Chapitre 31 - Plus que cinq minutes

Mardi 25 février

PDV Danny

Ça y est, c'est le dernier jour de ma vie. Jusqu'ici j'avais espoir qu'on me retrouve mais là je l'ai perdu. Mon père me l'a précisé, aujourd'hui, à 14h, je ne serais plus de ce monde. J'ai mal partout, j'ai plus de forces. Ces derniers jours, j'ai eu le droit aux coups, aux brûlures de cigarette, au cracha...et il m'a même uriné dessus. C'était atroce, je me suis jamais aussi senti humilié de ma vie. Il n'a pas arrêté de s'envoyer des bières et quand il est ivre, sa violence augmente considérablement. Hier un homme est venue dans l'immeuble, je ne sais pas comment mon paternel a fait mais il l'a su et on s'est planqué. L'individu a remarqué le campement de fortune installé et a appelé pour voir si il y avait quelqu'un mais on n'a pas répondu. Il a fouillé partout puis a fini par ressortir. Je ne pouvais pas crier au secours, mon père me menaçait de me briser la nuque.

Il est 10h00 et je sais que c'est mes dernières heures, si y'a bien une chose que je veux faire, c'est lui balancer tout ce que j'ai sur le cœur. Alors qu'il se goinfre encore comme le gros porc qu'il est, assis dans mon coin, je prends la parole bien décidé à dire tout ce que je n'ai jamais osé lui dire.

- Pourquoi tu fais ça? Pourquoi t'as commencé à frapper maman? Puis moi par la suite? T'as jamais eu de problème de violence étant jeune par tes parents, ton père n'a jamais frappé ta mère, t'as jamais était l'arrisé de tes camarades pendant ta scolarité, t'étais le populaire, celui qu'on craignait. Alors au final t'as aucune circonstance atténuante, aucune raison qui pourrait me faire éprouver de la compréhension face à tes actes. Alors pourquoi tu nous cogne? Parce que tu te sens fort? Dominant? T'es rien de tout ça, t'es qu'une merde. Y'a que les merdes qui s'en prennent au plus faible. Tu te crois puissant, mais c'est pas vrai. Tout ce que t'es c'est un minable. T'aimes, rabaisser, humilier et t'en gagne de la satisfaction et du plaisir, parce que t'es un malade, un malade mental et un assassin. T'as tué ma mère, t'as tué le bébé qu'elle portait et maintenant tu vas me tuer moi...t'es pas un homme, t'as pas de couilles, t'es juste un lâche, un misérable....

Je n'ai pas le temps de finir de parler que son poing vient me percuter le nez, au bruit qu'il a fait, à la douleur que je ressens et au saignement qui s'en écoule, je sais qu'il est cassé.

- Tu vas regretter d'avoir parlé comme ça!

- Jamais! J'ai pensé tout ce que j'ai dit!

Il m'attrape par la nuque et me fait mettre à genoux. Je veux refuser mais il m'envoie un coup de pied dans le dos et m'agrippe les cheveux. J'entends le bruit de sa ceinture et je sais ce qu'il m'attend. Il est saoul en fureur et je sais que je l'ai poussé à bout, au bout du bout. Comme jamais. Quand je sens la chemise trop large que je porte se déchirer, je me dis que ça y est, c'est fini, je vais mourir sous ses coups. Le premier part, me fouettant durement le dos, déclenchant une effroyable brulure et je me retiens de crier les dents serrées. C'est la première fois que je connais ça, jamais nous avions eu droit à cet atroce horreur, ni ma mère, ni moi. La deuxième brimade flanche encore plus violemment et cette fois-ci je ne retiens pas mon cri.

- Alors tu regrettes toujours pas?!

- Non

La ceinture siffle l'air et retentit contre ma peau, cinglant contre celle-ci, une nouvelle fois.

- Vous les tapettes, vous aimez ça recevoir des coups de fouet hein! Avec vos strings et menottes en cuir comme les dépravé que vous êtes.

- Toi t'aimes les donner, qui sait t'as peut-être des penchants!

Un quatrième coups s'abat, suivit de mon hurlement. Il recommence encore et encore, toujours plus fort et le tout est entrecoupé de: " Tu devrais pas exister", " tu vas regretter d'être venue au monde", " Sous-merde", " J'aurais dû te tuer dans le ventre de ta mère", " immonde créature".

