VIII: STELLA
Boum...
N'est-ce pas un bruit des plus banals, des plus enfantins pour qualifier une explosion ?
Cette explosion qui fait vibrer les corps, qui laisse des marques, des souvenirs de pure terreur. On voit sa vie défiler devant ses yeux quand le souffle des flammes ardentes nous brûle le visage, la peau et que nos yeux se ferment pour que nous puissions reposer en paix dans cet enfer terrestre.
La cendre noire vole dans le ciel, comme les vautours affamés autour d'un corps carbonisé en pleine savane. La cendre comme de sinistres oiseaux était le présage d'une catastrophe.
Elle répugne le vent et l'oblige à les porter à travers les paysages pour annoncer les nouvelles.
La fumée quant à elle laisse dans le ciel de ravissantes traînées noires. Elles se mélangent agréablement avec les nuages d'un blanc parfait et crémeux.
Tandis que les flammes rasent tout sur leur passage. Pas un corps n'est à l'abri de cet ennemi infernal. Il terrasse les plus grands tout comme les plus puissants. Cette fournaise brûle, carbonise et ne laisse que destruction sur son chemin.
On ne demande qu'une chose, que les flammes nous engloutissent entièrement et qu'elles ne nous fassent pas souffrir encore plus longtemps. Notre âme hurle en secret de ne jamais revivre cet événement infernal.
On implore, on demande pardon pour ne pas finir en Enfer, Royaume des flammes, Empire du feu éternel et Nation de la braise.
On supplie le créateur de nous sauver, sauver notre âme aussi noir que la suie. On hurle de douleur tandis que notre peau et notre organisme se consument lentement rendant le supplice encore plus affreux.
Il arrive que par un bonheur bien abstrait, nous arrivons à survrir à ce sinistre désastre.
Et tandis que tous les soirs, on se demande pourquoi nous n'avons pas brûlé comme les autres. On se demande pourquoi on doit vivre avec des cicatrices marquant à jamais ce supplice. Les autres ont de la pitié pour vous mais ils savent pas ce que ça fait d'être brûlé par les flammes des souvenirs.
Elles brûlent à chaque fois que l'on ferme les yeux. Elles apparaissent sans prévenir. Elles nous rendent fous et on voit s'arracher les paupières pour ne plus jamais les fermer. On revoit le bâtiment en ruine et carbonisé. On se remémore les personnes décédés, les cris et la douleur, du mal à respirer, de la toux.
Ses paupières s'ouvrirent lentement tandis que ses sens revenaient petit à petit. Sa gorge asséché la faisait horriblement souffrir. Ses lèvres brûlées à vif la faisaient pleurer de douleur. Ses longs cheveux blonds vénitiens tombés lourdement sur ses épaules. Elle se sentait brûler encore et encore. Elle ressentait à nouveau la douleur des flammes sur sa peau. Elle revoyait la scène terrifiante où la bouffée de feu l'avaler en entière. Son corps carbonisé était enveloppé par de la magie protectrice, la Quintessence.
Le soignant à ses côtés, une licorne sans doute mais elle ne serait le dire à cause du voile gris qui enveloppait ses pupilles, s'approcha d'elle rapidement pour confirmer la sensation qu'il venait de ressentir.
En effet, la Quintessence est reliée à son utilisateur. Cette magie est la seule capable de ressentir la douleur et tous les sentiments comme la haine ou encore la faim. Mais en contrepartie, c'était une magie de haut niveau que peu maîtrise.
Elle est beaucoup utilisée par les médecins et soignants qui prennent soin de patients blessés gravement comme notre jeune femme.
L'homme venait de ressentir une émotion qui n'était pas présente quelques secondes avant. Il s'arrêta en voyant la jeune femme se mettre à hurler. C'était un cri profond qui provenait des refonds de son être. C'était un hurlement à vous glacer le sang.
Des médecins entrèrent dans la pièce en courant. Le cri les avait alertés d'un problème. Un brun s'avança et posa ses doigts sur les tempes de la jeune magicienne. Elle s'arrêta de crier instantanément tout en refermant les yeux. Quand il retira ses mains, un fin filet d'énergie violet s'écoulait de ses doigts.
- Elle s'est réveillée...puis elle s'est mise à hurler..., essaya d'expliquer le soignant ne sachant pas ce qui venait de se produire.
- Les bébés se mettent à pleurer et à hurler quand de l'air entre dans leurs poumons pour la première, il s'est passé exactement la même chose ici. Elle vient de respirer de l'air pur mais ses poumons n'étaient pas habitués à cet air. Ils étaient remplis de cendres de de poussière, fit le brun au soignant.
- L'avez vous endormi ? Demanda un autre médecin.
Le médecin brun aux mèches secoua la tête en signe de négation. Le corps de la jeune femme n'avait pas supporté un afflux si puissant de magie. Elle allait se réveiller une fois que son corps aurait assimilé toute la magie. Le processus d'absorption magique ne prit que peu de temps.
Normal vous dirai-je, nous avons affaire à une des magiciennes des plus puissantes de sa famille, famille appartenant à la cour royale je vous le rappelle.
Malgré sa forte envie de s'exprimer, Stella Ares ne pu sortir un mot de sa gorge dessèchée. Avaler sa salive était un supplice pour la jeune femme. Ouvrir les yeux lui brûlait les paupières. Mais elle devait parler, demander ce qu'il était advenu de l'homme qui l'avait sauvé en la prévenant à la dernière minute de courir limitant les dégâts physiques. Avait-il perdu la vie ?
- Il va bien si c'est ma question que vous vous posez, votre amant est toujours à l'hôpital mais il a récupéré bien plus vite que vous, fit l'homme aux mèches blondes en souriant. Sa magie spirituelle avait laissé quelques traces dans l'esprit de la jeune femme.
Exténuée, la magicienne ne relèva pas l'affiliation qu'il venait de leur donner. Ses poumons, enfin habituer à l'air nouveau voulaient se vider des dernières impuretés,ce qui la fit tousser la faisant souffrir le martyr. Les médecins calmerent sa toux avec quelques incantations médicinales.
- Vous vous en sortirez, soyez en certaine madame, mais avec beaucoup de repos et de récupération, expliqua un médecin aux grosses lunettes. Nous reviendrons en cas de problèmes.
A ces mots, les médecins partirent tous de la chambre sauf un, le médecin brun aux yeux émeraudes.
- Qu'est ce qu'il y a docteur ? Demanda la jeune femme qui avait remarqué que l'homme mettait du temps à partir.
- Appelez moi Morgan s'il vous plaît et non, je suis juste un peu perplexe mais tout va bien, ne vous inquiétez pas, répondit-il en lançant un regard chaleureux à la blonde.
- Très bien Morgan, et vous, appelez moi Stella.
Le médecin partit en souriant une dernière fois à la patiente dans son lit. Il croisa un homme roux recouvert de bandages et pansements. Il le salua avant de disparaître au coin d'un couloir.
Le roux entra et s'approcha du lit de la convalescente.
- Cainius ! Vous allez bien ! Quel soulagement, s'exclama la magicienne.
- C'est un grand mot mais mieux que vous, fit il, lui aussi soulagé de trouvera la jeune femme en meilleur état qu'il ne pensait. Je suis heureux de vous voir réveillé et je vais en profiter. Yale a disparue dans l'explosion mais elle est toujours vivante rassurez vous, dit il en voyant la mine horrifiée de la blonde. Et l'explosion avait pour but de faire taire quelqu'un, et je soupçonne être ce quelqu'un mais aussi Jeffry. J'essaie encore de trouver les suspects parmis la liste des invités mais j'ai besoin de votre aide.
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