Embers ( Captain America Fanfiction)
Ceci est ma première fanfiction sur Captain America, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez! ;)
Un dernier rayon de soleil éclaira la surface lisse de la bannière étoilée du fidèle bouclier de Captain America. Posé contre le mur de l'immeuble, il semblait observer les alentours d'un œil attentif comme s'il attendait quelque chose. La silhouette musclée du héro se dessina dans la brume de l'explosion tandis qu'il s'avançait avec aplomb. Le visage couvert de poussière, il retira son masque et s'essuya d'un coup de main mais il ne fit qu'étaler encore plus la suie qui le recouvrait.
Au loin, une nouvelle explosion retentit et un nuage de fumée noire s'éleva au dessus de l'atmosphère. De dos, le soldat ne vit pas l'OVNI s'écraser un peu plus loin, enveloppé d'une aura lumineuse. D'un geste expert, il attrapa son bouclier et le mit dans son dos, puis il continua à marcher et rejoignit sa moto qui l'attendait docilement au coin de la rue, à l'abri des dégâts. Il démarra en trombe et s'éloigna sans un regard en arrière.
Souffrance. Tout ce que je ressentais n'était que de la souffrance, une souffrance qui se propageait à travers chaque fibre de mon être. Chaque parcelle de ma peau était à vif comme si quelque chose s'était incrusté et essayait de ressortir.
" Où suis-je? Que s'est-il passé? murmurai-je tandis que mes yeux s'habituaient peu à peu à la luminosité.
Le soleil me meurtrissait les pupilles mais je tentais malgré tout de soulever les paupières. Après quelques secondes, je finis par retrouver la pleine capacité de ma vue et ce que je vis me laissa sans voix.
Un monde de désolation se tenait devant moi. Des flammes surplombaient un bâtiment désaffecté et s'infiltraient à l'intérieur tels des serpents de feu, dévorant tout sur leur passage. Quelques mètres plus loin, des arbres brulés étaient abattus au sol, un amas de cendre autour d'eux. Tout ce que je voyais n'était qu'un monde sans vie et envahit par la chaleur des flammes qui se rapprochaient dangereusement de ma position. Je me trouvais dans le dernier tas d'herbe verte, une atmosphère pas encore imprégné de la fumée qui se déversait dans l'air. Je me retournais et aperçus au loin des immeubles encore intacts d'où des personnes sortaient en courant, portant des sacs remplis à ras bord de nourriture et d'objets personnels. Instinctivement, je me forçais à me lever et à avancer vers eux mais mes jambes refusèrent de me soulever.
" Allez, lève-toi" m'ordonnais-je en recommençant encore une fois.
Impossible.
Une douleur fulgurante me paralysa et un cri s'échappa de ma bouche. Un jet électrique me traversa de mes pieds jusqu'à mes cuisses, puis remontant le long de ma taille et de mon buste, et enfin jusqu'au haut de mon crâne, et me fit hérisser tous les poils de ma peau. Dès que la décharge fut passée, j'examinais mon corps blessé par la chute. Mes épaules, mes bras et mes mollets dénudées étaient recouvert de filets de cendres noirs ainsi que du sang séché collé à ma peau. J'avais l'impression de ne reconnaitre ni mon corps, ni le lieu où je me trouvais. Ce bref rappel de la situation me fit réaliser que je ne pouvais pas rester là. Le feu allait se répandre et brûler tout ce qui était comestible sur son passage.
" Je dois partir, il faut absolument que je parte." lâchais- je à voix haute en regardant frénétiquement autour de moi.
" N'y avait il rien d'utile pour quitter ce lieu? " m'exaspérai-je.
Mes yeux furent irrémédiablement attirés par un objet brillant caché deux mètres plus loin sous un petit tas de feuilles mortes. Aussitôt, je me traînais vers ce petit bout en métal qui semblait être ma voie de sortie. Je rampais jusqu'à lui malgré la douleur qui allait et venait à chaque mouvement. Quand enfin, je l'atteignis, ce fut avec un soulagement que j'attrapais l'embout de l'objet et le soulevais au dessus de moi. Son éclat me fit plisser les yeux puis une décharge électrique indolore me traversa et le mal qui semblait s'être emparé de moi disparut.
" Qu'est donc cet objet?" pensais-je en l'observant sous toutes les coutures. Fin et sculpté dans un métal éclatant, l'objet ressemblait fortement à une lance. Le bout de la poignée se pliait de manière à être pointue et acérée sur la pointe, prête à transpercer n'importe quelle résistance. De plus, un serpent de métal s'enroulait le long de la lance jusqu'à l'autre extrémité, qui formait sa queue tandis que la tête s'ouvrait sur des crocs acérés suivis de la pointe de métal. Ses yeux bleus, incrustés dans la lance étincelaient de malice comme si l'animal était vivant mais je crus que c'était seulement le reflet du soleil sur les pierres de saphirs et le pris sans demander mon reste. Après tout, un objet ne pouvait pas être vivant , n'est-ce pas?
Avec hésitation, j'agrippais le manche et m'appuyais dessus afin de tenir debout. Tremblante, la lance était mon seul point d'équilibre et je finis par marcher très, très lentement.
Malheureusement, le feu était plus rapide que moi, et une vague de flammes arrivait dans ma direction. J'accélérais frénétiquement, faisant de petits pas afin d'aller plus vite. Je regardais dans les environs dans l'espoir de trouver un refuge dans lequel me cacher mais il ne se trouvait rien d'autres que des ruines abandonnées qui allaient bientôt être avalées par des langues de flammes. Alors que je les sentais crépiter dans mon dos, mon pied rencontra une pierre et me fit brutalement chuter contre le sol. Inconsciemment, je lâchais la lance dans ma chute qui roula sur quelques mètres et je vis mon dernier espoir de survie s'évanouir, trop loin pour la saisir.
Mon champs de vision fut assaillit par les flammes, des milliers de petits êtres se chevauchant les uns sur les autres et avançant en chatoyant d'une lueur écarlate. Ils marchaient sur la ville, sans peur et sans limite. Le feu allait plonger sur moi comme si je n'étais une vulgaire petite fourmi sans importance.
Cependant, au fond de moi, je ne voulais pas mourir.
Pas comme ça.
Pas tout de suite. C'était trop tôt. Je voulais rencontrer mon âme sœur et vivre une vie remplie de bonheur. Je voulais vivre et découvrir le monde. Je voulais sentir à nouveau la chaleur du soleil sur mon visage et la caresse de l'océan sur ma peau et non la déchirure de la vie par les flammes.
Je relevais brusquement la tête vers l'armée de feu et plongeais mes yeux verts brillants dans les braises. Je les fixais intensément, diffusant mon envie de vivre. Ensuite, inconsciemment et guidée par mon instinct, je levais la main, en espérant ardemment que la vague de flammes reculerait.
Quel surprise! Quand je sentis une douce chaleur envahir mon corps et se concentrer dans ma main, puis mes doigts et voir le feu reculer sous mon impulsion silencieuse. Je les vis faire le tour de mon corps avant de continuer leur route et brûler toutes sortes de brindilles et d'herbe sur leur passage.
Tout à coup, mon énergie s'évapora comme si quelqu'un avait aspiré ma force vitale et je me sentis tomber sur le sol tandis qu'un moteur ronronnant de plus en plus fort surgissait au loin. La dernière chose que je vis fut une forme noire indistincte provenant de la lance qui sembla avoir disparue comme par magie. Puis je fermais les yeux et le noir m'enveloppa.
