Chapitre 10

Daëri

La tête toujours recouverte de ce sac bien fixé qu'on m'a mis en repartant, on continue de me faire marcher puis on s'arrête enfin. Mais soudain je me sens descendre et mon cœur repart plus vite. On va m'enterrer? Non, reprends toi Daëri. C'est un ascenseur. C'est la seule logique d'après la sensation de la gravité m'attirant vers le bas et les paroles que les autres s'échangent sans la moindre panique. Après un long moment avec des secousses, les portes ou je ne sais pas quoi, s'ouvrent sur une nouvelle température pas aussi étouffante que celle sous la tente. Il fait frais comme dehors à la surface, mais c'est un peu plus doux. Un ascenseur sous le sable, comment ils ont fait ça? Je pensais que leur technologie était limitée à quelques armes.

On me fait avancer. Le sol n'est pas complètement lisse, mais bien plat. On dirait de la terre, mais je sens des grains. Pourquoi j'ai ces fichues bottes? Elles éloignent ma perception. Je me remets à prêter attention à mes tortionnaires quand d'après leurs poignes se resserrant, je sais qu'on va encore me jeter quelque part. Effectivement, je finis sur quelque chose comme de l'eau, mais consistante retenant ma chute. Un skate antigravité mal réglé? Non, c'est plus grand. Ça doit pourtant être le même concept, car je sens la sécurité anti-chute m'entourer avant que ça n'accélère. Au moins, on ne me touche plus. Quand on arrive, on me fait descendre et une nouvelle voix vraiment grave dit:
-Putain c'est vrai votre connerie. Et vous l'avez ramené ici en plus.

La voix fluette de la vieille lui répond sur un ton autoritaire contrastant:
-Elle nous sera utile.

La voix d'Havo sur le côté me signifie que c'est lui qui me tient et non pas Blade, qui serait justement en train de me broyer le bras. De l'autre côté c'est celui qui m'a attrapé sur le champ de bataille qui me tient, Zy. Il l'ouvre pour demander:
-Vous allez vraiment la mettre là-dedans?

Havo répond:
-On dirait bien.

Ils me poussent dans un lieu bizarre à l'odeur étrange. En fait c'est son manque d'odeur qui l'est, neutre. Ils défont mes liens et s'éloignent. J'ai à peine le temps d'attraper le sac sur ma tête que quelque chose comme une porte glisse rapidement derrière moi. J'enlève mon sac et quelques secondes après une lumière violente s'allume, brûlant mes yeux et m'arrachant un gémissement. Au bout d'un moment, habituée, je regarde autour de moi. Tout est blanc et vide, il y a juste une couchette immaculée. Sur une des parois, une lucarne blanche me fait glisser ce qui semble être du tissu blanc. Des vêtements. J'ai compris maintenant. La torture blanche.

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