XVII - 29 octobre 2011, 20h53.
XVII - 29 octobre 2011, 20h53.
Les mois passaient et tout commençait à se régler. Entre temps, Kelly s'était remise de son kidnapping et comme nous le lui avions demandé, elle n'a rien raconté à son entourage. Ce devait être terriblement dur pour elle, mais nous étions là pour la soutenir et pour l'écouter se confier si il y avait quoi que ce fût. A propos des coups de feu que nous avions entendu juste avant la retrouvaille de Kelly, il s'agissait d'une guerre de gang, très réputé dans la région. Nous avions appris quelques jours après que c'était Vik qui était décédé. Nous avions eu un coup de chance : si nous ne l'avions pas trouvé au point de rendez-vous, il serait mort sans même avoir pu nous dire où se trouvait Kelly.
Sath et moi étions toujours en couple, heureusement. Nous étions très proches et notre complicité se renforçait. Elle m'avait avoué que ce qui lui plaisait chez moi était mon naturel timide et innocent que je dégageais, cette part d'elle qu'elle n'avait plus désormais. Ça m'avait fait plaisir, bien que ce ne fût pas un grand compliment.
Je regardai l'horloge et vis qu'il était déjà 20h53. J'étais chez Sath et je dormais chez elle depuis trois jours. Nous étions en vacances d'Halloween et ses parents n'étaient pas là, ils étaient partis en vacances dans un endroit dont j'avais oublié le nom. Kelly passait quelques jours chez son amie, et cette fois-ci ce n'était pas une excuse pour cacher un kidnapping.
Sath regardait la télévision dans bras, allongée sur moi. Je regardais avec elle le début du film de la soirée tout en passant mes doigts dans ses cheveux soyeux. Il fallait avouer que Sath avait un fort tempérament, mais nous arrivions très bien à nous entendre. J'avais remarqué qu'avec moi, elle était très calme et gentille, tandis qu'avec les gens qu'elle ne connaissait pas ou très peu, elle restait froide, distante, voire même agressive. Cela ne me posait pas de problème, au moins je n'avais pas à me soucier des gars qui l'approchaient, et j'avais beaucoup confiance en Sath pour ne serait-ce imaginer qu'elle me trompât.
Inopinément, je sentis Sath se laisser aller et s'endormir sur moi. Cela ne me gêna pas du tout et je continuais de regarder la télévision, jusqu'à ce que j'entendis quelqu'un frapper à la porte. Je n'aimais pas ouvrir la porte lorsque j'étais un invité, mais je n'avais pas le choix : Sath dormait et j'étais le seul conscient dans cette maison. Je décalai légèrement Sath et la calai grâce à des coussins. Une fois dégagé de son poids, je parvins à me lever sans faire de bruit et à aller ouvrir.
« Oui ?
- Bonsoir, Sath est là ? »
Je reconnus cette voix, mais il faisait bien trop sombre pour que je pusse reconnaître physiquement la personne.
« C'est pour ? demandai-je, curieux.
- Je suis un ami de Sath, j'ai besoin de lui parler. »
Inopinément, sa voix me fit tilt. C'était Travor ! Cela faisait des mois que je ne l'avais pas vu, et il n'avait pas du me reconnaître également.
« Travor !
- Hein ? Nathan ? me reconnut-il. Qu'est-ce que tu fais là ?
- Une longue histoire... ! Sath t'expliquera. Bref, elle est en train de dormir, tu veux que je lui laisse un message ?
- Non, j'ai besoin de lui parler maintenant, c'est vraiment urgent mec. »
Voyant qu'il paraissait impatient et très préoccupé, je le laissais entrer dans la maison. Je lui montrai du doigt la direction du salon et il y alla sans hésiter. Je refermai la porte derrière lui et le rejoignit tandis qu'il tentait de réveiller Sath.
« Sath... ! Réveille-toi.
- Mmh... Qu'est-ce qui se passe ici ? Nathan ? gémit-elle, à moitié endormie.
- Non, c'est Travor ! On a de sérieux ennuis là. »
Dès qu'elle reconnut Travor, elle frotta ses yeux et se leva, dans un élan d'adrénaline. Au même moment, je pus apercevoir que Travor avait légèrement changé : il n'avait plus la même coiffure et semblait avoir de nouveaux tatouages sur les bras et dans le cou. Cela lui allait bien et se mariait parfaitement avec sa personnalité. Sath m'avait beaucoup parlé de lui et m'avait conté toutes les fois où il l'avait sauvée de la "m*rde" comme elle disait.
« C'est les Folker ? l'interrogea-t-elle.
- Oui... Ils n'ont pas apprécié. Ils veulent se venger. Ils nous cherchent. C'est Gabin qui m'a prévenu.
- M*rde... »
Sath semblait très inquiète de la situation. Elle se rongea les ongles comme elle avait l'habitude de faire puis me regarda d'un air désolé. J'étais habituée à ce qu'elle fût impliquée dans des histoires comme celle là, mais je sentais que là, ça devait plus dangereux que d'habitude. Il m'arrivait de l'aider à faire quelques petites magouilles sans importance, mais jamais elle ne m'avait laissé faire de choses "trop dangereuse", se justifiant par le fait qu'elle s'en voudrait toute sa vie si il m'arrivait quelque chose. J'avais beau être un gars pas très viril, je m'étais néanmoins beaucoup amélioré en combat. Sath m'avait donné quelques cours de lutte comme elle savait si bien les prises, et j'arrivais désormais à me défendre. C'était assez drôle de se dire que c'était ma petite-amie qui m'apprenait à me défendre, mais avec Sath, nous n'étions pas que ça, j'avais l'impression d'avoir plusieurs personnes devant moi : ma petite-amie, ma confidente, ma meilleure amie, ma professeure, et bien plus, et c'était réciproque.
« Nathan, tu n'es pas obligé de nous écouter, je pense qu'il est préférable que tu ne saches rien, me fit Travor.
- Je pense être apte à connaître la situation. Je n'aime pas savoir Sath dans de mauvais draps, et je supporte encore moins l'ignorance. »
Travor lança un regard à Sath comme pour avoir une confirmation de l'explication. Celle-ci secoua légèrement de la tête, affirmativement.
« Bon... Gabin, Sath et moi sommes coéquipiers afin vendre un peu de drogue, par ci par là, pour arrondir nos fins de mois. Cependant, il y a la famille Folker qui n'apprécie pas ce que nous faisons, car nous piquons une partie de leur client et leur chiffre d'affaire baisse donc. Ils nous ont demandé à plusieurs reprises de vendre de la drogue ailleurs, cependant c'est ici que nous avions monté notre marché et nous ne pouvions pas nous permettre de chercher de nouveaux clients, alors on a continué, mais en cachette. Nous avions menti aux Folker, mais ils viennent de l'apprendre par je ne sais quel moyen. Du coup, ils veulent se venger. Apparemment, d'après Gabin, il aurait surpris une conversation entre le père Folker et un autre gang. Ensemble, ils vont essayer de nous mettre la pression, voire nous éliminer. »
Les derniers mots m'effrayèrent. Je regardai Sath, terrifié. Je ne voulais pas qu'il lui arrivât n'importe quoi ! J'étais au courant qu'elle vendait de la drogue, mais nous n'en parlions pas car ça finissait souvent en dispute. Je lui disais le plus souvent que ça allait mal finir, qu'elle finirait en prison, et elle me répondait par un taquin « t'inquiète pas, tu sais très bien que je suis la meilleure ». Désormais, je savais que ça allait mal finir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top