Des voix masculines me tirèrent de mon sommeil et j'ouvris brusquement les yeux. Puis une lumière vive assaillit ma vision. Je plissais les paupières et levais la main pour me protéger de la luminosité. Dès que je bougeais, les voix se turent et une silhouette obscurcit ma vision. Une grimace étira mon visage tandis qu'elle me reposait gentiment le bras sur le lit en murmurant des paroles réconfortantes. Mais cette vue raviva des souvenirs en moi et mon cœur se mit à battre plus vite. La machine reliée à mon pouls s'accéléra de plus belle et la voix masculine murmura " Tout va bien, vous êtes en sécurité ici."
Je roulais des yeux en essayant de me relever mais des fils étaient reliés à mes bras. Je tentais de les enlever mais une main douce se posa sur la mienne et me maintint fortement.
" Lâchez- moi, laissez- moi partir" disais-je.
" Non", dit l'homme en serrant ma main un peu plus.
Je levais la tête et croisais le regard d'un homme, vêtu d'un uniforme bleu foncé à rayures rouges et blanches ainsi qu'un bouclier de forme ronde à l'emblème de l'Amérique qui semblait se trouver dans son dos. Ses cheveux blond cendrés, coupés court et ses yeux bleus me déstabilisèrent lorsqu'il enleva délicatement sa main montrant ainsi qu'il n'était pas hostile. A sa vue, un souvenir remonta à la surface et une image traversa mon esprit. Cet homme combattant une armée d'extraterrestres, son bouclier paré devant lui et son regard déterminé à affronter tout les affronts. Une moue apparut sur mes lèvres mais pas un son ne sortit de ma bouche tandis que le nom de " Captain America" résonnait dans ma tête.
Toutefois, je restais sur mes gardes.
" Qui êtes-vous?" demandais-je d'une voix plus posée.
" Je m'appelle Steve Rogers, Mam " répondit-il sans une once d'hypocrisie.
Ce nom résonna de manière familière dans mon esprit mais je ne parvins pas à comprendre pourquoi jusqu'à ce qu'un autre homme surgisse du fond de la salle et déclare:
- Elle n'est pas à cent pour cent humaine. Son sang l'indique. Elle est peut être dangereuse, Cap.
Je haussais les sourcils, soucieuse tandis que ces paroles se répétaient en boucle dans mon esprit " pas humaine,... son sang,.... dangereuse" , mon cœur se remit à battre plus vite et ma respiration s'accéléra.
" Je ne comprends pas. "
" Respirez calmement, tout va bien", dit Steve, " Regardez moi, inspirez et expirez".
Joignant la parole au geste, il respira longuement et je finis par suivre son exemple. Au bout de quelques secondes, mon cœur se remit à battre de manière régulière et un sourire étira mon visage.
Steve ajouta, en passant du vouvoiement au tutoiement lorsqu'il remarqua que ça me perturbait encore plus que je ne l'étais déjà.
" Comment t'appelles-tu?"
Je le regardais, indécise en tournant la tête.
"Lucy. Je m'appelle Lucy. "
Steve sourit mais une ombre passa sur son visage.
"Qu'est ce qu'il y a?"
Il plissa les yeux et tendit sa main en tremblotant, désignant mon épaule dénudée.
" Ta cicatrice, je connais quelqu'un qui a la même. Stark, fais lui un check-up complet et dis moi si tu trouves autre chose."
Steve sortit brusquement de la salle et les portes automatiques se refermèrent derrière lui tandis que le bruit de ses pas disparaissait au loin.
Stark le regarda partir, un air consterné sur son visage fatigué.
" J'ai l'impression qu'il se prend pour un capitaine parfois,... même si il est en effet un capitaine. Bref, au travail!"
L'homme a la lueur inquiétante qui luisait au niveau de sa poitrine s'approcha de moi, une énorme aiguille à la main et me regarda avec un grand sourire tandis qu'il m'enfonçait l'objet dans la peau. Je ne pus retenir un gémissement de douleur, mais il était tellement absorbé dans son travail que Stark ne s'en formalisa aucunement. Ensuite il retourna derrière des écrans tactiles géants et s'activa à la tache, déplaçant ses mains avec agilité, murmurant des paroles incompréhensibles et fronçant les sourcils dès qu'un problème survenait. Il semblait trouver la solution à chaque question, à chaque complication, et je me rendis compte que j'avais en face de moi une sorte de génie.
" J.A.R.V.I.S, scanne-là entièrement."
Une petite boule métallique s'éleva au dessus de ma tête et un jet de lumière incandescent aspergea mon corps sans émettre aucun contact. Sceptique, j'observais l'appareil en me demandant ce que c'était. Puis je pus apercevoir mon hologramme virtuel, ce qui fut un moment assez étrange. Voir son reflet à travers son avatar électronique était une expérience à la fois intéressante et déstabilisante. Je pouvais y voir les multiples changements qui s'étaient produit sur mon corps à travers les diverses cicatrices et bleus. Une sensation de fraîcheur envahit mes membres tandis que quelques bribes de souvenirs ressurgirent et une larme coula le long de ma joue. Je touchais mon visage et un liquide chaud s'étala sur mes doigts. Transparent et invisible, la larme symbolisait une chose sur laquelle je n'arrivais pas à mettre un nom. Ce n'était pas de la tristesse, ni de la peur. J'ignorais ce que c'était mais une machine tout droit sorti d'un film futuriste s'avança et piqua du bout de sa pointe métallique le sommet de mon œil juste avant qu'une deuxième larme ne s'écoule sur ma joue. La machine attrapa la goutte, la versa dans une pipette et l'apporta à Stark qui l'observa un moment.
J'avais l'impression d'être un rat de laboratoire, un cobaye sur lequel un inconnu pouvait faire tout ce qu'il voulait et cette sensation me révoltait. Mon être criait de sortir d'ici, de trouver un endroit paisible où me reposer et découvrir ce qu'il m'arrivait.
Délicatement, je détachais les fils qui s'inséraient dans ma peau, retirais la couverture et bondissais hors du lit. Je me précipitais vers les portes automatiques qui s'ouvrirent sans bruit, j'attrapais d'une main la pile de vêtement sur la chaise ainsi que des chaussures et je courus pieds nus le long du couloir. Absorbé par ses recherches, Tony Stark ne remarqua même pas l'évasion de la jeune femme mais il murmura d'une voix étrange. Même J.A.R.V.I.S ne fit aucun commentaire au sujet de la fuite de Lucy mais la garda à l'œil grâce à ses capteurs électroniques intégrés.
"Lucy est une bombe à retardement."
Je marchais avec prudence le long du corridor métallique, les vêtements collés contre moi et je suivais les lumières blanches installées au plafond. Je m'arrêtais et commençais à me déshabiller. La tenue d'hôpital tomba sur le sol tandis que j'enfilais un jean et un débardeur noir pile à ma taille. " Quelle coïncidence!", songeais-je Je lassais mes chaussures rapidement et remarquais qu'elles étaient bien trop grande pour moi, malgré tout je les gardais par mesure de sécurité.
Soudain, une lumière clignotante rouge s'alluma et le couloir ne devint plus blanc mais rouge sombre où rien d'autre que la couleur du sang ne ressortait. Cette impression me fit frissonner car j'avais la réelle impression de flotter dans un océan de sang où seules les variations des vagues nuançaient la couleur rouge, passant d'un rouge clair à un rouge pourpre. Alors que je continuais à trottiner, une porte apparue au fond du couloir et je me jetais dessus. Je ne voulais pas rester là, et la peur envahit doucement mais sûrement mon esprit. Quitter cet endroit était la seule pensée raisonnable qui résonnait dans ma tête. Cependant, je n'étais pas au bout de mes peines, car à peine avais-je ouvert la porte qu'une nuée d'armes à feu furent pointées sur moi tandis qu'un homme hurlait dans un mégaphone de me rendre sans faire d'histoires.
