Chapitre 49

Daëri

Les habitants de la cité ont pris un coup après nous avoir aidés. Certains ont été punis, car d'autres les ont dénoncés. Malgré tout, les gens restants, et même plus nous ont rejoint. Comme si la colère de Nyx n'avait servi qu'à rallumer une flamme. Ils nous ont donné accès à la cité une nouvelle fois, et en échange cette fois on les protégera avec les gardiens qui sont venus. Havo a dit qu'on les emmènera même à la cité si on doit le faire. Après être entrés dans le périmètre des tours de Nyx avec Atmos, on a enfin trouvé l'entrée de la salle du générateur d'un des bâtiments. Soudain, le noir complet nous tombe dessus. Je crie:
-Atmos?!

D'un coup, je sursaute en entendant un coup de feu, la panique s'insinue dans mes veines tandis que la lumière et le générateur se rallument. Je regarde autour de moi et mes yeux s'arrêtent sur quelque chose qui m'empêche de respirer. Tremblante je cours et me jette par terre à côté d'Atmos. Non...
J'approche mes mains tremblantes de son visage couvert du sang s'écoulant de la plaie à sa tête. J'essuie le sang pour voir son visage, mais c'est encore pire et je me mets à hurler:
-Non! Non! Non! Atmos! Atmos, s'il te plaît! Non!

Je m'arrête de crier, mais mon corps est tout sauf calmé. Je veux partir d'ici. Maintenant. Je prends ma dague, mais j'ai du mal à contrôler ma main tremblante. Je m'efforce quand même de la serrer et l'approche de mon poignet, la vue brouillée par les larmes. Soudainement, mon cerveau perçoit un:
-Daëri! Daëri!

Je sursaute à la voix d'Atmos dans ma tête, que je ne pensais plus jamais entendre. Pourtant il n'y a que moi et ce corps que je ne veux, plus regarder. Est-ce que les fantômes sont réels ou c'est juste dans ma tête? Je m'en fous. Je serre à nouveau ma dague et regarde mon poignet. Je me fige d'un coup sous le choc, en entendant de façon moins forte que dans ma tête, derrière moi:
-Non! Fais pas ça!

La peur me laisse à peine respirer, mais je me tourne appréhensive, même si c'est le fantôme de l'homme que j'aime. Je ne sais pas...
Mes yeux tombent sur un autre Atmos, je le regarde figée. Il a l'air tellement réel, intact. Il est même en train de taper sur ce qui semble être un mur invisible, là où il n'y avait rien avant. Soudain, il tombe comme si le mur avait disparu et je vois le sang disparaître de mes mains, puis regarde là où le corps se trouvait avant. Rien. Un putain d'hologramme physique. C'était le pire, le plus effrayant que j'ai vu. Atmos se met devant moi et m'attrape durement. Avant qu'il ne puisse s'énerver, je crie dans sa tête:
-J'ai rien fait! J'ai pas eu le temps!

Il me secoue quand même violemment et crie à haute voix:
-Ne fais jamais ça! Même si je meurs!

Choquée et tremblante, je réplique dans ma tête, beaucoup plus clairement que j'aurais pu à haute voix:
-Va te faire foutre! Je le referais 1000 fois si je dois le faire! Frappe-moi, je m'en fous!

Il fronce les sourcils en me regardant choqué puis s'approche, mais je ne peux pas m'empêcher de tressaillir. Il frôle ma peau avec ses lèvres et sa chaleur se répand sur ma peau quand il me dit:
-Pardon, je te frapperai jamais Daëri.

Je ne lui réponds pas et ses lèvres viennent se réconcilier avec les miennes puis il m'assure doucement:
-Je te ferais jamais jamais ça, j'étais terrifié que...

-Je sais, t'as pas intérêt de toute façon.

Il sourit et ses lèvres m'enveloppent à nouveau de douceur, puis il dit tout bas:
-Putain je suis même encore terrifiée parce que t'es coincée ici aussi.

Il se lève et m'aide à me relever aussi en disant:
-Cette chose joue avec nous.

Je murmure:
-Oh non...

Ça va juste empirer. Je bouge et lui dis:
-Bon on doit se bouger, le générateur.

Je m'approche de la base métallique aidant à faire flotter l'orbe rouge qu'est le cœur du générateur et tente d'y faire lire mes empreintes. Comme je le craignais, l'écran se met à clignoter en affichant un message d'erreur. J'aurais pu dire que ça a dénoncé notre position, si l'hologramme ne nous avait pas indiqué que c'était déjà fait. Je recule et jette un coup d'œil à la machine, pour être sûre de mon souvenir du cours d'ingénierie électrique. J'hésite, mais Atmos me dit:
-Aller Daëri tu dois le faire.

