70) Alter Ego

Emma

Je n'avais pas dormi aussi longtemps depuis longtemps. Mon corps s'épuisait encore plus vite qu'avant, depuis que J'avais découvert mes pouvoirs en fait. J'avais senti au bout d'un moment un sentiment de manque, et avais appris que ce qu'Aika m'avait ôté était allé ailleurs. J'étais prête à parier que Gaënya V. Virtutea l'avait récupéré. J'y pensais avec détachement, je n'avais jamais vu cette femme comme un danger pour quelqu'un d'autre que moi. Je ne savais pas ce qu'elle prévoyait de faire, et j'avais autre chose à penser. À commencer par : comment ôter Sora de ma tête ?!

Je grognai et décidai de me lever. Il était aux alentours de 8 heures du matin, j'avais dormi tout le jour, bonjour la politesse. Je retrouvai tant bien que mal mon chemin dans la maison, et tombai nez à nez avec le fils d'Ayame, un tablier autour de la taille et un serre-tête rouge dans les cheveux.

-Hey ! Bien dormi ?

- Super. C'est le monde à l'envers, dis-moi.

- Comment ça ?

- Avant, c'était moi qui te préparais le petit déjeuner. On mange quoi en France ?

- Comme chez toi. Ma mère est allé sortir deux trois affaires pour toi, tu iras voir après. Tu ne te sens pas trop fatiguée ?

- Non, merci.

Il était plus bavard, plus détendu, et ça faisait plaisir à voir. Je mangeai lentement, et il me désigna le jardin qu'on apercevait de la fenêtre. Sa mère y était, et me fit signe. Je m'habillai et sorti.

- Emma, tu as meilleure mine !

- Bonjour, et merci. Quel est le programme ?

-Mets-toi en face de moi. Non, plus loin. Voilà. Tends tes deux mains devant toi, paumes vers moi. Souffle un coup, tout va bien. Tu sais lire l'Elfénique ancien ?

- Non.

- Tu vas apprendre alors.

Elle balaya l'air du plat de sa main, une plaque grise apparut devant elle ; elle écrit avec un stylet d'or qu'elle tira de nulle part.

-Cette forme de magie s'appelle la Sentencia. Lis cette phrase à voix haute.

C'était du charabia, mais des mots se formèrent dans mon esprit.

Apparaît et sois maîtrisé
Viens et sois docile
Pouvoirs non désiré non voulu
Apprends moi, enseigne moi.

Des volutes vertes dansèrent devant les yeux, sortant de mes mains. Mon oeil s'échauffa, mais ne fut pas douloureux. Ayame sourit, et lança sa plaque de Sentencia. Le monde bascula et le jardin, la pelouse, Ayame à dix mètres de moi, tout devint flou. Une silhouette verte apparut, évoluant doucement sur place. Elle était comme moi, mais en plus grande, et je voyais le contour des oreilles Elfiques dépasser de ses cheveux, plus épais et plus longs que les miens. Je lui demandai :

-Qui es-tu ?

Je suis toi.

-Non, tu n'es pas moi, je ne te connais pas !

Tu me rejette encore, tu souffre et tu me rejette encore.

-Qui es-tu ?

Je suis toi. Accepte le.

-Et pourquoi ? Tu es ce qui me fait souffrir, pas ma libération !

Ne te ments pas.

-Je ne me ments pas, tu n'as jamais rien fait pour moi !

Ne sois pas en colère. Tu ne veux pas comprendre, alors je vais t'expliquer. Je fais partie de toi. Je suis ton héritage.

-Tu es la seule chose qu'elle m'a légué, la seule ! Souffrance, encore et encore. Pas d'amour, d'affection, de regard doux, de...même l'indifférence aurait été préférable. Alors que tu me vienne d'elle, je ne l'accepte pas.

Ne me confonds pas avec elle. Je ne suis pas elle. Je suis toi.

-Non, non !

Accepte le. Que tu le veuille ou non, je suis là.

-Non !

En toi.

-Non !

Viens. Comprends-moi. Comprends-toi !

-J'ai peur !

Comment ?

-Tu voulais que je dise la vérité, je la dis ! J'ai peur ! Peur de toi ! Peur de me servir de toi en mal ! Je ne sais pas qui je suis, comment je pourrais te comprendre !

-Oh, c'est donc ça.

J'ouvris les yeux, et à dix centimètres se trouvaient les pupilles dorées d'Ayame. Elle souriait. Ma lèvre inférieure trembla et elle reprit :

-C'était donc ça.

Elle s'éloigna de moi, ses cheveux sombres qui formaient un rideau protecteur autour de moi furent soulevés par une brise froide. Le soleil qui brillait tant avait faibli, et des nuages s'amoncellaient. Je tombai sur les genoux, face aux champs verts qui entouraient la maison de Sora et sa mère. Je tentai de redire la phrase de la plaque, mais rien ne se passa. Personne. Personne ne m'écoutait.

Ayame

Je fermai la porte d'entrée et me prit une pomme, que j'entamai.

- Pas mauvaise...

-Où est-elle ?

Je regardai mon fils. Il était habillé beaucoup trop légèrement pour la saison, mais je ne dis rien et répondit à sa question pressante. Je voulais manger ma pomme en paix.

- Encore dehors.

- Ça ne t'inquiète pas ?

Je regardai ma pomme entamée, puis Sora, puis la porte. Incrédule, je lui dit :

- Pourquoi ça m'inquiéterait ? Tu es là pour elle non ?

Il resta un instant sans voix, puis se précipita vers la porte d'entrée, qu'il claqua. Je m'accoudai à la fenêtre, et l'observai courir jusqu'au jardin, s'accroupir vers Emma, prendre sa tête dans ses mains, lui parler, et... va-t-il le faire ? Ses lèvres se posèrent sur son front. Bon début. Je fermai les rideaux.

~~~

Ce chapitre est plus court, mais je pense que vu son contenu, vous me pardonnerez ? Merci c'est gentil.

Que pensez vous de cette matinée ?

De Ayame ?

De Sora et Emma ? (En média, la scène qu'Ayame voit de la fenêtre, j'espère qu'il n'est pas trop moche)

Enjoy ! ♡

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