L'air frais de l'extérieure emplit mes narines, et j'aspirais une longue bouffée d'oxygène qui sembla me revigorer. J'observais cet étalage d'hommes armés jusqu'aux dents qui attendaient les prochains ordres. Allaient-ils tirer ou me capturer à nouveau?
J'ignorais ce qu'il m'était arrivé mais être enfermé quelque part n'allait certainement pas m'aider à trouver des réponses. Une rafale de vent souleva mes cheveux et me fit frissonner. Je levais les mains en signe de reddition et ajoutais:
" Que me voulez-vous?"
L'homme de tout à l'heure, Steve, sortit d'un véhicule et se dirigea vers moi sans hésiter. Tout le monde sembla me craindre sauf lui. " Pourquoi est-il si avenant avec moi? " songeais-je tandis qu'il m'annonçait en soupirant:
" Si tu veux savoir ce qu'il t'es arrivé suis-moi, Lucy."
Je le fixais un moment et il me rendit mon regard sans ciller.
" Très bien."
Puis je le suivis docilement et apercevais la foule armée s'écarter au moment où nous passions parmi eux. Je voyais dans leurs yeux une peur que je ne connaissais pas. Ce n'était pas la peur de la mort, non, plutôt la peur face à quelqu'un de supérieur par rapport à eux, un être qui domine et soumet . Steve s'arrêta devant le véhicule militaire et me montra d'un mouvement d'entrer à l'intérieur.
Cependant, je n'étais pas à l'aise.
" Je n'aime pas les espaces confinés", déclarais-je en baissant les yeux, honteuse de ma faiblesse.
Steve haussa les sourcils mais ne fit aucun commentaire. Il continua son chemin encore quelques mètres avant de monter sur sa moto Harley, me tendit un casque que j'enfonçais sur ma tête et comme un gentlemen, il attendit que je m'installe.
Je ne savais pas ce que j'avais mais mon cœur s'accélérait quand Steve me fixait comme si son regard avait un impact particulier sur moi.
Etant donné, que le bouclier dans son dos me gênait, il l'attrapa et le vissa à l'avant de sa moto puis il démarra doucement avant de s'élancer sur la route à une allure rapide. Automatiquement, j'agrippais sa taille et je me rendis compte qu'il était vraiment musclé. Le rouge me monta aux joues et je restais silencieuse durant tout le trajet, jetant des coups d'œil aux environs. L'atmosphère que j'avais vue avant de me retrouver dans ce laboratoire était très différent. La vie pullulait à l'horizon, calme et sans danger, des gens sortaient de chez eux, téléphonaient en marchant, faisaient leurs courses, promenaient leurs chiens,.. Ils vivaient en paix avec des problèmes normaux et pouvaient dormir sur leurs deux oreilles.
Ensuite un champ de tournesol attira mon attention. Aussi jaune que le soleil d'été, une impression de déjà-vu me saisie. Un vague souvenir d'une petite fille courant dans le champ surgit de mon subconscient mais il s'évapora aussi vite qu'il n'était venu. Au bout de quelques minutes de trajet, Steve s'arrêta sur le bord de la route, descendit de la moto et attrapa son bouclier tandis que je je restais assise sur la moto et observais le lieu dans lequel nous nous trouvions. Un énorme bunker avait été construit au fond du champ, au bord de la lisière de la forêt. Il s'élevait sur plusieurs mètres de haut, et aucune fenêtre ou espace ne laissait la lumière du soleil filtré l'espace confiné du bâtiment. La roche était abimée sur certains endroits comme s''il avait été attaquée et des traces de sang étaient incrustés dans la pierre. Steve s'élança vers le bunker, et je le suivis prudemment. Ce lieu ne me disait rien qui vaille. Nous commençâmes à traverser le champs de tournesol mais avec mes chaussures trop grandes, je ralentissais notre progression. Steve s'en rendit compte en fronçant les sourcils, une question au bord des lèvres. Puis il réfléchit quelques secondes avant d'agir. Rougissant, il me prit dans ses bras en psalmodiant : " Ca ira plus vite de cette manière" et il avança d'une démarche rapide comme si j'étais un poids plume. Je pris le temps d'admirer le paysage malgré la vue du bunker qui gâchait l'harmonie de cet endroit, emplissant l'espace d'un message de mort.
" Où sommes-nous?" , demandais-je tandis qu'il me posait sur le sol une fois arrivé devant l'entrée.
"Tu le sauras bien assez tôt", répondit-il mystérieusement.
Steve ouvrit la porte de plomb à la force de ses bras et je m'enfonçais à l'intérieur sans lui laisser le temps de dire un mot.
- Attend Lucy! Il y a peut être encore des gardes. Je dois d'abord sécuriser le périmètre et ensuite nous irons plus loin.
Je me mordillais la lèvre et finis par hocher la tête sous le regard imposant de Steve. Puis il s'éloigna, aux aguets. Je me retrouvais seule près de l'entrée et attendais en scrutant le sol. Je remarquais la fraicheur émanant de sous mes pieds à cause des dalles sombres du bunker.
Beaucoup de questions tournoyaient dans mon esprit mais je sentais que les réponses se trouvaient ici, plus très loin de moi.
Steve revint quelques minutes plus tard, à peine essoufflé, en tenant son micro " Merci Natasha, je te revaudrai ça.", puis il m'observa un moment, perdu dans ses pensées.
Je m'approchais.
- Steve, tout va bien?
Il s'arrachait de sa rêverie et me répondit, les yeux hagards.
- Oui, aucun ennemi à signaler.
Nous nous enfonçâmes dans le couloir et trouvâmes dans un laboratoire bien plus effrayant que celui de Stark. Une lumière tirée sur le verre clignotait de manière irrégulière, des fils électriques pendaient mollement le long du mur, et des traces de sang recouvraient le sol de zébrures pourpres.
Mes jambes se dirigèrent naturellement vers un local illuminé d'une sphère blanche tandis que Steve me suivait en surveillant les alentours. Je compris qu'il ne connaissait pas cet endroit et qu'il le mettait mal à l'aise. Pourquoi? Avait-il connu une situation semblable à celle-ci? Je n'osais pas lui poser la question et laissait mon instinct me guider. J'ouvris doucement la porte du local qui grinça. Un nouveau corridor encore plus dévasté que le premier s'offrait à moi. De multiples portes en fer, où seule une vitre ovale permettait de voir de l'autre coté, s'étalaient jusqu'à la seconde porte. Une table recouverte de matériel de chirurgie était par terre, et les aiguilles, scalpels,.. étaient éparpillés sur le sol. Steve ouvrit une porte et se fit attaquer par des balais qui lui tombèrent dessus. Surprise, je fis un bond d'un mètre et marchais sur du verre brisé. " Aie!" criais-je.
" Bon sang! Saleté de balais!" pesta-t-il tandis qu'il attrapait une paire de bottes et me les passait pendant qu'il refermait la porte.
Ensuite, il s'approcha de moi, se mit à genou et observa mon pied. L'éclat de verre avait transpercé la chaussures et tout doucement, le soldat retira ma chaussure..
- La blessure n'est pas trop profonde mais il faut que je bande ton pied. Ne bouge pas.
