Chapitre 29

Daëri

J'attends que ma moto se recharge dans ma nouvelle planque, une autre oasis. La chaleur me tuait donc je me suis lavée dans l'eau de la source. Après m'être habillée je cherche de la nourriture, au milieu des plantes qui ont poussé insolemment dans le sable. Cet endroit entretien l'enfer personnel qui s'est formé dans ma tête. Dedans, je n'arrête pas de rejouer la mort de Blade dans ma tête. Cette torture est couplée avec ma paranoïa d'être retrouvée à un moment ou à un autre.

Quand mon ouïe perçoit quelque chose, je serre la tomastèque que je tiens si fort, qu'elle pourrait exploser dans ma main. Le bruit. Des pas, des pas réguliers et déterminés. Ils font crisser le sol au milieu des plantes. Cette personne est venue pour moi? Oui, c'est fini. Je vais mourir. Mon cœur accélère. C'est sûrement ce que Blade a dû ressentir. Oh mon Dieu, pourquoi je l'ai laissé mourir comme ça? J'aurais dû me réveiller plus tôt et le prendre dans mes bras, en attendant des secours. Afin qu'il ne parte pas comme ça...
Pourquoi je ne me dis ça que maintenant? Parce que je vais mourir? Oui, je vais mourir de toutes façons.

Non. Pas sans essayer. Je prends mes nouvelles dagues. J'ai réussi à les acheter à un vendeur assez cher, pour une couche d'anonymat...temporaire. Il a bien sûr déjà dû en parler, et le résultat m'a retrouvé jusqu'ici. Je me cache derrière un chênier. L'homme passe et j'en profite pour me glisser derrière lui. Je le menace de ma dague contre son dos. Je l'observe dos à moi. Il est plus grand et a l'air musclé. Ça va être chaud. Je distingue qu'il porte bien un masque contre le sable. Il recouvre son visage que j'ai mal vu et sa nuque. Je dis à mon futur bourreau:
-Tu bouges tu crèves. Je peux être rapide. Vous êtes combien à venir me trouver? Réponds ou je te vide de ton sang.

Ou j'essaierais. Je prends rapidement mon autre dague de ma botte et le pique aussi avec. Je sais que je connais cette personne, mais je suis trop paniquée pour réfléchir. J'entends un ricanement et choquée je réalise immédiatement qui c'est. Il se tourne et tente un enchainement. Mais je le connais aussi après l'avoir vu plusieurs fois. Je le contre les dagues tendues. Atmos enlève son masque et l'adrénaline monte. Je le savais. Je savais que c'était son putain de ricanement. C'est lui qui est venu me tuer, Zy m'avait prévenu. C'est encore pire, mais je vais me battre. Je le menace toujours et demande:
-Comment tu m'as trouvé? Ils arrivent?

-C'est juste moi. J'ai effacé tes traces . Ena m'a dit que t'étais partie, donc je t'ai suivie avant qu'ils arrivent.

Tu parles encore d'un génie, j'ai oublié les marques. Il a tout effacé pour s'occuper de moi personnellement. Je m'approche avec mes armes. J'ai encore cette impression bizarre à cause de lui. Je déteste ça. Je pourrais y mettre fin maintenant. Il me regarde avec son air intimidant. Cette expression durcit et affine ses yeux en jade. Elle accentue aussi ses longs sourcils noirs inclinés. Il demande:
-Tu veux vraiment me tuer? Tu vas essayer de me tuer?

Je garde le silence puis baisse mes dagues que je lui lance. Je suis maintenant à sa merci. C'est fini. Il est plus fort que moi et sait aussi comment utiliser ces foutues dagues. Il pourrait très bien me tuer avec mes propres armes. Maintenant, je suis satisfaite de m'être débarrassée de celles avec lesquelles j'ai tué Blade. Me faire tuer avec la même arme aurait été...
Atmos me sort de mes pensées en disant:
-C'est drôle, tu te sens menacée, mais tu le fais encore contre toute logique.

Il s'amuse à lancer une de mes dagues en l'air et la rattrape. Il s'arrête et face à mon regard alarmé il continue:
-Là tu vois à nouveau hein? Il te fallait plus de dangerosité? T'es trop en colère pour voir quoi que ce soit des fois...pourtant je ne sais pas pourquoi je voulais que tu me voies.

