Chapitre 11: Joshua Collin.


Lundi matin huit heures.

Je me réveille doucement au son du réveil . La fatigue du voyage aidant, je me suis endormie tôt ce qui n'est pas courant pour moi . Je ne suis pas pressée de me lever, comme un chat, je m'étire, détend tous mes membres avant de rejeter les couvertures et de me lever. Je n'arrive toujours pas à croire que je suis à New-York. Je m'attends à ce que l'angoisse qui ne me quitte pas depuis que j'ai pris la décision de faire ce voyage, vienne me rattrapper. Mais non, pour l'instant je me sens bien, j'arrive à savourer ce moment sans me prendre la tête, sans que mon je me mette à cogiter et par conséquent à douter de mon choix.

Le chauffeur  de Mr Collin, doit venir me prendre pour neuf heures quarante cinq, ce qui me laisse le temps de me préparer et descendre prendre le petit déjeuner au restaurant de l'hôtel. Je fouille dans ma valise pour trouver de quoi mettre pour mon rendez-vous ce matin avec le PDG de la COLLIN'S Corp . Sauf que dans la seule valise que j'ai put récupérer à l'aéroport se trouvent majoritairement des papiers importants pour mon installation ici, mon appareil photo, quelques sous-vêtements, ainsi que quelques haut en plus du t-shirt que j'ai passé pour dernier, ce qui me fait grimacer.

De quoi vais-je avoir l'air tout à l'heure, je suis mortifiée à l'idée de l'image que je vais renvoyer à mon interlocuteur un peu plus tard.
Et voilà , maintenant je cogite, je m'inquiète et me revoilà à paniquer à l'idée que j'ai pris la mauvaise décision, à me demander pourquoi j'ai quitté, un bon emploi, une situation stable et le pays dans lequel j'ai toujours vécu jusque là! Que me conseillerais Jeannie dans cette situation, aller réfléchis Elyana, sois réactive, ne te laisse pas miner pour si peu!

Je n'ai pas le choix , je vais devoir remettre le tailleur que je portais hier et devoir songer à aller me racheter des vêtements en urgence. Peut être que de le suspendre dans la salle de bain et de la vapeur se défroissera t'il un peu. Je me rends dans la salle de bain, allume la douche, m'y glisse rapidement pour achever de me réveiller, en sors mais laisse l'eau très chaude coulée provoquant un nuage de vapeur. Je  coupe l'eau puis suspens comme je le peux mon tailleur, puis j'emporte dans la chambre des produits à ma disposition, pour me maquiller, je fais au mieux pour ne pas avoir l'air d'un clown. Je n'ai pas de brosse pour me coiffer et je n'en cache pas une dans mon sac à main. Je rassemble mes cheveux, en un chignon approximatif que j'attache avec un élastique une fois qu'ils sont quasiment secs, quelques mèches s'en échappent mais c'est toujours mieux que rien.

Je retourne dans la salle de bain pour récuperer mon tailleur et enfile mon pantalon qui est encore un peu froissé et un pull à col roulé, jaune pâle. Je chausse mes ballerines, passe ma veste et prend mon trench, je ne pense pas remonter dans ma chambre avant de partir. Il est neuf heures quand je m'installe à une table du restaurant pour y commander un petit déjeuner. Il ne faut pas plus de dix minutes au serveur pour m'apporter ma commande. J'ai demandé du thé , avec des toast, du beurre et de la confiture. C'est peu mais mon estomac est si noué que je sais que  je ne pourrais rien avaler de plus.

En attendant que mon thé refroidisse un peu, je parcours le journal que le serveur a déposé sur le plateau du petit déjeuner. Il s'agit d'un exemplaire du New-York Times. Je le feuillette, depuis un moment quand je me rends compte qu'il y a un article sur la COLLIN'S CORP et sur Joshua Collin. L'article fait l'éloge de Mr Collin, en disant que la société se porte très bien depuis la reprise de la société par le petit fils de l'ancien PDG. Apparemment la COLLIN'S CORP ou C.C comme ils la nomment dans l'article a connu quelques difficultés, quand l'économie s'est effondrée avec la crise des "subprimes".

L'article continue ainsi en relatant, l'efficacité de Joshua Collin. Ce dernier est illustré d'une photo en noir et blanc de Joshua Collin. Il a l'air d'être un homme de grande taille, à la physionomie plutôt athlétique. Sur la photo l'on distingue mal les traits de son visage, la photo lui donne un air sévère, d'autant qu'il ne sourit pas. Je me demande s'il a l'air aussi impressionnant en vrai que sur la photo. Je ne m'attarde pas plus sur l'article du Times et me dépêche de terminer mon petit déjeuner, tout en finissant de parcourir les pages du journal, avant de revenir à l'article sur Joshua Collin tentant d'enregistrer la moindre information qui pourrait m'être utile ou qui pourrait m'en indiquer un peu plus sur la personalité de mon interlocuteur.

Neuf heures quarante cinq et me voilà dehors pour attendre l'arrivée d'Adam, le chauffeur que Mr Collin a mis à ma disposition pour me mener dans les locaux de la C.C. Ce dernier est déjà là à m'attendre près de la Chrysler. Je salue ce dernier, qui m'ouvre la portière arrière de la voiture, tout en me saluant à son tour lors que je m'installe. Je le laisse me mener vers mon rendez -vous avec Mr Collin. Je sais que le trajet ne sera pas long jusque la C.C puisque les bureaux se situent sur la même avenue que l'hôtel où je loge actuellement.