Il retourna vers le placard, trouva un morceau de tissu dans un coin puis il revint auprès de moi. D'un geste très doux, il l'enroula autour de mes pieds. Ensuite il m'aida à enfiler les chaussures qu'il avait trouvé dans le local. Par chance, elles étaient cette fois-ci à ma taille. Nous nous remîmes en route.
Je murmurais:
-Merci Steve.
Un bruit résonna au loin et nous nous immobilisâmes en même temps, tendant l'oreille au maximum.
- Dépêchons-nous, nous ne pouvons pas rester ici longtemps.
Je le suivis en sautillant.
- Pourquoi m'as-tu amené dans cet endroit, Steve? Et pourquoi es-tu parti aussi vite quand tu as vu ma cicatrice?
Il accéléra le pas.
- On a pas le temps, Lucy.
Mais je n'en démordais pas. Je lui agrippais le bras.
- Pourquoi m'aides-tu?
Il stoppa net et se tourna vers moi, les yeux chargés de sympathie.
- Parce que depuis que je t'ai vue allongée au milieu des flammes, tu me rappelles moi quand j'ignorais ce dont j'étais capable de faire. C'était dangereux et je ne t'ai pas vue. J'étais pourtant sûr d'avoir sorti tous les civils mais en fait, il ne restait que toi, Lucy. Je t'ai sauvé parce que c'était mon devoir de soldat et aussi parce que tu me fais penser à moi dans ta manière de foncer dans les choses que tu entreprends.
Je le dévisageais.
- Tu veux dire que tu m'aides, juste parce que je te ressemble?
Il hocha la tête et recommença à marcher.
Au fond de moi, j'étais déçue mais je n'arrivais pas à mettre la main sur le pourquoi de cette déception. Alors je me focalisais sur mon passé oublié et ouvris la deuxième porte.
Cette fois-ci, je me trouvais dans une salle où un lit blanc était installée au centre de la pièce, un sol de verre où de l'eau s'étendait juste en-dessous du lit. Des bras mécaniques se terminant par des pointes acérées, des aiguilles, une tronçonneuse ou des lames étaient relevées au dessus du lit. Une multitude de fils noirs reliaient ces branches mécaniques à un énorme ordinateur composé de plusieurs écrans plats collés au mur.
Cette scène me rappelait vaguement quelque chose mais pour la première fois, je ne voulais pas m'en rappeler. Quelque chose me disait que la souffrance définissait cet endroit, qu'il en était imprégné.. Mes jambes tremblèrent et Steve dû me rattraper avant que je ne tombe.
- Tu te souviens de quelque chose?
Je hochais la tête.
Une soudaine vision m'assaillit, et la vérité éclata au sein de mon esprit.
La pointe de l'aiguille se dirigea vers ma tête ressemblant vaguement à la pointe d'un revolver. Le bruit de la tronçonneuse tournant à cent à l'heure, l'homme à la blouse blanche taché de sang tapotait sur son clavier en ricanant. Les bras mécaniques remuant autour de moi et attachée solidement au lit, je ne pouvais pas bouger, je ne pouvais rien faire à part subir, voir et attendre que la douleur cesse enfin.
Chaque séance était une torture. Mes veines étaient en feu tandis qu'il insérait un sérum dans mon ADN. Je sentais le sang pulser à mes oreilles, me tendre au maximum pour tenter d'échapper à cette douleur, mais rien ne l'arrêtait.
Rien.
A force, je m'étais forgé une carapace, un lieu dans mon esprit où je pouvais aller me réfugier en étant déconnectée de mon corps et de la douleur physique.
Cependant le sérum attaquait aussi mon cerveau et bientôt mon palace mental vola en éclat, retirant couche après couche jusqu'à ce que je sois à nue et faible. Il développa une nouvelle partie de mon cerveau et inconsciemment je me l'appropriais avant que quelqu'un d'autre ou encore la douleur ne m'empêche de me protéger contre une menace.
Une voix gutturale me sortit de mon cocon " C'est l'heure de se réveiller, Embers."
J'ouvris les yeux et rencontraient les yeux jaunes de l'homme qui m'avait changé. Il n'était pas très grand car il était obligé de monter sur un tabouret pour me voir mais malgré sa taille, son regard démontrait qu'il n'était pas inoffensif. Un énorme scalpel à la main, j'aperçus mon reflet à travers la lame qui me renvoyait une jeune fille submergée par la peur et attachée par des lanières de cuir. Ses cheveux bruns retombaient sur ses épaules en une cascade de fils entortillés, ses yeux verts brillaient d'un éclat vacillant et ses lèvres tremblaient d'effroi.
" Ttt, ttt, Embers", dit-il en secouant la tête, " Ne te débats pas. Après tout, c'est pour ton bien. "
Un sourire éclaira lentement son visage tandis que la lame du scalpel plongeait droit vers mon cœur. Je hurlais de douleur et l'écho de mon cri résonna dans la salle obscure.
J'haletais. Mes sens étaient décuplés par l'émergence de ce souvenir si douloureux. Steve me tenait toujours par la taille et me scrutait, les yeux remplis d'inquiétude. Sans avoir besoin de parler, il avait comprit ce qu'il s'était passé.
" Comment un homme si jeune peut-il être aussi mature et patient?" me demandais-je en reprenant mon équilibre.
- Je,... je me souviens de cet endroit, murmurais-je en tentant de refouler l'envie de détaler de ce lieu aussi vite que possible.
Steve s'approcha de la table d'opération et observa les gadgets disposés autour, tout en me surveillant du coin de l'œil.
- Tu étais sur cette table, n'est ce pas?
Je serrais les poings, encore envahie par les souvenirs. Il n'attendit pas ma réponse et se dirigea vers les ordinateurs. Il appuya sur une touche comme le lui avait dit Natasha dans son oreillette tout à l'heure, suivit ses instructions et l'écran noir s'alluma. Il contempla les différents dossiers posés sur le bureau de l'ordinateur puis sortit d'une de ses multiples petites poches une clé USB qu'il inséra. Je le rejoignis et regardais par-dessus son épaule. Le fond d'écran était bleu et il n'y avait que des fichiers avec des noms bizarres comme " Winter Soldier" ; " Dr Strange", ou encore " Embers". Dès que je vis ce dossier, je pointais mon doigts dessus en disant " Clique sur celui-là". Steve ne se fit pas prier et copia le fichier sur sa clé ainsi que d'autres dossiers. Ensuite il visionna le document et nous pûmes voir toute l'expérience de ce qu'il m'était arrivé.
Voir son propre corps d'un autre point de vue était déstabilisant parce que je savais exactement ce que j'avais ressenti à ce moment-là, ce que j'avais vu et ce que je craignais. On voyait bien que j'essayais de m'enfuir en vain. Je détachais mes yeux de la vidéo et reculais. Un tas d'émotions remontaient à la surface et je ne savais pas comment les gérer. La peur, la colère, l'incompréhension, l'angoisse, la douleur,... elles voulaient s'exprimer.
Je m'approchais de l'objet de mon calvaire: la table d'opération. On pouvait encore voir dessus les traces de sang, et les marques de mes ongles qui avaient lacéré le matelas. Du bout des doigts je touchais le draps blanc qui recouvrait à moitié la table et à mon contact, le drap s'enflamma. D'un coup sec, il se transforma en cendres. Je touchais ensuite les bras de fer un peu plus longtemps et ils fondèrent un par un à mon toucher. Quand je me retournais, Steve me fixait sévèrement. Il s'apprêtait à dire quelque chose quand une petite boule blanche s'arrêta entre nous deux. Aussitôt, Steve leva son bouclier en criant " Grenade!".
