Chapitre 15

Daëri

Je finis enfin de bosser et rentre vers mon les baraquements pas trop loin. Je regarde la boîte sentant la sorte de pomme de terre bleu clair, que j'ai vue recouverte d'une sauce rouge qui ne m'a pas l'air d'être du ketchup. J'ai tellement faim, parce que j'ai refusé de faire une de leurs cinquante pauses. Je voulais terminer mon deuxième drone. Mon estomac fait que je m'assieds directement à l'une des tables en bois derrière les baraquements et ouvre la boîte. Je mets la fourchette dans ma bouche pour goûter la sauce. Sa douceur est interrompue par mon regard se posant sur Atmos et Ena. Ils sont en train de rigoler à une autre table.

Je hausse les épaules et goûte la purée bleue. Elle est salée et poivrée sans qu'il y en ait visiblement. Bizarre. Je goûte les deux ensemble et c'est pas mal. Je ne sais pas, c'est peut-être la faim, mais je finis le tout assez vite. J'avais choisi ça à cause du bleu et rouge, ça me rappelait Papa. Je me retiens de pleurer, mais malheureusement Atmos arrive pile à ce moment-là. Il me dit:
-Hey, alors ton premier jour? T'as brûlé personne?

Je ne lui réponds pas avec mon nœud à la gorge, mais il baisse les yeux sur ma barquette et continue:
-Oh, t'as aimé le zounou? Moi, j'aime pas, c'est juste beau à regarder...qu'est-ce qu'il y a Daëri?

Je déteste la douceur dans sa voix. Il essaie de prétendre qu'il est gentil, mais ils m'ont enfermé ici. Je le regarde avec haine et il me dit concerné:
-On t'a rien fait, hein?

Je reste silencieuse et il conclut:
-Si, c'est nous. On t'a fait quelque chose...si tu veux pleurer à cause de lui, tu devrais pas.

Il me regarde droit dans les yeux pour me dire:
-Nyx s'en fout de toi. Il a pris le risque de te faire tuer rien qu'en t'envoyant là-bas, avec tes soldats.

J'inspire, mais tout craque quand je réponds:
-Ça ne serait pas arrivé, c'était pour apprendre.

Pendant que j'essuie rageusement mes larmes, il réplique:
-Apprendre quoi? Tu meurs et il va te remplacer par un autre gosse qu'il aura volé je sais pas où.

-Non, je suis spéciale. C'est pour ça qu'il m'a sauvé, il m'a pas volé. Il aurait très bien pu créer un enfant.

-Tu sais très bien que cette chose ne maîtrise pas encore l'ingénierie génétique. Sinon on ne serait même plus là à l'heure qu'il est, pour jouer dans sa boule à neige. Il t'a prise toi parce que t'étais encore malléable enfant.

Je ne sais pas pourquoi, mais le mot "malléable" me fait tenter de le frapper. Malheureusement, il me stoppe rapidement. Je me lève rapidement d'à côté de lui sur le banc et lui donne un coup de coude à la tête. Il s'exclame:
-Putain!

Il se lève, mais je ne bouge pas malgré la peur. D'après ses sourcils affinant son regard, il est énervé et me dit justement de sa voix durcie:
-Tu peux pas continuer à frapper les gens, t'es pas en maternelle.

Les flashbacks d'une époque heureuse me viennent. Ils en apportent aussi d'autres qui m'énervent tellement que je m'approche violemment de lui. Il m'attrape et je me débats, puis réfléchis et tente le coup entre les jambes. À ma surprise, avant d'atteindre ma cible, quelque chose s'enfonce rapidement et douloureusement dans ma cuisse. Il m'a donné un coup de coup de coude pour me stopper.

La douleur s'intensifie passé le choc et je crie:
-Putain!

Même pas amusé par sa victoire, il me répond:
-Et je me suis retenu, donc n'essaie plus cette connerie avec moi.

Je le mitraille du regard en sentant l'élancement dans mon muscle. Il s'approche à nouveau en disant:
-Aller, ça fait pas si mal.

Je crie presque:
-Je suis pas une de ta clique. Je me fais pas taper dessus vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour m'entraîner.

Il sourit légèrement et répond:
-C'est pas le cas, c'est juste des fois au cas où. Enfin, c'est devenu plus qu'au cas où à nouveau avec tes soldats, mais c'est drôle.

Je réplique:
-J'imagine.

Soudain, Ena apparait à bout de souffle avec des sacs affublés d'un logo en lotus. Elle crie sur Atmos:
-Dis-moi que j'ai mal vu putain! Tu l'as pas frappé?!

Atmos ouvre la bouche puis la referme avant de dire en me regardant:
-Oui je l'ai fait. Je suis déso...

Je me retourne en disant:
-Je m'en fous, et Ena laisse-moi tranquille.

Derrière moi, je les entends se disputer et soupire. Les humains sont fatigants.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top