et de trois

-T'as encore froid ?

Tous les deux se tenaient à plusieurs dizaines de centimètres l'un de l'autre, sur les marches en métal glacé, exposés à l'air frais de la capitale. Ils hésitaient. N'osait pas faire le premier pas. Ce fut elle qui prit les devants, encore une fois. Elle se rapprocha doucement.

-Peut-être qu'on aurait plus chaud si on se faisait un câlin ? suggéra-elle.

Elle se sentait un peu stupide de le demander comme ça. Pourtant, elle était habituée à mettre les pieds dans le plat.
Les joues du garçon s'empourprèrent, puis il acquiesça, et doucement, comme s'il avait peur de la briser, il la serra dans ses bras. Au début, elle ne réagit pas, mais sous les lumières crues des beldevères on pouvait la voir rougir doucement. Il la serra de plus en plus fort, comme s'il se rendait compte que c'était réel, et comme s'il avait peur qu'elle s'échappe, comme si ce n'était qu'un rêve et qu'au réveil, elle ne serait plus là. Elle finit par l'entourer de ses bras à son tour et ils restèrent ainsi, sans bouger, jusqu'à ce que le garçon se détache.

-Embrasse moi, murmura-elle.

Il y eu un silence, seulement troublé par le bruit de leurs respirations saccadées, et puis il le fit, et ce fut doux, comme un papillon se posant sur une fleur. Leurs lèvres s'effleurèrent, deux pétales roses pressés l'un contre l'autre, dans un mouvement délicat. Elle sentit son coeur battre plus vite, battre plus fort, elle avait l'impression de goûter au soleil. Comme s'il s'était enfin décidé à pointer son nez dans son mauvais quartier.

-Embrasse moi encore, réclama-elle.

Il l'embrassa encore. C'était si doux, d'une douceur infinie. Et dehors il faisait froid, mais à l'intérieur elle avait chaud au coeur.

-Tu pleures ?

Elle toucha sa joue. Elle était mouillé.

-J'embrasse si mal que ça ? s'inquiéta-il.

Elle hoqueta, rit un petit peu, et d'autres larmes dévalèrent ses joues. Elle ne pouvait pas l'exprimer. Elle ne pouvait pas dire que ces larmes, c'était des larmes de tout, de joie, de tristesse, qu'elle était juste heureuse d'être là.

-Oublie ça et embrasse moi. Plus tard il sera trop tard, notre vie c'est maintenant.

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