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T'AS JAMAIS vraiment abandonné au fond, parce que t'es un battant mon Émile, j'suis fière de toi.

Puis un jour j'avais un peu bu, tu l'avais tout de suite remarqué tellement tu me connaissais bien. "Tu rigoles beaucoup, t'es hystérique. Approche toi. C'est bien c'que j'pensais, Constance, tu sens l'alcool, t'en as dans le cou, tu te rend compte, c'est dangereux !"

Tu m'faisais rire à paniquer pour rien comme une espèce de grand-père, ou juste de père ou de mère poule. "T'inquiète, Anne a fait gaffe en versant les verres. Fin j'crois."

Ton visage s'était pincé, tu m'as fait de la peine, grand con. "J'fais pas confiance à Anne depuis le jour où tu lui as donné ton cœur."

J'me suis pas éloignée, j'avais toujours ton nez dans mon col, ça me dérangeait un peu c'était pas confortable t'avais limite la bouche nichée entre mes seins. "T'es marrant."

J'trouvais la jalousie mignonne, c'était mignon ou pathétique, comme la jalousie tiens. T'as enfin relevé la tête puis tu m'avais fait de la peine alors j'avais commencé à jouer avec tes lèvres. "Constance, tu fais quoi."

J'avais mes doigts qui dessinaient les contours de tes lèvres un peu maigrichonnes, gercées, puis mes lèvres se sont jointes, elles ont effleurées les tiennes, d'abord, taquines et joueuses, puis elles les ont touchées, à bout de souffle, avant de carrément s'écraser.

J'étais bourrée, c'est moche l'alcool.

T'étais si beau toi pourtant en me souriant, mon Émile. Puis il a disparu. "Je suis pas Anne."

J'ai dit que non et j'ai éclaté de rire, puis j'me suis allongée sur le canapé, en face de toi, le coude sous le menton, et t'as cru que j'dormais parce que j'faisais plus aucun bruit, et j't'ai vu pleurer jusqu'au sommeil.

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