Il finit par cesser et s'éloigne pour s'allonger sur son matelas. Je me laisse retomber à plat ventre sur le sol en béton, sentant encore la vive douleur me lanciner l'échine(le dos), qui j'en suis sûr a été frappé à sang même si je ne le vois pas. Je n'ai plus de force. J'ai mal partout, je suis en sang, j'ai froid, terriblement froid, le vent frais de ce mois de février s'immisce sous ma chemise déchiré, me glaçant la peau. Epuisé, mes yeux commencent à se fermer lentement. Je suis sur le point de m'endormir quand ses pas se rapprochent de moi.

- Bon, je te dis adieu.

- Je croyais...que tu vou...lais...me...tuer dis-je faiblement.

- Je me salirais jamais les mains en tuant un PD, mais t'en fais pas, tu vas crever à 14h00 pétante, pas une minute de plus. Je vais envoyer tout le monde sur une fausse piste et ils ne te retrouveront jamais.

Je ne réponds pas, mes paupières se fermant à nouveau toutes seules, j'entends ses pas s'éloigner et m'endors.

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PDV Clay

Aujourd'hui, c'est le dernier jour, il est 13h00, dans une heure, cet enfoiré va m'enlever mon petit mec. Jared a beau avoir tout fait et à beau continuer à tout faire pour le trouver, j'ai plus d'espoir. Allan est encore et toujours à mes côtés, il ne m'a pas lâché d'une semelle, me réconfortant, m'aidant à garder espoir mais là, je ne cesse de pleurer depuis ce matin. Oui moi, Clay Anderson, sûr de lui, je suis en larme à l'idée de perdre l'être que j'aime plus que tout au monde et de ne pouvoir rien faire pour le sauver. Mon ami me prend la main, ne sachant que dire et que faire d'autre pour me calmer et m'apaiser. C'est la sonnerie de mon téléphone qui me sort de mes tourments. J'avale difficilement ma salive, ça peut être une bonne nouvelle comme une terrible, mais en regardant l'écran je vois que ce n'est pas Jared, ni un de ses collègues mais un numéro masqué. Je décroche me levant du canapé

- Allo

- Bonjour M. Anderson

- C'est qui?

- Il est plutôt mal en point en ce moment, mais je l'ai pas encore achevé.

- Espèce de putain d'enfoiré, si tu lui prends la vie, je te jure que je trouverais et je te tuerais!

- C'est pas très gentil ça, moi qui voulais vous proposer de venir lui dire au revoir...

- Fumier!

- Bon, je vais pas tenir compte de votre colère, je vais vous transmettre une adresse et vous devriez y être dans une demie heure, si toutefois vous voulez voir une toute dernière fois Robin, ou devrais-je dire Danny, vivant.

- Sale ordure!!!

L'homme raccroche et la seconde d'après je reçois un sms, avec l'endroit où le trouver en coordonnées latitude-longitude. J'attrape mes clés de voiture et fonce vers la sortie.

- Clay ou tu vas? C'était le père de Dan? Lance Allan me coursant.

- Oui, c'est ce bâtard, il m'a donné rendez-vous, je le laisserais jamais s'en tirer ce salaud.

- Je viens avec toi, hors de question que t'ailles là-bas seul.

- Non, il pourrait te tuer!

- Ou toi, je te laisserais pas aller te jeter dans la gueule du loup.

On descend à pied les 36 étages puis on accède encore à un niveau en dessous, le parking souterrain. Je récupère ma Porsche et rentre les coordonnées dans mon GPS. J'ai essayé de ne pas mêler mon ex à cette affaire mais il s'est quand même engouffrer dans le véhicule. Je démarre, quitte les lieux et m'insère dans la circulation New-yorkaise. Le téléphone de mon passager sonne alors que nous arrivons presque au but et celui-ci me dit:

- C'est Jared.

- Tu réponds mais tu dis rien.

- Il pourrait nous aider.

- Si je me pointe avec des flics, il nous tuera, déjà que t'étais pas prévu au programme...

- Ok je dis rien.

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PDV Allan

- Dis-moi t'es avec Clay?

- Oui toujours

- Vous êtes en voiture la?

- Non, on est chez lui.

- Ment pas Allan, je reconnais un bruit de moteur et j'ai la position de ton portable. Je sais qu'il a reçu un appel et un sms, on espionne depuis quelques jours ses appels et message, il faut que tu le convainques de pas aller là-bas, ce mec est un fou furieux.