-Si je me trompe, on risque de mourir électrocutés, tu risques de mourir.

Atmos me rappelle:
-On le sait, on a pris le risque tous les deux. Donc vas-y.

J'inspire et lui dis en lui montrant la bonne zone de la base métallique:
-Normalement, tu dégages la petite pièce en forme de cylindre plat, à côté de celle plus grande dont émanent les éclairs en dessous de l'orbe. Mais essaie de le faire lentement, je ne pense pas que l'arracher soit une bonne idée. Elle est vissée.

Atmos s'approche en disant:
-Ok...

-Attends!

Il me regarde et je l'embrasse aussi passionnément que mon cœur effrayé bat. Je lui dis:
-Quoi qu'il arrive, je t'aime.

Il me sourit et réponds:
-Moi aussi, ça va aller, Daëri.

Même si je ne le crois pas complètement, je hoche la tête et recule. Je ne suis pas assez proche pour distinguer la pièce. Juste assez pour observer Atmos en retenant mon souffle. Au bout de ce qui me semble être une éternité, le noir complet s'abat sur l'endroit. Je règle mes lentilles sur la vision nocturne et me dirige vers Atmos, en criant dans sa tête:
-T'as réussi! T'as...

Je sursaute dans ses bras quand le générateur se rallume d'un coup. Au lieu de l'orbe, le milieu est occupé par un message: " Nouveau modèle :( ". Je crie presque:
-Putain j'aurais dû le savoir.

Atmos tire ma main en disant tout haut:
-On a intérêt à se barrer.

Je le suis, mais dehors il n'y a rien. Pas un drone. Quelque chose va arriver, je le sens pas. Justement, ce qui ressemble à un cri arrive à nous, comme amplifié par un appareil. Pourtant, la nature des cris, elle n'est pas artificielle. C'est de la détresse. Je suis Atmos, qui me tire à l'opposé du son, mais la voix se met à prononcer:
-Pitié!

Putain. Je change de direction, mais Atmos m'attrape en disant catégorique par la pensée:
-On n'y va pas!

Je réponds dans sa tête:
-Tu te fous de moi? On est censés aider les gens.

-En survivant. C'est pas comme ça qu'on va les aider, donc mets ton masque de princesse robot sans cœur et laisse-tomber ça.

Je réplique dans son cerveau:
-Va te faire foutre Atmos.

Il y a un autre cri de terreur, cette fois avec des pleurs. Je regarde à nouveau Atmos et lui dis:
-On peut continuer à se bousculer ici jusqu'à ce qu'ils arrivent ou on y va.

Perdant patience, il me dit entre ses dents:
-Tu veux qu'ils nous trouvent en courant justement droit dans ce bordel?

Je soupire et dis:
-Pardon.

Avant qu'il ne puisse comprendre, je lui donne un coup de tête et m'efforce de courir le plus vite possible, le crâne battant de douleur. Comme la partie rationnelle de moi s'y attendait, Atmos me rattrape en me soulevant. Je me débats, mais il me fout par terre et me maintient. Mon mal de dos m'énerve encore plus que ce qu'il vient de faire et me fait crier:
-Qu'est-ce que tu fous putain?!

-Toi, qu'est-ce que tu fous?! T'es pas censée être contre moi! On n'a pas le temps pour tes conneries, juste parce que tu veux aller te faire buter pour des cris!

Je garde le silence et me contente de le fixer, mais pendant notre échange de regard la voix reprend:
-Daëri! Je sais pas qui t'es! Mais ils ont dit que t'es la seule qui peut m'aider!

J'expire longuement et regarde à nouveau Atmos qui semble hésiter longuement, mais il me lâche et dit:
-Tu restes près de moi.

Je réponds:
-D'accord.

On s'approche de la direction du cri menant à en dessous des routes sur différents étages que Nyx avait fait construire pour mes motos. Au loin, entre les piliers là où je m'amusais à jouer comme dans un labyrinthe, je distingue horrifiée la propriétaire de la voix. Avant que je ne puisse bien confirmer par la vue ce à quoi je pense assister, l'odeur nauséabonde et métallique me le confirme. La femme maintenue dans les airs par le faisceau d'un drone m'implore entre des sanglots:
-S'il te plaît! Aide-moi! Je suis la prochaine!

