13. Conflit intérieur
Le retour à la maison est comme dans un brouillard dont on ne discerne que de vives lumières. Je suis fatiguée, nous nous sommes levées tôt parce que Alex devait être prêt pour neuf heures trente, maman est venue me chercher dans la foulée. J'ai passé le reste de la journée dans ma chambre à faire le reste de mes devoirs, regarder une série et m'endormir entre deux épisodes.
J'ai encore beaucoup de mal à me faire au départ précipité de papa. J'ai eu quelques messages que je n'ai même pas ouvert. Il s'est enfuit dès la première occasion pour rejoindre sa maîtresse. Quel genre de père abandonne sa fille malade ? Je fixe la photo dans le cadre puis la balance au loin. Cet homme est un étranger, je ne suis pas certaine de pouvoir lui en parler un jour.
— Tu te sens bien, ma chérie ?
Maman est sur le seuil de ma chambre, la mine inquiète. Elle porte son gilet de confort spécial dimanche, il est affreux mais ça je ne la dérange pas.
— Je suis pensive, avoué-je.
— C'est au sujet du cancer ?
Je secoue la tête.
— Pour être franche, je pense à papa. Est-ce que tous les hommes sont automatiquement mauvais ? Ou le deviennent-ils au fil du temps ? Cela ne me donne pas envie de m'engager dans une relation.
— Je ne vais pas te mentir, les relations amoureuses sont très compliquées. Certains hommes veulent mener deux existences confortables même si cela brise les personnes qui l'entoure.
Elle s'installe sur mon lit.
— Ce sont des histoires d'adultes qui ne devraient pas te concerner. Pense à toi en priorité, les histoires avec ton père ne doivent pas t'atteindre.
— Tu as raison, mais je culpabilise de ne plus répondre à ses messages et faire comme s'il n'existait pas. Mais en répondant, j'aurais l'impression de te trahir.
Ma mère secoue la tête.
— Je n'approuve pas son comportement, mais il reste ton père et tu n'as rien avoir dans ces histoires. C'est à toi seule de décider si tu souhaites lui parler et jamais je ne t'en voudrais de discuter ou voir ton père.
— On t'a déjà dit que tu étais une maman extraordinaire ?
Elle sourit.
— J'ai cru le comprendre. Bon je te laisse, j'ai encore du rangement à faire. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu m'appelles.
— Promis.
Maman quitte ma chambre en souriant. Je prends mon portable entre mes mains afin de consulter les mes messages envoyés par mon père. Ils sont différents, mais avec le même sens : on doit parler en face à face. Je ne suis pas encore prête pour évoquer le sujet avec lui. Il faut encaisser le coup d'avoir une demi-soeur. Cet enfant n'est responsable de rien, ce sont les erreurs de mon père qui a provoqué cette situation.
Je tombe en arrière dans mon lit, les yeux rivés vers le plafond. À quel moment ma vie est devenue compliquée ? Il y a un mois, j'étais une adolescente tout à fait normal. Aujourd'hui, je suis celle qui cache de lourds secrets aux personnes qu'elle aime. Je ne suis pas une fille courageuse, mais une menteuse qui prétend que rien n'a changé. J'aime mes habitudes, mais tout a changé.
Une puissante quinte de toux me plie en deux. Je place ma main devant la bouche en ne cessant de tousser comme une folle. Un goût de fer envahit ma bouche, ce qui me donne envie de vomir. Je tente d'appeler ma mère, mais les mots refusent de franchir mes lèvres. Ce sont des bruits horribles à la place.
Je me redresse difficilement en posant un pied sur le parquet froid de ma chambre. Il faut que je prévienne ma mère. Les mensonges doivent cesser avant qu'il ne soit trop tard. Ma vue se brouille et je sombre dans l'obscurité.
— EMY ! hurle une voix familière.
Bonsoir ! Comment allez-vous ?
Je suis vraiment désolée de mon retard ! En ce moment je travaille sérieusement sur « Grosse et alors ? » et j'avoue avoir délaisser cette histoire.
L'histoire touche bientôt à sa fin, mais une surprise vous attend à la fin de celle-ci.
À la prochaine !
28.09.2023
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top