chapitre 7: L'heure des grandes décisions.


Je passe la nuit du Dimanche au lundi à cogiter, à éplucher les relevés bancaires dans le dossier que le notaire m'a remis. Tout ce qu'il m'a dit est vrai, toutes les dépenses, toutes les rentrées d'argent ont été relevées. Les chiffres défilent sous mes yeux un tel point que je finis par arrêter ne voyant plus clair.

A l'heure actuelle je dispose de deux cent cinquante quatre milles huit cent livres sterling sur un compte qui a été ouvert en mon nom en plus de ce que j'ai économisé depuis que je travaille. Dépensant peu j'ai put mettre de côté près de 12 000 livres sterling.
J'ai beaucoup repensé à la conversation que nous avons eu Jeannie et moi, pour elle , je dois saisir cette opportunité et aller voir ce qu'il se passe de l'autre côté de l'océan. Pour cela  il va falloir que je prenne contact avec Joshua Collin. Ce devrait être chose aisée, maintenant que le notaire m'a transmis les coordonnées de la personne qui s'est à priori occupée des affaires de mes parents.  Je regarde le papier sur lequel le notaire a écrit les coordonnée de ce Mr Collin. Même si l'écriture du notaire est difficilement lisible, je parviens tout de même à lire ce qui y est marqué. J'ai maintenant une adresse, un téléphone et même une adresse mail. Je n'ai plus qu'à le contacter.

En fouillant dans le dossier du notaire j'ai trouvé mon certificat de naissance, je suis surprise de découvrir que j'ai la double nationalité. Je ne suis pas née comme je le pensais en Angleterre mais aux États-Unis et de ce fait même vivant en Angleterre, j'ai toujours la nationalité américaine, ce qui pour le cas où je déciderai de m'y rendre. Je pourrais y vivre et surtout y travailler. Peut être est-ce Jeannie qui a raison, il est temps que je me secoue et même si l'idée me terrorise, peut être devrais-je franchir ce cap. Pour le moment il est l'heure pour moi de descendre prendre mon poste. Lord Ashton m'attend à son bureau, ce qui n'est pas dans ses habitudes.

- Ah, Elyana, vous voilà! Me dit-il sans préambule.

-Lord Ashton, le salué-je.

-Je suis en rendez-vous à l'extérieur toute la matinée, lorsque je reviendrais, j'aimerais m'entretenir avec vous.

- Très bien , Monsieur, lui réponds-je.

Sur ce, il s'en va, et me laisse seule, à mon bureau, derrière lequel je m'installe. Que veut-il me dire , ce n'est pas dans ses habitudes de me prévenir qu'il sort en rendez-vous et encore moins venir me trouver pour m'annoncer qu'il souhaite s'entretenir avec moi.

La matinée passe relativement vite, Lord Ashton m'ayant laisser de quoi être occupée toute la matinée, courriers à taper, résumés de réunions enregistrés sur dictaphone à retranscrire. Je ne me tracasse pas concernant l'entretien que nous aurons sous peu, jusqu'ici il a toujours eu l'air d'apprécier mon travail, je n'ai guère eu à me plaindre de quelques remontrances qu'il ai put me faire.

Il est onzes heures lorsque Lord Ashton rentre de ses rendez-vous. A peine arrivé qu'il me fait signe de le suivre dans son bureau qui est contigu au mien. Je prends mon bloc note et un crayon avant de le suivre et m'installe sur chaise face à son bureau, tandis que lui reste debout face à la fenêtre qui donne sur ses jardins. Un coup à la porte, me fait me retourner, il s'agit de Mary qui entre avec un plateau remplit de sandwich et d'une cruche pleine de thé glacé et deux verres. Lord Ashton qui s'est retourné, la remercie et fait lui même le service, ce qui ne manque pas de surprendre. Visiblement ce qu'il a à me dire va durer un moment et semble être important, jamais  depuis que je travaille pour lui, je ne l'ai vu faire le service.

Comme à son habitude Lord Ashton, va droit au but, sa franchise et ses colères sont connues dans Londres. Il passe pour un homme que l'on craint, mais son honnêté et son sens aigu de la justice font de lui un homme aussi craint que respecté.

-Je n'irais pas par quatres chemins Elyana, il y a t'il quelque chose qui vous perturbe, ces derniers temps? Me demande t-il.

Mon premier réflexe serait de répondre par la négative, mais pourquoi faire, s'il s'en est rendu compte , à quoi bon mentir.