Les projections de couleur rouge au sol, éclairées par le soleil s'infiltrant dans cette scène horrifique et les taches maculant la machine à broyer étrangement blanche, témoignent du sort des précédentes victimes. J'observe les mouvements mécaniques, froids et impitoyables au centre de cette espèce de bac. Sa couleur contrastante avec le sang a forcément été choisie exprès. La peur, on nous l'a offerte sur un plateau et là je la saisis à pleines mains. Je ne peux pas la lâcher.

Un nouveau cri me réveille et j'essaie de réfléchir rapidement. Ce putain de drone maintient la femme en hauteur, juste à côté du dessus de la broyeuse. Je m'apprête à viser le drone, mais Atmos, qui a pourtant son fusil pointé sur le drone, pose sa main sur mon bras et me crie:
-Arrête! Elle peut tomber là-dedans!

C'est vrai que je n'avais même pas pensé à ce risque. Je suis tellement stupide. Il ne peut rien faire non plus à cause de ce risque. Je n'ai jamais eu affaire à une broyeuse. Nyx ne me laissait pas savoir grand-chose sur ses pires instruments de torture, donc je ne connais pas son fonctionnement. En tentant quoi que ce soit, je pourrais tout faire sauter et risquer qu'on souffre des retombées ou même faire accélérer la machine. Le drone provoqué n'aura plus qu'à y jeter la femme. Je tente de me calmer pour réfléchir puis propose à Atmos:
-Je pourrais essayer de faire comme la dernière fois.

-Le faire obéir?

-Oui

-Ok, mais s'il déconne je devrais tirer.

-Laisse-moi essayer ok?

Il hoche la tête et j'inspire longuement puis regarde la femme qui s'est arrêtée de crier. Je lui souris puis ordonne au drone:
-Drone, éloigne-toi du bord et dépose-la par terre

Il s'éloigne du bord vers le centre de la broyeuse et je me mets à crier en même temps que la femme. Je hurle:
-Non! Non! Non!

Pendant que je continue de m'époumoner, il la descend lentement. Je crie:
-Stop! Non! Arrête!

Pendant ce qui me semble être une éternité assourdissante, elle se fait happer par la broyeuse. Le drone tombe par terre à côté de la broyeuse. Je ne vois pas le reste du corps de la femme émettre des giclées de sang, parce qu'Atmos me tire vers lui et me serre. Je ne sais pas pourquoi je pleure. Je n'ai même pas pleuré pour Jev que je connaissais plus qu'elle. Peut-être que c'est parce que je ne l'ai pas tué avec ma stupidité.

Atmos avait raison, on aurait dû partir. On n'a pas le temps pour ça, mais il ne me dit rien. L'idée de la douleur qu'elle a dû ressentir me fait me recroqueviller dans un coin de ma tête. Je ne veux pas que ça m'arrive, je ne veux pas que ça lui arrive. Quand je me calme, tout est silencieux. Je sursaute en entendant le drone émettre d'une voix déformée par les dégâts:
-Elle est par terre maintenant.

Pendant que je me retiens de crier, Atmos me lâche et s'approche du drone. Je vois la machine se faire compresser jusqu'à devenir une petite masse informe. Il prend ma main et on s'éloigne de cet enfer. Quand on quitte enfin les poutres, au bout d'un moment, un grand bruit retentit derrière nous avec des secousses brèves au sol. Un cube blanc se tient plus loin après être tombé. Appréhensive, je marmonne:
-Putain .

En voyant ce qu'il se passe maintenant, Atmos crie presque:
-Putain de merde.

J'écarquille les yeux sur ce qui vient de le sortir de son silence. Un côté de la boîte s'est ouvert et une espèce de tarentule géante en est sortie. Je n'ai pas peur des araignées à ce point, mais là je suis carrément en train de trembler. Je réussis juste à crier dans la tête d'Atmos:
-Tuons-là!

Il répond mentalement:
-Il y en a d'autres là-dedans.

Je réfléchis rapidement et je lui communique:
-On ne peut pas les approcher! Elles vont nous finir!

-La broyeuse!

Je quitte enfin ces horreurs des yeux pour le regarder. Il me tire plus loin en expliquant dans ma tête:
-La broyeuse, si je trouve le moyen de les y mettre notre problème est réglé.

Je vois clairement son plan, mais réplique dans notre espace mental:
-Tu crois qu'elles vont y aller tranquillement?