Mon cœur se remet à paniquer, au point que j'ai envie de l'arracher. Il poursuit:
-Je sais pas pourquoi j'arrête pas de suivre la personne monstrueuse que tu es.

Je devrais m'en foutre, surtout maintenant. Pourtant mon cœur coule dans la tristesse. Je ne sais même pas pourquoi, mais je lui demande doucement:
-Je suis un monstre?

-Tu...t'agis tout comme, cette chose a fait de toi un monstre.

-Mon père n'est pas une chose.

Il ricane et dit:
-Ton père change tout le temps, donc c'est ce qui correspond le mieux. C'était une femme l'an dernier non? Enfin, ça prétendait.

Je secoue la tête et lui fais remarquer:
-On peut être les deux sans être un monstre.

-Oh aller commence pas, tu sais très bien ce que je veux dire.

-Il ne voulait pas faire de mal, il voulait rassurer. Les femmes sont plus rassurantes.

-Mais peuvent être considérées comme plus inaptes aussi? Ça peut expliquer le changement que vous prépariez, non? Oui, on a fini par capter vos délires de métamorphe avec le temps.

Je ricane et demande:
-J'ai l'air inapte, moi?

Il secoue la tête et me dit sur un ton acide:
-Bien sûr que non, surtout quand c'est pour tuer.

Je le regarde paniquée et comme pour me le rappeler, il me crie:
-T'es une putain de tueuse!

Je sursaute et lui dis presque incapable d'inhaler:
-Tu sais...

-Je crois que je l'ai toujours su, mais je voulais pas le savoir.

Ça pourrait être le moment où il me tue, mais il ne le fait pas. À cet instant, j'en aurais presque envie. J'ai mal au cœur. Il continue:
-T'arrêtais pas de dire que les humains étaient détestables, et au final t'en es l'incarnation. T'as menti et t'as tué sans pitié.

Je dis douloureusement:
-J'ai eu peur...

Atmos demande frustré:
-De quoi?! On a analysé les données d'un drone et on l'a entendu. Qu'est-ce qu'il a entendu qui vaille que tu le tues hein?!

Ena n'a rien dit...en même temps, c'est logique. Il s'en voudrait. Il s'énerve à nouveau:
-Daëri!

Tremblante, je bredouille:
-Il savait que j'avais forcé Ena à m'aider.

Je ravale mes larmes. Avant qu'il ne pose d'autres questions, j'inspire à bout, avant de lui dire:
-Vas-y poignarde moi, c'est plus trop mon cœur de toute façon...

Je m'approche. Sous son regard confus, je mets la lame de la dague qu'il tient sur ma poitrine. Elle est seulement protégée par deux couches de tissu. Je lâche la dague et il la pointe toujours sur moi. Il va le faire. Je ferme les yeux terrifiée, mais j'entends juste la dague tomber. Je regarde Atmos qui me dit:
-Malheureusement, je suis aussi humain. J'irais pas au bout de la connerie que j'ai failli faire la dernière fois. En plus, tu le croiras peut-être pas, mais Blade aurait détesté que j'aie fait ça pour lui.

Je suis bouffée par tout ça. J'en peux plus. Je ne réfléchis plus trop quand je ramasse la dague rapidement et recule. Il me fixe confus. J'hésite un peu, mais quand je suis sur le point de me faire l'entaille finale, je me fais écraser violemment. Je sens que Atmos, couché sur moi, essaie de récupérer la dague. Je la serre bien. Malgré la sensation inconfortable du sol dur et sableux de l'oasis, je me débats comme je peux sous le poids d'Atmos. En un mouvement de bras trop rapide exécuté pour garder mon arme, je manque de me couper. Heureusement, je stoppe la lame juste avant ma jambe, où elle se dirigeait. Atmos se met alors à crier sur un ton aggravant sa voix:
-Arrête tes conneries avant que l'un de nous se fasse mal!

Je sursaute puis me calme et dis doucement:
-Je préfère mourir que de te voir me regarder comme un monstre. Comme celui que je suis, celui que je vois depuis. Je veux pas le voir dans tes yeux.

