dix-neuf
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- J'avais envie de te mettre la tête dans le gâteau, déclare Isis d'une voix fluette.
Le pilote sourit, il rétorque qu'elle aura l'occasion de le faire la prochaine fois. Il sous-entend ainsi qu'il souhaite qu'elle soit encore à ses côtés l'année prochaine et Isis sourit tout en continuant à marcher sur ses talons. Elle ne marche pas très droit et à l'entente de sa voix aiguë, Pierre sait qu'elle est dans un état d'ébriété. La brune est pompette, il l'a bien vue boire deux ou trois verres d'alcool en l'observant de loin.
Soudainement, Isis se baisse pour se cacher derrière une voiture garée en créneau sur le trottoir sous les yeux stupéfaits de Pierre qui ne peut s'empêcher de rigoler de la situation. Elle reste dissimulée derrière la carrosserie durant quelques secondes et Pierre finit par souffler :
- Qu'est-ce que tu fais ?
Isis se redresse lorsque la voiture qu'elle a aperçue ralentir devant elle disparaît au bout de la rue. Elle hausse les épaules en reprenant son chemin et le pilote ne peut s'empêcher de la retenir par le poignet. Il a les sourcils froncés en l'observant avec attention, elle est stressée par la situation et Pierre semble comprendre.
- Tu te cachais ? questionne-t-il.
Elle opine de la tête tout doucement en baissant les yeux de honte. Tout cela doit sembler ridicule pour Pierre, pourtant ce dernier est troublé par son comportement plus qu'étrange.
- Je ne sais pas, bredouille-t-elle. La voiture a ralenti à ma hauteur et j'ai eu peur que... ça m'arrive souvent.
Pierre est effaré, il déglutit en comprenant à quoi elle pensait et il réalise soudainement que sa peur est ancrée à chaque instant dans ses pensées et que cette même peur contrôle chacun de ses mouvements.
- Isis, lâche-t-il d'une voix pateuse. La voiture a ralenti car il y avait un dos-d'âne.
- J'ai juste peur qu'on me tire dessus.
Pierre ne trouve pas les mots. Il continue d'avancer en enroulant un bras autour des épaules de la brune pour la tenir contre lui sur le reste du chemin afin de regagner son appartement. Il n'est pas surpris quand Isis s'étale dans le lit, fatiguée et légèrement alcoolisée.
Il prend le soin de lui retirer ses vêtements afin qu'elle se sente plus à l'aise pour dormir. Elle ne tarde pas à somnoler, pourtant quelques mots s'échappent de ses lèvres et que Pierre distingue :
- J'ai pas... mon traitement...
Il jette un coup d'œil à la boîte située sur la table de chevet et ses lèvres se pincent immédiatement. Elle ne doit pas en prendre dans cet état et Pierre le sait très bien.
- Ça ne se prend pas quand on a bu.
- Je n'ai pas bu beaucoup, lâche-t-elle.
- T'es sûre ? demande-t-il peu convaincu en s'allongeant à ses côtés.
Isis glousse en murmurant qu'elle a pris exactement trois verres et que le pilote a bien raison de ne pas mélanger médicaments et alcools, surtout des anxiolytiques et antidépresseurs. Elle finit par soulever avant de s'endormir :
- Comment tu sais....
Pierre ne répond rien. Il se contente de déposer un baiser sur le front de Isis avant qu'elle ne s'endorme immédiatement. Il sait qu'elle est épuisée par les efforts fournis pour venir à cette soirée d'anniversaire et Pierre ne peut qu'être compréhensif.
C'est pour cette raison qu'il quitte le lit quand il se réveille. Il ne veut surtout pas réveiller la brune par mégarde car il sait pertinemment qu'il sera incapable de résister à la tentation de caresser ses cheveux ou sa joue en restant dans le lit à ses côtés.
Isis émerge donc seule, les draps sont vides et froids. Il n'y a qu'elle dans le lit et elle se lève pour partir à la recherche du pilote dans son appartement parisien. Elle finit par le trouver assis sur le canapé devant la télévision, elle récupère un carnet de dessin et elle s'approche de ce dernier en se frottant les yeux pour se réveiller.
- Je peux m'asseoir ?
Pierre relève la tête de la télévision qu'il observe avec attention. Il est rare qu'il prenne du temps pour regarder des émissions devant un écran télévisé, la majorité du temps, c'est devant son ordinateur portable lors de ses nombreux déplacements.
- C'est ton canapé, pas le mien, soulève-t-il.
- Tu te l'appropries un peu.
- Seulement quand tu es occupée à hurler mon prénom.
Isis rougit instantanément, elle baisse les yeux pour cacher sa gêne pourtant elle s'approche du pilote, un carnet de dessin à la main et un simple critérium dans l'autre. Elle sourit quand il dépose une main sur sa hanche afin qu'elle puisse s'installer entre ses jambes.
