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Un bip aigu fait se lever Emma. Son réveil sonne toujours dix minutes avant, pour qu'elle puisse préparer le petit déjeuner et se réveiller.

Tout d'abord, avaler son comprimé, mettre ses lunettes, s'étirer. Ou peut-être l'inverse... une fois ce rituel accompli dans un demi sommeil, un coup d'oeil à la radio réveil, qui assure de sa ponctualité. Ensuite, passer un haut, un pantacourt, des socquettes. Direction la salle de bain, gant sur la figure. Elle se regarde dans le miroir, les mains sur le rebord du lababo. La peau toujours aussi pâle, mais sinon, rien à déclarer. Maintenant, les enfants. Ah, oui, il y en a deux à présent. Né un an après son frère, Kyousuke a bien grandi. Il est rentré à l'école, cette année, et fait déjà la fierté de son aîné Yuichi, et de ses parents. Emma ouvre la porte de la chambre des enfants.

-Debout là dedans ! Yun, Kyou, on se réveille !

La voix du plus jeune, encore endormi, se fait entendre, tandis que son frère se lève, les cheveux en pétard.

-Maman...

- Viens dans mes bras toi...eh, te rendors pas !

Le petit s'était appuyé sur l'épaule fluette de sa mère, apaisé. L'autre enfant se frotte les yeux et descend les escaliers. De la cuisine des bruits de casserole embêtent le plus jeune, qui grogne en voulant enfoncer sa tête dans les cheveux longs de sa mère.

Celle ci suit son fils dans les escaliers, plus doucement. Ils ont 4 et 3 ans, sont déjà plus réfléchis que la moyenne, mais ils restent des enfants. Dans ses bras, Kyousuke s'éveille lentement à cause du mouvement de balance d'Emma.

- J'ai pas faim.

- Tant pis, tu dois manger. Allez, tu dois t'habiller après. Yuichi tu es déjà là ? C'est bien.

Emma posa Kyousuke sur sa chaise et le servit. Sora fit à son tour son apparition dans la cuisine.

-Bonjour tout le monde !

-Papa !

Les deux petits se précipitent dans les bras ouverts de leur père, qui les souleva et les reposa pour embrasser rapidement sa femme.

-Bien dormi ?

- Ça va. Et toi ?

-Cool. J'irai chercher les petits tout à l'heure, tu pourras aller aider Chloé.

- D'accord, je te laisserai aussi une liste de courses. Tu n'oublie pas, demain j'ai rendez-vous, tu les laissera à mon frère pour un petit moment, ça lui fera plaisir.

-Ah Yuichi doucement tu as failli renverser ton eau !

- 'Pas fait 'xprès !

- Oui je sais, je te préviens juste.

Le déjeuner est expédié, ensuite il faut vêtir le deux enfants, que le lait a bien réveillés. Ils font preuve d'une énergie insoupçonnable deux minutes auparavant, et Emma doit se presser pour avoir le temps de se préparer aussi. Enfin, la petite famille est prête à partir. Le trajet est rapide, les enfants sages, et Emma leur fait un dernier signe de la main avant de se diriger vers le centre ville, où Chloé a élu domicile. Elle envoie un message pour prévenir la jeune femme et passe acheter de quoi nourrir sa tribu pour le soir.

*

Pas d'ascenseur chez Chloé, Emma s'attaque aux trois étages à monter. Elle sonna, et attendit. Son regard est attiré par un porte-clé brillant accroché à la serrure. "Incorrigible..." Une voix aiguë fit sourirela jeune femme.

- J'arrive, entre !

Emma pèse sur la poignée et la porte s'ouvre doucement. Elle entre, ferme derrière elle. Son amie passe en coup de vent :

-Salut, excuse moi, tu n'aurais pas vu mes clés ?

- Tu parles de ça ?

Emma brandit le trousseau.

-Il était sur la porte.

-Merci Em'.

Emma remonte ses lunette en un geste négligent.

-Mais de rien, je suis là pour ça !

-Tu as posé tes petits ?

- Je suis libre toute la journée ! On s'occupe de toi, maintenant ?

- Allez. Au fait, tu as changé de lunettes ?

- Oui, tu les trouve comment ?

- Mieux que les précédentes.

