
— Il est nécessaire de mettre rapidement en place une chimiothérapie pour débuter le traitement. Nous souhaitons empêcher la tumeur de se propager et ralentir les effets indésirables.
— C'est une lourde décision à prendre... dit maman d'une voix tremblante.
— Je vous ai apporté des brochures contenant des réponses à vos questions et je me tiens à votre disposition. Emy est une adolescente forte, elle peut y arriver.
— Je ne veux pas rester ici ! m'exclamé-je.
La seule chose que je souhaite est de reprendre une vie normale et oublier cette histoire de maladie. Je ne veux pas inquiéter mes amis et devenir la source de pitié du collège.
— Nous te gardons une nuit supplémentaire, mais tu es libre de partir demain dans la journée. Cependant, j'insiste sur l'importance des rendez-vous hebdomadaires et la mise en place du traitement. Un psychologue spécialisé est disponible dans l'hôpital, si tu éprouves le besoin de parler à quelqu'un...
Le médecin et ma mère prennent le temps de discuter, mais je n'entends plus rien. Je suis en train de mourir à cause d'une maladie et je ne peux rien faire pour lutter contre ça ! Mes émotions bouillonnent à l'intérieur de moi. La colère et l'injustice prennent le dessus sur la tristesse. Je quitte rapidement ma chambre à toute vitesse en ignorant les cris dans mon dos. Je cours encore et encore pour m'éloigner à travers ces couloirs. Le personnel soignant essaie de comprendre, mais je les ignore. La vérité est horrible. Je vais mourir.
Hello ! Comment allez-vous ?
Merci beaucoup pour votre accueil chaleureux. L'histoire d'Emy est à la fois douce et amer ce qui la rend agréable à écrire.
En raison des chapitres très courts, je publie deux fois par semaine (le mardi et le dimanche) alors on se donne rendez-vous dimanche !
Bonne journée à vous.
22.08.2023
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