Captant déjà son début de pensée, je continue:
-Tu sais pas si tu pourras les y pousser avec tes pouvoirs. Tu sais pas combien elles pèsent. Oui, tu t'es entrainé, même sur des camions, mais on sait pas.

-On n'a pas le choix

Je soupire et il dépose un baiser sur mon front avant de me dire:
-On les contourne à gauche et on court pour les appâter de loin. Si elles attaquent, tu fuis en priorité.

-Oui, je sais je suis pas tout le temps une kamikaze.

Il me fixe de ses lasers verts et je répète en souriant:
-Pas tout le temps.

Il sourit enfin et avec la lumière de la détermination crépitant encore dans ses iris verts il me répond:
-Bon, on y va.

On approche de l'endroit décisif où l'on croise la ligne invisible, où se trouvent les tarentules. On a de la chance, on va dire, car elles ne sont que trois, jusqu'à preuve du contraire. J'espère que l'on n'aura pas cette preuve. Atmos crie dans ma tête:
-Fonce, à la broyeuse!

Je cours sans même chercher à savoir si elles sont après moi et me concentre sur Atmos, qui est plus loin devant. Il se retourne sur moi. À bout de souffle, je lui ordonne mentalement:
-Avance!

Il se retourne, mais réponds:
-Accélère! Elles arrivent, te retourne pas!

Je ne le fais pas et continue d'inspirer et expirer sans réfléchir, pendant que mon cœur cogne poussé par la volonté de survivre. Miraculeusement, on atteint la broyeuse sans que l'une de ces créatures ne m'ait fauchée. On s'arrête à peine qu'elles nous rattrapent, je regarde Atmos et il lève les mains un moment. Les araignées ont de plus en plus de mal à avancer, puis en même temps qu'il fait le geste de les rassembler, elles se rapprochent. Pas exactement, les unes contre les autres, mais l'effet est atteint.

Je ne respire presque plus en les regardant s'agiter pendant qu'elles lévitent plus près de la broyeuse. Atmos ne les lâche pas dessus, il les tient encore pendant que les rouages commencent à les attraper, puis il les lâche. Les bras d'Atmos retombent et il reprend sa respiration, pendant que la broyeuse se remet à faire ces bruits inconfortables. Je risque un regard dessus et cette fois ce n'est pas de l'effroi que je ressens, mais un dégoût immense, en voyant ces insectes géants se faire broyer et leur intérieur visqueux gicler. Je me tourne et manque de vomir. Je m'efforce d'inspirer la main sur la bouche, tandis qu'Atmos pose sa main sur mon dos en demandant à voix haute:
-Daëri, ça va?

-Oui, c'était juste vraiment dégoutant.

Il sourit et me dit mentalement:
-Je pensais pas que t'étais si fragile.

Je lui donne un coup à la poitrine, mais il se contente de rigoler puis s'arrête pour dire:
-Putain ça s'arrête pas.

Je zoom avec ma lentille et effectivement au loin un groupe approche. Une dizaine de soldats. Ils sont habillés exactement comme mon ancien escadron, c'est sûrement eux. Ils sont passés de sous mes ordres à ayant l'ordre de me tuer. Je dis à Atmos:
-Ça va pas le faire là.

Il me dit sur un ton pressé:
-Commences à courir je les ralentis un peu.

Je le mitraille du regard et réponds:
-Je suis pas assez stupide pour jouer à ton petit jeu.

Il prend ma main et dit:
-Ok, on doit courir en tout cas.

-Lâche ma main et je te suivrais.

Il soupire, puis dit:
-T'es tellement bête parfois Daëri

Je serre sa main en répondant:
-Je sais. Suis-moi, peut-être que l'accès au sous-sol est ouvert. C'est à gauche vers la sortie de sous les piliers, là.

Il prononce tout haut:
-Ok.

On se met à courir. Quand on arrive, on avance dans l'entrée du tunnel dos à dos l'arme tendue. Je m'approche de la porte, mais je sens Atmos s'éloigner quand il me dit:
-Ouvres je les retiens.

Je me retourne et lui cours après. Notre dispute imminente est stoppée par le premier soldat qui nous rattrape. Profitant de son manque de préparation, je le crible de balles et du faisceau laser faisant sauter son bouclier. Grâce à l'augmentation de la capacité du chargeur de balles de nos armes et de la vitesse de tir qu'Atmos a amélioré, on pourra les avoir plus facilement, même si ça a diminué le laser. Je dois l'économiser. On s'approche de la limite de l'endroit couvert par la structure, pour accueillir les prochains soldats sur qui on tire.