Quand je me tais, il lâche ma main qui emprisonne la dague. Il la prend doucement puis se dégage de sur moi. En revanche, il me tire vers lui et me dit doucement:
-Regarde-moi Daëri.

Quand j'ouvre un peu plus mes yeux mouillés, je vois de l'inquiétude et de la compassion que je ne mérite pas. Donc je les ferme à nouveau, pendant que mes larmes reprennent. Il me dit doucement:
-T'es humaine Daëri. T'es pas un code informatique, pas un monstre comme lui.

Je ne sais même pas pourquoi je n'arrive pas à m'énerver. Je me calme un peu avant de demander doucement:
-Tu crois que j'irais en enfer?

Il rit tout bas et dit:
-Comment tu peux avoir une notion de paradis ou d'enfer, si on ne dirait pas que t'avais pas clairement celle du bon ou du mauvais?

Après une pause, je réponds:
-Je l'ai, tu le sais. Je sais aussi ce que j'ai fait depuis que c'est arrivé. Je ne sais pas trop pourquoi j'y pense, mais...Dieu, je ne suis pas vraiment bien renseignée dessus. Papa ne me l'avait pas vraiment conseillé, mais ce que j'ai vu était intéressant. Tous les écrits que j'ai vus disent que Dieu a tout commencé. Le bien...et le mal.

-Et t'as continué avec les deux, comme nous tous.

Je me perds un peu dans ses taches de rousseur, avant de lever les yeux sur ses iris verts. Je lui demande:
-Tu me détestes maintenant?

Il me lâche et se lève puis dit:
-J'aimerais bien...

Atmos m'aide à me relever comme vaincu. Ça terni un peu son ton quand il dit:
-Je ne peux pas m'empêcher de vouloir te changer.

-Tu peux pas me changer, je suis la fille de mon père. Je le trahirais jamais.

Il me regarde dans les yeux et en m'emprisonnant dans la jungle de ses iris demande:
-Pourquoi je suis toujours en vie? T'aurais pu en finir tout à l'heure, ou au moins essayer pour le retrouver.

Je suis prise de cours par sa question. Je ne sais pas comment y répondre, pas plus que je n'ai envie de le savoir. Je marmonne donc:
-Je sais pas, je...je sais pas.

Il s'approche avec sa présence chaude et ambrée. En plus de ça il y a son regard troublant, me faisant presque trembler. Il continue:
-Pourquoi les battements de ton cœur accélèrent, à chaque fois que je m'approche?

Je me défends en criant presque:
-Arrête ça putain de dém...

Ses lèvres se posent sur les miennes et je ne sais pas quoi faire, malgré la sensation plaisante venant de leur douceur. Je me souviens ensuite qu'à une époque où je n'étais pas censée le savoir, je le savais. Je savais embrasser. Les souvenirs me font le pousser violemment. Il me regarde puis me dit désolé:
-Pardon Daëri, je suis pas l'un d'entre eux.

-Comment tu le sais?! Tu peux lire les souvenirs maintenant?! Normalement, t'en es pas capable putain!

-Je sais pas faire ça, je l'ai pas fait. Je t'ai entendue dans ta cellule quand tu t'es battue avec Aelia. Tu dormais, mais t'arrêtais pas de te débattre en disant des choses comme: "me touchez pas comme ça" et t'avais aussi dit "me frappe pas je vais le faire" et...
Pardon. C'est juste que parfois j'arrêtais pas de me souvenir de tout ce que j'ai entendu, pardon.

Honteuse, je secoue la tête les yeux fermés, en espérant que ça me fasse arrêter de pleurer. Atmos caresse mon visage et sèche mes larmes. Je ne devrais pas, mais je m'approche. Nos lèvres se lient doucement à nouveau. Après un long moment passé sur leurs matelas de douceur, je lui dis à voix basse:
-Je veux que ce soit toi le premier.

Je le regarde. En fronçant ses longs sourcils, confus il répète:
-Que ce soit moi?

Je l'embrasse à nouveau longuement et en souriant à quelques centimètres de mon visage il demande:
-Tu veux faire l'amour avec moi?