Isis dépose un chaste baiser sur les lèvres de Pierre, avant de se caler contre son torse. Les bras du pilote l'entourent immédiatement et il dépose un baiser affectueux sur sa tempe. Sa tête se dépose sur son épaule gauche, sa barbe vient chatouiller la peau de Isis qui frisonne face aux picotements qu'elle ressent au niveau de sa cicatrice, une zone légèrement plus sensible.
Isis s'occupe à ouvrir son petit carnet, elle tourne des pages où des dizaines de croquis sont dessinés sous les yeux intéressés de Pierre. Il ne regarde plus du tout cette émission, il se contente de porter son regard bleuté sur le croquis que commence à dessiner Isis, avec concentration. Elle se mord la lèvre inférieure dans sa réflexion, entre deux coups de crayon.
Pierre reconnaît une tailleur vert sur la page voisine qu'il avait déjà vu auparavant, porté par Isis lorsqu'elle était arrivée chez Alexis. Il trouve cela remarquable qu'elle concrétise les tenues qu'elle dessine et il se doute que des heures de travail se trouvent derrière les vêtements qu'elle porte.
Il parsème des baisers sur sa mâchoire et ses mains glissent sous la nuisette de pyjama qu'elle porte toujours. Elle n'a pas encore pris sa douche si bien que Pierre profite de cet instant en continuant de descendre sa traînée humide jusqu'à son cou. Il s'empresse d'y laisser une marque faisant gémir la brune contre lui.
- Tu veux de nouveau t'approprier mon canapé ?
- Le canapé ou sa propriétaire, peu importe.
Isis sourit, elle tente de ne pas se laisser déconcentrer par les baisers du pilote et ses mains baladeuses. Elle reste focalisée sur l'esquisse de son croquis, frustrant un peu plus Pierre qui ne parvient pas à capter son attention comme il aimerait.
- Chat...
- Tu m'as laissée toute seule dans le lit ce matin, rétorque-t-elle comme justification.
- Je voulais te laisser dormir et ne pas te réveiller, grogne Pierre.
Un râle de frustration s'échappe de ses lèvres en comprenant qu'elle se délecte de la situation. Il continue de presser des baisers fiévreux sur sa peau, agrippant fermement ses hanches pour la coller un peu plus à son torse.
- Chat s'te plaît, répète-t-il d'une voix suave.
- J'espère que t'as réfléchi à tout ce que tu voulais me faire...
Elle accompagne ses mots en se tournant légèrement de manière à ce que les lèvres de Pierre s'échouent sur sa joue, tout près de ses lèvres. Isis délaisse aussitôt son carnet sur l'un des coussins du canapé et sa main glisse immédiatement sur la mâchoire du jeune homme.
- Tu peux choisir, murmure Pierre tout bas
- Je te laisse faire mais si je peux prendre ma douche en même temps, je ne refuse pas.
Il n'en faut pas plus pour Pierre, ses mains soutiennent les cuisses de la parisienne et il se lève aisément du canapé en la portant dans ses bras. Elle glousse tandis qu'il l'entraîne vers la salle de bain adjacente à sa chambre, il presse un baiser contre ses lèvres en ajoutant :
- Vos désirs sont des ordres que je peux assouvir sans problème.
- Ton égo...
Isis n'a pas le temps de terminer sa phrase qu'un gémissement s'échappe de ses lèvres. Elle est sûre de passer une merveilleuse journée en compagnie de Pierre, encore plus quand ce dernier reste avec elle dans le lit, sans se détacher de l'un et de l'autre après leurs ébats sous la douche.
- Merci pour hier d'être venue, finit par dire Pierre.
Isis ne répond rien, elle se contente de se loger un peu plus contre le pilote et elle dépose un baiser sur sa joue rugueuse comme pour signifier que tout ceci est normal.
- Je sais que ça te demande beaucoup d'efforts.
- C'est sur qu'il ne faut rien de me demander aujourd'hui, je suis vidée de toute énergie.
- Tu ne l'étais pas trop toute à l'heure, soulève Pierre.
Elle glousse tandis qu'il dépose un baiser sur front, ses doigts continuent de courir le long de son échine la faisant frissonner contre lui. Isis se sent bien, merveilleusement bien dans les bras de Pierre jusqu'au moment où le téléphone de ce dernier se met à sonner.
- T'es sûre que ça ne te dérange pas, chat ? questionne Pierre en fin d'après-midi.
Isis hausse les épaules, comme depuis que Pierre a reçu cet appel d'un ami, l'invitant à sortir dans la capitale et Isis est plongée dans un profond mutisme. Le retour des beaux jours était inéluctable, évidemment que ses sorties sont de plus en plus fréquentes, inquiétant la parisienne qui ne peut pas l'accompagner, même si elle aimerait.
