deux

Isis est épuisée en regagnant son appartement. La première chose qu'elle fait est de fermer les volets pour ne pas observer la nuit noire à l'extérieur. Elle quitte rapidement ses vêtements, abandonnant ses collants effilés dans sa salle de bain de marbre blanc.

Elle avale des anxiolytiques dont les effets s'amenuisent à chaque prise, elle avale des somnifères en espérant que cette nuit sera mieux que la précédente. Elle ne pourrait être pire pourtant Isis ne peut cesser de redouter ce moment où elle fermera les yeux.

Isis redoute les jeudis soirs où ses cauchemars s'invitent avec plus d'intensité comme s'ils savaient qu'elle ne souhaite jamais arriver au vendredi, jour de fin de semaine, jour du début de week-end.

Elle s'allonge dans son lit, ses doigts agrippent rapidement sa peluche favorite et elle ne peut s'empêcher de se trouver étrange d'en posséder une à vingt-cinq ans. Et quand elle s'endort aussitôt, ce n'est que pour plonger dans un sommeil agité.

Isis se réveille au beau milieu de la nuit, le corps tremblant et recouverte d'une fine pellicule de transpiration. Les pensées intrusives ne s'arrêtent pas, son angoisse ne cesse de s'accentuer et comme à chaque fois, elle ressent cette douleur vive au niveau de son épaule qui lui arrache un hurlement de terreur.

Et Isis ne peut plus fermer l'œil après ça, malgré que ses paupières soient lourdes. Elle se contente de rester dans le lit, recroquevillée sur elle-même. Elle ne s'arrête plus de pleurer durant de longues heures suite à ce cauchemar.

Isis ne quitte pas son appartement du vendredi, elle ne sort pas. Elle n'ouvre même pas la porte à Jade quand cette dernière se présente dans le but de passer un peu de temps ensemble.

Une fois que le vendredi passe, Isis prend son courage en mains. Elle sort de son appartement pour rejoindre celui d'Alexis. Sur tout le trajet, elle a un mauvais pressentiment comme si qu'un désastre imminent allait survenir. Ça la force à accélérer le pas et elle arrive en un temps reccord devant l'appartement de son ami en fin d'après-midi.

Elle le trouve assis sur le canapé aux côtés de Pierre, leurs regards sont rivés sur l'écran tandis que leurs doigts appuient à une vitesse démesurée sur les touches de leur manette. Les deux jeunes hommes relèvent à peine la tête dans sa direction et Isis se sent mal à l'aise.

Elle pensait qu'il y aurait moins de monde.

A la place son regard se perd sur l'extérieur qu'elle aperçoit à travers la fenêtre. Elle déglutit et immédiatement ses doigts tirent sur le fil de son collant qu'elle effile encore plus par ce geste nerveux. Elle se surprend à s'appuyer contre le mur n'osant pas s'avancer dans le salon.

- Mec, tu peux descendre le volet, demande Alexis en jetant un rapide coup d'œil à la brune. J'ai un reflet sur l'écran.

Aussitôt, Pierre s'effectue. Il appuie sur un simple bouton et le volet descend automatiquement. Il se réinstalle pour reprendre le match et Isis sent enfin l'entièreté de son corps se relâcher.

Elle finit par s'installer sur l'accoudoir du canapé après avoir retiré ses chaussures, ses yeux observent l'écran sans vraiment suivre la partie se déroulant sous ses yeux. Elle n'aperçoit même pas que la partie vient de se terminer, seule la voix du brun questionne en désignant une boîte de jeu :

- Une partie de Call Of Duty ?

Les yeux d'Alexis se posent sur la boîte de jeu où se tient un soldat armé jusqu'au dent. Il décline en rajoutant :

- J'ai faim, c'est l'heure de manger.

Il accompagne ses mots en éteignant la PlayStation, Isis se traîne jusqu'à la cuisine. Elle finit par s'assoir sur le plan de travail à l'aide de la force de ses bras tandis que les deux hommes arrivent. Ils s'activent à préparer un repas en parlant entre eux, ils essayent d'intégrer Isis aux conversations qu'elle n'écoute pas vraiment.

Son regard froid leur fait comprendre qu'elle ne souhaite pas discuter, elle se contente de manger en se demandant sérieusement les raisons de sa venue. Isis pensait qu'elle serait seule, elle est contrariée et elle ne s'était pas préparée à avoir une autre présence si bien qu'elle ne se sent pas à l'aise.

Elle sursaute soudainement à cause du téléphone d'Alexis en train de vibrer sur la table. Ce dernier s'excuse, il constate qu'il s'agit de des parents et sans un mot, il s'éclipse dans sa chambre pour répondre, cela semble important.

Et Isis se sent observée par un regard bleuté tandis qu'elle débarrasse son assiette. Pierre suit le moindre de ses faits et gestes, attendant une ouverture pour s'engouffrer dans une discussion, il est intrigué par cette jeune femme.

- T'as la même tenue que la dernière fois, soulève-t-il maladroitement. Sauf le t-shirt, t'as changé de t-shirt.