La seconde plus tard, l'explosion retentit et me propulsa droit sur la table d'opération qui amortit ma chute. Sonnée, j'aperçus Steve se battre contre des soldats habillés en noir sorti de nulle part. Il arrivait à leur tenir tête malgré leur nombre. La phrase de Stark résonna dans ma tête " C'est un capitaine. " Soudain, d'autres hommes armés tentèrent de m'attraper mais je me débattis comme une lionne enragée. Il n'était pas question qu'ils me touchent encore une fois. Submergée par la colère mêlée à la peur de retourner dans un laboratoire d'expérience, une brusque chaleur envahie mes veines et se dégagea de ma peau en une aura incandescente. Ils volèrent tous avant de retomber plus loin contre le sol glacial du labo. Je tremblais de tous mes membres et je me sentis vider de mes forces. Cependant, je sautais du lit et rejoignais Steve qui désarmait un dernier ennemi.
" Il faut partir d'ici. Maintenant. ", dit-il en attrapant sa clé USB.
Je hochais la tête et le suivis sans demander mon reste. Il me lança une mitraillette trouvée sur l'un des hommes en demandant " Tu sais te servir de ça?"
- Non, je n'ai jamais touché une arme à feu de ma vie.
Il se releva.
- Eh bien, il y a une première fois à tout.
Puis il ajusta son bouclier et s'élança dans le couloir. J'observais avec attention l'arme que j'avais entre les mains. Etonnamment, elle ne s'était pas mise à fondre comme les bras mécaniques. Peut être était-ce lié à mes émotions? Peut être que lorsque j'étais en colère ou que j'avais peur, un mécanisme d'autodéfense prenait le dessus et faisait fondre ou brûler les objets que je touchais. Cependant, deux questions trottaient dans ma tête: Comment et pourquoi?
Je n'eus pas le temps de cogiter que déjà des cris résonnèrent dans le couloir. Le bruit des corps tombant lourdement sur le sol sous les coups de Steve, les tirs de mitraillettes rebondissant sur son bouclier au symbole américain, il avançait sans relâche. Je restais derrière, en retrait, l'arme à la main tandis qu'il dégageait la route. Bientôt nous arrivâmes à l'entrée et sans une once d'hésitation, il défonça la porte d'un coup de pied. La lumière du soleil me fit plisser les yeux mais je me forçais à marcher derrière lui. Soudain, Steve s'immobilisa, les muscles de son dos tendus à l'extrême. Je me positionnais à coté de lui, soucieuse.
- Tu es blessé?
Son regard était tourné vers un homme aux cheveux bruns qui se tenait en face de nous. Il portait une armure de kevlar noir et un masque recouvrait une partie de son visage, mais le plus surprenant était son bras. Il était de métal et une étoile rouge était peinte sur son épaule, une étoile qui ressemblait fortement à celle du bouclier de Steve. J'avais l'impression de l'avoir déjà vue quelque part, peut être dans un des labos dans lesquels j'avais été utilisée comme cobaye. Cependant, des informations sur cet homme et Steve émergèrent de mon esprit comme si une porte s'était déverrouillé. Inconsciemment, je connaissais la relation qu'entretenait les deux hommes, une amitié éternelle qui ne s'était jamais effritée mais des circonstances dramatiques les avait séparés. " Ils sont meilleurs amis et ennemis à la fois", réalisais-je en les regardant tour à tour.
" Bucky" murmura Steve, la voix pleine d'émotion.
- Tu le connais? Il ne semble pas très amical, remarquais-je en l'observant à mon tour.
Au bout de quelques secondes, Steve sembla se reprendre et avança. A peine avait-il fait un pas que l'homme au bras de fer tira sur le sol à cinq centimètres de son pied.
- Mais qu'est ce qu'il te prend, Bucky?! Tu peux arrêter ça! Laisse-moi t'aider, Bucky!
Le soi-disant " Bucky" ignora ses questions et annonça:
- Donne-moi la fille.
Steve me regarda puis scruta Bucky à nouveau, analysant les différentes possibilités d'échappatoire. Il connaissait les aptitudes de son adversaire et même s'il ne voulait pas se battre contre son meilleur ami, il savait qu'il n'avait pas le choix.
De mon coté, j'avais rapidement compris que cet homme voulait quelque chose. Son regard exprimait l'impassibilité de sa mission. Je n'étais rien d'autre qu'un objet à rapporter et ce regard me mit en colère. Une aura rouge se dégagea de moi au fur et à mesure que l'homme au bras de fer s'approchait. Steve, toujours indécis le regardait avancer.
- Steve! Qu'est-ce qu'on fait?! , criai-je d'une voix mal contrôlée.
J'avais chaud, trop chaud. Mes veines bouillonnaient littéralement et j'avais l'impression que de la lave en fusion traversait mon corps. Je reculais de quelques pas en regardant mes mains chauffer de plus en plus. Une lueur rouge s'en dégageait et je sentais l'air autour de moi se réchauffer.
- Steve, pousse-toi !
Animée par l'instinct, je levais mes bras en avant et un jet de flammes sortit de mes doigts. Des langues de flammes dévastèrent le champs de tournesols tandis que Steve s'était jeté sur le coté. Il se retourna, toujours à terre, le regard surpris.
- Je ne sais pas non plus comment j'ai fais ça. Je l'ai juste fais, c'est tout.
Il ne posa pas plus de question et se releva en fixant la route de braises que j'avais créée. Au loin, j'aperçus Bucky se relever d'entre les flammes et arracher un morceau de t-shirt brulé, dévoilant son gilet de kevlar. Puis il se dirigea vers nous, l'air dur et implacable.
Steve n'hésita pas une seconde, il se remit sur pieds, m'attrapa par le bras et courut jusqu'à la moto en me soulevant à moitié tellement il courait vite. Cette fois-ci je n'eus pas le temps de mettre mon casque, il démarrait déjà en trombe et je plongeais ma tête dans son épaule en ressentant le regard meurtrier de Bucky dans mon dos.
L'adrénaline dans mes veines retomba, et la chaleur qui s'était emparé de moi quelques instants plus tôt s'évanouit complètement comme si elle se mettait en veille en attendant le prochain redémarrage.
Steve roula sans s'arrêter jusqu'à ce qu'on arrive, non pas dans le laboratoire de Stark mais en face d'une énorme tour où les lettres STARK brillaient sur la passerelle du bâtiment. Steve s'engagea dans le parking souterrain et finit par ralentir lorsqu'il trouva LA place qu'il voulait malgré le nombre illimité de voitures de marques garées un peu partout.
Je descendais de ma selle.
- Steve, qu'est ce que c'était exactement ce bunker? Qui était cet homme au bras de fer? Et qu'....
Il me coupa avant que je puisse finir ma phrase en s'approchant brusquement de moi.
-"Je sais que tu as des milliers de questions à me poser mais là ce n'est absolument pas le moment, Lucy. Ici tu seras en sécurité le temps que l'on retrouve ... Bucky", dit-il en butant sur le prénom de l'homme, "mais en attendant, tu restes ici sans faire d'histoire."