Elle craint que les événements se reproduisent et Pierre constate bien qu'elle est réticente à l'idée qu'il sorte. Il a tout d'abord pensé qu'elle se sentait délaisser et mise de côté mais Isis ne dit rien. C'est bien son absence de réponse qui l'inquiète lorsqu'il s'installe à ses côtés sur le canapé.
- Tu sais que tu peux venir, soulève-t-il.
Elle évite soigneusement son regard en buvant quelques gorgées de la tasse de thé qu'elle tient entre ses mains manucurées et Pierre se pince les lèvres en comprenant qu'elle n'en a pas envie, ou, du moins qu'elle a peur d'y aller. Il ne peut pas éternellement l'encourager, alors il finit par se résigner à y aller, tout de même.
Le pilote dépose un baiser sur son front, juste avant de se lever du canapé, non sans regrets. Il récupère ses chaussures sous le regard de la brune, qui ne peut s'empêcher de se pincer les lèvres en l'observant partir. Elle finit par se lever alors que Pierre replace correctement le col de sa chemise, il ne l'aperçoit pas s'approcher. Il sent seulement ses bras encercler son bassin lorsqu'elle colle son corps contre le sien.
Elle soupire, elle est prise par son anxiété et par la peur de le voir partir pour ne jamais revenir. Elle l'imagine de nombreuses fois passer cette porte d'entrée, sans retour en arrière et Isis s'en veut de laisser ses idées noires envahir ses pensées.
Une fois la surprise de cette étreinte passée, Pierre se tourne pour entourer la brune de ses bras. Elle reste contre lui durant de longues secondes, incapable de se détacher du jeune homme et elle avoue tout bas :
- Je ne veux pas que tu partes.
- Il va bien falloir sinon je vais être en retard.
- Fais attention à toi, implore-t-elle.
- C'est juste une petite sortie dans un bar.
Isis se mord la lèvre inférieure encore plus, sans que le pilote ne puisse l'apercevoir puisqu'elle a encore la tête logée dans son cou. Il remarque seulement qu'elle approfondit leur étreinte, en augmentant involontairement la pression de cette dernière.
Un autre soupir s'échappe de ses lèvres, elle ne peut pas retenir indéfiniment Pierre. Elle ne peut pas se montrer aussi réticente à ce qu'il sorte si bien qu'elle se détache du jeune homme à contrecœur. Elle n'est pas sûre qu'il réalise sa peur, si bien qu'elle s'éloigne en baissant les yeux sur les collants qu'elle porte.
Pierre semble le remarquer puisqu'il observe également le trou au niveau de son gros orteil et il ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire. Il en profite pour tourner la clé dans la serrure afin de déverrouiller la porte, il lance un dernier regard à Isis qui l'observe à peine.
- Mathieu aussi voulait toujours sortir jusqu'au jour où il n'est jamais rentré, lâche-t-elle dans son dos.
Pierre se retourne, la main toujours sur la porte. Ses sourcils se froncent immédiatement en se souvenant de ce prénom qu'il n'a entendu qu'une seule fois. Il se souvient de ses hurlements nocturnes, un frisson parcourt son échine et une question s'échappe de ses lèvres avant qu'il n'ait le temps d'y réfléchir à deux fois :
- Mathieu ? C'est qui ?
Sa voix suave fait tressaillir la brune, elle relève aussitôt le regard vers lui et Pierre comprend à l'instant même où leurs regards se croisent. Il comprend que Isis ne répondra pas, elle n'aime pas les questions et il n'a fait que la brusquer.
La seule réponse qu'il obtient est un haussement d'épaules, juste avant qu'elle tourne les talons, direction le salon. Pierre reste bouche-bée, il n'a pas les mots. Il l'observe s'installer sur le canapé, il est déstabilisé par ce qu'il vient de se passer. Il l'est encore plus quand il aperçoit ses yeux devenir larmoyants.
- Isis...
Elle secoue la tête montrant qu'elle ne veut pas s'attarder sur le sujet, elle ne sait plus si elle souhaite que Pierre s'en aille ou qu'il reste pour ne pas qu'elle s'inquiète.
- J'espère que tu passeras une bonne soirée, dit-elle avec un sourire forcé.
Pierre abdique, il ne veut pas insister. Isis est son propre paradoxe, c'est ce que pense Pierre en fermant la porte derrière lui.
on ne m'arrête plus alors que je suis supposée réviser ahah
Le premier qui se moque de l'histoire des dos-d'âne sachez que c'était moi à une période, un sacré toc...
Isis évoque Mathieu pour la première fois en étant consciente, l'autre fois c'était pendant l'une de ses terreurs nocturnes si vous vous souvenez..
A voir comment va réagir Pierre....
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