Chapitre 48
Daëri
La rumeur sur notre combat a circulé, parce qu'à ma surprise des gens se mettent à m'encourager en criant, mais la majorité crie pour Ena. Ils ne savent pas encore ce qu'elle a fait, donc logiquement...
Il y a aussi le grondement de la foule créée par tous leurs murmures. Je me concentre plus sur Ena. Cette idiote n'arrête pas d'essayer de me planter avec sa lame. Elle ne sait pas vraiment se battre avec un poignard et encore moins un aussi gros. Elle se contente d'essayer de m'avoir et de reculer. La voir avec sa lame me rappelle comment, moi, j'ai réussi à poignarder ma cible, et à égorger ma deuxième avec une dague sur ce champ de bataille.
Ça m'énerve encore plus et je me tourne violemment vers la gauche, en lançant mes bras tendus terminés par mes lames. Mon mouvement rapide lui fait émettre un bruit m'apprenant que je l'ai touché quelque part. J'évite une autre perforation de sa lame et pivote avec mes dagues, en essayant d'avoir son flanc par la même occasion. Je réussis, mais je suis trop lente par la suite et elle a le temps d'enfoncer sa lame sur le côté de mes côtes. Cela fait retentir mon cri avec celui des autres.
Plus que de la douleur, je ressens de la rage et essaie directement de la poignarder. Elle attrape ma main et il y a un duel de forces. Son regard nuit d'habitude paisible est animé par la détermination. Malgré ça, je prends le risque et la poignarde au ventre avec mon autre dague nous déstabilisant toutes les deux.
Après notre chute, on se relève toutes et il y a plus de sang que tout à l'heure sur sa peau brune, la mienne aussi en fait. Le sien j'espère, elle n'a pas pu aller aussi profondément dans mes côtes. Elle tente maintenant de me frapper rapidement avec sa lame. Je la bloque en plaquant mon avant-bras contre le sien. Rapidement, je baisse ma dague et fais un mouvement circulaire avec la lame pour qu'elle fasse le tour de l'avant-bras d'Ena.
En faisant ça, je taillade la peau se trouvant à portée de lame et Ena crie en empirant les choses quand elle tire son bras. Cela permet à ma lame de couper plus profond. Elle recule complètement et j'avance, mais elle semble s'activer à nouveau. Elle me tient à distance avec ses tentatives pour me poignarder. J'arrive à me concentrer assez pour refaire le bon mouvement malgré la vitesse, afin de recommencer ce que je viens de lui faire.
Elle est maintenant déstabilisée par la douleur et j'en ai plus rien à foutre. J'en ai assez. Je rentre sur elle de toutes mes forces avec mon épaule. Elle trébuche puis tombe en m'entrainant dans sa chute en s'accrochant à moi. Elle est plus rapide que moi et roule avant de tenter de me donner un coup de poignard, mais je bouge. Malgré ma légère coupure, l'adrénaline me pousse. Elle se relève donc, je rampe rapidement et tire sa jambe. Ça la fait tomber et l'empêche de se relever. Je m'approche à côté d'elle qui est toujours couchée, mais elle se réveille et stoppe ma dague avec son poignard.
Il y a un nouveau jeu de force avec nos lames l'une contre l'autre. Avant que je ne me décide à faire quelque chose, elle me donne carrément un coup de poing de sa main libre. Je suis choquée, mais me reprends assez tôt pour dévier le coup vertical de son arme. La lame taillade la surface de mes côtes au lieu de ce qui se trouve dessous, mes organes vitaux. Je laisse échapper un gémissement de douleur puis donne une série de coups de pied désordonnés à Ena s'approchant pour l'éloigner.
Ça doit s'arrêter maintenant. Je ne compte pas jouer au jeu de celle qui se fatiguera la première pour gagner. Si je dois mourir, ça arrivera. Je me lève et, elle, aussi. Des mèches sombres ondulées s'étant échappées de sa queue de cheval flottent autour de son visage, menaçant de la gêner. J'espère que ça aidera. Je m'approche en exécutant mon enchaînement le plus rapide. Je le répète tout aussi énergiquement malgré la fatigue. Je réduis la distance entre nous, malgré le fait qu'Ena recule de mes lames dansantes. Elle se rapproche en même temps de la foule qui tente de s'éloigner en se séparant comme la Mer rouge. Ena me fixe attentive son arme pointée en guise de défense.
Maintenant.
Je m'arrête et comme je l'avais prévu cette idiote tente sa chance. Je bouge vite et enfonce ma lame dans son cou, tellement profondément qu'elle se coince. Tout comme sa lame dans mon épaule, sa main finit par glisser du manche. Avant que ce qui était Ena tombe, j'arrache ma dague de son cou. Cela crée encore plus d'effusion de sang pendant que la foule crie. Mes veines s'emplissent d'une énergie battante anormale qui me pousse à me mettre sur elle et planter ma lame à travers sa poitrine.
Je fixe ses yeux noirs avec un air endormi maintenant justifié, ils sont entourés de sa chevelure sombre, ondulée et poisseuse de sang tout comme sa peau marron médiant maculée d'ocre. Je perfore la zone de ses poumons plusieurs fois puis m'attaque à son cou une nouvelle fois, avec cette énergie répandant du sang partout. Parmi d'autres, la douleur dans mes épaules se réveille à nouveau, alimentant ma rage et mes coups, deviennent plus profonds. Le sang d'Ena me recouvre pendant que je crie:
-Espèce...de...sale pétasse! T'aurais jamais pu être tout ce que j'ai dû devenir pour assurer ta propre survie! Je suis pas comme toi!
Je me lève à bout de souffle, les mains piquant à cause des coupures que je me suis faites en la poignardant. Je me rends compte que tout le monde a arrêté son putain de bruit. Je dois sûrement avoir l'air du monstre qu'ils sont censés détester maintenant, même si j'ai tué l'autre monstre. Havo lui affiche un sourire, il m'avait donné les vidéos d'entrainement avec les dagues il y a des mois. Il me les avait presque jetées au visage, il m'a sauvé la vie. Je me dirige vers Atmos, qui me regarde sous le choc. Il continue de me fixer avec ses yeux émeraude pendant que je lui remets mes dagues en lui disant:
-Je peux plus les garder.
J'ai tué Omaro avec et maintenant Ena. À ce rythme-là, je devrais les garder, parce que si la meurtrière que je suis continue sur ce sentier, il va m'en falloir beaucoup. J'ai tué celui qu'il considère comme son frère et ce qui était comme sa jumelle. Elle aurait pu être plus. Je ricane et ajoute:
-Désolé d'avoir tué ton âme sœur.
La façon dont il m'attrape me fait penser qu'il va me crier dessus, mais il m'embrasse longuement. Il me fixe et me dit sérieusement:
-Arrête tes conneries maintenant. Tu sais que je l'aurais tué de mes propres mains si elle t'avait tué. Je mourrais pour toi s'il le faut Daëri.
Un éclair fait un bond violent dans mon estomac et je murmure presque:
-C'est fou...
Je me rends compte que mon cœur bat encore plus vite que quand je me battais contre ce monstre. Il me dit:
-Je sais, c'est fou.
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