Demoiselle,

Cette nuit été magnifique, toutefois, je dois m'excuser. J'ai dû partir tôt pour le travail, sinon j'aurai attendu ton réveil. Je... Je ne regrette pas ce qu'on a fait, c'est juste que j'ai Alison et je préfère faire la part des choses. Demoiselle, je reste toujours là pour toi. Nous avons fait une stupide et magnifique erreur, mais ce n'est pour autant que je veux changer de comportement avec toi. Pour notre bonheur, je souhaite ne pas en parler, j'espère que tu en feras de même. Je ne regrette pas Demoiselle. Passe une bonne journée.

Liam

*

Je marche tranquillement, laissant les premiers rayons de soleil venir réchauffer ma peau. Il n'est pas loin des six heures du matin. C'est très étonnant que je sois réveillé aussi tôt. Il y a fort longtemps, j'allais toujours promener avec mon père le matin. Voir ce monde se réveiller en douceur. Laisser les animaux sortir de leur sommeil. Apercevoir une biche sortir des bois avec prudence. C'était un temps où je me laissais guider par mon innocence au lieu de voir ce monde se détruire devant mes yeux. Habitant dans une grande ville, je ne peux plus apercevoir ces choses si délicieuses. Je me promène actuellement au bord de la mer, les vagues claquant sur les rochets. C'est paisible ici, contrairement à cette ville qui est juste à côté. Les bruits des voitures ne s'arrêtent jamais, la ville reste éveillée à n'importe qu'elle heure. C'est pour ça que je viens souvent me réfugier dans ce sable fin. Car sinon, autant dire que le calme n'est pas connu par ici. Avançant au bord de l'eau, les chaussures à la main, je décide de m'arrêter un petit instant et de profiter encore un peu des rayons de soleil. Je sais que les choses ont énormément changé depuis mon enfance, mais ceci est normal au fond. Un jour, on doit partir et vivre sa propre vie. Choisir ses envies, ses destinations, ses amours... Les amours pour moi sont presque inaccessibles. Je ne sais pas si je peux lâcher prise et aimer encore comme je le désire. L'erreur que j'ai faite hier avec Liam, je le regrette qu'en parti. Pour tout dire, les choses sont tellement difficiles pour moi aujourd'hui, que ce qui sait passé hier reste tout de même magnifique. Liam a toujours été mon ami d'enfance, et même en faisant l'impossible pour ne pas le désirer, est assez impossible. Une pointe d'intrigue me guette. Je me demande, après tout ce qui sait passé, même si avec Liam ce n'étais qu'une nuit, si l'inconnu oserai m'envoyer un message. C'est vrai après tout, il est jaloux de tout homme s'approchant de moi. Toutefois, il est vrai que ce n'est pas moi qui serai trompée, mais Alison. Mon visage s'attriste petit à petit où je me dis que je viens de faire la même erreur que ce que m'a fait chaque hommes dans ma vie. Liam m'a promis de ne rien dire. Je le ferai, pour ne blesser aucun de nous.

C'est promis.

*

Lorsque je sors de la douche, des frappements me surprennent. Je me suis vite habillé laissant mes cheveux trempés faire quelques petites gouttes sur mon tee-shirt. J'ouvre la porte et je suis une fois de plus surprise.

- Rayan ? Tout va bien ?

Il me regarde appuyer légèrement avec une serviette mes cheveux trempés.

- Je te dérange ?

Sa voix me prend au dépourvu. Un frisson suit ma colonne vertébrale et la chair de poule se fait voir.

- Non, non, entre.

- Je ne pensais pas te voir ici pour tout dire.

Il regarde la salle en désordre. Mon tee-shirt, mon pantalon, les deux bouteilles de champagne sur la petite table. Un léger sourire se forme sur son visage.

- Excuse-moi pour le désordre, je n'ai pas eu le temps de ranger ce matin.

- Je ne voulais pas te déranger trop longtemps. Je venais juste m'assurer que tu allais bien par rapport a hier. Pauline dort encore donc je suis venu.

Son sourire ravageur me fait fondre le cœur. Mon regard reste un peu trop longtemps sur sa bouche tandis que sa main vient se mettre juste sous mon menton et le lève le visage d'un doigt.

- Tu as l'air différente d'hier. Tu es sûr que tout va bien ? Ton regard reste comme perdu.

- Oui, oui ne t'inquiète pas.

- Très bien alors. Je suis aussi venu pour te demander si tu acceptais de venir dîner chez moi ce soir ?

J'hésite un instant. Pour tous les regards que m'a lancé Pauline hier, je vais une fois de plus me sentir mal à l'aise.

- Euh... Rayan, je préfère vous laisser en tête-à-tête avec Pauline. Elle n'a pas l'air d'apprécier quand tu es proche de moi.

Il me décroche un sourire et me dit.

- Ah non, mais Pauline ne sera pas là. Elle est de nuit ce soir. Je souhaitais juste te connaître un peu plus sans que Pauline vienne me le raconter à ta place, comprends-tu ?

Je réfléchis un court instant puis fini par céder. 

- C'est d'accord...

Je reste tout de même soucieuse, je ne souhaite pas lui piquer Rayan, loin de là. J'ai l'impression de la trahir aussi, même si rien ne se passera avec Rayan.

- À ce soir alors. Vingt heures ?

Je hoche la tête et le raccompagne à la porte.

- À ce soir Rayan.