Je hoche la tête, sans pouvoir m'empêcher de rire à la bizarrerie de ce qu'il se passe. Mais c'est ce que je veux faire. Je confirme:
-Oui, avec toi.

Ils n'ont pas pu me prendre ça. Car j'ai fui avant que ce monstre cupide ne trouve le plus offrant. Celui à qui vendre cette partie restante de mon innocence. Cette partie de moi, je veux la consumer avec lui. Avant de mourir bientôt. Il me regarde et demande comme si c'était la première fois que lui allait faire ça:
-T'as jamais...t'es sûre? Tu sais ce que tu fais?

Je lui réponds calmement:
-Tu m'as déjà vu boire ou autre? Et encore plus en journée.

Il esquisse un sourire en coin puis se détache un peu de moi à ma confusion. J'ai peur de l'avoir effrayée. Après tout, ça serait normal avec tout ce chaos. Mais il me dit:
-Ok, mais je vais faire un plongeon si ça te dérange pas. J'ai un peu chaud et...

En voyant son sourire, je l'arrête en disant:
-Fais pas une des blagues débiles de Zyron s'il te plait.

Il rit et répond:
-Pardon

Pendant qu'il est parti, je vais moi aussi me débarrasser de tout ce sable, en nageant ailleurs. Je reviens près de mon campement. Je me mets à regretter que de toutes les choses que j'ai prises, je n'aie pas pris de miroir. Sûrement parce que je ne voulais pas non plus voir une meurtrière. Contre ma moto, j'enfonce ma tête dans mes mains. Qu'est-ce qu'il se passe là? Je vois Atmos arriver et me reprends, mais il me demande concerné:
-T'as changé d'avis? Tu sais c'est pas g...

Je le coupe et lui dis maintenant nerveuse:
-Non, j'essaie de ne pas penser, c'est tout.

-Je peux t'aider

Il m'embrasse longuement. J'ai l'impression que mon cœur va casser ma cage thoracique. Après notre baiser, je me reprends et lui demande:
-Dis-moi...

Ses bras, toujours autour de moi, il répond en souriant:
-Quoi?

-Ça te sert à quoi d'entendre les cœurs?

-Franchement pas grand-chose, à part certains états comme la panique, le mensonge, ou l'excitation...

Je ris à son sourire et il ajoute:
-C'est un pouvoir un peu bizarre parmis les trois.

-Les sentiments, la télépathie et le cœur...

-T'es bien renseignée pour quelqu'un qui m'a jamais demandé.

-J'osais pas, je voulais pas que tu croies que je veuille te tuer ou...

Il caresse ma joue en disant:
-Hey, tranquille.

Je hoche la tête puis mes lèvres font un avec les siennes. Quand on revient à deux, je lui demande avec un sourire:
-T'entends toujours mon cœur maintenant?

Il secoue la tête et dit:
-Pas très bien, le mien fait trop de bruit.

On rit et on continue de s'embrasser en finissant sur mon matelas. Je sens la douceur de ses lèvres contre ma peau. Il continue d'embrasser mon épaule et ma respiration s'accélère encore plus. Mais quelque chose brise tout soudainement. Je laisse échapper un:
-Putain!

Je me tourne vers Atmos ayant l'air concerné et lui dis:
-J'ai jamais pris de pilule, j'ai pas d'implant ni de...

Il cherche dans ses poches, et trouve un Noxil. Le fameux carré neutralisant toute vie et maladie, pendant plusieurs semaines. Je l'ai étudié il y a des siècles au programme de lycée, mais j'en avais jamais vu en vrai. Je ne peux pas m'empêcher de lâcher:
-Sérieusement?

Il le descend comme un pro, sans même de l'eau pour l'aider à avaler. Il me répond amusé:
-Ben oui, c'est très sérieux justement. Et puis on sait jamais faut toujours être prêt. Mais si ça peut te faire plaisir t'es la seule depuis des mois, p...

-Je m'en f...