- En effet, Monsieur, si mon travail s'en est trouvé affecté, je vous prie de m'excuser ,cela n'arrivera plus, lui dis-je.

-Non, je vous rassure Elyana, votre travail est toujours très bien fait, je n'ai rien à en redire, c'est juste que je vous observe depuis quelque temps, et vous me semblez ailleurs, préoccupée. Et j'avoue que je m'inquiète pour vous. Vous êtes jeune, plutôt agréable à regarder et vous vous restez là, à vous cacher derrière vos vêtements et en ne sortant pour ainsi dire jamais.

C'est rougissante et bégayante que je réponds à Lord Ashton. Moi , agréable à regarder, peut être doit il changer de lunettes!

-Je...C'est que...Je ne sais pas quoi vous dire.

-Ne soyez pas gênée, mon enfant, poursuit-il. Je voulais juste vous dire que, si vous avez besoin de vous confier, je serais disposé à vous écouter, voir vous conseiller au besoin. Je vous le redits , je suis entièrement satisfait de votre travail, vous êtes jeune, vous pourriez très bien travailler pour un autre que moi, qui suis un vieux barbon, qui plus est proche de la retraite.

Où veut-il en venir? Il veut me licencier? Je ne pense pas que cela soit ça, mais pourquoi me dit-il tout ça justement maintenant.

-Je vois, que cela vous travaille Elyana, ne le prenez pas comme une tentative de me séparer de vous, dit-il. Je vous apprécie, vous êtes un peu comme la fille ou la petite fille que je n'ai pas eu, et je ne souhaite que votre bien, continue t'il.

Dois-je lui tout lui dire ou attendre que j'ai prit une décision concernant un éventuel départ? Jeannie, me pousse à vivre ma vie et Lord Ashton a l'air lui aussi de me pousser à vivre autre chose à me remettre en question. Après tout qu'ai-je à perdre, en le lui annonçant, il connaît déjà une partie de ma vie.

-Vous savez , que je suis orpheline, et que le seul parent me restant, ne m'a pas élevé. Ma grande tante est malade, j'ai reçu récemment un courrier de son notaire, chez lequel je me suis rendue. Il s'avère que mes parents avaient quelques possession et que le notaire a été chargé de les vendre et de placer l'argent sur un compte.

Ce dernier m'a appris que non seulement ils avaient des biens ici mais aussi aux Etats Unis et que lui ne s'est occupé que de ce qui était en Angleterre. Je vais prendre contact avec la société qui employait mon père, c'est le pdg qui gère ce qu'il reste de mes parents là bas, et...

-Et vous envisagez de vous y rendre, voir y vivre? Me coupe t-il.

- Je ne sais pas, j'ai la double nationalité de par ma naissance, je ne suis pas née ici, comme je le pensais mais à New-York, donc je pourrais peut être vivre là bas, et y travailler, j'avoue que tout cela me fait peur, je me sens un peu perdue, lui réponds-je.

- Elyana regardez-moi! M'ordonne Lord Ashton.

Je lève les yeux suite à son injonction, je n'avais pas conscience que j'avais baissé les yeux, je ne me sens à l'aise avec les gens que dans le cadre de mon travail et encore que lorsque je les connais, même encore aujourd'hui, je reste paralysée, lorsqu'il faut aborder un sujet autre que le travail avec Lord Ashton. Ce dernier reprend avec au fond du regard une lueur bienveillante.

- Que cela vous effraie, Elyana, c'est tout à fait normal, c'est l'inconnu qui vous attend, qui ne le serais pas. Pourtant, c'est une opportunité qui ne se représentera peut être pas de si tôt.Partir à la découverte d'un nouveau pays, de vos racines. Je n'hésiterais pas si j'étais vous, je foncerai, cessez de vivre comme vous le faîtes, vous finirez par le regretter, si jamais cela ne marchait pas, ma porte vous sera toujours ouverte. Et ne vous tracassez pas pour ce qui est de votre travail ici, dès que vous serez prête à vous lancer, je vous laisserez partir.

Je ne suis pas coutumière du fait et ne pleure que rarement, mais ce que Lord Ashton, m'a dit , m'a profondément émue. Ce dernier  le remarque, se lève, contourne son bureau et me prend les mains , les serrant longuement. Il doit voir que petit à petit se forme ma décision dans mon esprit embrouillé.Et c'est avec le sourire qu'il clos la conversation en me renvoyant à mon poste en me disant avant que je ne sorte.

-Je sais que vous prendrez la bonne décision ma chère.





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