- C'est Sora qui a choisi. Bon, on y va ? Je commence par ça.

Elle pointe un carton qui semble moins lourd que les autres, sort un cutter de son sac, et l'ouvre. Chloé se place à côté d'elle et s'attaque à un autre carton. Elle avait emménagé voilà quelques jours, et Emma s'était proposé de l'aider à déballer ses cartons. Et la voilà, les mains dans la vaisselle de Chloé, à manipuler avec précaution les verres et assiettes. Elle passe les objets fragiles à Chloé, qui les range dans leur tiroir. Elles discutent, rient, se relatent des anecdotes. Chloé demande au bout d'un moment :

-Et avec Yuichi, ça va ?

Emma suspend un instant son geste, puis répond :

-Bien sûr, pourquoi ?

- Tu n'étais pas aussi sûre de toi, quand tu étais enceinte...

Chloé dit ces mots négligemment, mais ils font mouche. Emma fronce les sourcils, et se touche le ventre, se remémorant sa grossesse, mouvementée.

*

Ce matin, à peine réveillée, une nausée monumentale me prit. Je me levai précipitamment et me précipitai aux toilettes. J'entendis Sora se lever et me lancer :

-Qu'est ce qu'il y a ?

- Rien, ne t'inquiète pas...

J'haletai, et étais pliée en deux de douleur. Jamais je n'avais ressenti ça avant, et ça m'effrayait. Mon mari me rejoignit, sans prendre le temps d'allumer la lumière. Contrairement à moi sa vision nocturne laissait à désirer, je l'entendis gronder un meuble, qui avait du se trouver sur le chemin de son pied. D'ordinaire je riais, mais là j'étais trop malade. Sa grande main me caressa le dos.

-Tu as mal digéré quelque chose ?  Le repas d'hier n'est pas passé ? Je suis désolé, j'ai peut-être fait trop. Respire, Em'. Respire.

-Sora, ça va, je me suis juste sentie mal. Ça va. Ça va mieux.

Je me redressai précautionneusement, et il bailla.

- Excuse-moi de t'avoir réveillé, Sora.

- Hey, je suis là pour ça. Il est quelle heure ?

Il tendit le cou et répondit à sa propre question :

-6h02. Tu veux te recoucher, ou je te fais un thé ?  Une tisane plutôt. Allez, retourne au lit je t'amène ça. Dans deux heures j'irai au travail, et tu prendras ton temps, OK ?

- J'ai pas le choix, je suppose.

Il sourit et me porta à moitié jusqu'à la chambre, en disant :

-Non, effectivement.

Deux heures après, j'étais de nouveau malade, et Sora me força à aller à la pharmacie.

*

-Madame, je ne connais pas vos antécédents, mais prenez ça. Cadeau.

-Merci mais...

-Ne me remerciez pas. Suivez les instructions, puis avisez. Par Gematos, je suis sûr que je ne me trompe pas !

Il me fit un clin d'oeil et je partis, un petit sac plastique serré dans mes bras. Le pharmacien était un Nain, j'en étais certaine. Et les Nains étaient connus pour leur manque de tact, leur tendance à contourner les lois et la bienséance, mais aussi pour leur instinct quasi-infaillible. Je n'avais pas vu réellement ce qu'il avait mis dans mon sac en plus des médicaments, et je me retins de regarder jusqu'à notre appartement.

- À nous deux...

Je m'assis dans la salle de bain, sortit de sa boîte la notice et un objet long et fin. J'étais seule, aussi par précaution je posai mon portable à portée. Je remontai mes lunettes, tic que j'avais depuis leur obtention, vers mes 18 ans.

- C'est pas vrai...

Sur l'objet qui ressemblait à un thermomètre, un deuxième petit trait bleu venait d'apparaître. Je crois que j'ai perdu connaissance pendant un instant.

*

-Emma ? Désolée, je t'ai rappelé de mauvais souvenirs ?

- Non, pas mauvais, juste qu'à ce moment je n'avais pas vraiment le bon état d'esprit. On reprend ?

-Allez, on y va. Tu peux me passer ce carton ?

Les jeunes femmes contiuent le déballement des cartons jusqu'à la fin de l'après midi, puis Emma rentre chez elle, impatiente de prendre dans ses bras ses deux petits enfants.

***

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