Le dernier d'entre eux passe notre ligne invisible et je me tourne pour le viser, mais il se fige en regardant quelque chose l'espace d'une seconde et j'en profite. Je me tourne à nouveau pour m'assurer qu'Atmos va bien, mais il fixe aussi l'horizon en reculant, ou plutôt le spectacle anormal s'y trouvant.

Il y a des choses qui tombent du ciel par milliers rapidement. Ça tombe sur les soldats et leur fait du mal d'après les mouvements de leurs corps. Ils commencent même à tomber, ça se plante en eux. C'est des lames ou des couteaux, je ne sais pas. Je m'approche, mais Atmos m'attrape. Je le regarde et au milieu de ce vacarme métallique il me dit en silence:
-Je sais, mais ne risque pas de te faire mal.

Je hoche la tête et recule. Soudainement, la pluie s'arrête, mais de loin j'aperçois quelque chose de nouveau. Je zoom et reconnais les monstruosités aux poils roses et aux grands yeux verts, des vidéos sur les mutants que j'ai été forcée de regarder. Il doit y en avoir une bonne dizaine. Moins un, avec celui qu'Atmos vient d'abattre. Je l'imite et on se débarrasse de beaucoup d'entre eux, mais les cinq restants arrivent à notre niveau.

J'en abats deux, mais le dernier profite de mon moment d'inattention pour planter ses dents dans ma jambe, me faisant crier. Atmos me regarde sans pouvoir tirer et risquer de me toucher, donc je prends ma dague et l'enfonce dans le mutant toujours accroché à moi. C'est tellement fort que j'ai peur que la lame le traverse pour me poignarder. Heureusement, elle se loge juste dans son petit corps et sa prise sur ma chair se desserre douloureusement. Tremblante de douleur j'ouvre sa mâchoire pour déloger ses dents et laisse son cadavre tomber. Mes mains sont maculées de notre sang, étant la seule chose similaire restante entre moi et cet enfant mutant. Des souvenirs remontent, de la fois où Atmos a failli m'égorger puis quand Ena et Zy m'ont fait regarder ce qu'il s'est passé, avec les mutants. Atmos se baisse pour regarder ma blessure et grimace. Il commente mentalement:
-C'est pas superficiel, mais je ne sais pas si c'est profond.

Je réponds mentalement:
-C'est supportable, on doit y aller. On ne peut pas rester là, jusqu'à ce que le prochain truc nous tombe dessus.

J'essaie de marcher, mais la brûlure de la morsure fait peser ma jambe. Maintenant, c'est le souvenir de Blade menaçant de me couper la jambe qui revient et me fait même sourire. Atmos, qui s'est mis devant moi, me dit:
-Monte.

Je me mets sur son dos et on s'éloigne. On finit par trouver refuge sur une construction en forme de bloc pas trop loin. Une fois assise, je demande télépathiquement à Atmos:
-Qu'est-ce qu'on va faire maintenant?

-Je dois me reposer et toi encore plus.

Il déchire son t-shirt et attache le tissu autour de ma blessure. Malgré la douleur, mon regard se perd sur son corps musclé, exposé. Il m'attrape en train de faire ça et me dit à voix haute avec un sourire:
-Vraiment? Ici et maintenant en plus?

Je réplique tout haut:
-Eh fous-moi la paix, si je dois mourir au...

Il me fait taire avec sa bouche et on continue à se donner de la douceur avec nos lèvres, malgré la surface froide où l'on est couchés. Mon cœur s'emballant, je lui dis doucement:
-Tu me donnes trop chaud.

Il rit et se rassied en répondant:
-T'as pas envie d'aller plus loin, on va sûrement mourir.

Je rétorque:
-Justement.

-Ton père nous surveille sûrement.

Je lève les yeux au ciel puis réplique:
-On a qu'à lui donner quelque chose à regarder.

Atmos se met à rigoler puis s'approche et m'embrasse de façon de plus en plus intense, faisant monter ma température, mais il s'arrête d'un coup et me dit:
-Non.

Je l'incendie du regard et lui réponds:
-Je te déteste.

Il rit et dit en me tirant vers lui:
-Comme d'habitude, maintenant repose-toi un peu, au lieu d'essayer de me sauter dessus.

Je soupire et réponds:
-Ferme-là.

On finit par descendre et tout est calme. Trop calme. Atmos me regarde et je m'efforce d'ignorer la douleur et le dépasse en disant:
-Je peux marcher, on y va.

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