*

La journée s'est déroulée normalement, j'ai surtout travaillé sur mes croquis, ce qui fait que je ne vois pas le temps passer. Dix-neuf heures, je file à la douche avant de rejoindre Rayan chez lui. L'eau chaude coule sur ma peau ce qui laisse la vapeur monter. Je laisse mes cheveux se coller à ma peau et descendre sur mes seins. La mousse qui coule le long de mon corps. L'odeur du shampoing envahi toute la pièce. Au bout de quinze minutes, j'attrape la serviette, l'enroule autour de mes cheveux et l'autre autour de mon corps. Je file dans ma chambre afin de m'habiller. J'attrape ma robe blanche et l'enfile sans perdre un instant. C'est une robe très moulante avec quelques motifs noirs. Je déroule ma serviette et pars sécher mes cheveux au plus vite. C'est bientôt l'heure et je vais devoir partir. Une fois mes cheveux séchés, j'enfile des talons noirs et une veste puis part. Je descends d'un étage pas très sur de moi. Je ne suis pas du tout rassuré. Cet homme est vraiment quelqu'un de très gentil, là n'est pas le problème. C'est plus par rapport à Pauline.

- Woh !

Je rougis légèrement et lui dis :

- Bonsoir Rayan. Tu peux fermer la bouche, dis-je tout bas en rigolant.

Il ferme la bouche et rigole à sa réaction.

- Entre, entre, je t'en pris.

J'étais déjà rentré dans son appartement pour qu'il puisse me rendre mon croquis, mais je n'avais pas pris le temps d'observer attentivement. Les pièces sont presque à l'identique des miennes. Ses meubles reste simple, souvent blanc ou noir cependant, j'aime énormément. Des rideaux bleu et blanc, très bien aménagés. Il manque une petite touche de photo et de vie, mais vu son métier, je pense pouvoir le comprendre. Après avoir tout "inspecté" mauvais défaut, il m'invite à m'asseoir à table. Son regard ne se détourne pas de moi ce qui me met mal alaise. Sans pouvoir m'en empêcher, je rigole nerveusement.

- Excuse-moi, mais tu es vraiment sublime.

- Je... Euh... Merci, dis-je timidement.

*

- On va jouer à un jeu, lui dis-je.

Le voyant me poser tout un tas de questions, je me suis dit, pourquoi pas pimenter un peu la soirée.

- Le jeu est simple, mais il peut-être parfois difficile, tout dépend de ce que tu demandes. Je te poserai une question et tu seras dans l'obligation d'y répondre. De même pour moi bien évidemment. Tu marches ?

- Je marche.

- Bon honneur aux dames, donc je me permets de commencer, lui dis-je avec un grand sourire. On commence simple ! Quel âge as-tu ?

Il me regarde l'air étonné ce qui me fait immédiatement rire.

- J'ai bien dit que je commençais simple hein !

- Ok, tu me donnes quel âge toi ?

- Ah non mon bon monsieur, tu n'as aucun droit d'y répondre par une autre question, lui dis-je sur la défensive.

- D'accord, d'accord, j'en ai vingt-sept. À moi ! Pourquoi n'être qu'ami avec Liam ? Tu as l'air d'être proche de lui par rapport à tout pourquoi pas avoir plus que ça ?

- Tu ne commences pas vraiment par une question facile toi ! J'aime énormément Liam, mais je l'ai toujours eu comme meilleur ami. Il est quelqu'un de formidable mais il reste pour moi un frère. Et puis, il a Alison, qui d'ailleurs ne me porte pas dans son cœur.

- Et s'il n'y avait pas Alison ?

Je le regarde et rigole de bon cœur.

- Rayan, Rayan, tu triches ! Une question à la fois ! C'est à moi maintenant. La première chose que tu t'aies dite en me voyant dans ce couloir ?

Son visage devient tout à coup sérieux. Suis-je allais trop vite dans mes questions ? C'est peut-être indiscret et précipité ? Bon, après tout, je n'ai rien à perdre.

- "Aïe".

- "Aïe" ? Comment ça, dis-je sans comprendre.

- Bah oui, je te signale que tu m'aies rentré dedans.

Il attend, tout sourire puis fini par céder.

- Quelle magnifique personne.

Je relève la tête, cligne plusieurs fois des yeux pensant avoir rêvé.

- Quoi ?

- Quelle magnifique personne ! La première chose que j'ai pensée en te voyant.

Je reste complètement tétanisé par sa vérité. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il me dise ça.

- Et toi, Enola, la première chose que tu as pensée de moi ?

Woh ! Je ne peux lui répondre, je suis complètement stressé à l'idée de lui dire la vérité. Comment vais-je faire pour me sortir de cette situation. D'un coup, quelqu'un frappe à sa porte ce qui nous surprend tous les deux. Il se lève, se dirige vers la porte et l'ouvre. Pauline ?

- Pauline ? Dit-il surprit. Tu ne devais pas être au travail ?

- Il est déjà une heure du matin, quelqu'un m'a remplacé, il n'y avait pas grand chose à faire donc je suis rentré et j'ai voulu te voir, dit-elle en l'attrapant par le cou et l'embrassant.

Soudain, elle se fige. Nos yeux restent figés. J'ai l'impression qu'elle pourrait me tuer sur place. Comme si elle allait m'enterrer.

- Enola ? Rayan ? Vous faites quoi exactement ?