Je fronçais les sourcils. Jamais Steve ne m'avait parlé sur ce ton auparavant. Soit c'était un sujet douloureux, soit il avait bien caché son jeu mais dans tous les cas, je savais que je n'étais pas en sécurité. Steve semblait être un tempérament calme et pour faire perdre le sang froid de Captain America, il fallait vraiment que ce soit important. C'est vrai, que je ne connaissais pas vraiment Steve, mais il m'avait protéger depuis le début et je sentais au fond de moi que je pouvais lui faire confiance. Mais le Bucky dont il parlait semblait être un expert et je doutais qu'une immense tour puisse me protéger. Je n'étais tout de même pas la Raiponce des contes de fées, attendant que son prince charmant vienne la chercher parce que ça en avait tout l'air, sauf que là il ne venait pas pour m'épouser mais pour me tuer. Steve attrapa son bouclier, le fixa dans son dos et se dirigea vers l'ascenseur. Je le suivis sans dire un mot.
Il appuya sur un bouton et les portes se refermèrent. Un silence pesant envahit le compartiment tandis que je rongeais mon frein. Depuis que je m'étais réveillée, je ne faisais qu'aller d'un endroit à l'autre et alors que je sentais que les réponses étaient proches, des inconnus nous attaquaient. Que s'était-il réellement passé là-bas? Et surtout que me voulait Bucky?
Au bout de quelques secondes, Steve s'adossa contre le mur en soupirant.
- Je suis désolé, je n'aurais pas dû te parler sur ce ton. Je sais que tu dois être perdue en ce moment mais j'essaie au maximum de t'aider.
Ses yeux bleus me fixèrent et les battements de mon cœur s'accélérèrent.
- Je sais et je ne t'en veux pas, Steve. C'est juste que je ne me souviens quasiment de rien et alors que je sentais que j'allais avoir enfin des réponses, et bien pouf! Des gens nous attaquent et un gars avec un bras en métal veut à tout prix me capturer. Avoue un peu, que ce n'est pas facile à digérer.
Steve me regarda avec des yeux ronds.
- Vu sous cet angle, tu as raison.
- Steve, j'ai une question.
Il sourit.
- Juste une?
Je lui rendis son sourire.
- Oui, comment as-tu réussi à repousser l'attaque des hommes au bunker? Ils étaient plus de cinq avec des armes à feu et tu les as mis K.O en rien de temps!
L'ascenseur commença à ralentir.
- Hum, c'est une histoire assez compliqué mais disons qu'un homme que j'ai connu m'a injecté un sérum qui a amélioré mes capacités physiques et depuis elles sont supérieures à un homme normal.
Je m'écriais.
- Ouah! Mais et ta tenue, pourquoi tu t'habilles de manière...
- Tu trouves que c'est démodé?, me coupa-t-il, en fronçant les sourcils.
- Disons, que ce n'est pas vraiment très discret, Steve. Mais bon, je trouve que la couleur bleu te va bien.
Je lui souris et je crus voir ses joues rougirent sous l'effet du compliment.
- Personne ne m'avait dit ça avant.
Je le taquinais, de plus en plus à l'aise en sa présence. Il dégageait une aura de sécurité et il était naturellement gentil alors je ne pouvais que me sentir à l'aise avec lui.
- Eh bien, il y a une première fois à tout.
Steve éclata de rire mais il se reprit dès que les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et laissèrent place à une vaste salle, remplie d'écrans tactiles. Au milieu de la pièce se trouvait Stark qui rechignait " Non, non ce n'est pas la solution, essayons en mélangeant les particules de l'ADN de Lucy...."
Steve le coupa dans son monologue.
- Stark.
Le génie releva immédiatement la tête et se tut. Ensuite ses yeux se posèrent sur moi et un frisson me parcourut.
" Ouh lala, il n'est vraiment pas content" remarquais-je.
- Toi! Si tu repars sans mon autorisation, tu...
- Tu vas faire quoi? Essayer de me tuer? Eh bien prend un ticket, il y en a déjà un qui veut m'éliminer. Alors Stark, repartons sur de bonnes bases et dévoile-nous ce que tu sais, s'il te plait.
Tony me regarda avec des yeux éberlués. Ce ne devait pas être tous les jours que quelqu'un devait lui parler sur ce ton mais je n'avais pas l'intention de me laisser marcher sur les pieds.
Plus jamais.
Steve tenta de cacher son sourire, amusé mais Stark le remarqua aussitôt et lui lança un regard assassin.
- J'ai des infos qu'il faut que tu analyses Stark. Tout est sur la clé.
Steve l'inséra dans l'ordinateur qui se trouvait en face de lui, puis attendit que Stark le rejoigne. Ce dernier était toujours immobile devant moi, l'esprit en ébullition. Mal à l'aise, je fixais mes pieds. Au bout d'un moment, il finit par bouger, s'assit sur le siège et se mit au travail. Je regardais les deux hommes œuvrer tandis que je restais dans mon coin, inutile. Je me mordillais la lèvre inférieure et regardais plus attentivement la pièce dans laquelle je me trouvais. Grande, elle pouvait accueillir une vingtaine de personne. De nombreuses ampoules illuminaient la pièce, et une baie vitrée laissait entrevoir la ville.
Attirée, je m'approchais de la vitre et admirais la vue. J'aperçus une file d'immeubles disposés de manière égale le long de la rue, certains étaient plus haut que les autres tandis que d'autres étaient plus gros et imposants. Cependant la tour restait la plus majestueuse. Je posais la main contre la vitre et soufflais dessus. De la buée apparut et je l'effaçais avec mes doigts.
J'entendis au loin Captain America s'exclamer:
- Lucy éloigne-toi de la vitre!
Trop tard.
Le carreau se brisa en des milliers de petits morceaux de verres et se déversèrent autour de moi tandis qu'une rafale de vent me déséquilibrais.
" Oh mon Dieu, je vais tomber", réalisais-je en fixant le sol du haut de l'étage. Alors que le vide allait m'avaler, une sorte de taureau galopant à cent à l'heure bondit sur moi. Nous volâmes sur quelques mètres avant de nous écraser dans un amas de verres brisés. Quand le taureau se releva, je m'aperçus que ce n'était autre que Steve qui s'était jeté sur moi. Mon cœur faillit jaillir de ma poitrine quand je me rendis compte que Captain America venait de me sauver la vie. Cependant, alors que j'étais toujours allongée par terre, et Steve à demi-relevé, quelque chose vola au dessus de lui.
" Un nouveau danger?" me demandais-je. Je levais le bras pour le lui signaler mais déjà l'homme de métal atterrissait près de nous.
- Iron man, déclara Steve en se mettant debout.
Je l'imitais.
- Je t'assure que ce n'est pas moi qui ai brisé la vitre, disais-je à Steve en levant les bras.
Iron Man alias Tony Stark secoua la tête. Steve se tourna vers moi, soucieux.
- Comment peux-tu en être sure, Lucy? Tu n'as pas l'air de pouvoir contrôler ce... pouvoir.
Je déglutissais.
- C'est vrai, mais je sais le reconnaitre. Je ne sais pas comment l'expliquer. Je sens quand je l'utilise, tu comprends?
Pendant que je parlais, Iron Man s'était dirigé vers l'ordinateur et visionnais les caméras de sécurité.
- Elle a raison, ce n'est pas elle. Quelqu'un a délibérément tiré dans la vitre. Il est possible qu'elle soit la cible de cette balle.
Je me figeais. " Etait-ce l'homme avec le bras en fer? Allait-il recommencer?" pensais-je en tournant la tête vers les immeubles à coté. Les battements de mon cœur s'accélèrent tandis que ma respiration devenait saccadée. Une douce chaleur envahit à nouveau mes veines tandis que je scrutais les alentours. Cet homme était un danger mortel. Je ne pouvais pas rester ici. Steve s'apprêtait à me répondre quand ses yeux se posèrent sur mes mains. Elles émettaient une aura rouge qui pulsait au rythme de ma respiration.