Il m'interrompt avec un baiser enflammé qu'il termine en mordillant ma lèvre inférieure. Ses lèvres sur mon cou me font frissonner et font battre mon cœur anormalement. Sans parler de la tornade s'échauffant entre mes jambes. Il tire sur ma brassière découvrant un de mes seins qu'il lèche. Cette nouvelle sensation me fait trembler et respirer en désaccord. Mais j'essaie de ne pas faire de bruit, parce que je ne veux pas rendre ça gênant. Mais c'est vraiment dur. Soudain, j'ai presque envie de râler, quand je ne sens plus sa langue chaude sur mon sein. Il y a juste son sourire moqueur. Il plisse ses yeux couleur émeraude et relève ses pommettes. Sourire qui me donne vraiment envie de l'embrasser. Malgré cela, toujours contrariée, je dis:
-Vraiment?

Il rit et me demande:
-T'as aimé ça alors?

-Oui...

Je sens à nouveau la chaleur mouillée me donnant des vagues de plaisir, sur la peau. J'oublie presque de respirer quand il me dit:
-Tu peux le montrer que t'aimes ça, t'es libre. Enlève ça.

Je m'exécute en m'accrochant au cotton doux, dont je vais me débarrasser, pour calmer mes tremblements. Il me met contre le matelas, doucement mais fermement. Je souris et il m'imite. Je tressaille quand il s'approche encore plus. Avant que ses douces lèvres fassent réagir ma peau. Dessus je sens la chaleur de sa bouche, avec une danse de caresses de sa langue. Je laisse échapper des gémissements de plaisir face à cette douceur enflammée. Lui, émet des bruits comme un "je te l'avais dit" moqueur. Mais mon esprit est de nouveau capturé, par les mouvements de plus en plus rapides sur mon téton. Je sens des cercles, des lignes...

Des trajets me faisant bouger et émettre des gémissements. Mais il continue de plus en plus vite en me tenant contre le sol. Je ne sais pas comment mais ça m'excite encore plus.
Il lâche mon sein, ce qui me donne une impression de froid frustrante. Mais j'ai à peine le temps de réagir, qu'il s'amuse à faire des vas et viens dessus avec le plat de sa langue. Il fait ça tout en jouant avec mon téton gauche de sa main. La douceur d'un côté contraste avec le plaisir narguant de l'autre.

Je crois que je vais m'asphyxier. Pourtant je me libère et attrape sa tête. Je me retiens quand même de trop serrer mon emprise sur sa douce chevelure, pour le ramener encore plus contre moi. Je le sens rire contre ma peau, puis il enlève ma main de sa tête pour aller sur mon sein gauche. Il se met à le lécher comme s'il voulait faire mieux qu'avec le droit. Ça fait redoubler mes gémissements pendant qu'il s'est remis à me tenir. Il rit à nouveau contre ma peau et l'embrasse avant de me dire avec un sourire moqueur:
-Maintenant, je sais vraiment que t'aimes ça.

Je lève les yeux au ciel et il enlève son t-shirt. Son corps dessiné de façon saillante me fait sourire de satisfaction. Il me dit:
-À force de s'entrainer, on a ça dans le package parfois.

Je fais rouler mes yeux, mais laisse ma main parcourir ses muscles, sculptés par une détermination que je peux admirer chez lui. Il me demande:
-T'as fini?

Je l'embrasse sauvagement comme pour répondre à sa question. Il se détache de mes lèvres en riant avant de me plaquer et recommencer à me torturer avec sa langue maudite. Elle me fait trembler en passant entre mes seins et entre mes côtes, ce qui me fait frémir encore plus bizarrement. Il embrasse longuement mon ventre en y laissant un sillon mouillé. Le bout de sa langue s'y promene ensuite, me faisant frémir à bout de souffle. Il lèche ensuite ma joue, ce qui me fait rire, jusqu'à ce que ce soit ma mâchoire et mon cou. Ça me fait maintenant gémir. Avec ses doigts, il se met à me donner des frissons, en parcourant le haut de ma poitrine. Il caresse mes seins, puis doucement, il va plus bas. Il me demande d'un murmure grave:
-Je peux te toucher là?

La question m'excite encore plus, sa voix...
Je bégaie:
-Euh...oui, oui.