Isis s'arrête de ranger les assiettes dans le lave-vaisselle, elle se redresse et ses yeux se posent sur la tenue qu'elle porte encore. Sa jupe noire et ses collants effilés, elle se pince les lèvres en se souvenant qu'à une époque, elle ne jurait que par la mode.

- J'aime bien le noir, avoue-t-elle tout bas. C'est discret.

- Qu'est-ce que tu aimes d'autres ?

- Ta surchemise LV. Elle n'était pas si belle que ça dans les pré-ventes, mais il faut croire que tu la portes bien, rétorque Isis.

Les yeux du français s'écarquillent tandis qu'il pose à son tour ses yeux bleutés sur la tenue qu'il porte. Un sourire étire ses lèvres en constatant qu'elle n'a fait que l'observer dans le moindre des détails.

- Je ne pensais pas que tu viendrais quand Alexis m'a dit que tu passerais, avoue-t-il. Je croyais que tu ne sortais pas beaucoup.

- Ce n'est pas sortir d'aller chez Alexis. A part que maintenant tu es présent, alors peut-être que c'est une sortie. Je pensais qu'il n'y aurait que lui et moi.

- Désolé de contrarier tes plans.

Elle sourit face aux sous-entendus que glisse habilement Pierre, un petit sourire parvient à illuminer ses lèvres tandis qu'elle précise pour mettre les choses au clair :

- Il ne se passe rien entre nous, ce n'est pas lui mon plan.

- Parce que madame a un plan ?

- Peut-être bien.

Son regard converge vers le sien, ils se regardent quelques secondes qui semblent durer une éternité. Elle se perd sans ses yeux azurs qui ne transmettent que de la sérénité et Isis se sent mieux. Son anxiété diminue un peu lorsqu'il s'assure tout bas :

- C'est des avances ?

- Peut-être bien, Pierre.

Elle ne parvient pas à détacher son regard du sien, elle s'humidie les lèvres en observant les siennes s'étirer dans un sourire solaire rempli de malice. Son cœur bat un peu plus vite lorsqu'elle constate qu'une lueur de désir s'est allumée dans son regard azur.

Il se rapproche pour débarrasser son assiette à son tour et sans un mot, son corps frôle les hanches de la brune dont le souffle s'entrecoupe. Le normand s'apprête à répondre à sa proposition mais il est interrompu par Alexis pénétrant dans la cuisine en râlant :

- Et mon assiette, personne ne l'a débarrasse ?

Il attrape cette dernière avant de la placer dans le compartiment prévu sans se rendre compte de la tension régnant entre ses deux amis. Seul un bâillement s'échappe des lèvres d'Isis montrant toute la fatigue accumulée par ces deux dernières nuits raccourcies, ce qui attire l'attention d'Alexis et son froncement de sourcils.

- Ça ira mieux cette nuit, tu devrais rentrer, souffle-t-il.

Elle acquiesce, et sans un mot, elle se dirige vers le canapé afin de lacer ses chaussures qu'elle avait abandonnées plus tôt dans la soirée. Une fois chose faite, elle observe le normand récupérer ses affaires et saluer son ami en prétextant :

- Je vais rentrer à Rouen avant minuit, si je pars maintenant.

Alexis acquiesce en les observant s'éclipser de son appartement. Il est content que Isis soit restée malgré la présence de son ami. Il est d'ailleurs loin de se douter que ce dernier la raccompagne jusqu'à son appartement pour prolonger la soirée.

La tension ne fait que s'accentuer durant le trajet en voiture, à chaque fois que leurs regards se croisent. Ils se dévorent des yeux avec avidité et des la porte de l'appartement refermée, Isis s'empresse de retirer sa surchemise de marque. Ses yeux s'arrêtent sur son corps et elle se pince les lèvres dans sa contemplation.

Seules les lèvres du normand la tirent de sa torpeur admirative, ces dernières s'écrasent avec avidité sur les siennes. Il l'embrasse avec fougue, pressant son corps contre le siens. Ses mains empoignent ses hanches avec force tandis qu'il l'entraîne à travers l'appartement. Il la dépose doucement sur le canapé ayant attiré son attention et Isis ne peut s'empêcher de murmurer contre ses lèvres :

- Ma chambre n'est pas bien loin.

- Je n'aurai pas la patience de l'atteindre, avoue-t-il en glissant ses mains sous son t-shirt.

Ses doigts brûlants frôlent peau, Isis sent qu'elle perd pied entre ses carresses et ses baisers humides sur l'entièreté de son corps. Elle se crispe légèrement quand son pouce frôle son épaule dénudée où une cicatrice est encrée. Sous ses yeux bleutés, se tient la vérité que Isis tente de refouler.

Elle attire son visage vers le sien pour l'embrasser encore, encore et encore, jusqu'à ce que leurs corps ne fassent qu'un dans un mélange de soupirs de plaisir. Isis oublie dans ses bras que sa vie aurait pu s'arrêter ce jour-là.

purée je suis tellement fière de cette fiction et des personnages que je suis en train de construire <3


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