PDV Danny

Mardi 21 Janvier 2014

Je suis toujours enfermé entre ses quatre murs. Dans le studio prêté par le FBI. Je voyage entre mon lit, mon canapé, et je m'occupe, en regardant la télévision, en lisant des bouquins, ou en regardant par la fenêtre, la vie qui évolue dehors. Et à 95% de mon temps, je pense à Clay. Je me demande s'il va bien, comment il a réagi suite à mon départ, qu'est-ce qu'il est en train de faire, est-ce qu'il me cherche, est-ce que je lui manque...tant de questions sans réponses. Et les agents qui me m'apportent mes repas ne m'apportent guère de réponse. Je suis ni plus, ni moins dans une prison de luxe à cause de mon taré de géniteur alors qu'au final, c'est lui qui devrait être derrière les barreaux. Il est 9h00 et comme tous les matins à la même heure un policier frappe à ma porte. Je lui dis d'entrer ce qu'il fait alors que je contemple l'extérieur. Il pose mon plateau sur la table; de la mini salle à manger, sur laquelle repose mon fessier, alors que je suis dos à lui et il me dit.

- Voila ton petit déjeuner, hum oh et, je t'ai ramené un lecteur mp3 pour écouter de la musique, en général a ton âge, les jeunes en écoute beaucoup.

- C'est vrai, merci...

- T'en fais pas, on va tout faire pour arrêter ton père et tu pourras retrouver ta vie d'avant

- Non, il est trop malin, personne le retrouvera, la preuve ça fait deux-ans...

- Il est pas infaillible, il fera une erreur et à ce moment-là on le coincera.

- Moi j'ai perdu espoir depuis longtemps dis-je arrêtant de contempler la ville et descendant de la table pour faire face à l'homme. - He mais vous êtes l...

- Le dragueur du bar, oui.

- Vous êtes flic?

- Oui, Agent Jared Sanders. En fait l'autre soir, c'était pas vraiment un hasard si j'étais dans ce bar. Suite à ton agression par les deux jeunes, j'ai été choisi par mes supérieurs pour te suivre à la trace et te protéger. Et j'avais pour but de me rapprocher au maximum de toi, pour que tu sois sous ma protection mais sans que tu te doutes de quoi que ce soit.

- Alors vous avez utilisé Allan pour entrer dans ma vie?

- Effectivement, tu es très perspicace

- Je les connais maintenant vos façons de procéder dans la police.

- Si je le séduisais, il me présenterait ses amis et j'aurais pu m'intégrer à vous, mais comme tu as été placé ici mes plans ont changés. C'est M. Anderson que je suis chargé de protéger maintenant. Je vis en face de chez lui et j'ai des caméras braqué dans le couloir en permanence, si jamais un individu louche s'en approche, je peux intervenir.

- Et pourquoi vous êtes ici alors?

- Parce-que je ne suis pas le seul à surveiller et puis je me doute que c'est pas facile de rester enfermer ici tout seul H24 et mes collègues ne sont pas très loquaces et puis t'aimerais surement avoir des nouvelles de ton homme.

- Oui, il va bien?

- Je suis rentré brièvement en contact avec lui, il m'avait l'air triste, perdu, angoissé et fatigué mais ça allait.

- J'en ai marre je suis fatigué de cette vie-là...J'ai envie d'être avec l'homme que j'aime, j'ai envie d'arrêter de disparaitre.

- On va le coincer...

- J'y crois plus...j'ai lu les journaux, je sais qu'il y eu un cambriolage chez Clay. Ça fait deux fois qu'il se pointe chez lui et deux fois qu'il se barre sans être inquiété.

- Comment se fait-il que vous ayez pu avoir des journaux? C'est pas normal.

- C'est un stagiaire qui me l'a apporté

- Et merde...C'est suite à cet incident que une protection policière a été mis en place, s'il revient on le loupera pas.

- Je veux pas qu'il arrive quelque chose a Clay...je veux pas qu'il lui fasse du mal...En plus d'être violent, il est homophobe, il a déjà tabassé mon premier mec, il pourrait recommencer...

L'agent vient placer ses mains sur mes épaules, capte mon regard de ses yeux océan, et me dit d'un air déterminé :

- Il n'arrivera rien à ton copain, je te le promets.

- J'aimerais tellement croire en votre promesse...

