Hello ! Pour ce chapitre intime, je mets la NdA au début. Plongez vous dedans, il est assez particulier. Dites moi ce que vous en pensez ! (Écoutez la version française -en haut- ou la version anglaise-ci dessous- avant ou après le chapitre, je la trouve très jolie. Original par Miku Hatsune.)

Enjoy ! ♡

Nathan

Je n'en peut plus. Je suis faible. Cette sensation que j'avais fuie lors du match contre Zeus revient. Plus fort. À nouveau, j'envie Emma. J'envie Mark et son optimisme. Assis devant la mer, devant le soleil couchant, je réfléchis. Plus exactement, je broie du noir. Mark arrive pour me réconforter. Je sais qu'il a raison. Mais j'en peut plus. Il fallait que je sois plus rapide pour le protéger quand la Tempête des Gémeaux a attaqué. Il fallait que je sois plus rapide pour tous ceux qui ont été laissés en arrière. Je repousse Mark. Je repousse Emma. Je fuis. Mais je fuis vers la puissance.

Alius. Ce mot m'attire, me repousse en même temps. Sans le vouloir, je me dirige vers le parc de la Tour, où j'avais l'habitude d'aller avant. Quand nous gagnions, quand ces ennuis n'étaient pas encore là. Avant que je ne devienne faible. Avant qu'Emma n'entre dans ma vie.

Accoudé à une rembarde, les yeux dans le vague, je vois quelqu'un arriver. Ma mère. Elle a les yeux pétillants. Je sens son aura. Ses pouvoirs sont revenus. Je m'y attendais, mais je suis surpris de ce qu'elle me dit. Je ne l'écoute qu'à moitié, jusqu'à ce qu'elle mentionne Alius. Mon esprit s'éveille. Un mot bat la mesure dans mon coeur. Puissance. Puissance. Puissance. Dans l'oeil vert de ma mère, la peur. Dans le mien, l'envie. Elle ne me comprends pas. Elle, elle a retrouvé ses pouvoirs. Moi, je n'ai rien. Elle veut parler. Elle ne peut pas. Elle ne peut pas me dire que j'ai un frère, et une soeur. Parce qu'elle les a rejetés. Alors elle se tait. Elle me regarde intensément. Son oeil me brûle. Je veux qu'elle cesse. Mais elle reste. Le soleil se couche sur la ville. Nous sommes immobiles. Elle me met encore en garde contre Alius. Je ne comprends pas. Pourquoi n'aurais je pas le droit de goûter à ça, moi aussi ?

Elle pleure. Une larme dévale sa joue rose. Elle est si similaire, et si différente de ma soeur... sa posture ressemble à celle de Emma quand elle s'excusait, à Hokkaido. Alors je dit à ma mère ce que j'ai dit à ma jumelle.

Merci de m'aimer.

Elle fait ce qu'elle n'a pas fait depuis...depuis toujours. Elle me sert dans ses bras. Ses bras fins, mais forts. Elle est rassurante. J'oublie ce qu'elle a fait. Je veux juste rester comme ça. Mais mon coeur me rappelle mon but. J'enlève ses mains de mes cheveux, lentement. Lentement, je tire sur l'élastique qui les retient. Ils tombent sur mes épaules, dans mon dos. Elle recule. Sans rien dire. Elle ne répond rien.

Une part de moi veut courir loin d'elle. Une autre veut rester avec elle. Une autre lui en veut. Elle ne veut pas me retenir. Mais ses yeux humides recèlent de l'espoir. Je ne sais pas ce qu'elle attend. Je pars.

J'ai rejoint le lycée. Un homme m'a donné un pendentif. Alius. Enfin. Je suis fort. Tellement que mes coudes et mes genoux me tirent. C'est ça, la puissance ? Je souris, ainsi que mes coéquipiers. Nous allons montrer que nous avions raison.

De loin, une femme observe son fils. Elle voit la lueur de ses yeux s'éteindre. Il a succombé à la puissances d'Alius. Elle sait qui pourrait régler ça. Elle attend celle qui est le plus lié à son fils. Elle attend sa fille. Elle ne sait pas ce qu'elle doit faire. Il y a 15 ans, tout était si simple. Puis, une fille. Un héritage qu'elle ne devait pas avoir est ressorti. Sa fille ne devait pas être une fille. Elle ne devait pas lui ressembler. Ses yeux ne devaient pas la fixer, lui rappelant ses erreurs. Elle voulait s'en débarrasser. Mais maintenant, elle la désire. Pour son fils.
Les blessures ne peuvent disparaître. Mais la douleur... la douleur... C'est possible. Elles peuvent se débarrasser de cette douleur.

Elle ne veut plus qu'une seule chose. Que ses enfants soient réunis. Rient ensemble. Et, si possible, si ce n'est pas trop demander, s'ils le veulent, elle veut qu'ils l'appellent maman.