On s'embrasse, pendant que je sens bien ses doigts caresser doucement mon clitoris. Ceci malgré le fait que je sois déjà si mouillée. En plus de ça, sa langue chaude et humide joue avec la mienne. C'est comme s'il cherchait à créer un brasier ou m'envouter encore plus. C'est pas possible. Mes gémissements forts coupant nos baisers, seraient des cris si je ne me retenais pas. Je ne sais pas comment je fais, alors qu'il joue à caresser des parties de mon corps, que je ne connaissais pas bien jusque-là. Merde, je m'en fous. Je laisse échapper des cris quand m'en vient l'envie et je le sens rire contre moi. Soudain il s'arrête. J'ai vraiment une envie de l'assassiner tandis qu'il me dit d'une voix suave:
-T'as aimé ça aussi?

Il rit et je m'apprête à l'insulter quand il recommence à me caresser juste pour s'arrêter. Maintenant, il enlève carrément sa main. C'est une torture à ce point-là. J'en veux beaucoup plus. Pendant qu'on s'embrasse, sa main s'enfonce dans ma chevelure frisée. La mienne parcourt sa peau douce tendue par les muscles. Je le tire vers moi. À ce point-là je m'en fous qu'il m'écrase. Je le veux juste. Je mets mes jambes autour de lui. Nais ça ne le déstabilise pas dans sa position assez physique, pour ne pas s'éloigner ni m'écraser. Il se met même à torturer mon cou. Je crois que j'aime quand il utilise sa langue dessus, mais pas autant que mes seins. Je lui dis doucement:
-Je préfère les seins.

Il rit et s'arrête puis murmure dans mon oreille:
-Je voulais pas te torturer. Je voulais juste que tu sentes vraiment bien la toute fin.

Je comprends avec un sourire amusé quand justement il me demande:
-Tu veux vraiment le faire?

En me noyant dans le monde vert entouré de noir à l'intérieur de ses yeux, je réponds:
-Oui.

Il se relève, enlève son cargo, puis son boxer et encore plus excitée je regarde son corps ce qui lui fait dire:
-Ferme la bouche, littéralement.

Je me rends compte que comme une idiote je l'avais bien à moitié ouverte. Il se remet sur le matelas, mais je me dérobe. Je me lève à mon tour et enlève mon short que je lui lance dessus. Je me débarrasse ensuite de ma culotte qu'il attrape et fait tourner avec un sourire narquois. Je ris, tourne sur moi-même et il lâche un:
-Putain.

-Oh aller je sais que je suis pas mal, mais t'as abusé avec le "putain" de politesse.

-Non, t'es une putain de Vénus.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire et le rejoins. Il me demande une dernière fois:
-T'es sûre?

Je l'embrasse et hoche la tête. Quand il est à nouveau au-dessus de moi, il embrasse mon épaule avant de dire doucement:
-Apparemment ça fait mal.

Je répète dans un souffle:
-Apparemment.

Il me dit avec un sourire rendant son regard tendre:
-T'es la seule fille qui m'a fait confiance au point de me choisir pour ça et que j'ai pas...

-Pas?

-Rejeté.

Je fronce les sourcils et il se couche à côté de moi, je demande:
-Pourquoi?

-Elles m'aimaient pas vraiment pour moi. Le regret, je voulais pas ce problème. C'était mieux pour elles.

Au lieu de répondre un truc stupide, je ris et capture ses lèvres avant de lui dire:
-Du coup, t'abandonnes?

Il m'embrasse longuement et se remet au-dessus de moi.
Pendant qu'on rit, j'observe ses taches de rousseur. Elles sont comme des étoiles dans mon propre univers. Un univers qu'il embrase de son regard, avant de déposer de la douceur sur mon cou. Pendant que je le sens en moi, il  dit amusé:
-Hmmm, oui, je me suis bien débrouillé pour que tu me noies dans les sensations.

J'ai envie de répondre une insulte, mais avant d'en avoir l'occasion une douleur lancinante me traverse. Je ne peux pas m'empêcher d'inspirer fort. Je n'arrive pas non plus à m'empêcher de grimacer de douleur. Tout ça en un instant où je resserre mes jambes, comme si ça aller aider. Il arrête son moment de plaisir qui commençait, d'après ses bruits. Concerné, il se met à me regarder avant de dire:
-J'ai cru que j'allais doucement, je t'ai fait mal?