En effet il ne nous faut pas plus de cinq minutes pour y arriver. Adam se faufile dans le parking sous terrain de la C.C et va se garer sur une place marquée au nom du PDG. Il vient m'ouvrir la portière et me mène à l'ascenseur. Il m'explique qu'il ne monte pas avec moi et me dit que Mme Lévy l'assistante de Mr Collin m'attend au trentième étage. Après l'avoir remercier, je pénètre dans la cabine de l'ascenseur. Quand je dis cabine....Celle-ci est plutôt grande on peut facilement y monter à plus de vingt personnes. Cette dernnière est constituée de deux parois en bois plaqué et d'un miroir pour la paroi du fond. Le sol quand à lui est recouvert d 'une épaisse moquette noire. La montée jusqu'au trentième étage se fait rapidement, sans que l'ascenseur ne se soit arrêté à d'autre niveaux. Je sors de la cabine et m'avance de quelques pas, avant de m'arrêter pour regarder autour de moi.

Je suis dans une sorte de Hall d'accueil , avec de part et d'autre, un coin détente composé de canapés et fauteuils en cuir clair installés autour d'une table basse en verre. Situé face au coin détente, se trouve un bureau, où une jeune femme rousse me regarde bizarrement comme si je n'avais rien à faire là. Cette dernière s'adresse à moi sur un ton condescendant, avant même que je n'ai le temps d'ouvrir la bouche.

- Si vous cherchez, le bureau du recrutement, vous vous êtes trompée d'étage, mademoiselle. Le Bureau pour le personnel d'entretien se trouve au premier étage, me sort la bimbo rousse.

C'est à cet instant qu'une femme âgée et élégamment vêtue sort d'un couloir, en apostrophant la rouquine.

- Clara, dès que mademoiselle Spencer est arrivée, prévenez moi, Mr Collin la recevra dès son arrivée. Vous demanderez aussi à Mr Johnson de monter, lui dit la femme.

Je profite de ce moment pour me racler la gorge, ce qui fait lever les yeux de cette dernière. Au regard qu'elle me lance, elle aussi doit se demander ce que je fabrique à cet étage. Alors avant qu'elle ne me traite comme l'a fait la femme qui s'appelle Clara, je me présente.

- Je suis Melle Spencer, Madame, dis-je.

La femme âgée , me regarde et me sourit en s'approchant de moi, et me tend la main en se présentant.

- Je suis Alma Lévy, Melle Spencer, je suis ravie de vous voir enfin, me dit elle. Puis ajoute en lançant un regard à Clara.

-Appelez sur le champ Mr Johnson et que personne ne nous dérange sous aucun prétexte.

Mme Lévy, m'entraîne à sa suite le long d'un long couloir, menant à deux portes, elle me dit que l'une est son bureau et l'autre celui de Mr Collin et que leurs bureaux communiquent, pour faciliter le travail mais que chacun a son espace de travail personnel.
Je regarde autour de moi, je suis assez éblouie par ce que je vois. L'immeuble de la C.C, n'est pas un des plus haut buildings de New-York, mais il fait est quand même constitué de trente et un étages. Il est bâtit en pierre et comporte de nombreuses fenêtres en façade notamment, qui laissent passer beaucoup de lumière, ce qui doit rendre l'espace de travail agréable.

L'étage de la direction est décoré simplement mais avec goût. Comme dans la cabine de l'ascenseur, le sol est recouvert d'une moquette noire et les murs sont peints en blancs. Sur ses derniers sont accrochés des photos de la ville en sépia, cela pourrait paraître austère , mais pourtant cela ne l'est pas, la lumière naturelle et les plantes disposées ça et là sur des consoles ou dans des pots, égaient le tout. Mme Lévy frappe à la porte avant d'entrer dans le bureau de Joshua Collin et m'annonce.

- Joshua, Melle Spencer est arrivée, dit -elle.

Ce dernier qui regardait par la fenêtre se retourne pour nous faire face, avant de s'avancer et me serrer la main pour se présenter.

- Melle Spencer, je suis enchanté de faire enfin votre connaissance, me dit-il.

- Je suis enchantée moi aussi, je vous en prie appelez- moi Elyana, lui dis-je.

Le Joshua Collin que j'ai devant moi, a aussi l'air sévère que sur la photo de l'article du Times. Il est grand, je dirais 1m 80 au moins, il a  les cheveux bruns, des yeux bruns si foncés qu'ils en sont presque noirs, et une allure sportive, qui est réhaussée par le costume noir qu'il porte. Il a tout l'air d'être un homme qui n'aime pas perdre son temps et qui sait ce qu'il veut et comment l'obtenir. Pas étonnant que le Time's par de lui comme d'une pointure dans son domaine.

Ce dernier me désigne une chaise avant de retourner s'asseoir derrière son bureau. Mme Lévy, son assistante qui nous a laissé aussitôt les présentations faites, nous rejoindra plus tard. Je ne me sens pas à l'aise, si bien que je n'ose pas prendre la parole, je regarde partout autour de moi, mais je ne le regarde pas alors que lui ne se gêne pas pour me scruter de son regard insistant.

Son regard me transperce, comme s'il cherchait à lire à travers moi, cela me rend nerveuse et je m'agite sur ma chaise. Aucun de nous ne prononce de phrases, le silence est pesant, de plus en plus mal à l'aise, je me sens me ratatiner sur ma chaise, comme si j'avais été convoquée dans le bureau du directeur. Un coup à la porte nous tire de ce mutisme, la réceptionniste annonce à Mr Collin que Mr Jonhson nous rejoindra sous peu. D'un coup ma tension se relâche un peu, plus vite nous ne serons plus seuls, plus vite je pourrais respirer à nouveau.

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