- Ecoute-moi, tu n'as rien à craindre. Il ne te fera pas de mal.
Dos au vide, je reculais.
- Tu m'as dit la même chose tout à l'heure et regarde où on en est. Ce Bucky veut ma peau et je ne sais diablement pas pourquoi. Je ne sais pas qui je suis, je ne sais ce que je suis, Steve! Tu as dit que tu m'aidais parce que je te faisais penser à toi, alors dis-moi pourquoi je te suivrais.
Captain America me fixa cinq longues secondes avant de s'exprimer. Ces cinq secondes qui auraient pu me sauver furent réduites en miettes quand une main mécanique m'agrippa par la taille et me souleva dans les airs. Je n'eus pas le temps de pousser un cri que déjà, je tombais sur la terrasse d'où je pouvais voir dépasser les lettres de STARK sur la rambarde. Une corde était reliée à l'une des lettres de la façade de la tour et l'autre bout d'un toit d'un des immeubles. Une poulie stagnait sur la corde de nylon, se balançant au rythme des rafales de vent. Je roulais sur quelques mètres avant de me stabiliser. Je levais doucement ma tête et je le vis.
Bucky.
Il s'avançait vers moi, une arme à la main tandis que son bras de métal se balançait au rythme de ses pas. Je bondis sur mes jambes et les bras levés, je lançais une vague de flammes qui alla s'écraser sur son passage. Lorsqu'elles s'éteignirent, je ne vis aucun corps sur le sol, rien.
" Tu ne m'auras pas encore une fois, Lucy" murmura Bucky en m'agrippant par le cou avec son bras mécanique.
Le sang battait dans mes tempes, et je tentais vainement d'enlever son bras mais il était trop fort pour moi. Il commença à serrer et l'air se fit de plus en plus rare. Je n'arrivais plus à respirer et la panique me submergea. La peur de la mort prit le dessus et mon pouvoir explosa. Une aura rouge m'enveloppa complètement et soudain, je ressentis la vie autour de moi. Comme le corps de Captain America se mouvoir un étage en dessous, son cœur battant de plus en plus vite, puis Iron Man nous rejoindre au dessus de nous. Je ressentais la vie, les pulsations du cœur et la chaleur qui se dégageait des corps vivants. Chaque être portait sa propre marque et avec satisfaction je ressentis celle de Bucky. Ferme et chaude. Un sourire étira mes lèvres. Puis je resserrais ma prise sur son bras et appuyais.
Fort.
Le métal commença à se fissurer et son bruit résonna comme une mélodie à mes oreilles. Puis le membre de fer fondit lentement sous mes doigts et sa chaleur me tira un cri de victoire.
Je l'entendis grogner de douleur tandis qu'il tentait toujours de me maintenir mais il finit par me lâcher en se tenant le bras, les yeux envahis par la surprise.
- Que me veux-tu? , demandais-je d'une voix froide.
Ses cheveux bruns volaient autour de lui et des mèches rebelles retombaient sur ses yeux mais il ne fit pas mine de les décaler. Se fixant l'un l'autre comme deux prédateurs se jugeant avant un combat, Captain America brisa cette tension entre nous deux en défonçant littéralement la porte tandis que Iron Man atterrissait à coté de lui. Steve nous regarda tour à tour, hésitant. Bucky le regardait lui aussi.
- Réponds-moi, insistai-je.
Bucky plongea ses yeux bleus foncés dans les miens avant de me fournir une réponse.
- Tu es une expérience comme moi Lucy. Ma mission est de te ramener à la maison.
Je relevais la tête tandis que ses paroles tourbillonnaient dans mon esprit.
- Que veux-tu dire par " maison"?
Bucky secoua la tête.
- L'endroit où tu es véritablement née, Lucy.
- Tu veux dire quand j'ai reçue " ça"? demandai-je en désignant mes mains qui rougeoyaient.
Il hocha la tête.
Inconsciemment, je sentais que quelque chose n'allait pas. La manière dont il parlait et formulait ses phrases sonnaient comme faux. Mais c'est lorsqu'il prononça le mot " véritablement" que le sens de la phrase m'interpella. Je réalisais qu'il voulait ma mort. Il m'avait tiré dessus et sans l'aide de Captain America je serai morte. Après tout, qu'y avait-il avant la naissance? Rien, rien du tout. Et qu'y avait-il après la mort? Rien du tout non plus. Donc le sens de "véritablement" sonnait comme un retour au source de l'inexistence.
- Tu mens, Bucky. Tu veux me tuer.
Le visage de Bucky se statufia lorsque je prononçais ces paroles et sans hésitation, il se jeta sur moi en décrochant le pistolet de son étui. Je levais aussitôt les bras vers lui et un filet rouge incandescent se déversa sur l'homme au bras de métal.
Un coup de feu résonna, puis une chute.
Et une autre.
Captain America lança d'un geste habile son bouclier sur la main de Bucky qui grogna de douleur. L'arme à feu tomba au sol ainsi que son propriétaire.
Iron Man en profita pour le capturer en lui mettant des menottes particulièrement curieuses. Elles étaient en plomb et d'une couleur plus sombre que d'ordinaire.
Le Soldat de l'Hiver était vaincu et Tony s'empressa de l'enfermer dans une de ses salles conçues pour ce genre de situations. Bucky se laissa conduire sans faire d'histoire mais nous savions tous qu'il n'avait pas dit son dernier mot. La patience était son point fort de toute façon, et il attendrait le moment propice pour s'échapper. C'était un chasseur, un prédateur et un tueur, dans tout les cas, la patience était primordiale pour réussir une mission. Je le voyais dans ses yeux.
Captain America ramassa son bouclier puis se tourna vers moi, confus. Un nuage rouge m'enveloppait toujours et il n'osait pas s'approcher. " Il a peur de se faire griller?" songeais-je en souriant à cette idée.
Il fut le premier à parler.
- Tu vas bien?
Je hochais la tête et fit un pas vers lui. La fumée rouge s'évapora petit à petit jusqu'à ce que je ne sois plus qu'à quelques centimètres de Steve.
- Je crois que oui.
Je lui lançais mon plus beau sourire. Un rayon de soleil nous éclaira quelques instants et je levais la tête pour observer son éclat.
C'est à ce moment-là qu'une douleur atroce me déchira la taille. Je posais ma main sur mon ventre et quand je la retirais, elle était recouverte de rouge.
Je titubais, mes jambes refusant de me soulever.
- Steve,...
Je tombais au sol en me tenant le ventre. Une douleur me transperçait de l'intérieur, réduisant ma tolérance à la douleur à zéro. Je gémis tandis que Steve me soulevait dans ses bras et courait dans les couloirs.
J'aperçus Iron Man enfermer Bucky dans une cabine où seul un hublot me permis de voir le sourire qui s'étalait sur sa figure puisqu'il avait perdu son masque quand Stark s'était fait une joie de le lui retirer. Une colère sourde me monta à la tête et pensant à son bras en particulier à ses terminaisons nerveuses, je tordis son membre de métal à la force de mes pensées. J'entendis son hurlement de douleur pendant que Steve me posait sur un lit et que des branches mécaniques plus claires que celles que j'avais connues m'anesthésiaient.
La dernière chose que je vis fut l'océan bleu des yeux de Captain America.
Douleur. Une douleur aigüe me vrillait le ventre. Je laissais un gémissement s'échapper et des voix s'animèrent aussitôt. " Lucy? Lucy? Tu es réveillée?"