-Non, si, ça va rien changer.

Je l'embrasse et ajoute:
-Continue comme tu le veux, fais-le.

La douleur recommence et je m'accroche à lui, qui me réconforte de ses lèvres, pendant que ça s'améliore. Maintenant, la douleur est remplacée par un plaisir, me rappelant celui de tout à l'heure. Mais c'est décuplé. Mes jambes font un peu n'importe quoi et ma respiration accélère avec la sienne. Ses bruits graves m'excitent encore plus. Je me sens tellement bien, est-ce que ça fait la même chose quand les gens boivent ou fument de la...putain j'en peux plus! C'est beaucoup mieux, définitivement.
Il empire les choses quand entre mes gémissements il dit dans mon oreille:
-T'aimes ça aussi?

J'arrive juste à haleter:
-Oui!

Je distingue des rires et mes sens sentent tout s'accélérer et le sentir encore plus. Mes gémissements se transforment en cris. Il rit, mais lui fait des grognements et des gémissements qu'il retient. Il prend un de mes seins que ses lèvres emprisonnent. Sa langue et ses dents me font gémir vraiment fort, malgré l'arrêt de ses coups de reins. Il reprend doucement ses mouvements en moi. Cela dure un bon moment empli de plaisir charnel. Au bout de ce moment, moment ça devient pire qu'avant. C'est bordélique, avec un rythme sauvage, me rendant proche de ce qu'on doit sûrement qualifier d'ivre. Ses bruits et mes cris le suppliant de ne pas s'arrêter se perdent au loin. Soudain, je dirais même violemment, il ralentit et s'arrête. Malgré mon manque de souffle, je crie:
-Qu'est-ce que tu fous?!

Il éclate de rire. J'allais enfin atteindre la fin et cet imbécile...
Il me regarde avec son air diabolique, embrasant la jungle dans ses iris. Pour je ne sais quelle raison, j'ai encore plus envie de l'embrasser. Il se remet à faire des vas et viens en moi, en jouant avec ma langue. Ça réchauffe beaucoup mon humeur. Mon plaisir monte, trop vite par rapport à tout à l'heure. Sûrement comme une vulgaire débutante, je sens déjà la poussière de fée envahir ma chair. Mais je me retiens de me laisser emporter. Il me dit dans l'oreille:
-Ça sert à rien tu vas perdre rapidement.

Juste son chuchotement m'a presque fait abdiquer. Après un moment à me faire gémir, il va juste un peu plus vite en moi. À ma surprise je sens mon corps réagir, abandonner. C'est fini. Je crie tellement fort que toute la faune a dû m'entendre et courir. Je retiens mon souffle, mes yeux clignent et je suis ailleurs. Je réponds quand même à ses questions. Il attend que je ne sois plus dans les vapes pour sourire au-dessus de moi. Je lui dis:
-Je t'avais dit oui.

-Je rebaise que les gens conscients.

Je souffle avec un sourire. Il m'embrasse et demande contre mon visage:
-Ça va?

Je hoche la tête et demande amusée:
-Tu peux faire ça combien de fois?

-À l'infini.

Je lève les yeux au ciel et il dit:
-Non, cinq je crois, d'après le record personnel. Le plus souvent, elles se fatiguent avant.

Il est trop arrogant. Je souffle et il rit, puis nos baisers nous font glisser jusqu'à un second round. J'ai eu droit à sa voix grave altérée par le plaisir. J'ai réussi à créer cette mélodie, qui s'est échappée de ses cordes vocales. Il y a aussi eu la sensation bizarre de chaleur en moi, tout ça avec cette impression de lévitation. Je sens à peine nos corps se diviser.
Atmos me secoue en m'appelant:
-Daëri, Daëri tu vas bien?!

J'ouvre les yeux et souris amusée avant de dire en rigolant:
-Putain!

On se met à rire. Atmos se calme, inspire et dit avec un sourire:
-Donc je vais prendre ça pour un "super".

Je lève les yeux au ciel et il continue:
-Je savais que j'étais pas mal, mais toi, tu m'as fait exploser mon score.

