J'ai vécu, alors merci.
Cher cancer,
voilà quelques mois que tu vis avec moi, tu m'as vu pleurer comme tu m'as vu sourire, tu m'as entendu crier comme tu m'as entendu rire. Tu me connais, je suis bien trop fragile; je ne suis pas une battante. Certaines personnes voudraient pourtant que je le sois, mais je ne vois pas contre qui me battre. Après tout, je t'ai acceptée. Tu fais partie de moi et puis t'es toujours là, toujours là quand j'en ai besoin. Et puis, t'es le seul qui me comprends entièrement. Pourquoi voudrais-je dont m'éloigner de toi. Dans tous les cas, ce n'est pas comme si j'avais le choix. A quoi bon ça me servirait de te haïr alors que je peux t'aimer, de te mépriser alors que je peux te côtoyer.
Je sais que tu me détruis, que tu me tues à petits feux; je sais bien que je n'ai plus de temps et que je vais bientôt mourir. Je vais bientôt mourir, mais je n'ai plus peur. Tu peux m'achever à présent, je suis prête. Je n'ai plus de remords ou de regrets. Allons-y, main dans la main.
Mais juste avant de partir, je dois te remercier. Tu m'as fait me rendre compte que chaque jour est précieux. Tu m'as appris, qu'il faut vivre au jour le jour et ne pas penser à demain. Parce qu'il n'y a pas toujours un demain. Je te suis reconnaissante de m'avoir fait vivre jusque là, alors oui je n'irais pas dans l'université où j'ai toujours rêver d'aller, je ne connaitrais pas la joie d'être un parent, d'avoir des enfants. Je ne saurais jamais ce que c'est d'avoir un travail ou même d'avoir le permis. Certes, il y a pleins de choses que je ne pourrais jamais faire et accomplir. Mais au moins, j'ai vécu. Même si ce n'est même pas les trois quarts de la vie que j'aurais pu avoir, j'ai vécu. J'ai connu la joie, le bonheur, la tristesse, l'effroi, l'amour, la famille. J'ai pu me faire des amis, j'ai pu nouer des centaines de liens. J'ai appris à aimer et être aimée en retour. J'ai vécu, alors merci.
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