- Ou qu'il aille, il y'a toujours quelqu'un qui le suit à la trace et le couloir de son loft est surveillé en permanence. Et même son bureau est sous caméra. Il est suivit partout, il ne pourra pas s'en prendre à lui.

- J'ai peur, s'il le kidnappe, pour lui faire dire ou je suis, et qu'il ne le croie pas quand il dit qu'il ne le sait pas, s'il le torture à mort...

- Il est sous protection et en plus je vais l'a renforcé, en me rapprochant de lui par le biais d'Allan.

- Vous pourrez venir me donner de ses nouvelles?

- Je le ferais.

- Merci.

- Par contre, ne jouez pas trop avec Allan, mon mec c'est son ex et vous pouvez être sûr de vous attirer ses foudres et alors là, votre protection rapproché, ça en sera fini.

- Il m'avait déjà avertit. Tu sais je fais toujours attention aux sentiments des gens, je ne les fait pas espérer quoi que soit, mais cet homme, lui c'est différent. J'ai en quelques sorte succombé et ce n'est plus simplement pour l'enquête que je veux le séduire.

- C'est génial parce que je crois que vous ne le laissez pas indifférent.

- C'est grâce à ton Clay, que j'ai obtenu un rendez-vous avec lui ce soir, ton mec m'a donné un coup de pouce pour charmer le beau blond et si j'y arrive, je devrais pouvoir rapidement accentuer ma protection sur ton homme.

- Ne vous ratez pas alors. Dites comment vous avez fait pour connaitre les musiques que j'aime.

- Après le cambriolage, des collègues ont fait des photos dont une montrant ta pile de disques, j'ai relevé les noms des artistes et je t'ai fait une playlist.

- C'est vraiment sympa. Pourquoi vous faites tout ça?

- Parce-que j'ai de la compassion pour toi, tu as du tout quitter encore une fois, disparaitre sans donner de nouvelles et maintenant tu es enfermé ici, je veux juste essayer de t'aider à supporter ça, de faire un peu plus preuve d'humanité que mes collègues.

- C'est gentil.

- Je vous laisse, je dois repartir en surveillance mais je te donnerais des nouvelles.

- Attendez, si je lui écris un message, vous pourriez le lui faire parvenir discrètement, c'est juste pour le rassurer, lui dire que je vais bien et qu'il ne s'inquiète pas.

- Oui, je le ferais

- Merci Agent Sanders.

J'attrape un bout de papier, un stylo, note un petit message et le lui tend. Il le prend et me promets de se débrouiller pour faire le nécessaire. L'instant d'après, il s'en va.

Je le regarde partir, puis m'installe à nouveau sur la table, regardant dehors et glissant les écouteurs dans mes oreilles me demandant si un jour, je pourrais sortir de là...si un jour je pourrais le revoir...

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PDV Clay

Quelques heures plus tard

18h30

Je viens de finir ma journée il y a tout juste une demi-heure. J'ai enchainés les rendez-vous en mettant un point d'honneur à me concentrer même si, mon angoisse ne fait qu'accroitre d'heure en heure. La maintenant, je suis devant son université et j'attends Glenn, son meilleur ami depuis qu'il est entré à la Fac, depuis septembre de l'année dernière(2013). Je l'ai croisé quand je suis venu à l'université hier quand je venais pour voir si Danny était revenu en cour et on a conclu un rendez-vous aujourd'hui. Il me rejoint rapidement et on s'installe à une table sur le campus.

- Bonjour, Glenn

- Salut, vous avez des nouvelles de Danny? J'arrive pas à croire qu'il ait quitté la faculté....

- Non, il semblerait qu'il ait disparu, je pense qu'il s'est attiré des ennuis et qu'il a fui. Tu sais s'il avait des ennemis? Ici ou ailleurs?

- Bien sûr il ne s'entendait pas avec tout le monde mais ça c'est normal mais des ennemis non, pas à ma connaissance. Et puis on traîne toujours ensemble, s'il avait eu des problèmes, je l'aurais su.

- Il s'est pas confier à toi, même si c'est très personnel, faut que je sache.

- Non, désolé, quand il se confiait à moi, il me parlait de vous, jamais de quelconque ennuis.

- Et il était comment la dernière fois que vous l'avez vu? C'était quand?