Je forçais mes paupières à s'ouvrir et à lever le voile d'obscurité qui m'entourait. Une forte lumière blanche me fit fermer les yeux et un vacarme assourdissant résonna. Je répétais l'opération à nouveau et seule une silhouette se détacha de ma vision. Imposante, et soucieuse, je la reconnus grâce à sa posture. Il n'y avait que lui pour se comporter d'une manière si attentive.
- Steve? disais-je d'une voix rauque.
Quelque chose me serra la main et je souris.
- Comment te sens-tu?, me demanda-t-il.
- J'ai...mal.
- C'est normal, on a dû t'extraire la balle.
- Que m'est-il arrivé?
Steve prit une longue respiration.
- Tu avais perdu beaucoup de sang très rapidement, on a du t'ouvrir et te retirer la balle sauf que..., s'interrompit-il.
- Sauf que quoi Steve?
- Sauf que ton corps a réagi d'une manière assez anormale. Ta température corporelle a grimpé en flèche et tu t'es mise à chauffer. Je pouvais même sentir ta chaleur sous mes doigts, Lucy! Puis tu as pu retirer par toi-même ce que contenait la capsule de la balle.
- Il y avait quelque chose à l'intérieur? Par moi-même? demandais-je, effarée.
- Oui, c'était de la cigüe. Un poison mortel. Ce poison, tu l'as anéanti en le augmentant la température de la capsule. Par conséquent, le poison s'est dissipé.
Je le regardais avec ébahissement.
- Il voulait vraiment me tuer alors ce Bucky. As-tu une idée du pourquoi?
- Stark et moi avons trouvé quelque chose à ce sujet mais tu dois d'abord récupérer.
Je fronçais les sourcils.
- Non. Je veux savoir.
Steve me regarda, surprit par le ton ferme de ma voix.
- Je ne veux plus attendre, dis-le-moi s'il te plait.
Il grimaça. J'insistais encore.
- S'il te plait, Steve. Mets-toi à ma place, ne voudrais-tu pas savoir ce qu'il t'était arrivé si tu avais des pouvoirs dont tu ne connaissais pas l'existence?
Il soupira.
- Très bien, tu as gagné.
L'esquisse d'un sourire apparut sur mon visage. Puis sans le moindre avertissement, il m'attrapa et me porta comme si j'étais un poids plume. Heureusement, aucun fils n'étaient reliées à mes veines et il sortit de la salle en marchant d'un pas rapide. Il se dirigea vers le bureau de Stark et entra quand les portes automatiques s'ouvrirent. Ce dernier se tourna vers nous en fronçant les sourcils.
- Stark, montre-lui.
Captain America me posa sur le canapé qui se trouvait en face d'un écran plasma géant. Je me tins le ventre quand il me déposa et un gémissement m'échappa.
- Désolé, murmura-t-il.
- Ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas, répondis-je en me forçant à sourire malgré la douleur.
Stark et Steve s'échangèrent un regard silencieux ce qui était plutôt surprenant car j'avais remarqué qu'il ne se supportaient pas très bien quand ils étaient dans la même pièce. Puis Stark lança:
- J.A.R.V.I.S, lance la vidéo Embers.
- Bien , Monsieur, répondit la voix holographique de l'intelligence artificielle.
Une série d'images apparut sur l'écran. Moi allongée sur une table d'opération, l'épaule dénudée où un homme me plantait quelque chose dans la peau. Instinctivement, je touchais la cicatrice que Steve avait vu quand je m'étais réveillé chez Stark. Puis une autre image, moi dans une capsule en métal où seul un petit hublot laissait transparaitre mon visage éveillé. Une troisième photo où une énorme aura rouge enveloppait la capsule dans laquelle je me trouvais et ensuite une autre image montrant la scène de la capsule qui explosait. Après, une vidéo me montrait sortant de la pièce, les flammes me suivant en ligne et brûlant tout sur leur passage.
"C'était l'endroit où tu étais Cap", dit Tony en s'appuyant sur l'accoudoir.
- C'est exact, j'ai évacué tous les civils.
" Pas tous, on dirait", ajouta Tony en se servant une coupe de champagne.
Steve serra les dents, se retenant de lui en coller une. Tony avait le don de le pousser au bout de ses limites. Après tout, était-il vraiment obligé de faire un commentaire alors que Steve semblait se sentir assez coupable de ce qu'il s'était passé?
Absorbée par l'écran, je ne faisais pas attention à ce qu'ils disaient. Quelque chose m'interpella dans la vidéo suivante, il semblait que je grimpais dans un petit réceptacle, m'enfermais à l'intérieur et attendais jusqu'à ce que soudain il décolle et fasse effondrer une partie du bâtiment. Ce n'était pas le même bâtiment que le bunker mais un autre lieu. Là où on m'avait fait des expériences, le bunker ne semblait être que le transfert d'éléments dans des cobayes tandis que le lieu de la vidéo était le développement de ces transferts.
Tout à coup, une voix sortit de nulle part, et un visage familier apparut à l'écran. Il portait des lunettes, et des traces de sang étaient étalées sur ses joues.
Le regard fou et les cheveux coupés court il annonça:
" Bienvenue, bienvenue dans l'expérience Embers,
Aujourd'hui nous allons dépasser les limites du corps humain face à la chaleur. Non, ce n'est pas la Torche comme vous devez le penser. Non c'est quelque chose de bien plus puissant. Cette jeune femme, Lucy Summers sera notre cobaye pour cette expérience. Je suppose que vous vous souvenez de nos techniques de recrutement alors nous n'avons pas besoin de déblatérer là-dessus.
Je vais vous expliquer comment j'ai atteins le summum du pouvoir de la fusion. Oui, mesdames et messieurs, la fusion! Je parle du type de fusion qui permet de transformer la matière en l'état de cendre, à l'état de néant. Peu importe l'élément, qu'il soit solide, liquide ou gazeux, la fusion peut entrer en ébullition à n'importe quel moment. Il serait capable de détruire n'importe quoi, que ce soit une porte blindée, du béton de plusieurs mètres,..., tout! Et aujourd'hui, le 8 mai de l'année des vainqueurs, est né Embers!
Heil Hydra!"
La vidéo s'éteignit et me laissa de marbre.
" Alors c'était ce que j'étais? Une expérience du passé destinée à détruire?" songeais-je en ruminant intérieurement.
-" Ca explique pourquoi tu as pu faire fondre le métal et réduire en cendre la couverture d'hôpital", ajouta Steve en s'asseyant à coté de moi.
- Je n'arrive pas toujours à le contrôler et je pourrais faire du mal à quelqu'un. Peut être que Bucky aurait mieux fait de me tuer, je suis une bombe à retardement Steve.
Captain America se figea.
- Ne répète jamais ça. Tu n'es pas quelqu'un de naturellement méchant. Avec le temps, tu apprendras à contrôler ton pouvoir, je t'aiderai. Mais ne dis jamais que tu mérites de mourir, jamais.
Je le regardais un moment, les yeux dans les yeux.
Stark se racla la gorge.
- Bon les tourtereaux, maintenant que la vidéo est finie, si vous pouviez me rendre mon salon, ce serait extrêmement aimable de la part d'un vieil homme comme Steve.
Le rouge me monta aux joues et je regardais ailleurs. Quant à Steve, il ne dit pas un mot. Puis il m'attrapa par la taille d'une manière délicate et me ramena dans la chambre d'hôpital où il me dit de me reposer.
"- Ne t'inquiète pas, tu n'es plus seule, Lucy" dit-il en partant tandis que son bouclier trônait fièrement derrière son dos comme s'il me surveillait de loin.
Peut être était-il vivant lui aussi mais de sa propre manière?
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