- C'est pas possible, on est actuellement à 200 mètre du lieu de rendez-vous.

Je pose mon téléphone contre mon épaule et dit:

- Jared est déjà au courant de tout Clay

- Dis-lui de ne pas se pointer.

Je reprends ma conversation et répète ce que m'a dit le détective.

- Je suis à vos trousses déjà, mais fais le faire demi-tour, tout de suite.

- Il ne voudra pas il est déterminé

Le conducteur de la voiture attrape l'appareil et raccroche au nez de mon interlocuteur. On est en train d'arriver selon les indications du guide. Nous sommes dans un endroit reculée de la ville, désert apparemment, ou sont entreposées au moins une cinquantaine de contenaires. Un homme est nonchalamment appuyé sur l'un d'entre eux de couleur rouge, une arme à la main, et une cigarette au bec. Il est 13h30 précise.

PDV Clay

On sort prudemment du véhicule, étant positionné a à peine deux mètres de ce type. Voyant Al, l'homme chauve et barbu lance:

- C'est qui lui?

- Un ami, il était avec moi quand j'ai reçu votre appel. Il a tenu à m'accompagner. Informais-je

- Bien, j'espère que tu dis vrai, si je m'aperçois que c'est un flic, je le descends.

- Ou est Danny?!

- Quelque part..

- Je veux le voir!

- C'est moi qui décide.

- Qu'est-ce que vous voulez? Du blé, c'est ça? Combien vous voulez pour le laisser tranquille.

- Rien, je veux pas de tunes. Tout ce que je veux c'est qu'il crève et c'est en bonne voie.

- Sale ordure!

- Je sais, je sais, c'est ce qu'il m'a dit lui aussi.

- IL EST OU?

- Pas besoin de s'énerver, regarde dit l'homme écrasant sa clope pour sortir quelque chose de sa poche.

Il me tend un téléphone, et je vois une vidéo, mon mec allongé au sol, le nez en sang, à plat ventre, ma chemise sur lui déchiré et son dos recouvert de marque rouge et d'hémoglobine, pied et mains attachés, les yeux fermés. Je ne réfléchis plus, je me jette sur cette enflure et cogne à plusieurs reprises. Il reprend l'avantage sur moi et me colle son flingue en plein milieu du front. Allan lui assène aussitôt un coup de pied brutal dans le flanc et l'homme hurle de douleur appuyant au même instant sur la détente. Le coup part, je jette un regard furtif vers Allan mais la balle a l'air de l'avoir évité. Je plaque ma main sur le visage du géniteur de Dan, masquant sa vue alors qu'il tente de m'étrangler et de mon autre main tente de lui faire lâcher son arme. Mon ex me vient en aide et lui tord, le bras tenant le pistolet, dans le dos. L'homme fini par lâcher sa prise autour de mon cou, mais arrive à se relever et à se débarrasser d'Allan. Il pointe son arme vers lui, et un bruit de canon retentit. Contre toute attente, l'agresseur blessé d'une balle dans le ventre s'effondre en hurlant au sol. Jared est là, la balle vient de lui. Il s'approche prudemment du connard et le maitrise lui mettant les menottes sans se soucier du fait qu'il pisse le sang. J'aperçois quelques mètres plus loin son collègue Andy au téléphone appelant surement des renforts

L'individu au sol se met à rire bruyamment, un rire sadique qui a le don de m'énerver au plus haut point. Le policier à nos côtés appuie sur la blessure de celui-ci avec son flingue et il s'arrête immédiatement de glousser, gémissant.

- Ou est Danny Deacan? Dans un des contenaires?

- Je sais pas.

- Réponds ou j'ten colle une dans le genou fils de pute! Répond! Ou est-il?

- Pas ici. Rigole l'homme

Une balle part lui explosant la rotule. L'homme hurle de douleur et le flic en rajoute encore, écrasant son genou blessé du pied.

- Parle! Parle ou je t'explose l'autre!

Le salopard rit encore et dit:


- Il est dans un immeuble, à l'autre bout de la ville, un immeuble désaffecté. Celui-ci va être détruit à 14h pétante. Il va s'effondrer sur votre petit protégé.

- C'est dans cinq minutes Jared! Dis-je paniqué en regardant ma Rolex

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