-Samedi quand on a passé une bonne partie de la journée ensemble avec des copines, il était très heureux, comme depuis le début de semaine, je l'ai jamais vu aussi souriant et joyeux que depuis qu'il m'a annoncé sortir avec vous.

- Il ne semblait pas perturbé, anxieux?

- Non du tout.

- Je suppose qu'il vous a parlé de l'agression qu'il a subie?

- Oui quel bande de bâtard, je suis bien content qu'ils soient enfermés.

- Et durant cette semaine, tu n'as pas senti de peur en lui, rien ne pouvait te faire penser qu'il connaissait ses agresseurs?

- Il était pas très serein en début de semaine tant qu'ils n'étaient pas derrière les barreaux mais après il était soulagé et puis il était tellement "in love" que cette incident fut vite derrière lui. Et je ne pense pas qu'il les connaissait, ce qu'il m'en a dit, c'est qu'il venait de sortir de la voiture d'un gars avec qui il ne voulait plus passer la nuit et que celui-ci lui a lancé un " Putain casse-toi, espèce d'allumeur! Sale bitch", après ça il est rentré chez vous et à quelques mètres du building, il s'est fait agressé. Il m'a dit que ces mecs, avait surement entendu les dire du conducteur de la voiture, qu'ils ont compris qu'il était gay et qu'ils l'ont suivis. Et lors des aveux, les deux jeunes ont confirmé que c'était ce qui s'était passé.

- Ok, et par hasard et ce que tu saurais où il vivait avant de venir chez moi?

- Si, il vivait en colocation, avec trois autres gars, on les voit assez fréquemment, c'est devenu des potes.

- Ok, au moins je sais maintenant qu'il ne vivait pas auparavant dans le squat avec ces mecs

Il sort un stylo de son sac et me note l'adresse sur un bout de papier puis me la donne

- Ça vous aide?

- Je peux pas savoir encore, mais ça me rassure je sais qu'il n'était pas à la rue, dans un squat. Mis à part son boulot et sa fac, je ne savais pas ou il été logé avant. Je pense à une possible vengeance des amis des agresseurs, ce qui expliquerait que Dan ai disparu, par peur de représailles.

- Non, je me suis quelquefois retrouvé dans ces squat comme vous dites, pour des fêtes et l'ambiance là-bas, c'est chacun pour soi, y'a pas d'amitié, de solidarité, c'est tu te débrouille et si t'as des emmerdes, tant pis pour toi.

- Humm peut-être, dis-moi, est-ce que Danny te parlait de son passé?

- Non, j'ai essayé une fois, mais il m'a expliqué qu'il avait un passé difficile et qu'il ne voulait pas en parler. J'ai pas insisté. Mais peut-être qu'il en a dit plus à ses anciens colocataire, vous devriez aller les voir.

- Oui, merci, je vais m'en occuper.

- Par contre, pour avoir une chance de les voir tous les trois en même temps, il vaut mieux passer chez eux, entre-midi et deux, le reste du temps ils sont bien souvent ailleurs.

- Très bien, merci pour ton aide. Si jamais un détail te revient, voici ma carte.

- Ok, j'y penserais. dit-il prenant le bout de papier cartonné et en s'en allant

Il est déjà 19h00 et je remonte dans ma voiture pour rentrer chez moi.

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J'arrive dans le hall de l'immeuble et m'apprête à ouvrir ma boite aux lettres quand mon téléphone sonne dans ma poche. J'espère toujours quand il émet un son que je vais avoir des nouvelles de Danny, mais encore une fois ce n'est pas lui mais " Allan". Je décroche plaçant l'appareil sur mon oreille gauche tandis que j'ouvre de ma main droite la serrure de la boite.

- Allo

- Salut, Clay, je t'appelais pour prendre de tes nouvelles comment tu vas?

- Toujours pareil, plus les heures passent, plus j'angoisse....je dors plus...je ne fais que cogiter...

- T'en fais pas, ils vont retrouver ton petit mec.

- Oui, je l'espère...tu sais depuis le couteau dans la photo, je suis mort de peur...oh merde.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- J'ai tombé mon courrier...j'ai pleins de pub

- Oui, tout ce qu'on gaspille pas comme papier avec les publicités...

- ....

- Clay?

- ...

Dans le tas de courrier au sol, je trouve un morceau de feuille plié en deux, mon cœur s'emballe alors que je reconnais l'écriture de Danny...