Je fais rouler mes yeux au ciel, on rit puis je me remets à penser.
J'ai l'impression que ce souvenir effacera les autres, j'espère. Putain c'était bien! Mais c'est sûrement aussi un de mes tout derniers souvenirs.
J'ouvre mes yeux sur des iris verts, en train de m'observer depuis leurs têtes, reposant sur leurs coudes . J'aurais dû sursauter, mais je ne l'ai pas fait. Je fronce les sourcils et lui demande:
-Tu l'as senti ça aussi ? Ma préoccupation?

-Non, je peux aussi te voir, tu sais. Pas juste te sentir.

Je ne sais pas pourquoi, mais je l'attire vers moi et l'embrasse.
Après notre sorte de sieste, consistant plutôt à regarder nos alentours comme des idiots je dis amusée:
-Je suis le monstre que tu t'es tapé maintenant. C'est pas bizarre?

Il soupire puis grimace avec ses belles lèvres et me regarde. Il me dit plus sérieusement:
-Je...t'en es pas vraiment un. T'essaies juste de l'être. Et je dis pas ça à cause de ce qu'il vient de se passer.

Je ris, puis réponds:
-Je trouve toujours les humains détestables pourtant.

Je recommence à mentir, mais c'est plus simple de haïr, que de faire face à ce que j'ai fait. En souriant, Atmos me demande:
-Même moi tu me détestes?

-Tais-toi.

Il essaie de m'embrasser, mais je m'enfuis. Je le vois se recoucher en criant comme en souffrance:
-T'es chiante!

Je ris avant de m'éloigner et plonger dans l'eau.
Quand la nuit nous a recouverts, en mangeant autour de notre vrai feu orangé, Atmos me parle de ses rêves bizarres:
-Et le dernier que j'ai eu...

-Quoi? Pourquoi tu t'arrêtes?

-Rien.

-Pourquoi tu mens? T'as vu quelque chose de mauvais? Une catastrophe?

Il dit doucement:
-Oui...

Je fronce les sourcils et il continue:
-J'aurais dû, j'aurais pu arrêter ça. Si j'avais fait attention, t'aurais pas tué Blade.

J'ignore ma peine menaçant des larmes qui vont couler. Je secoue la tête et lui explique:
-Un de tes rêves cryptés, même si tu l'avais décrypté, n'aurait servi à rien pour arrêter ça. J'ai tué Blade parce qu'il voulait m'empêcher de partir et on s'est disputés et...

J'essuie une larme et Atmos m'embrasse doucement. Je le laisse faire, puis quand nos lèvres se séparent, je lui dis:
-Je veux retourner à la cité.

Il a l'air choqué puis inquiet en secouant la tête. Il me répond:
-T'as pété les plombs ou quoi?

-Oui, je suis en train de devenir folle à cause de la culpabilité. Oui, j'arrive à ressentir ça.

-C'est à cause de ce que je viens de te dire? Ça veut rien dire, oublie ça. On n'aurait pas dû en reparler...

-Ça ne veut pas rien dire. Le monstre dont t'as rêvé avant que j'arrive, tu crois que c'était qui hein? Et l'arbre? Les mutants?

En caressant ma joue, il me dit:
-T'es pas ce monstre.

Je recule et me lève en lui disant:
-Atmos, tu devrais pas être comme ça avec moi. Je le mérite pas et tu le sais. Il vaut mieux que tu te dises que t'as pu profiter des regrets, de celle qui a fait ça à Blade, pour passer du bon temps. Rien de plus.

Atmos répond énervé:
-Arrête tes conneries.

-Tu devrais rester ici quelques jours le temps qu'ils en aient fini avec moi.

Il m'attrape et je me débats à nouveau assise de force, mais ça ne sert à rien. Je crie:
-Lâche-moi putain!

Il me dit doucement:
-Daëri, me fait pas ça s'il te plait.

Il finit par me lâcher. Son ton m'a déjà secoué, mais quand je me tourne, son regard m'achève. Je me mets à pleurer et il me prend dans ses bras. Malgré tout, je lui dis doucement:
-Je vais y aller Atmos, je dois y aller.

-J'irais avec toi.

-Tu veux pas voir ça.

-Je m'en fous.

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